Dina Pisano a seize ans, elle sort d'une soirée dans les quartiers bourgeois de Paris. Elle a peur, peur du jeune homme qui proposait de la raccompagner en voiture à l'issue de la soirée, peur du passant qui marche derrière elle dans la rue, peur de la voiture en stationnement avec une portière ouverte, peur du SDF alcoolisé qui hurle dans la rue, peur d'un inconnu dans le square qui lui adresse la parole…
Est-il encore nécessaire de présenter
Jo Witek, une autrice majeure de la littérature adolescente contemporaine ?
Jo Witek a tout d'abord travaillé pour le cinéma comme lectrice, adaptatrice et conseillère aux acquisitions de droits vidéo puis elle débute sa carrière de romancière au Seuil jeunesse en 2009 avec le
récit intégral (ou presque) d'une coupe de cheveux ratée qui a notamment reçu le prix des 12-14 ans de la Foire du livre de Brive-la-Gaillarde en 2012, suivi de
Récit intégral (ou presque) d'une coupe de cheveux ratée en 2012. Elle publie quasiment quatre romans pour la jeunesse par an, principalement au Seuil jeunesse - nous pensons notamment à
Journal (sentimental) d'un garçon (presque) parfait en 2014 - mais aussi chez Actes sud junior dans la collection Roman ado - nous pensons notamment à
Peur express en 2012,
Rêves en noir en 2013,
Un jour j'irai chercher mon prince en skate en 2013,
Un hiver en enfer en 2014,
le domaine en 2016,
Premier arrêt avant l'avenir en 2019, mention du prix Vendredi - et enfin chez Flammarion avec la série de romans miroirs Mentine.
Elle obtient le prix Babelio en 2021 avec son roman J'ai quatorze ans et ce n'est pas une bonne nouvelle.
Un nouveau roman percutant de
Jo Witek dans la collection Court toujours chez Nathan qui interroge, non pas tant les dangers qui menacent les femmes dans l'espace public mais les représentations sociales de genres dans l'espace public et l'éducation donnée aux filles mais aussi aux garçons sur la manière de traiter les filles. C'est brillant. En choisissant le monologue intérieure d'une jeune femme,
Jo Witek permet de prendre conscience des peurs inculquées aux filles par une éducation morale mais aussi des peurs des filles à cause des comportements des garçons, tout aussi inculqués par une société patriarcale. le texte bref est un condensé d'émotions brutes, traduites par les seules pensées automatiques d'une jeune héroïne.
Coup de coeur.