Camisoles

C'est dans un tout autre registre que j'ai retrouvé Martin Winckler après avoir lu "Le choeur des femmes" que j'avais vraiment aimé.

Ici, on se retrouve dans un polar politico-médical sur fond de télé-réalité, c'est déjà beaucoup dire...

Non que cette histoire ne m'aie pas plu, loin de là, mais j'ai trouvé tout ça un peu brouillon au début, un peu cliché, un peu exagéré même et puis j'avais trouvé le responsable au début de l'histoire.

Les magouilles politiques et/ou médicales sont un sujet récurrent dans la littérature et on se doute que ce n'est pas toujours totalement le fruit d'une imagination débordante... Quand on y joint la télé-réalité (que j'ai en horreur), on arrive facilement à créer des personnages haïssables d'emblée.

Ce qui est troublant par contre, c'est de se dire que tout ce dont Martin Winckler parle dans ce livre à propos de dispositifs médicaux,je pourrais même dire de traçabilité des patients et surtout de ce qu'on pourrait en faire, et à distance, pourrait exister demain, si ce n'est pas déjà en cours.
Je ne vous en dirai pas plus pour ne rien dévoiler mais franchement, ça fait un peu peur quand on y pense...

En bref, j'ai été un rien déçue par cette deuxième lecture mais je pense avoir vraiment été influencée par le très beau "choeur des femmes" , m'attendant à un même style d'histoire. J'avais choisi au hasard sans même lire le 4ème de couverture ni lire aucune critique. J'ai quand-même passé un très bon moment de lecture et je continuerai à chercher les livres de cet auteur pour me faire une meilleure idée!

J'ai découvert Martin Winckler avec "Le choeur des femmes" et j'ai tout de suite adhéré à son écriture et à ses combats.

J'achète donc chacun de ses ouvrages et je me suis jetée sur "Camisoles" en voyant que c'était un polar et surtout en voyant le thème abordé : les instituts psychiatriques.

J'ai trouvé l'histoire assez légère en soi. L'intrigue est bien ficelée, les personnages sont bien mais peut être un peu trop caricaturaux à certains moments. Mais on passe quand même un bon moment en leur compagnie. Des indices sont semés ça et là, nous permettant de reconstituer la trame initiale. L'humour est présent malgré le sujet grave et sinistre.

Ce qui m'importe le plus dans ce livre, c'est bien sûr le thème abordé par Martin Winckler. La gestion des personnes ayant des maladies ou des troubles mentaux. Il nous plonge dans un futur qui nous paraît pas si éloigné que ça où de nombreux tests sont effectués sur ces personnes, où l'on insère des puces pouvant les surveiller qui se rapprochent vite d'un objet de torture. Il nous apprend surtout que ces personnes sont très mal protégés, que les textes de lois sont très subjectifs à certains passages concernant les droits de ces personnes une fois hospitalisé et qu'il est donc très facile d'en abuser.
Lien : https://labullederealita.wor..

Une enquête des deux héros récurrents des romans policiers de Martin Winckler : Charly Lhombre, le médecin-légiste sans peur ni reproches, et le juge d'instruction Watteau.

Les personnages principaux sont attachants, bien qu'un peu archétypaux (mais bon, c'est le genre qui veut ça...)

L'enquête elle-même se situe, comme toujours chez Winckler, dans le milieu médical, qu'il connait bien. On découvre un établissement psychiatrique un peu louche, une émission de télé-réalité abjecte commentée en directe par une psychiatre peu scrupuleuse, et un complot mêlant politique et intérêts économiques d'un gros laboratoire pharmaceutique...

Pour les amateurs de la théorie du complot, pour les fans de séries américaines qui reconnaîtront sans peine les clins d'oeil de l'auteur, et pour les inconditionnels de Martin Winckler dont je fais partie !

J'ai découvert Martin Winckler grâce à mon fils médecin qui a assisté à quelques-uns de ses cours en faculté de médecine. C'est un personnage. J'aime chez lui le côté rebelle, son anti-conformisme, c'est pourquoi j'ai aimé le Choeur des Femmes et Trois médecins entre autres.
J'ai éte un peu déçue par Camisoles, son côté suranné, quelque peu invraisemblable par moments : Claude et son ami Raoul qui jouent les investigateurs, ou le lieutenant de gendarmerie qui fait des confidences sur l'enquête au Dr Wallace (pourtant suspect à mes yeux) et lui propose même d'assister à l'interrogatoire d'un suspect derrière une glace sans tain!
Il reste de cette lecture malgré tout une critique de l'univers psychiatrique et sa collusion avec le monde politique.

J'avais repéré ce roman attirée par l'auteur d'une part mais aussi par le thème de la folie suggéré par le titre.
Ce n'est pas réellement le coeur du livre. Il s'agit en fait d'un polar (comme "Touche pas à mes deux seins") dans lequel un médecin (entre autres légiste) Charly Lhombre postule pour une clinique spécialisée dans le traitement psychiatrique de patients célèbres mais aussi du monde médical.
En parallèle, le juge Jean Watteau, immobilisé à domicile par une jambe dans le plâtre, supervise l'enquête du lieutenant Fanny Hercé sur l'assassinat d'un homme politique maquillé en suicide.
Tout est lié mais ne s'assemble qu'à la fin.
Martin Winckler a imaginé un monde peut-être pas si futuriste dans lequel une entreprise pharmaceutique fait pression grâce aux médias pour faire accepter un système d'expérimentation médicale sur des prisonniers
Une très bonne lecture !