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Quel conte beau et cruel ! Plus je lis Edith Wharton, plus je l'apprécie et l'admire, cette finesse, cette lucidité tragique !
Ethan Frome est un homme physiquement brisé, silhouette entr'aperçue par le narrateur qui devine aussi d'incurables blessures morales. Sa curiosité attisée, il se rapproche de l'homme et, au coeur d'un hiver épais et ténébreux comme le destin, finit par apprendre son histoire.
C'est l'histoire triste d'une vie sans amour brutalement illuminée par l'arrivée d'une jeune fille, Mattie, cousine de sa femme, aussi légère, souriante, aimable et pleine de vie que sa femme est une mégère acariâtre, égoïste et déjà allongée dans sa tombe. Mais dans cette tombe, elle ne veut pas être seule. Elle souhaite entraîner son époux. Et celui-ci résiste, au soleil de Mattie, dans un dernier effort.
Zénobia, cependant, la légitime épouse, a plus d'un tour dans son sac pour empêcher le bonheur d'avoir lieu.
Tout concourt à la tragédie, les volontés vacillent, puis se redressent. Mais en vain. Et finalement c'est un piège qui se referme sans espoir, et la nuit qui retombe sur le bref soleil d'Ethan Frome.
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Une lecture que je n'aurais certainement jamais envisagée si Cricri124 ne m'en avait pas parlé avec autant d'enthousiasme. Fallait donc que je lise cet « Ethan Frome » de Edith Wharton

Si je n'ai pas eu son enthousiasme (vous savez les goûts et les couleurs…), j'ai cependant été largement happée par le récit de la vie du personnage éponyme de ce court roman, écrit en 1912.

A la mort de son père, le jeune Ethan se voit obligé d'interrompre ses études pour reprendre la ferme familiale. Il engage Zeena pour assister sa mère malade. La peur de la solitude l'incite à l'épouser lorsque sa mère décède à son tour. Mais au fil des années, alors qu'Ethan a du mal à maintenir un équilibre financier dans son exploitation, il doit en plus gérer une épouse qui devient acariâtre, hypocondriaque et dépensière. L'arrivée de la jeune Mattie, petite cousine de son épouse venue aider à l'entretien de la maison, va alors peu à peu sortir Ethan de sa morosité quotidienne…

Le sujet est somme toute assez classique (le maître de la maison qui s'éprend de la jeune servante), même si la fin m'a relativement surprise. L'intérêt du livre réside surtout dans le traitement du thème, la description de ces personnages apathiques, emprisonnés dans des moeurs rigides, conditionnés par des attentes sociales, désillusionnés sur un autre avenir… Vont-ils se résigner à faire ce que l'on attend d'eux, à subir le poids de la pression sociale et des « qu'en dira-t-on ? » ou au contraire se rebeller et suivre leurs inclinations ?

Cela n'a pas l'air très joyeux tout ça, en effet, mais c'est bien écrit, on se laisse prendre par le récit, et c'est justement cette atmosphère oppressante qui nous pousse à aller plus loin. C'est un bouquin assez étonnant car l'envie de comprendre et de connaître l'issue de la tragédie, qui se construit au fil des pages, est en totale opposition au rythme monotone et ritualisé de la vie quotidienne des protagonistes de cette histoire.

Je suis plutôt contente de cette lecture, j'ai trouvé intéressant les réflexions qu'elle génère. Et puis cela m'a donné l'occasion de découvrir la plume délicate d'Edith Wharton. Merci Cricri !
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Une écriture délicate pour raconter le tristesse et la vie malheureuse d'Ethan, voilà qui résume ce roman. J'avais été charmée par sa plume dans Les lettres, je suis conquise dans ce bref roman, d'une justesse touchante dans les descriptions de paysages et de la pauvreté des habitations englouties par les neiges. Une rudesse du monde rural et une rudesse dans les sentiments qui ne peuvent être exprimés au grand jour à cette époque. j'ai été émue et très sensible au drame de la vie d'Ethan, un personnage très attachant.

Un très beau roman je recommande vivement.
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Aux antipodes des intrigues de privilégiés et du New York flamboyant du 19eme siècle dépeints ordinairement par Édith Wharton, Ethan Frome, paru en France en 1912 sous le titre Sous la neige, est le roman pas seulement de l'amour impossible, mais d'un meilleur destin empêché par la condition sociale, contextuelle, intellectuelle, de la mélancolie des aspirations avortées. Ethan Frome est de ceux qui ont entrouvert une porte et qui n'ont pas osé ou pu franchir le pas. Parti un temps de son village du Massachusetts pour y faire des études, il a acquis un savoir, des connaissances qu'il a enfouis quand les revers financiers de ses parents l'ont contraint à revenir dans ce paysage rude où survivre est le seul horizon. Quand alors l'apparition d'une parente lointaine fait battre son coeur, et lui fait naître la folie de quitter femme et quotidien, Ethan Frome, encore dans l'illusion et l'entre deux, choisira encore une fois de refermer la porte.
Avec une plume sèche (bien que le style ancien pourrait la faire apparaître alambiquée), Édith Wharton plante un paysage rude, hostile qui maltraite ses personnages et choisit de narrer la tragédie par le biais d'un protagoniste étranger à ce milieu, procédé qui renforce l'incompréhension face à un destin qui aurait pu basculer vers la lumière. Ethan Frome, roman court, est un grand texte.
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Un beau roman sur une tragédie rurale, celle d'Ethan, un paysan qui a des rêves, des espoirs, et qui tombe amoureux de la cousine de sa femme venue pour aider celle-ci à la ferme.
Le roman nous laisse peu d'espoir sur une belle issue, il ne reste que le désenchantement et la fatalité.
On s'attache à Ethan, on est touché par sa naïveté, car au fond ce qu'il désire n'est pas non plus inaccessible et est bien légitime : de l'amour et un peu de réussite par son travail.
Mais la vie s'acharne et quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
J'ai bien aimé aussi l'ensemble des personnages qui gravitent autour d'Ethan, particulièrement sa femme que j'ai trouvé très intéressante par le revirement sans fin de son comportement tout au long du roman.
Un roman avec une belle écriture, une très agréable découverte .
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Dire que j'ai failli ne jamais lire Ethan Frome !

Mon inculture étant insondable, je n'avais jamais ouvert un livre d'Edith Wharton, vaguement synonyme pour moi de littérature empesée et de vieux parfum de mamie anglaise. Non mais quelle erreur monumentale ! Ecrit en 1911, c'est *juste* un classique de la littérature américaine et l'un des plus beaux romans d'Edith Wharton, prix Pulitzer pour le Temps de l'innocence. Ignorant tout cela comme une bécassine, c'est la précision, la sobriété, et la puissance poétique de son écriture qui m'ont profondément touchée.

Lire Ethan Frome c'est s'enfoncer dans un hiver sans fin : celui de la ferme isolée du Massachussetts où vit Ethan Frome (Il y avait quelque chose de désertique et d'inabordable dans son visage et il avait l'air tellement raidi et tellement engrisaillé que je le pris pour un vieillard et que je fus surpris d'apprendre qu'il n'avait pas plus de cinquante-deux ans), et celui d'une tragique histoire d'amour. Ce livre est un bijou, et contient tout ce qui me plaît dans un roman : une construction impeccable (voire claustrophobique, écho à la situation des protagonistes), des personnages plus réels que mon voisin, un sens puissant de la tragédie, une écriture retenue, acérée et dense, rehaussée de fugaces images aussi étonnantes qu'évocatrices (Le matin d'hiver était clair comme du cristal. L'aube rougeoyait dans un ciel pur ; les ombres en lisière du chantier étaient bleu foncé et, par-delà les champs d'une blancheur scintillante, des lambeaux de forêt pendaient en l'air, au loin, comme des fumées). Plus tard, alors qu'il touche les cheveux de Mattie, l'auteur dira d'Ethan qu'il voulait conserver le souvenir de ce contact dans sa main "comme une graine au coeur de l'hiver pour le printemps prochain".

Bref.

La magie a opéré pour moi dès les premières lignes, et je n'ai vraiment pas pu lâcher ce livre (très court), le traînant constamment avec moi, en lisant quelques pages en hâte dès que possible.
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A la différence de la plupart des romans d'Edith Wharton qui dépeignent avec élégance la haute société new-yorkaise ou les mondains européens, ce court récit se situe en milieu provincial et rural, dans le Massachussets.
L'histoire d'Ethan Frome un homme rude et secret, de Zeena sa grincheuse épouse et de Mattie une jeune parente, est un condensé de vie intime, de passion refoulée et de péripéties qui me rappelle les nouvelles De Maupassant. Outre, l'intrigue, l'auteure excelle dans de superbes scènes de paysages glacés, sauvages qui n'ont rien à envier aux plus beaux romans russes.
Vous comprendrez que cette lecture a été pour moi un pur moment de plaisir. Un seul bémol à propos de la traduction (auteur non cité) un peu maladroite dans l'édition Flammarion milleetunepages 2012.
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Ecrit en 1911, ce magnifique court roman d'Edith Wharton raconte l'histoire d'un homme, Ethan Frome, un homme étrange et discret, marié à une hypocondriaque de sept ans son ainée. Ils vivent dans une ferme en retrait d'un petit village de la Nouvelle-Angleterre. L'arrivée de la jeune cousine de celle-ci, pour la seconder dans les taches ménagéres, va illuminer la vie du jeune homme. L'attirance est réciproque et l'épouse ne va pas tarder à s'en apercevoir... Cela a l'air d'une histoire classique, mais c'est Edith Wharton, superbement écrite, avec des magnifiques descriptions de paysages d'hiver et une construction intéressante. Le livre est construit en deux temps, l'apogée du drame se situe à une génération des premiers actes de la tragédie. Si vous n'avez jamais lu Edith Wharton,c'est l'occasion de la découvrir. Un petit bijou que je conseillerais de lire en langue originale pour ceux qui lisent en anglais.
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Ma critique sera brève car il y en a trop qui sont bonnes pour ce roman...
Je suis vraiment restée hermétique face à cette histoire que j'ai trouvée fade, lente et surtout insignifiante à mes yeux.
L'écriture de Wharton que j'avais pourtant bien aimée dans Eté, eh bien impossible de la retrouver dans celui ci...c'est dommage mais ça arrive, tant pis pour moi.
Je referme ce roman en pensant que ma critique est inutile et que ce n'est pas une référence pour les futurs lecteurs... lisez plutôt celles qui ont 5 étoiles, c'est mieux.
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C'est dans un petit village du Massachusetts que vit Ethan Frome, le personnage éponyme de ce roman d'Edith Wharton. Il vit une existence simple et modeste aux côtés de sa femme Zenobia, un personnage tout à fait détestable, acariâtre et hypocondriaque. Pour les aider dans leur quotidien, ils font venir Mattie, une cousine de la mégère. Celle-ci est totalement à l'opposé de Zenobia et sa présence fait prendre conscience à Ethan Frome que sa vie ne le comble pas. En sa compagnie il aspire peu ) peu à un autre type de vie.
Mais nous ne sommes pas dans un conte de fées, et dans cette littérature du XIXème, hors de question de faire vivre ces personnages heureux jusqu'à la fin de leurs jours.

C'est grâce à ce court roman que je découvre l'univers littéraire d'Edith Wharton que je ne connaissais que de réputation. J'ai bien reconnu la finesse des portraits psychologiques dont j'avais entendu parler ainsi que l'élégance de l'écriture.
Toutefois, je me dis que ce roman n'était peut-être pas le "meilleur" pour moi pour commencer mon exploration littéraire. Non pas que le roman soit mauvais, loin s'en faut; mais voilà, c'est un roman qui tourne autour d'une histoire d'amour entre deux personnages et de manière générale je ne raffole vraiment pas de ce genre. Bien sûr, grâce à toutes les qualités littéraires de l'oeuvre et les indices que la romancière laisse dans son récit ainsi que cette fin qui reprend de manière assez cruelle le thème de l'enfermement et de l'incapacité pour ces personnages de "transgresser" ces limites imposées par des instances extérieures le classe dans la littérature avec sa majuscule de noblesse.
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