Ethan Frome

Edith Wharton (1862-1937) grande romancière américaine, a écrit cette tragique histoire en 1911.
« Ethan Frome » a été régulièrement réédité et traduit en français en 1969.

📍Nous sommes dans un petit village du Massachusetts au début du 20eme siècle. le narrateur choisi par l'autrice est un ingénieur venu en mission dans la région et qui est bloqué au village à cause de la neige et des congères. Ethan Frome se propose d'assurer ses déplacements grâce à sa charrette et son vieux cheval. Cet homme intrigue le narrateur avec sa boiterie et sa balafre qui lui strie le visage. Des longs silences accompagnant leurs nombreux déplacements, nait entre eux une complicité muette qui évolue vers une relation de confiance. C'est ainsi que cet ingénieur peut nous révéler l'histoire d'Ethan Frome et le drame qu'il a vécu 25 ans plus tôt.

C'est l'histoire d'un amour impossible. Celle d'un homme pauvre et travailleur qui, malmené par une femme hypocondriaque, manipulatrice, geignarde, et dépensière a vu sa vie s'adoucir et un rayon de soleil entrer dans son foyer avec l'arrivée de Mattie, une cousine orpheline que sa femme se devait d'accueillir. Mattie est toujours de bonne humeur, elle est douce et compréhensive. Et pour Ethan c'est la vie qui entre dans son foyer. Mais sa femme n'est pas aveugle et décide un an plus tard de la renvoyer.
C'est alors l'histoire d'un homme qui, partagé entre devoir et sentiments, et dans l'impossibilité de choisir, décide d'en finir. Et lorsque la malchance s'en mêle, survient le drame. C'est alors l'histoire d'un calvaire qui dure déjà depuis 25 ans.

La plume lumineuse de l'autrice a dépeint magistralement ce huis clos infernal, où la retenue des personnages face à leurs tourments intérieurs est criante de douleur dans les non dits. L'austérité du climat se dispute à la magnificence des lieux décrits. L'isolement, la rudesse du climat et la pauvreté amplifient l'intensité émotionnelle de ce drame humain.

Une superbe découverte pour moi. Celle d'une grande romancière américaine et d'un classique que j'ai pris grand plaisir à lire tant les émotions sont au RV.

Je n'avais jamais rien lu d'Edith WHARTON, et je le regrette maintenant alors que je viens de refermer ce roman, très bien écrit (sans doute en français), qui conte l'histoire d'un jeune fermier du Massachussetts, sous la domination de sa femme Zenobia, une véritable ménagère hypocondriaque. L'arrivée de Matt SILVER, une cousine de Zenobia dans le besoin et abandonnée de sa famille va illuminer la vie d'Ethan, mais déchaîner la jalousie de femme.
La narration est magnifique, les personnages sont décrits avec minutie, notamment celui d'Ethan, par exemple quand il ne parvient pas à exprimer ses sentiments pourtant forts pour Matt.
La fin de l'histoire est particulièrement terrible et touchante.
Lecture indispensable pour comprendre les moeurs étriquées de l'époque dans la Nouvelle-Angleterre.

L'histoire se passe à Starkfield, petit village rural fictif au "charme sinistre", dans les montagnes du Massachusetts à la fin du XIXe siècle où l'hiver est une "absence de vie", créant un "contraste entre le climat, vivifiant, et la population, anémiée".

Un ingénieur en mission dans la région rencontre Ethan Frome, un homme qui "a déjà l'air d'être mort, et jeté en enfer". Propriétaire d'une "ferme stérile" et d'"une scierie insuffisante "qui lui permettent à peine de subvenir à ses besoins - constituant "un double fardeau", il travaille sans relâche, le regard éteint dans ce village où gisent les tombes de ses parents semblant sceller son avenir de ne pouvoir imaginer d'autres horizons.

Le récit est alors révélé de "la clef d'Ethan Frome"...de Zeena, sa femme aux "maladies compliquées", en quête insatiable de médecins qui confirmeraient enfin la gravité de ses maux qui la dévorent et l'empêchent de tenir sa maison à Mattie, la jeune cousine éloignée sans ressources venue pour les aider...et le désir d'Ethan surpris soudain à être "menotté à la réalité".

Pris entre cet épouse, "un esprit d'une force diabolique sécrété au fil de ces années de rumination silencieuse" et le sentiment "de sa propre faiblesse" qui aiguise "sa détestation", il comprend sa vie comme un " misérable et long passé de désillusions, les échecs, les privations et les vains efforts". Pensant un instant s'en libérer, il ne fera pourtant que se rendre plus malheureux en s'emprisonnant dans une existence condamnée, sans joie où nulle échappatoire n'existera jamais.

Ce drame nous tient en suspens tout au long des pages que l'on tourne avec fébrilité pour enfin percer le secret d'Ethan et la désolation absolue nous étreint quand en tombe le rideau funeste.

L'écriture sobre nous permet autant de comprendre les aspirations des coeurs déçus que de garder en soi l'image précise de la cuisine froide, obscure et rudimentaire du logis, tour de force d'un auteur à relire encore dont l'oeuvre se révèle par cette nouvelle réaliste plus large qu'une peinture de l'aristocratie de l'âge d'or.

Ethan Frome, un petit bijou littéraire !

Edith Wharton narre avec magnificence le destin tragique de ce jeune homme.

Massachusetts, début des années 1900. le jeune Ethan vit avec ses parents mais très vite, son père meurt et sa mère tombe malade ; Frome se retrouve donc seul à gérer la ferme et le moulin familiaux.
Pour l'aider à soigner sa mère, une cousine lointaine, Zenobia, vient l'aider pour ses soins ; elle deviendra la femme de Frome.
Pourtant si généreuse et tendre à son arrivée, Zeena va peu à peu se transformer en une femme aigrie, et hypocondriaque de surcroît. Elle passe ses journées à la maison, dans son lit, à se morfondre sur ses maladies imaginaires.

Ne pouvant plus rien faire seule, et le hasard faisant qu'une cousine éloignée se retrouve soudainement orpheline et sans le sou, Zeena décide de l'accueillir dans le foyer familial ; c'est ainsi que nous faisons la connaissance de Mattie.
Cette dernière est aux antipodes de la bonne tant espérée ; maladroite, peu douée de ses mains, elle ne se trouve pas être d'une grande aide pour Zeena. Mais elle possède ce quelque chose de pur, d'enjoué, qui ne tardera pas à séduire Ethan.

Naît alors un amour profond mais renié entre Ethan et Mattie, qui se manifeste par quelques attentions si étrangères aux habitudes du foyer. C'est ainsi que Zeena décide de chasser Mattie, provoquant ainsi le désarroi des amoureux transis. Malgré les plans initiaux (le journalier devait amener Mattie à la gare), c'est Ethan qui raccompagne Matt à son train, et, sur leur route, ils sont forcés de passer par ce dangereux chemin où trône l'orme majestueux et sur lequel Ethan avait promis à Matt de faire de la luge.

Un chemin, un destin.

Face à leur inévitable dessein, Ethan et Matt refusent la séparation ; ils veulent mourir ensemble et se lancent sur la pente à tout vitesse, déterminés à mourir sur l'orme.

Malheureusement, le destin voudra que ni l'un ni l'autre ne meure ; tous deux réchappent de leur accident, mais avec de lourdes séquelles, physiques et morales. Mattie est paralysée et Ethan, balafré, boitera jusqu'à la fin de ses jours. Tous deux retourneront à la ferme, et Ethan fera tous les jours face à sa vie telle qu'elle était, telle qu'elle aurait du être, et telle qu'elle ne sera pas.

Tragique, puissant et poignant, ce roman est pour moi une merveille. Je ne connaissais pas la plume de Wharton, mais je l'ai découverte avec ravissement !

"Ethan Frome"...Bien que publié en 1911, ce roman d'Edith Warthon a changé ma vie. D'une finesse d'écriture incomparable, on plonge littéralement dans ce Massachusetts profond, dans ce décor enneigé. On ressent cette ambiance où l'omerta règne à propos de ce mystérieux Ethan Frome, à l'allure de vieillard taciturne, sur son éternel buggy, occupé depuis des années qui semblent être des millénaires sans sa scierie familiale.
Edith Wharton use de magnifiques tournures de phrases, les sentiments d'Ethan se répercutaient en moi, et j'avais presque envie de traverser le papier pour enlacer ce personnage si particulier, si tragique. La tragédie justement, côtoie l'ironie et même, selon moi, poésie. "Ethan Frome", c'est une histoire d'amour comme on n'en a jamais vu et comme on en verra sûrement pas, ce que nous décrit l'auteur, c'est la pureté des sentiments.
Plus j'avançais dans le roman, plus je tournais les pages, moins j'avais envie de terminer ce beau récit, je ne voulais pas voir la fin, la tragédie tant tout était léger, bucolique...Mais il y a une sorte de noirceur omniprésente quant aux problèmes des personnages qui pèse lourd, leur destin semble ficelé d'avance. Ce que j'ai trouvé original et doux, c'est qu'un homme pose un regard complétement extérieur sur Ethan, on accueille cette histoire sans préjugés. L'auteur nous transporte et nous coupe du monde, le temps d'un roman. Bref, bien trop de choses à dire et à contempler sur "Ethan Frome", à lire en urgence !

Le narrateur arrive dans la petite ville de Starkfield et est troublé par le mystérieux Ethan Frome. Homme peu loquace et misérable, il porte le masque du malheur et fuit la société de ses semblables. Ethan propose, contre une contribution, d'amener en tréneau chaque jour le narrateur à son travail. Alors qu'une nuit ils sont surpris par la neige, Ethan l'invite chez lui. le narrateur découvre alors les tragédies passées et présentes d'Ethan Frome, un homme pauvre malmené par une femme acariâtre et malade qui a besoin d'une femme pour l'aider dans les travaux managers. Quelques années auparavant, il tomba éperdument amoureux de la cousine de son épouse, venue aider la malade.
Ce court roman est une grande tragédie d'une beauté envoûtante et d'une tristesse bouleversante.

Ne sachant plus quoi lire, j'ai traîné sur des forums en espérant trouver des suggestions de lecture. Un homme avait écrit que ce livre l'avait profondément marqué. Sans hésitation, je l'ai emprunté à la bibliothèque pour satisfaire ma curiosité.
Cette note est pourtant très moyenne. En effet, arrivée à la maison, j'ai eu le malheur de lire la 4ème de couverture et j'ai découvert toute l'histoire en avance. Ce résumé a gâché ma lecture puisqu'il n'y avait plus aucune surprise.
Loin des paillettes de New-York comme dans son précédent roman que j'ai lu (Le temps de l'innocence), nous nous retrouvons dans un village isolé, en plein hiver. La vie est rude, notamment pour Ethan Frome qui est marié à Zenobia, une femme acariâtre et maladive. Seule l'arrivée de sa cousine Mattie met un peu de baume dans le coeur de son mari.
Comme vous l'avez sûrement deviné, nous sommes confrontés à un trio amoureux, donc une histoire très triste. Mes sentiments envers le personnage principal sont mitigés : d'un côté j'ai eu de la peine pour lui, un homme divisé entre son devoir et son désir. Au début, il m'a paru faible, lâche mais en même temps, je sentais qu'il ne pouvait pas faire autrement, compte tenu de sa femme malade et de ses ressources financières limitées. Une certaine fatalité planait sur lui ; il était pris dans une toile d'araignée trop solide.
Malgré la 4ème de couverture trop explicite, la fin demeure un coup de poing et on ressort du livre chamboulée en portant un regard différent sur les trois personnages.
Une fois de plus l'auteur exploite les thèmes liés aux convenances sociales, aux apparences à sauvegarder, au devoir marital. Il y a une authenticité dans ce qu'elle raconte qui fait froid dans le dos.
Comme j'ai lu le livre en français, le style d'écriture m'a paru très lourd et pompeux, peut-être la faute à une mauvaise traduction .
Conclusion : évitez absolument le résumé de la couverture !
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J'ai bien fait de le relire. Edith Wharton occupe presque une étagère entière dans ma bibliothèque, des romans et des nouvelles dévorés il y a une bonne vingtaine d'années et qui finissent par se confondre un peu dans ma mémoire. A l'annonce de la parution d'une nouvelle traduction, j'ai attrapé mon vieil exemplaire (Mercure de France, 200 p. et 96 FF à l'époque) et me suis replongée dans ce qu'il faut bien qualifier de chef d'oeuvre. A vingt ans, je l'avais vite lu, apprécié et rangé. Ces dernières heures, je me suis délectée de ce court récit à l'intensité dramatique rarement atteinte.
L'histoire d'Ethan Frome est recueillie par le narrateur, envoyé par son entreprise dans une petite ville des montagnes du Massachusetts. Intrigué par cet homme boiteux, défiguré, blessé et surtout par l'expression de désespoir qu'il a captée sur son visage, il cherche à en savoir plus mais se heurte au mutisme de ses voisins visiblement peu désireux de raviver leurs souvenirs. Jusqu'à ce que Ethan Frome lui même lui ouvre les portes de sa ferme et de sa mémoire. L'histoire d'Ethan Frome est celle du désespoir à l'état pur ; celle d'un jeune homme féru de sciences et de voyages, qui se destinait à embrasser une carrière d'ingénieur mais que les dures réalités de la vie ont ramené à la ferme familiale pour l'y clouer définitivement. Bon fils, Ethan a fait une croix sur ses ambitions sociales pour soigner ses parents, tour à tour. Marié pour conjurer sa solitude pesante, il fera également une croix sur les projets qu'il avait élaborés pour lui et pour son couple face à la santé fragile de sa femme Zeena qui lui interdit toute "transplantation" dans un autre lieu. "Vous avez eu une vie de misères terribles, Ethan Frome" lui dit Mrs Hale, la femme de l'un de ses clients, une des rares à lui témoigner un peu de compassion. Lorsque survient Mattie...
Lien : http://motspourmots.over-blo..

Le narrateur, de passage dans la petite ville de Starkfield, Massachussets, y rencontre un homme étrange, peu bavard. On lui présente comme étant Ethan Frome, gentil mais un peu ours, surtout depuis son accident : C'est “the most striking figure in Starkfield”. Intrigué, l'homme garde cette histoire dans la tête, mais ne parvient pas à en savoir plus. Quelques temps plus tard, alors qu'il doit se rendre dans la ville d'à côté pour affaires, Ethan Frome lui propose de l'emmener. Au retour, ils se retrouvent pris dans une tempête de neige et étrangement, une intimité se crée et Frome lui raconte son histoire …

Une très belle histoire d'amour, racontée en une centaine de pages par la grande Edith Wharton. Comme toujours, on y retrouve la profondeur de sentiments, l'analyse psychologique qui lui est propre et lui permet, dans ses longues nouvelles, de nous faire sentir et partager les tragédies humaines. Celle d'Ethan Frome est une des plus poignantes que j'ai lu car elle nous laisse espérer jusqu'au bout que le héros va se battre contre la vie qui lui a été imposée. Et ce qui est terrible avec Wharton c'est qu'elle est capable de nous désespérer après en expliquant les raisons qui ont poussé Frome à faire ses choix. Et ce qui est terrible, c'est qu'on les comprend et que l'on se retrouve pris dans le même dilemme que le personnage. Que ferions-nous à sa place ? Pas aujourd'hui, mais à l'époque de Frome, dans cette société rurale du début du XXe siècle où tout était codifié ? Cette question n'a pas fini de me tarauder car elle touche à un problème universel de la liberté de choix des hommes, ce qui fait de ce roman un texte extrêmement moderne. « The inexorable facts closed in on him like prison-warders hand-cuffing a convict. There was no way out – none. He was a prisonner for life. »

Ce qui est remarquable également c'est que c'est une des seules fois où Wharton abandonne l'étude et la critique de ses chers milieux bourgeois : Ethan Frome est un des seuls romans ruraux de la romancière. Et malgré cette nouveauté, son succès est aussi éclatant qu'avec des textes comme le Temps de l'Innocence ou les nouvelles de Une affaire de charme. Car le problème reste le même : choisir entre son coeur ou son devoir.

L'histoire est basée sur un fait divers dont a entendu parler Wharton alors qu'elle se trouve chez elle dans le Massachussets, un accident terrible de cinq personnes en luge. C'est là qu'on s'aperçoit que Wharton est un génie de l'écriture et de la narration quand elle se sert de ce simple fait pour imaginer une splendide histoire d'amour contrarié …

Bref un coup de coeur comme je n'en avais pas eu depuis longtemps, encore amplifié par ma découverte de Wharton dans sa langue originale, peu difficile à comprendre malgré sa grande richesse.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..

Une longue nouvelle que j'ai dévoré beaucoup trop rapidement.
Au coeur d'un village du Massachusetts vit un homme diminué physiquement, balafré, qui vit avec deux femmes recluses chez lui.
Au village, son histoire personnelle se chuchote et ne se raconte pas.
On devine un lourd passé et un drame mais lequel ?
Un huit clos tendre et âpre à la fois, où l'atmosphère devient de plus en plus pesante jusqu'au dénouement final.
Un récit qui traite de la solitude, de l'amour, et des choix du coeur ou de la raison.
Un roman qu'on ne lâche pas !