Il n'est ni médecin ni chimiste, cet homme qui arpente la ville en blouse blanche, une mallette en cuir à la main ; il est manucure. Ses clients sont très satisfaits de ses services, il est indéniablement le meilleur. Car de sa passion il a fait un métier, de son obsession un art de vivre. Philippos Dostal évolue dans un univers d'effleurements et d'émotions tactiles. Il a appris le braille pour lire du bout des doigts, il collectionne et répertorie minutieusement matières et frôlements, il fréquente une femme dont il admire les mains de marbre. Retranché dans une solitude morbide, il évite tout contact avec le monde extérieur. Jusqu'à ce que l'amour se présente sous la forme d'une fascinante paire de mains virevoltantes appartenant à un jeune homme sourd-muet... C'est dans une langue froide et précise comme un scalpel que Christos Chryssopoulos sonde les abîmes d'un esprit fétichiste et tourmenté, en quête de beauté pure.
J'avais entendu parler de ce texte à la radio et il m'avait semblé suffisament bizarre pour me donner envie de le lire. La personnalité du héros m'a beaucoup plu et le début de sa rencontre avec son ami aveugle mais j'ai trouvé la fin un peu trop glauque à mon goût.
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Philippos Dostal est manucure. Il a une véritable obsession pour les « belles » mains, une obsession capable de le mener à la folie.
Il s'agit d'un livre très court qui alterne le récit de l'auteur et le journal de Philippos, personnage très mystérieux, dont on ne sait finalement rien. Les deux tiers du livre consistent en la description de la vie plutôt terne de cet homme puis de sa liaison avec une jeune femme aux « mains de marbre ». Dans le dernier tiers Philippos rencontre un jeune garçon sourd et muet, dont il tombe très amoureux, enfin surtout des mains de ce jeune homme.
Je n'ai pas été réellement captivée par ce livre même si je comprends qu'on puisse y trouver de l'intérêt, notamment dans la description du fétichisme de cet homme. Mais, j'ai trouvé que l'auteur passait beaucoup de temps à nous décrire la vie de cet homme, même si je pense que c'est intentionnel puisque cela permet de mener le lecteur jusqu'au dénouement final qui n'est que suggéré…
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Philippos est manucure à domicile et dans l'arrière boutique d'un coiffeur. Qui est-il ? Il vit seul, loin des humains et élude toutes la curiosité des uns et des autres. C'est un homme mystérieux qui semble avoir pour seul et unique obsession, les mains. Elles semblent être l'unique source de sa vie, ses rêves et ses cauchemars.
Puis un jour, il rencontre Pavel, fait la connaissance avec ses mains, avec son corps...
Après avoir lu la moitié, ce court roman m'a semblé bien étrange mais cette rencontre fait basculer le récit de cet homme solitaire et le détourne de cette obsession.
Ce premier roman lu me donne très envie de poursuivre la découverte de cet auteur grec.
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(Avenue Chinek où Philippos collectionne les "effleurements") :
La foule était si compacte que je gardais mes deux bras serrés contre mon corps et je n'osais étendre que les mains, j'étirais les doigts comme si c'étaient des épines ou des antennes. De petits effleurements superficiels sans importance, seulement. Des tissus qui s'électrisaient quand ils étaient frottés par les autres passants. Un bracelet en métal très froid. Des sacs en cuir. Des boutons de manchette en or et en os. La laisse d'un chien affolé par la cohue. Des visages indistincts. Sans particularité, comme une moyenne mathématique. La lumière des vitrines et des voitures estompait les détails. Ce que je vois n'est que reflets de la lumière. (p.57-58)
La beauté est savamment enfouie dans des détails imperceptibles.
Ce qui peut-être déconcertait les gens, quand ils connaissaient Philippos;, n'était pas tant son métier que la manière dont il l'avait choisi. Oui vraiment, comment quelqu'un décide-t-il de devenir manucure, quelles circonstances amènent un garçon à embrasser cette carrière singulière, solitaire ? (p.20-21)
Il n'avait jamais vécu en ville. Il ne savait pas ce que c'est de vivre au milieu d'autres gens, des milliers d'individus qu'on ne connaît pas et dont on ne va jamais savoir le nom. (p.21)
Christos Chryssopoulos - La tentation du vide (Shunyata) .Christos Chryssopoulos vous présente son ouvrage "La tentation du vide" aux éditions Actes Sud. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/chryssopoulos-christos-tentation-vide-shunyata-9782330060633.html Notes de Musique : Chris Zabriskie "Virtues Inherited, Vices Passed On" - Free Music Archive Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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