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Citations de Agnès Martin-Lugand (1238)


Un soir, on se couche à côté d'une personne que l'on croit connaître. On fait l'amour avec elle, on s'endort dans ses bras. Et le lendemain, on se réveille seule, dans un lit froid, cette personne n'est plus là. Elle s'est volatilisée, sans laisser de traces. De son propre chef.

On n'est pas veuve d'un disparu.

On est la femme du disparu.
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- Tu as quel âge, Gamine ?
- Vingt et un.
Il tressaillit sans que je comprenne pourquoi.
- Tu veux vraiment bosser ? Tu n'as pas l'air bien solide, on dirait un lapin pris dans les phares d'une voiture.
Je me retins pour ne pas l'envoyer paître. Je devais rester polie.
- Ça dépend, vous proposez quoi ?
- Je cherche une femme de chambre pour mon hôtel.
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Les heures s'égrainèrent sans que je réussisse véritablement à me concentrer, je passai mon temps à jeter des coups d’œil à mon portable m'assurant plusieurs fois de suite qu'il n'était ni sur vibreur ou en mode silencieux, ni déchargé. Cette attitude me fit rire jaune ; la dernière fois que j'avais scruté mon téléphone de cette façon, c'était pendant les vacances à Loumarin, et j'attendais désespérément des nouvelles de Bertrand. Celui-là même qui travaillait à quelques mètres de moi. Aujourd’hui, c'était Marc qui ne me répondait pas. Allais-je devoir passer le reste de ma vie à attendre des coups de téléphone providentiels qui ne viendraient pas ?
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Avec mon mari, c'était le statu quo. Pas de disputes, mais pas de rapprochement notable. Pierre n'avait pas connaissance de mes tête-à-tête avec Gabriel. Je m'enfonçais dans le mensonge de peur de réveiller l'eau qui dort. Il n'avait pas montré de jalousie lorsque j'avais évoqué le premier dîner, mais on ne savait jamais, vu ce qu'il pensait du monde dans lequel j'évoluais.
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- Mais je ne suis pas prête... je traîne trop de casseroles. Je ne peux pas exclure Colin, comme tu viens de le faire avec Megan. Si je commence une histoire avec toi, je te reprocherai un jour ou l'autre de ne pas être lui... d'être toi. Je ne veux pas de ça... Tu n'es pas ma béquille, ni un médicament, tu mérites d'être aimé sans condition, pour toi seul et non pour tes vertus curatives. Et je sais que... je ne t'aime pas comme il faut. En tout cas, pas encore. Il faut d'abord que je me reconstruise, que je sois forte, que j'aille bien, que je n'aie plus besoin d'aide. Après ça, seulement, je pourrai encore aimer. Entièrement. Tu comprends ?
Il lâcha mes mains comme si je brûlais, sa mâchoire se crispa. Je soufflai, regardai en l'air avant d'asséner le coup de grâce :
- Je vais partir, parce que je ne peux pas vivre près de toi.
Ni loin de toi, pensai-je. Mes larmes coulaient sans discontinuer, nous nous regardions dans les yeux.
- Je dois finir de me reconstruire, et je dois le faire toute seule, sans toi. Pardon, murmurai-je.
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Quand une histoire débute, on est dans l'euphorie, dans le désir insatiable, on veut s'aimer, on veut se prendre, ne jamais être séparé ou alors juste le temps de susciter une frustration jouissive qui sera apaisée dans un corps à corps passionné.
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Est-ce qu’un beau matin, on se réveille, on voit son enfant et on réalise qu’à partir de maintenant, c’est d’égal à égal, d’adulte à adulte ? On réalise qu’on a perdu son bébé, même si au fond de notre cœur, il le reste jusqu’à la fin de nos jours, simplement on n’a plus le droit de le lui dire, de lui en faire la démonstration, sous peine de le vexer, sous peine qu’il revendique plus fort son indépendance.
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Je ne savais plus où j'étais, je ne savais plus dans quel monde je vivais. Je ne savais plus ce que je devais faire.
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J’avais oublié à quel point les parisiens faisaient la gueule en permanence. Un stage de chaleur irlandais devrait être obligatoire au programme scolaire. Je pensais ça, mais je savais pertinemment que, dans moins de deux jours, j’aurais le même visage blafard et peut avenant qu’eux.
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Jusque-là, j'arrivais à les faire rêver avec peu de chose, en construisant des châteaux-forts, en me déguisant avec eux. C'était encore facile d'être leur dieu. Dans quelques années, que penseraient-ils de moi, si je ne faisais rien de plus ?
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Comme tous les dimanches midi, je ne voulais pas y aller. Comme tous les dimanches midi, je traînais des pieds, je faisais tout pour gratter un peu de temps. Sauf que...
- Iris ! Appela Pierre. Qu'est-ce que tu fais?
- C'est bon, j'arrive.
- Dépêche-toi un peu, on va être en retard. Pourquoi mon mari était-il si pressé d'aller déjeuner chez mes parents? Alors que moi, j'aurais donné n'importe quoi pour y échapper. Seul avantage, cela me permettrait d'étrenner ma dernière robe. J'avais réussi à mettre la touche finale la veille au soir, et j'étais satisfaite du résultat. J'essayais tant bien que mal de ne pas perdre la main et d'entretenir mon doigté de couturière. Et puis, dans ces moments-là, j'oubliais tout : mon travail à la banque d'un ennui mortel, la routine de ma vie, le délitement de mon couple. Je n'avais plus l'impression de m'éteindre. Au contraire, j'étais vivante ; lorsque je faisais équipe avec ma machine à coudre ou que je dessinais des modèles, je palpitais.
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- Euh...je tenais à m'excuser pour l'autre soir. Je me suis très mal comporté avec vous...Quand je pense que je vous ai hurlé dessus...ça me dépasse.
...
- Ne vous en faites pas...On a tous nos petits coups de moins bien. C'est déjà oublié. N'en parlons plus, d'accord ?
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« Je lui fis face. Il trouvait le moyen de me sourire encore, alors que j’étais mutique depuis plusieurs minutes.

- Je peux toujours venir te voir aux Gens ? me demanda-t-il.
- Quand tu veux… à bientôt.

Je fis deux pas en arrière sans le quitter des yeux, avant de lui tourner le dos et de prendre la direction de mon appartement. Au passage piéton entre la rue Vieille-du-Temple et la rue des Quatre-Fils, je jetai un coup d’œil par-dessus mon épaule : Olivier n’avait pas bougé et m’envoya un signe de la main. Je soupirai en souriant et poursuivis mon chemin. Je ne savais plus quoi faire… Je me couchai directement en arrivant chez moi. Le sommeil mit longtemps à venir.

S’il la remarqua, Félix ne releva pas ma nervosité les jours suivants. Je vaquais à mes occupations normalement, pourtant, je n’arrêtais pas de ruminer au sujet d’Olivier et d’une future relation amoureuse. Comment lui parler de ma situation sans le faire fuir ? C’était une chose d’avoir envie de vivre une histoire et de me sentir prête, c’en était une autre de ne pas faire peur avec mon passé, ma fragilité, les conséquences sur ma vie de femme. »
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Je réalisais avec horreur que j'adorais la routine.
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«  On finit toujours par devenir un personnage de sa propre histoire » .


Jacques Lacan, Écrits Tome II.
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Aimer d'amour. Aimer un homme. Aimer une femme. Un jour, on perd cet être aimé, désiré, avec une séparation, avec la mort. Et ça fait mal, ça fait toujours mal, ça arrache un bout de soi.
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Dehors, il faisait sombre, il pleuvait, et des rafales de vent s'abattaient sur moi. Jusqu'au bout, je subirais le climat irlandais, il me manquerait.
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En matière de cuite et de gueule de bois, peu importe le pays, les effets étaient les mêmes.
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Comment avais-je pu, une nouvelle fois, céder à l'insistance de Félix? Par je ne savais quel miracle, il réussissait toujours à m'avoir : il trouvait un argument, un encouragement pour me convaincre d'y aller. Chaque fois, je me laissais berner, me disant que, peut-être, il y aurait un je-ne-sais-quoi qui me ferait flancher. Pourtant, je connaissais Félix comme si je l'avais fait, et nos goûts étaient diamétralement opposés. Alors, quand il pensait et décidait à ma place, il était fatalement à côté de la plaque. J'aurais pourtant dû le savoir, depuis le temps que nous étions amis. Et voilà comment, pour la sixième fois consécutive, je passais un samedi soir en compagnie d'un parfait imbécile.
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Je savais pertinemment ce que l’on attendait de moi ; que je sois une petite femme gentille et docile, souriant béatement aux exploits professionnels de son cher et tendre, et bientôt une mère au foyer exemplaire, enchainant les grossesses et accompagnant les sorties scolaires.
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