Étrange lecture que celle du Crépuscule des loups. Et déroutante ! Cela en grande partie parce que l'intrigue est difficile à cerner.
Zyranna Zatèli nous propose un voyage vers le nord de la Grèce, une région presque sauvage, où des traditions vieilles comme le monde persistent. Quand les garçons atteignent l'âge de douze ans, ils doivent sacrifier (immoler ?) un agneau. Sous couvert de supersititons (il est aussi questions de loups, de sorcières (pas celles avec un balai et une verrue sur un long nez, rassurez-vous), de présages funestes, etc.). C'est comme si le roman avait été bâti autour de ces superstitions, que l'histoire était venue après-coup, pour essayer de relier tout cela et combler les vides. de ce fait, je pense que c'est le genre de roman dans lequel tu dois te laisser emporter par l'atmosphère et ne pas te poser trop de questions (comme je l'ai fait, hélas !) sinon tu passes ton temps à gâcher ta lecture, à regretter de t'y être lancée et à vouloir l'abandonner. C'est tout de même 650 pages !
Zatèli nous présente d'emblée beaucoup de personnages, une famille assez improbable, où chacun se reproduit autant qu'un patriarche biblique. Une douzaine d'enfants ! Et l'aîné fait pareil ! Difficile à avaler. La tribu des Malaussène n'est rien comparée à celle-ci. Malgré le petit lexique du début, c'était très mélangeant parce que l'histoire n'est pas présentée de façon chronologique. On commence avec Safi-Lissafi et son jumeau Thomas, on passe à la tante Julia, puis au grand-père Christophoros, ensuite Hésychios (fils du précédent mais père des premiers), puis à une autre Julia, la nièce de quelqu'un, une belle-fille Persa, etc. J'étais perdu. D'autant plus que ce qui les relie tous, c'est d'appartenir à la même famille, pas nécessairement des événements qui les concernent tous. Donc peu de points de repère au niveau de l'intrigue. Comme je l'écrivais plus haut, c'est comme si chaque personnage avait été ajouté pour démontrer une facette du destin qui s'acharne. le plus de superstitions, le plus d'individus. Avec, beaucoup de ces noms improbables (pour un Nord-Américain), ça n'aide pas…
Et, parce que je n'arrivais pas à accrocher aux personnages, ce qui leur arrivait me laissait indifférent. Et toute la peur, l'anticipation que j'aurais dû ressentir, il n'en fut rien. Ou si peu. Et ce malgré l'atmosphère sombre, glauque, surnaturelle, presque gothique, de ce coin de pays, très approprié pour ce genre d'histoire, qui ne faisait plus effet sur moi. Au final, j'étais content d'avoir terminé
le crépuscule des loups. Je ne crois pas m'en rappeler beaucoup dans quelques semaines et c'est bien ainsi. Si vous voulez découvrir
Zyrànna Zatèli, je vous suggère plutôt
La mort en habits de fête.