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Critiques de Angélica Lopes (35)
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La Malédiction des Flores

1918 dans le Nordeste : Eugenia, 15 ans, n'a pas le choix et doit se soumettre à ses parents, elle épousera le riche propriétaire terrien veuf et déjà doté de 2 enfants qui s'est entiché d'elle. Mais le tempérament rebelle de la jeune fille la pousse à la lutte et, aidée de son amie Ines Flores, elle tentera tout pour se libérer. Cent ans après, Alice, lointaine descendante de cette famille Flores, croit rêver quand elle reçoit d'une vieille tante inconnue un voile de mariage en dentelle : que va-t-elle donc faire avec ce symbole du patriarcat et de la soumission féminine ? Mais le voile va lui livrer ses secrets et l'histoire de sa famille et de leur malédiction.



On plonge dans cette Malédiction des Flores comme dans tout bon roman sud américain de réalisme magique qui se respecte. Déjà, la couverture, magnifique, donne le ton : des fleurs et deux jeunes filles que tout semble opposer, mais pourquoi l'une d'entre elles tient-elle un crâne ? Et puis cette étrange famille Flores, habitant une non moins étrange maison au jardin rempli de fleurs et d'oiseaux, tant de fleurs que tout le monde va oublier le vrai nom d'origine de la famille pour l'appeler définitivement Flores ! Que des femmes, les maris ayant tendance à mourir précocement depuis que l'un d'eux a offensé une gitane qui l'a maudit pour plusieurs générations. L'histoire révèle petit à petit ses contours, ses étranges mystères et ses images poétiques d'un Nordeste mi fantasmé mi réel. C'est cet art de la dentelle dérobé aux religieuses par une jeune fille plus dégourdie que les autres qui permettra ensuite aux femmes de la ville de s'émanciper un peu en gagnant leur propre revenu et qui servira les projets de fuite d'Eugenia. C'est ce monde si dur des années 20 au Brésil où les femmes sont prisonnières de leur destin, simples épouses ou mères sans jamais leur mot à dire, où le qu'en dira-t-on et l'Eglise règnent en maîtres. Par petites touches et à travers un récit toujours prenant, le lecteur étant vite happé par l'histoire bouleversante d'Eugenia, l'auteure nous en dit beaucoup sur la société de l'époque.



Par contraste, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans la partie contemporaine du récit que j'ai trouvé beaucoup plus fade. Certes Alice, jeune femme moderne se débattant avec les contradictions d'un monde où les femmes sont plus libres mais où tant reste à faire, est attachante mais les premiers chapitres racontant la vie de la jeune fille, ses disputes avec sa mère ou ses déconvenues amoureuses m'ont moins passionnée. Heureusement les deux histoires finissent par converger et prennent de l'ampleur quand Alice rencontre ses racines par le biais du fameux voile de mariage au message codé : les découvertes de la jeune fille dans sa ville natale vont nous permettre petit à petit de boucler les trous de l'histoire et de connaître le destin d'Eugenia, Ines et sa petite sœur aveugle, l'attachante Candida.



Au final, la Malédiction des Flores est un livre que j'ai beaucoup apprécié, une lecture à la fois facile, prenante et très intéressante. Un excellent prétexte pour découvrir le Brésil et voyager dans les couleurs et les senteurs du Nordeste tout en faisant passer de beaux messages sur la condition féminine, la sororité et la lutte perpétuelle des femmes pour s'émanciper et vivre comme elles l'entendent. Une très belle découverte d'une auteure dont je lirais avec plaisir les prochains romans, un grand merci à Babelio, aux éditions Seuil et à la Masse Critique privilégiée qui m'a permis de gagner ce livre.
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La Malédiction des Flores

Un grand merci aux éditions Seuil et à Babelio pour cette excellente lecture, qui m'a fait découvrir l'histoire d'une génération de femmes dentellières au début du XXe siècle au Brésil, avec à leur "tête", la famille "Flores" (Fleurs en français) rebaptisée grâce à leur maison fleurie, obligée de subvenir sans homme à leurs besoins, à cause d'une malédiction lancée sur leur famille plusieurs générations plus tôt.

Ainsi, avec d'autres jeunes femmes du village, elles se retrouvent chaque jour pour créer de jolies dentelles, cols, voiles et autres draps, leur permettant ainsi de gagner leur vie.

Cette existence paisible est bouleversée lorsque la meilleure amie d'Inès Flores, Eugénia, 15 ans, doit accepter une union arrangée avec un riche propriétaire terrien, un veuf bien plus âgé qu'elle.

Parallèlement, nous suivons Alice, 18 ans, libre, un peu rebelle et militante féministe, qui un jour reçoit un voile de dentelle d'une vieille tante. Nous sommes en 2010 et ce cadeau, héritage familial, ne représente pour Alice que le symbole d'un passé vieillot, dépassé et surtout très machiste.

C'est lorsqu'elle découvre le message et l'objectif de ce voile qu'Alice se met à enquêter sur son passé familial.

Un roman très émouvant, dont les personnages sont attachants. J'ai quitté à regret cette atmosphère à la fois dure et triste mais aussi pleine de poésie et de courage.
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La Malédiction des Flores

Quel beau moment de lecture que ce récit !

Un plaisir qui vous donne envie de rentrer vite chez vous pour lire la suite de ces pages qui vous ont occupées l'esprit par les émotions qu'elles procurent.

L'histoire d'une génération de femmes dentellières au début du XXieme siècle au Brésil. La famille "Flores" (traduire Fleurs en français) est, semble t-il, affectée d'une malédiction...

Une malédiction qu'une tante veut conjurer par sa dévotion à Dieu...

Une malédiction qui fait pleurer les femmes de cette famille...

Une malédiction qui apportera la liberté là où on ne l'attendait pas...

Et pourtant ces femmes seront reconnues pour leur talent de dentellière. Avec d'autres jeunes femmes du village, elles se retrouvent dans la maison aux volets bleus des Flores chaque jour, pour confectionner de jolis voiles en dentelles qu'elles vendent à bon prix. Jusqu'au jour où Eugénia, 15 ans, doit se marier contre son gré à un riche propriétaire terrien.

A cette époque les femmes brésiliennes ayant peu de liberté sur leur destin ont commencé à se faire entendre grâce a plusieurs mouvements de lutte pour les droits des femmes. Parallèlement, les grands propriétaires terriens avaient un pouvoir local permettant de maintenir l'ordre public sur leur territoire.

En alternance, l'autrice nous emmènera en 2010 à la rencontre d'Alice, jeune femme libre, militante féministe, qui se verra offrir par une vieille tante un voile de dentelle qui, pour Alice, représente le patriarcat au point de ne pas porter d'intérêt à celui- ci, jusqu'àu jour où elle découvre grâce à cette étoffe la terrible destinée d'Eugénia....

Une histoire pleines d'émotions. Des personnages féminins que l'on ne peut pas oublier. J'ai adoré suivre leur vie, les pensées de chacune d'elles.

J'ai tourné la dernière page avec le sentiment d'avoir partager un moment de leur vie, d'avoir été si proche d'elles.

Quant à la couverture, on retrouve parfaitement l'ambiance du roman avec la dentelle et les"fleurs" si présentes et colorées qui entourent ces 2 jeunes femmes que les années séparent mais qui, chacunes recherchent à leur façon la liberté !

Je remercie profondément Babelio et les éditions du Seuil pour la découverte de ce roman que je ne peux que recommander !

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La Malédiction des Flores

La malédiction des Florès.

Angelica LOPES



Rio de janeiro en 2010.

Alice, jeune brésilienne, la vingtaine, bien dans sa vie et son époque (féministe aux cheveux bleus, fêtarde aux amours des deux sexes…) voit débarquer Helena, une très vieille tante qu’elle ne connaît même pas pour lui offrir un voile en dentelle.

Tout d’abord étonnée et puis désintéressée par cette relique d’un autre temps qui est surtout synonyme d’oppression des femmes pour elle, elle le jette dans un coin et l’oublie.

Jusqu’à ce que le passé remonte jusqu’à elle et lui explique qu’il fait parti de son passé, de ses racines et surtout de l’histoire des femmes de sa famille…

Bom Retiro,Brésil.

C’est là qu’en 1918 vit la famille Florès, une famille maudite (suite à une malédiction lancée sur 7 générations par une gitane) où les hommes meurent très jeunes obligeant les femmes à travailler la dentelle pour subvenir à leurs besoins.

Elles sont un groupe d’amies (Inès, Eugenia …) et un jour l’une d’elle Eugenia est forcée à se marier avec un homme puissant (et qui a le double de son âge) qui veut faire d’elle une mère de substitution pour ses enfants et une seconde épouse pour lui.

Mais elle ne veut pas, ne le respecte pas, ne l’aime pas et pire : lui tient tête.

Alors il la séquestre et elle invente un ingénieux stratagème: elle écrit des messages codés dans sa dentelle qui sera vendue par les autres dentelières qui déchiffrent ses messages avant la vente.

Les amies veulent aider Eugenia a fuir cette prison dorée en sachant pertinemment les risques encourus.

Un roman très agréable tant sur l’histoire que sur sa conception avec le passé et le présent qui se répondent.

Les personnages sont attachants et nous sommes à la fois émerveillés par les qualités de ces dentellières et horrifiés par ce qu’elles vivent.

Il faut dire que rien ne leur est épargné : harcèlement, moqueries, violences intra familiales, viol conjugal, meurtre…

Une époque terrible où la place de la femme était inexistante…

Un bel hommage aux femmes fortes .



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La Malédiction des Flores

Avec ce premier roman pour adultes, Angelica Lopes entraîne ses lecteurs dans les tout premiers combats féministes au Brésil.

Alternant les chapitres se déroulant en 1918 et ceux situés de nos jours, l’autrice nous fait découvrir une famille de dentellières qui, par leurs délicates dentelles, parviennent à ne dépendre d’aucun homme en gagnant elles-mêmes leur vie et à communiquer secrètement à l’aide d’une langue créée grâce à leurs points de dentelle. L’ histoire de leur combat pour leur émancipation au début du XXe siècle est mise en parallèle avec le vécu de leur arrière-arrière-petite fille, Alice, jeune féministe aux cheveux bleus se cherchant elle-même en ce début de XXIe siècle.

Ce récit, profondément féministe et poignant, construit à la manière d’une enquête, est, avant tout, une histoire de sororité, sororité entre les dentelières de 1918, mais également sororité intergénérationnelle, la jeune fille contemporaine trouvant des réponses à sa quête identitaire dans le passé de sa famille, ou plus exactement dans la lignée de ces femmes fortes dont elle descend.

Si j’ai trouvé l’histoire intéressante et le propos pertinent, avec des personnages attachants, la langue m’est néanmoins apparue un peu plate avec, ici et là, quelques erreurs syntaxiques et incohérences. Quelques répétitions, à mon sens inutiles, viennent parfois ralentir le récit.

Je remercie néanmoins bien sincèrement les éditions du Seuil ainsi que Babelio pour l’envoi de cette œuvre engagée à la belle couverture, qui s’est révélée être une lecture plaisante et dépaysante, me faisant voyager dans la culture brésilienne.

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La Malédiction des Flores

Angélica Lopes, autrice brésilienne, est habituellement primée en littérature jeunesse, et elle écrit là son premier roman pour adultes.



Je ne connaissais pas cette autrice, j'ai eu la chance de gagner ce livre grâce aux éditions Seuil et un concours Babelio, je les remercie pour cette découverte.



L'histoire :



Même si elle se passe au Brésil, entre l'état retiré du Pernambouc et Rio, entre 1918 et 2010, à travers les voix de plusieurs femmes, je crois qu'elle aurait pu se passer dans n'importe quel pays du monde.

On aurait pu être en Europe, on aurait pu être aux États-Unis ou en Inde.



Les femmes Flores, de la ville fictive de Bom Retiro au Brésil, ont une histoire particulière. Parce qu'un arrière-grand-père a fauté avec une gitane et n'a pas voulu reconnaître son enfant, celle-ci lui a lancé un sort sur 7 générations : les hommes mourront jeunes, et les veuves resteront seules. C'est la malédiction des Flores.



On y croit ou pas, mais ce que constatent les femmes au début de l'histoire, en 1918, c'est qu'elles ont perdu leur père, leur grand-père, et toutes ne sont plus décidées à se marier !



Alors ce petit groupe de jeunes femmes, de tantes, de mères, accompagnées parfois de leurs meilleures amies, se retrouvent ensemble tous les après-midi et font de la dentelle. C'est ce que nous raconte pour l'essentiel du roman, Inês, fille de la famille, en 1918 et 1919.



Et ce qui est très nouveau pour ces dames, c'est qu'elles vont réussir à vendre leurs broderies, via un représentant de commerce qui les montre dans les grandes villes, auprès des bourgeoises.

En 1918, c'est très moderne pour des femmes de pouvoir gagner de l'argent par elles-mêmes.



Les personnages principaux :



On fait plus particulièrement connaissance avec Inês donc, et avec son amie Eugênia, mariée de force à un homme de 30 ans alors qu'elle n'a que 15 ans.... ça, c'est plus habituel pour l'époque...😔



Eugênia suit son mari dans la "fazenda" de ce dernier, une très grande exploitation, limite colonialiste, et les amies ne vont réussir à communiquer toutes les deux qu'au moyen d'un code qu'elles auront mis au point à travers leur broderie.

Le but : faire s'échapper la jeune mariée de son enfer quotidien !



" Il ne pardonnerait jamais à Eugênia. Ni à ses parents, qui l'avaient trompé en lui faisant croire que la jeune femme avait reçu une bonne éducation, alors qu'elle avait manqué de la discipline nécessaire au dressage des femmes."



En parallèle on suit l'histoire de Alice à Rio en 2010. Sa tante Helena qu'elle ne connaît pas, vient lui rendre visite, chez sa maman Vera, avec qui Alice ne s'entend pas du tout, pour lui apporter un voile de messe qu'on transmet de génération en génération à la plus jeune femme de la famille.



Alice est une jeune femme de son temps, la petite vingtaine, pas du tout intéressée par la broderie (et encore moins tout ce qui est en rapport avec le patriarcat et la religion).

Ce qui l'intéresse, c'est de participer à des manifestations contre les violences faites aux femmes, et au quotidien de batailler contre le machisme ordinaire. Au Brésil, il y a du boulot : sachez que dans ce pays, le divorce n'a été légalisé qu'en 1977...



Mais il se trouve que ce voile n'est pas comme les autres, elle se rend vite compte qu'il contient un code, et veut en savoir plus sur la jeune Eugênia qui a vécu un siècle avant elle. Helena lui raconte l'histoire de sa famille.



Mon avis :



J'ai passé un bon moment de lecture avec une écriture facile, mais je ne peux pas dire que je me souviendrai longtemps de ce roman.

Par contre ce que j'ai aimé, c'est l'histoire autour de la dentelle que j'ai trouvé belle et l'émancipation possible des femmes de cette époque, j'ai aimé que les tissus servent à faire passer des messages secrets.



C'est un roman éminemment féministe, qui aborde les violences faites aux femmes. Violence au sens strict comme les viols conjugaux, mais aussi la violence quotidienne des remarques, des humiliations, ou la place de la femme au début du 20ème siècle, à savoir à la cuisine et avec les enfants, sans autre forme de procès.

On y mentionne aussi l'abolition toute récente de l'esclavage au Brésil (1888).



Même si l'autrice a eu l'impression d'écrire un roman plus "adulte", c'est un roman que j'aurais pourtant pu très bien apprécié à 13 ou 14 ans, où je lisais ce genre de destins contrariés, et qui m'aurait éveillée à une certaine histoire du Brésil, et une certaine histoire de la femme à travers les âges.



Ceci dit, au milieu des années 80, quand j'avais 14 ans, on parlait quand même très peu aux jeunes filles de violences faites aux femmes, on avance, et c'est bien !
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La Malédiction des Flores



Un gros coup de cœur pour cette histoire de femmes !

Une double temporalité remarquable, magnifique, au coeur de l'Histoire, des destins de femmes, de la sonorité..



1918, Eugênia, malgré un sacré tempérament, se voit mariée contre son gré, maltraitée et violentée par cet homme..

Son seul moyen pour communiquer avec sa meilleure amie...la dentelle...des points particuliers pour créer un code et lui dire qu'elle a besoin d'aide pour s'échapper.



2010, Rio de Janeiro, Alice reçoit en cadeau de sa tante, un voile de dentelle..elle ignore que cette œuvre d'art retrace le parcours d'Eugénia pour retrouver sa liberté !



Deux époques, deux destins de femmes remarquables...



J'ai adoré ce roman et je ne voulais pas le terminer, je ne voulais pas quitter toutes ces femmes incroyables, fortes, féministes.



Si vous avez lu et aimé Le portrait de mariage, foncez! Ce roman m'a fait penser au Portrait de Mariage, lu récemment et que j'avais adoré aussi 🥰



Merci aux @editionsduseuil et @babelio_ pour cette Masse critique privilégiée !



Vous connaissez ? Non, pas encore ? Mais lisez le! 🥰



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La Malédiction des Flores

1918-2010. À près d’un siècle d’écart, un voile brodé se transmet à la rejetonne d’une lignée maudite, celle des filles Flores, dynastie de brodeuses réputées du Sertaõ, au Nord-est du Brésil.

Alice, jeune féministe aux cheveux teints en bleu, n’est tout d’abord pas intéressée par ces histoires de couture. D’autant qu’il s’avère que la femme à qui appartenait ce voile n’était pas de sa famille.

C’est pour échapper à un mariage non désiré qu’Eugenia et Inès ont inventé un code à partir de points de broderie. Celui ci leur permet de communiquer malgré la surveillance du mari qui devient violent, et de la tante d’Ines terrorisée par la prédiction de malheur.

C’est un roman familial haletant que nous propose là Angelica Lopes, sur les traces des premiers groupes féministes à Recife et aux origines de secrets aussi bien gardés que magnifiquement brodés.

Je remercie Le Seuil et Babelio pour cette Masse Critique privilégiée qui m’a permis de découvrir cette autrice !
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La Malédiction des Flores

2010, Rio de Janeiro. La jeune Alice est étudiante à l’université et une fervente militante féministe. Son quotidien à la maison est une lutte silencieuse avec sa mère qui souhaite enfermer sa fille dans un moule, alors qu’elle s’y refuse et repousse sans cesse les limites. Et lorsqu’une tante en visite lui offre un voile de dentelle, Alice ne sait que faire de cette relique familiale…



Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’un siècle plus tôt, la jeune Eugenia, mariée contre son gré et enfermée par son mari, a inventé un code dissimulé dans ses points de dentelle, pour communiquer avec sa meilleure amie….



Ce roman raconte l’histoire des dentelières d’un petit village du Nordeste du Brésil au début du 20eme siècle. Il s’attarde sur celle des femmes de la famille « Flores », qui auraient été frappées d’une malédiction et vivent ensemble dans une maison aux volets bleus. C’est dans cette maison que se retrouvent au quotidien toutes les dentelières du coin pour confectionner leurs voiles de qualité et les vendre.



Ce roman nous raconte l’origine et les effets de la malédiction des « Flores » au cours des générations. Et c’est par la voix d’Ines que nous découvrons le tragique destin de son amie Eugenia dans une région du Brésil où les propriétaires terriens détenaient le pouvoir et où les femmes ne disposaient d’aucune liberté de choix sur leur vie.



Un récit émouvant sur la lutte pour l’indépendance des femmes brésiliennes. La partie la plus poignante est celle des années 20 où le poids des traditions était un véritable frein à l’évolution des mœurs. Mais il existait déjà des associations qui soutenaient le mouvement féministe. En 2010, les revendications sont plus axées sur les changements sociaux et les combats juridiques.



Déjà primée en littérature jeunesse, l’autrice nous offre un 1er roman pour adultes réussi et captivant.

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La Malédiction des Flores

Merci à masse critique et aux editions du Seuil pour ce bon moment de lecture qu' est le premier roman d'Angelica Lopes,habituellement autrice de littérature de jeunesse, qui avec " la malédiction des Flores" s' invite avec brio dans la littérature pour adultes.

L 'histoire se passe au Brésil essentiellement dans les années 20 et également de nos jours,à travers le destin de femmes issues d' une même lignée familiale et dont une malédiction jetée autrefois par une gitane, ferait mourir tous les hommes de la famille" flores" du nom de leur maison tant fleurie. Au delà du romanesque de l' histoire, de la sororité, on découvre le milieu des dentellières qui inventent un code ingénieux à base de points brodés leur permettant d' échanger secretement. Mais ce roman est avant tout un texte profondément féministe qui dénonce les violences faites aux femmes hier et aujourd' hui et leur lutte vers plus de respect ,de liberté et pour une plus grande indépendance.Le tout est d' une lecture très agréable,fluide et sans trop d' animosité à l' égard de nos alters egos ce qui n' en fait pas non plus un manifeste trop pesant!

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La Malédiction des Flores

Brésil a deux périodes différentes.

La famille Flores est maudite : dès que l’une prend un mari ou un conjoint celui ci décède.

Dans un Brésil où les droits des femmes ne font pas reconnus, une lignée de femmes va s’émanciper grâce à la broderie.

C’est une véritable plongée dans l’histoire du pays et des progrès de la condition féminine que l’auteure nous propose
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La Malédiction des Flores

J’ai reçu « La malédiction des Flores » de Angelica Lopes grâce à une masse critique Babelio. Lorsque j’ai reçu le mail pour me le proposer la lecture, j’ai de suite envie de découvrir cette histoire sur plusieurs générations se déroulant au Brésil. Et malheureusement, c’est un gros flop pour moi.



Je ne connaissais pas l’autrice mais elle est apparemment connue dans le milieu de la littérature jeunesse, « La malédiction des Flores » étant son premier roman adulte. Et c’est là ma première déception: l’écriture fait très écriture adolescente et ps du tout adulte. Ce qui aurait pu ne pas me déranger mais je trouve le style, le langage très pauvre, les paragraphes ne sont pas du tout agréables à lire, bien au contraire. Si cela n’avait pas été dans le cadre d’une masse critique, j’aurais très vite abandonné …



Ensuite, ce que je redoutais à la réception en voyant le nombre de pages (et encore je n’avais pas vu la taille de police), c’est que l’histoire est vraiment pas du tout développé. Plein de sujets intéressants sont seulement survolés. L’alternance passé / présent ne m’a pas du tout emballée alors que j’adore ce genre de récits. La faute aussi peut-être au personnage principal dans le présent, qui nous raconte l’histoire, que j’ai trouvé très désagréable (mais on en revient à l’écriture).



Sur le papier l’histoire est bonne, très interessante, on sent le travail de l’autrice derrière pour faire passer certains messages, sur la place des femmes avant et de nos jours, leurs astuces depuis toujours pour ce soutenir, s’entraider, s’émanciper (le coup de la dentelle est très fort).



C’est vraiment dommage mais ce n’était vraiment pas pour moi. Une lecture que j’ai eu bien du mal à finir et que je vais tout aussi vite oublier.
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La Malédiction des Flores

Qu’héritons-nous de nos ancêtres ? Existe-t-il des liens plus forts entre les femmes d’une même lignée qu’entre les hommes ?



Alice vit à Rio de Janeiro. Jeune fille de son époque, militante féministe, elle rejette tous les héritages du patriarcat, y compris ceux familiaux. Quand sa tante lui offre le voile de dentelle qui se transmet de femmes en femmes, elle y voit une muselière jusqu’à ce qu’elle l’observe un peu mieux.



Ce tissu brodé renferme un secret familial, une histoire de femmes, de femmes fortes et unies. Il raconte l’histoire d Eugenia, mariée contre son gré, qui fera tout pour échapper au destin qu’elle n’a pas choisi, un siècle plutôt.



Alice part alors sur les traces d’Eugenia, en tirant le lien invisible qui les lie.



C’est un roman agréable, facile à lire, que je recommande plus à un public adolescent / jeune adulte. Il permet d’interroger sur les violences faites aux femmes, la sororité et nos droits si fragilement acquis.

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La Malédiction des Flores

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil de m'avoir donné l'opportunité de découvrir une autrice brésilienne, Angelica Lopez à travers le roman "la malédiction des Flores" son premier roman adulte. L'histoire est intéressante et la lecture de ce roman est agréable, mais le style n'offre cependant pas d'attrait particulier. C'est un livre qui conviendra plutôt un public adolescent qu'il peut sensibiliser à des sujets comme le patriarcat, la situation des femmes, l'oppression... Même si on mesure le chemin parcouru en un siècle, on sait que ces situations de domination sont toujours considérées comme la norme dans de nombreux pays et qu'aujourd'hui, dans ceux qui les combattent, elles se traduisent néanmoins par des féminicides si choquants.

L'histoire se situe alternativement en 1918 dans le Nordeste et en 2010 à Rio. Alice, jeune rebelle militante va hériter d'un voile de dentelle provenant de lointaines ancêtres... Elle va découvrir que ce voile recelle à travers de nombreux points de broderie un code et que sous l'apparence d'un voile de messe, assez symbolique de l'asservissement, on peut y lire une histoire dramatique de femmes libres. Elle va donc chercher à connaître l'histoire et celle de ses ancêtres

Le voile est celui d'Eugenia, mariée à 15 ans contre son gré à un homme puissant propriétaire terrien, qui fera tout pour s'enfuir. J'ai bien aimé l'idée d'utiliser la dentelle, objet par essence très féminin, pour y cacher un code permettant à Eugénia et Inès de communiquer entre elles et d'envisager une fuite. Point intéressant du livre l'évocation d'un réseau d'entraide de femmes basé dans la capitale, réseau qui a tellement existé. La dentelle est aussi un outil d'émancipation de la tutelle des hommes puisque c'est le moyen de gagner un peu d'argent. Et oui la dépendance économique est le moyen le plus sûr d'asservir les femmes. On est également plongé dans une zone rurale où les principes éducatifs et de fonctionnement de la société sont restés très patriarcaux. La malédiction qui a été lancée par une gitane sur la famille d'Inès pour 7 générations, conduit à une sorte de mise au ban de la société de la famille Flores où ne survivent que les femmes. Comment des femmes peuvent-elles vivre sans hommes pour les protéger, les diriger ? Et comme bien souvent hélas ce sont les femmes qui sont les meilleures garants de la tradition et de ses carcans (la mère d'Eugenia et la tante Firmina...). C'est également un mode féodal où le puissant peut faire exiler une famille ou bien échapper à la justice (la justice c'est lui !). Le personnage d'Alice se situe de nos jours ce qui permet à l'autrice de nous faire part de quelques réflexions ou remarques sur de nombreuses situations où les femmes sont importunées ou déconsidérées... Une forme de machisme qui imprègne toujours la société et qui peut vite déraper. Cette partie aurait pu être étoffée, pour créer un lien plus fort entre les deux époques .

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La Malédiction des Flores

Un voyage vers le Brésil, ça vous tente ?



Alors n’hésitez pas, venez découvrir le secret de la dentelle, et la vie des femmes Brésiliennes dans les années 1920. Des femmes qui pour gagner un peu de liberté créent de magnifiques dentelles…

Des femmes qui subissent encore des mariages « arrangés » et l’autorité (et aussi la violence) masculine.



Venez aussi découvrir le secret de la famille Flores, le mystère de la malédiction qui la frappe !



Un très joli roman à double temporalité, dans lequel je me suis très vite attachée à Inès et Eugênia. L’innocence d’Inès, la volonté d’Eugênia, leurs destins, leurs espoirs ! Ces jeunes filles du passé qui voulaient être libre de leur vie…



Dans le présent, Alice jeune fille moderne va découvrir l’histoire de sa famille, grâce à un morceau de dentelle qui éclairera sa vie d’une lueur nouvelle.



J’ai passé un super moment avec ce roman. Je l’ai lu très vite, car je me suis passionnée pour l’histoire de ces deux jeunes filles, et je voulais tout connaître de leur destin.



Une jolie plume, une belle histoire de femmes, un nouvel exemple de combat de femmes pour la liberté, pour l’indépendance ! Une intrigue qui nous emmène dans les débuts des combats féministes au Brésil.

Un premier roman plein d’émotions, instructif et captivant.



Bref, un excellent moment de lecture 🤩



Un énorme merci @babelio et @seuil pour la réception de cet ouvrage dans le cadre d’une #massecritiqueprivilégiée

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La Malédiction des Flores

Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions seuil et Babelio pour cet envoi.

Merci pour cette belle découverte, Merci à l'auteure pour ce récit.

On va partager le quotidien d'Inès, Candida, Eugenia, Firmina, Vera, Helena ou Alice.

L'histoire se déroule et dans les années 1918 et dans les années 2010.

Dans les deux cas, il est question des conditions des femmes, de leurs droits et de leurs libertés.

Les plus anciennes travaillaient la dentelle dans un petit village reculé du Brésil. Eugenia mariée de force à un colonel avait eu la brillante idée de communiquer à travers les voiles, la dentelle et la broderie avec son amie Inès.

Alors qu'elles avaient échafaudé un plan pour qu'elle puisse s'enfuir, ce dernier échouera.

Bien des années plus tard, Alice se verra offrir le voile d'Eugenia par sa tante Helena. Elle découvrira le message caché, partira sur la trace de ses ancêtres. Elle aura le fond mot de l'histoire quant au sort tragique d'Eugenia. Enfin, elle voudra partager cela

Mes sentiments : un livre qui fait réfléchir sur la condition des femmes. Peu importe l'époque où le lieu, les droits et les libertés des femmes sont encore bien fragiles. Par ailleurs, on voit combien la religion et certaines croyances ont conditionné et conditionnent les hommes et femmes.

Enfin, je dirais que c'est un livre dépaysant.
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La Malédiction des Flores

Lors de ma lecture de “La malédiction des Flores” d’Angélica Lopes, j'ai découvert une histoire captivante qui entremêle le destin de deux femmes de la famille Flores, séparées par un siècle, mais unies par une même volonté de choisir leur destin. Le récit alterne entre le Rio de Janeiro de 2010, où Alice, une militante féministe, reçoit un voile de dentelle chargé d'histoire, et un petit village du nord de 1918, où Inès lutte à sa manière pour la liberté à travers un code de dentelle.

Cependant, bien que l'intrigue soit fascinante et que le message sur la résistance féminine soit louable, j'ai eu du mal au début avec le personnage d'Alice, qui m'est apparu plus comme une fille malpolie voire infecte, sous prétexte de revendiquer son droit de femme à faire ce qu'elle veut. De plus, le roman met du temps à dévoiler le nom d'Inès, ce qui a rendu difficile pour moi de me connecter avec elle au début.

Malgré ces points, j'ai trouvé que l'identité sud-américaine de l'auteure se ressentait fortement dans son écriture, une perspective différente et rafraîchissante. L'histoire d'Inès et de son amie Eugênia en 1918 est une belle illustration de l'amitié et de la lutte pour l'indépendance des femmes (le droit de posséder son propre argent, de choisir son mari...), tandis que celle d'Alice en 2010 aborde des concepts importants tels que la tolérance et la réflexion sur nos propres préjugés.

En fin de compte, bien que le roman soit annoncé comme un livre pour adultes, je pense qu'il convient davantage à un public adolescent à partir de 13-14 ans, même si les adultes peuvent également y trouver leur compte. Avec ses alternances temporelles et son récit poignant, “La malédiction des Flores” offre une lecture enrichissante qui invite à la réflexion sur l’évolution des combats passés et présents pour l'égalité."

Livre reçu lors d'une opération Masse Critique
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La Malédiction des Flores



1918, Nordeste, Brésil. Inès est issue de la lignée des Flores, sur laquelle pèse une malédiction. Les femmes vivent longtemps, perdant les hommes de leur vie très tôt. Avec sa famille et des amies, elles se réunissent pour créer une dentelle prisée dont elles sont les seules à connaître le secret.

L'une d'entre elles, Eugenia, est contrainte d'épouser un homme qu'elle n'aime pas. Tenue de se taire, elle invente un code qui exprime sa détresse dans les motifs délicats.



2010, Rio. Alice herite d'une tante inconnue jusqu'alors d'un voile de messe en dentelle. Jeune fille militante et bisexuelle aux cheveux bleus, pour elle ce voile n'évoque que l'enfermement de la femme. Jusqu'à ce qu'elle découvre qu'il représente au contraire la lutte pour la liberté d'une épouse déterminée à fuir.



C'est un premier roman très bien mené, qui place la liberté de disposer de son destin au premier plan : le patriarcat, le handicap ou même la malédiction ne sont pas un obstacle à la liberté. Il ne s'agit finalement pas seulement des femmes, même si elles sont au centre. C'est ce constat que, quoi qu'il arrive, on a le choix.



J'ai un peu moins accroché la partie contemporaine, mais l'essentiel se passe au début du siècle dernier, à une époque où justement le choix était encore moins évident.

Si les dentellières et la ville sont fictives, les préoccupations de l'époque sont bien réelles. Dans les années 20, les femmes au Brésil

luttaient pour leurs droits, et des associations soutenaient le mouvement. C'est cette période tiraillée entre tradition et évolution que l'auteure a voulu mettre en scène. Et elle y parvient très bien.



Il y a, au milieu des drames, un joli brin de poésie avec les couleurs et les oiseaux de Candida.

Une très belle lecture !

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La Malédiction des Flores

« La malédiction des Flores » nous propose une intrigue bien construite qui nous transporte auprès de ces femmes courageuses et ingénieuses qui sont habitées par la volonté de s’émanciper. Les difficultés qu’elles rencontrent pour choisir leur vie et leur destin à l’époque trouvent évidemment un écho contemporain, quand bien même dans des domaines différents. Si la malédiction de la famille n’est pas sans faire écho à celle des sœurs Chapel des Voleurs d’innocence de Sarai Walker, l’écriture d’Angelica Lopes et l’intrigue ont des faux airs de Gabriel Garcia Marquez et emportent le lecteur avec lui pour un superbe voyage.
Lien : https://mangeursdelivres.fr
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La Malédiction des Flores

C'est un roman à double temporalité qui se déroule au Brésil



2018, la famille Flores, victime de la malédiction d'une gitane sur sept générations se retrouve tous les après-midi avec deux autres amies d'Inès Flores, Victorina et Eugênia toutes trois âgées d'une quinzaine d'années pour créer des pièces de dentelle.



Elles vont faire prospérer leur petit commerce et travaillent dans une bonne ambiance, jusqu'au jour où Eugênia va être mariée de force à un homme très influent , veuf avec deux enfants.



Elle va se retrouver sous le joug d'un homme autoritaire et violent, lui nterdisant tout contact avec le monde extérieur. Pour Eugênia ll n'y a qu'une solution, elle doit s'enfuir.



Elle va alors avoir l'idée de créer un code qu'elle dissimulera dans sa dentelle pour communiquer avec son amie Inès afin que celle-ci l'aide à mettre au point son projet d'évasion.



Arrivera-telle à s'échapper de cette prison?



2010 on suit Alice, une jeune femme rebelle et féministe, à qui sa grand tante va remettre un voile brodé qui se transmet de générations en générations. Alice ne va pas s'avoir qu'en faire et va mettre être prête à le jeter, mais elle va découvrir avec surprise que celui-ci raconte l'histoire d'Eugênia et la lutte des femmes pour leur iberté



Un très beau roman très bien écrit qui nous décrit le métier des dentellières et le combat de ces femmes pour se faire reconnaître et accéder à leur indépendance.
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