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Citations de Hervé Le Tellier (1396)


La mort n’est jamais une chose digne, Victor, elle est toujours solitaire. Mais on peut espérer de ce moment ultime des adieux qu’il serve au moins à ceux qui restent. Si les stoïciens disent vrai, si rien n’existe entre les hommes, ni amour, ni tendresse, ni amitié, mais qu’au contraire le corps est tout, s’il est vrai que toute sensation prend naissance et racine en soi, alors Victor, ce dernier mot n’est pas inutile.
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Hervé Le Tellier
Notre Auber (variations sur le Notre Père):

Notre Auber qui êtes Jussieu
Que Simplon soit Parmentier
Que Ta Volontaires soit Place des Fêtes
Que ton Rennes arrive
Sur Voltaire comme sur Courcelles
Donne-nous Galliéni notre Havre-Caumartin
Et ne nous soumets pas à la Convention
Cambronne-nous nos Défense
Comme nous Odéon à ceux qui nous ont Maraîchers
Délivre-nous des Halles

Miromesnil
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La nostalgie est une scélérate. Elle laisse croire que la vie a du sens.
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Toujours se méfier des gens qui nous demandent de nous méfier
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Sa première vision de Lagos, du hublot, à travers la nuée brune de pollution, ce furent des kilomètres carrés de taudis collés les uns aux autres, des millions de toitures en tôle rouillée, un quadrillage anarchique, et aussi cet immense embouteillage, coloré en jaune et noir de doryphore par ces milliers de minibus si dangereux qu’on tente de les interdire, en vain. Et chaque été, quand viennent les pluies torrentielles, Lagos rappelle à tous qu’elle signifie « lacs » en portugais. (page 87)
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L'architecte dresse la liste de ce qui, dans les manières de la jeune femme, l'a peu à peu anéanti, et il en conclut que tout se ramène à la question du corps. Depuis qu'il voit la mort à l'horizon, c'est à dire depuis longtemps, il place le désir au centre de ce qu'il appelle l'amour.
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Nous sommes aveugles à tout ce qui pourrait prouver que nous nous trompons. C’est humain. Nous ne sommes pas rationnels.
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Dans leurs échanges, malgré ce qui les sépare - trente-trois ans, deux milliards de dollars en stock-options et un dentier étincelant -, tous deux abusent des prénoms, et cela colore leur conversation d'une touche raffinée d'hypocrisie vénéneuse. Seraient-ils latins qu'ils se tutoieraient. En bourgeois qui se déclare l'ami de son jardinier, Prior s'est persuadé de cette fiction d'amitié, mais Joanna n'est dupe de rien. Elle discerne dans le rictus de Prior cet indicible du Sud qu'il porte sur lui, ces signes et ces nuances symboliques qui imprègnent toutes les relations raciales, elle reconnaît cette posture spontanée qui autorise une riche dame blanche aux cheveux bien mis à offrir à son chauffeur noir le plus radieux des sourires, un sourire d'affection écrasant où se déchiffre son impérieuse certitude de l'infériorité naturelle de ce petit-fils d'esclave, ce sourire empoisonné qui n'a pas bougé d'un pouce depuis Autant en emporte le vent et que toute son enfance Joanna a vu se dessiner sur les visages poudrés des clientes blanches de sa mère couturière.
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Peu à peu, face à l’exaltation d’André, à ses bras qui veulent l’enserrer, à ces baisers qu’il lui inflige à tout instant, devant ses amis à qui il veut « absolument la présenter », comme le butin d’une bataille qu’il aurait gagnée, elle recule. Pourquoi les chats qui attrapent les souris refusent-ils de les laisser vivre ?

(LUCIE)
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... quand on a un marteau, tout finit par ressembler à un clou. 
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- Je pense même que nous devrions lui avouer, pour Lena et moi.
J'étais très heureux de la trouvaille de ce "nous" complice. Il ne fallait pas en abuser, surtout pas. Les hommes ont du mal avec le "nous", ou plutôt, leur "nous" finit souvent mal, dans des connivences suspectes.
p70
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La vie commence peut-être quand on sait qu’on n’en a pas.
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Les gens fatigués sont querelleurs. Les gens épuisés le sont beaucoup moins.
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A quoi tu penses ?
Je pense que si on me demandait quels livres j'emporterais sur une île déserte, je citerais des livres que j'ai déjà lus, alors que je ferais mieux de choisir des livres que je n'ai jamais lus.
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Le président américain reste immobile, comme sonné. Le mathématicien observe cet homme primaire, et il se conforte dans l’idée désespérante qu’en additionnant des obscurités individuelles on obtient rarement une lumière collective.
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On ne s'habitue pas au laid. C'est de la vie. De la vie moche, mais de la vie.
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Il cherche dans ce visage le sceau de la jeunesse immuable qu’il croit parfois incarner et il ne le voit pas. L’âge est partout, comme un carcan de boue. Il se trouve bouffi, aussi, empâté. Il devrait faire un régime. Décidément, vieillir, ce n’est pas seulement avoir adoré les Stones et se mettre à leur préférer les Beatles.
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Le président américain reste bouche ouverte, présentant une forte ressemblance avec un gros mérou à perruque blonde.
Page 135.
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C’est tellement plus simple de ne pas aimer. 
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... le petit monde de la littérature lui paraît un train burlesque où des escrocs sans ticket s’installent tapageusement en première avec la complicité de contrôleurs incapables, tandis que restent sur le quai de modestes génies ...
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