: le mode de la série: Un contexte fort et imprévisible, une situation passionnée, ado et l'un des premiers pas vers les tensions de la vie adulte.
Cette collection, " Court toujours", devrait intéresser les faibles lecteurs ados avec ce format court et ses situations du coeur familière.
Une aventure familière pour tous les grands ados, singulièrement simple mais si frissonnante.
L'auteure
Jo Witek nous mettra dans la peau d'une ado' revenant d'une soirée seule, la nuit.
Certains lecteurs et lectrices comprendront ce moment choisi par l'auteure où se confondra dans l'esprit un grand moment d'autonomie, de liberté mais aussi de fragilité.
En voix off, dans les pensées de notre personnage qui hâtera le pas, l'auteure nous invitera aux deux appréciations de la nuit sur ce chemin du retour, l'une si fraîche, exaltante, avec le droit de n'être plus au lit à cette heure, de continuer à s'amuser jusqu'à point d'heure et l'autre, peu rassurante, si dangereusement exposée. Dina a 16 ans.
L'héroïne entendra le bruit de ses escarpins sur le chemin et à cette heure, le reste du monde alentour probablement aussi. La nuit camouflera ce qui pourra lui jouer des tours au détours d'une rue.
C'est le silence dans la rue.
Avec le bruit des escarpins, celui d'une autre personne derrière.
Et dans la tête de la jeune fille, c'est le capharnaüm, elle supposera une chose et son contraire avec la peur qui monte, c'est suffisamlent bavard, pour ne pas se sentir seule à cet instant.
La suit-on où est-ce juste une personne qui comme elle rentre tard?
C'est bien vu. Elle s'en voudra de ne pas être suffisamment en état pour se défendre, d'avoir bien profiter, d'avoir un peu bu, d'avoir des escarpins au lieu de baskets. Retournement situation, elle regrettera de s'être autorisée à aller à cette chouette fête et de s'être convaincue de rentrer seule à pied.
Nous serons dans la peau d'une jeune ado mais d'une femme en générale.
L'âge de l'héroïne apportera de l'humour involontaire avec une loghorrée verbale hystérique qui s'emballera avec la rage soudaine (fichue copine qui l'a planté comme ça), avec un ton de propos d'ados que l'on pourrait réserver à une autre occasion et pour de faux: se faire peur avec un film horrifique et un grand tour de roue de fête foraine, le siège la maintenant la tête en bas. On comprendra aussi que tout ce déballage tentera de dédrammatiser la situation, de rationnaliser, de combler le temps aussi, le temps d'arriver et de rire de sa petite frousse.
"... je pourrais me retourner pour vérifier. Ou m'arrêter d'un coup en faisant semblant de chercher un truc dans mon sac. Jauger la distance. Me faire une idée de ses intentions..."
Jo Witek nous placera dans le rôle du Chaperon (de fin de soirée) qui traversera son aventure de forêt mais aussi dans celui du témoin qui pourrait être obligé de prêter secours (il n'y aura en effet pas qu'elle sur ce chemin).
La tension est mesurée, sans trop en faire pour dissuader les filles de sortir le soir, juste ce qu'il faut pour se prévenir des mauvaises rencontres, se chercher pour soi des stratégies de "femmes seules en pleine nuit" - le spray au poivre, un peu de savoirs en auto-défense, l'escorte à deux ou trois pour dissuader les opportuns, un raccompagnement en voiture avec les copains -, pour vivre sa vie d'ado, d'adulte de façon libre et sereine.