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EAN : 9782072748578
120 pages
Joëlle Losfeld (01/02/2018)
3.74/5   23 notes
Résumé :
Cécile est toujours en mouvement. Quand elle ne parcourt pas Paris en métro pour passer la soirée dans des bars ou pour rentrer chez elle de l'autre côté du périphérique, elle est en maraude nocturne avec le Samu social. Son travail est une réelle vocation. Elle s'occupe, souvent à leur corps défendant, d'une population de SDF, de démunis, de gens qui vivent en marge et s'aventure dans les recoins de Paris qui sont les leurs.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Sorti en janvier 2018 aux Editions Joëlle Losfeld, "Les biffins" de Marc Villard raconte l'errance des déclassés, des marginaux et autres laissés pour compte dans un Paris underground à travers la véirée d'une jeune travailleur social qui officie dans un samu social.
Le QG de Cécile, c'est les quartiers populaires de Paris : le Paname des marges, (le Carré des Biffins de la Porte Montmartre et Barbès qui donne son titre au roman) et sa périphérie proche font l'objet d'un roman bref et puissant pour un roman policier particulièrement urbain, rythmé et dans une tension assez constante.

Grâce à cette galerie de portraits vraiment bien aiguisés, le novelliste Marc Villard nous fait entrer dans le cercle restreint de ceux qui vivent à côté avec une fiction proche du documentaire, avec une approche et un parti pris assez proche de celle de Patrick Declerck.l'auteur des Naufragés.

Un roman certes sans grosse intrigue mais qui témoigne parfaitement de l'activité ô combien nécessaire de tous ces travailleurs sociaux et tous ceux qui traquent la misère et l'errance.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est une nouvelle entrée dans le catalogue de la maison Joëlle Losfeld dont nous allons parler aujourd'hui, après le magnifique Des jours sans fin de Sebastian Barry qui avait véritablement emporté toute l'adhésion de Lettres it be. Cette fois, nous retrouvons avec joie la plume de Marc Villard, qui revient donc avec Les biffins¸ la suite directe de l'un de ses précédents ouvrages. Direction les rues de Paris au côté de ceux qui n'ont plus rien, si ce n'est une humanité foisonnante et sans fin que Marc Villard nous invite à (re)découvrir.


# La bande-annonce


Cécile est toujours en mouvement. Quand elle ne parcourt pas Paris en métro pour passer la soirée dans des bars ou pour rentrer chez elle de l'autre côté du périphérique, elle est en maraude nocturne avec le Samu social. Son travail est une réelle vocation. Elle s'occupe, souvent à leur corps défendant, d'une population de SDF, de démunis, de gens qui vivent en marge et s'aventure dans les recoins de Paris qui sont les leurs.


Cette vie entièrement dédiée aux déshérités finit par lui peser : pas de temps pour se consacrer à ses passions, pas de temps pour vivre une histoire d'amour. Alors elle décide de changer d'association et de s'occuper des «biffins», ces vendeurs en tout genre qui étalent leurs marchandises aux franges des puces de Saint-Ouen. Cette reconversion qui devait lui offrir une vie plus calme et plus sédentaire est pourtant obscurcie par le meurtre d'un SDF que Cécile ne parvient pas à ignorer, elle qui a pourtant souvent croisé la mort dans son travail…


# L'avis de Lettres it be


Les biffins est l'occasion de recroiser la route de Cécile, toujours secouriste au Samu social mais qui, cette fois, se trouve plongée en plein doute quant à son engagement au côté des plus démunis. Cécile est la fille de « Bird », un personnage fantasque que nous avions rencontré dans le livre du même nom sorti en 2008, comme le tome 1 de cette histoire dans laquelle s'était alors engouffré Marc Villard. Cécile partait à la recherche de ce père disparu, finalement retrouvé dans la torpeur de la nuit, elle aussi sans domicile fixe. Ce même « Bird » qui faisait, par son pseudonyme, écho à l'immense jazzman Charlie Parker qui partage ce surnom. Chez Marc Villard, la musique n'est jamais très loin. Effectivement.


Dans ce second volet, l'engagement de Cécile auprès des démunis de la Capitale pèse de plus en plus lourd sur la bonne tenue de sa vie personnelle. Après la quête paternelle entamée dans Bird, la voilà encore et toujours dans la rue, à aider, rassurer, apporter son soutien à tous ceux, trop nombreux, qui en font la demande. Comme autant de figures du père à sauver de l'oubli. Difficile donc de quitter cet engagement du jour au lendemain, alors autant tenter de trouver une issue de secours. C'est cette même issue qui va pousser Cécile vers d'autres personnages emblématiques de la rue : les biffins. Ces chiffonniers qui récupèrent et vendent de tout pour un rien. Une période de flottement dans la vie de Cécile et qui va vite prendre fin à la suite d'un incendie dramatique auquel elle va devoir faire face, de gré ou de force.


Impossible de ne pas voir transparaître dans ce nouveau livre de Marc Villard son appétence historique pour le genre du roman noir. Malgré le contexte, malgré l'aspect assumé du roman, Marc Villard instille une petite enquête autour d'un incendie ayant coûté la vie. En parallèle à cette plongée dans le Paris de l'ombre, le Paris que l'on ne veut plus voir, Villard rajoute de la noirceur, de la tension, de l'intrigue. Anecdotique s'il en est, cette petite once de polar ne fait pas vraiment de mal et ajoute une dimension supplémentaire pas inintéressante. Pour le reste, on prend un certain plaisir à découvrir une nouvelle facette de Paris, le Paris des démunis, des pauvres d'ailleurs et d'ici. On pense inévitablement au Paname Underground de Zarca qui offrait aussi un panorama original de la Capitale. Marc Villard adopte le ton juste, jamais larmoyant, souvent bien équilibré. Seulement, la fin du roman arrive peut-être un peu vite et voilà qu'il ne nous reste déjà plus qu'à attendre, peut-être, un troisième volet. Et plus si affinités.

Le reste de la chronique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Âgée de vingt-sept ans, Cécile est célibataire sans enfant. Sa vie est un désert affectif consentant. Elle est noctambule, travaillant au SAMU social et patrouillant de nuit dans les rues de la capitale à la recherche des sans-abris, des SDF, des affamés, des blessés aussi car s'ils n'ont pas de toit, ces précaires sont parfois vindicatifs. C'est leur moi qui resurgit.

Les maraudes n'engendrent pas l'ennui, mais la fatigue et lorsqu'elle rentre chez elle, près du périphérique à Saint-Ouen, elle ne pense qu'à une chose, dormir. Vanessa, sa colocataire, n'est pas embêtante et discrète, et il leur arrive de sortir ensemble, le soir, lorsqu'elle n'est pas de service. Faire du bien aux autres, ça donne soif, et surtout de s'imprégner de chaleur humaine pour ensuite la partager avec les déshérités. Il lui arrive également de parler de son statut de travailleur social dans des classes, ce qui dessille quelque peu les yeux des jeunes élèves, eux dont les parents possèdent une vie familiale tranquille, ou presque.

Il ne faut pas croire que tout est rose durant la nuit. Ainsi, ils sont appelés pour un incendie dans un hôtel, en plus des pompiers, et elle aide à extirper des flammes un individu bloqué dans la buanderie. Fifi d'Anvers, un habitué qu'elle connait bien s'inquiète de Samouraï, le promis au feu. Tout va bien, braves gens, vous pouvez dormir le SAMU social veille sur vous. Sauf que Fifi d'Anvers est inquiet pour son camarade Samouraï. Celui-ci est persuadé que sa vie est en sursis, l'incendiaire ayant probablement décelé sa présence.

La nuit prochaine promet d'être émaillée d'incidents. C'est sa dernière surprise-party car elle va intégrer une association, Opaline, qui s'implique dans la réinsertion des sans-papiers et sans domicile fixe. Travailleuse sociale, mais de jour. Son quartier d'affection se situe à la Porte Montmartre, chez les biffins, ceux qui revendent des affaires récupérées ici ou là, mais pas d'objets tombés des camions. Et les accrochages entre biffins et vendeurs à la sauvette animent parfois les trottoirs. Elle fait la connaissance de nouveaux collègues, de nouveaux déshérités, même elle en a côtoyé déjà quelques-uns, de nouvelles randonnées dans Paris.

Elle s'occupe de certains d'entre eux, par sympathie, avec cette espèce d'empathie naturelle qui la caractérise. Samouraï décède dans des conditions suspectes, et elle va plus ou moins enquêter. Nadia aussi, une vieille femme, mais son décès est dû à la maladie. Une maladie que l'on retrouve dans toutes les couches de la société. Et Cécile fouille dans ses papiers, pas par curiosité malsaine, mais parce que c'est comme ça quand on prend quelqu'un en affection.

Elle prend en affection aussi Julien, le jeune assistant informatique, affection qui pourrait tourner à un sentiment plus intime.

Et c'est dans cette accumulation d'anecdotes, pas souvent amusantes, que Marc Villard nous emmène dans le quotidien de Cécile, ponctué de grands désappointements, de colères, de découragements, parfois d'un peu de soleil, le décès de Samouraï et sa suite étant un fil rouge sur lequel se greffent des épisodes souvent à la limite du misérabilisme. A la limite.

C'est une plongée sans concession dans une faune mal connue, souvent traitée avec non-respect par les forces de l'ordre, avec indifférence ou rejet par les médias qui ne se focalisent dessus que lorsqu'il y a conflit, neige et verglas, ou qu'ils n'ont pas autre chose à proposer à leurs lecteurs et téléspectateurs.

La suite ci-dessous
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Où l'on retrouve la Cécile de "Bird", le précédent roman noir de Marc Villard. Après la mort de son père, elle a abandonné ses maraudes nocturnes au secours des sans domicile fixe, et s'occupe maintenant des chiffonniers du "carré" des puces de Saint-Ouen, que l'on nomme localement les "biffins" (un terme argotique désignant habituellement et de manière péjorative les fantassins). Pauvres, puisqu'obligés pour vivre de trouver (ou chaparder) et de revendre, ils constituent l'aristocratie de la débine, face aux vendeurs à la sauvette qui ne disposent pas comme eux d'un emplacement réservé et d'un statut officiel. Rapidement Cécile va s'ennuyer, ne trouvant pas au contact de ces "nantis" les émotions ressenties au contact des SDF, de la vraie "galère". Comme Cécile, on ne ressent pas à la lecture de ce roman les surprises et la chaleur humaine qui émaillaient le précédent polar de cet auteur. L'atmosphère est toujours aussi lugubre, mais il manque cette petite lumière et les notes cuivrées du saxo qui éclairaient parfois la nuit. Dommage, espérons que grâce à Cécile et la suite de ses aventures on puisse à nouveau prendre du plaisir à lire Marc Villard
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Un incendie à Barbès, cinq mort. Cécile a pu sauver un SDF mais elle en a marre du Samu social. Cela fait un an qu'elle a retrouvé et reperdu Bird, son père. Alors elle va passer à autre chose. Elle a un nouveau boulot, dans le social, ça ne manque pas à Paris. Dans le labyrinthe des rues dont Marc Villard connait le moindre recoin, il y a toujours de l'aide à apporter à ceux qui manquent de tout et tentent de s'en sortir.

Cécile va travailler au carré des biffins. Cela ressemble à une improbable jungle mais c'est en fait un lieu de vie avec ses règles où les laissés pour compte offrent à la vente tout ce qui a déjà servi, que de la seconde main. Chaque week-end la biffe bat son plein sous le pont du périph' de la porte Montmartre dans le prolongement des puces de Saint-Ouen. Les biffins officiels ont des emplacements réservés moyennant le respect de règles strictes. Cécile aura du travail, il faut faire la police car les vendeurs à la sauvette essaient en permanence de choper des espaces. Il faut aussi s'occuper des enfants et surtout panser de multiples plaies sociales. Marc Villard est un guide fabuleux, trouvant les mots justes pour décrire cette misère, une pointe d'émotion, beaucoup de lucidité sans jamais juger.

Cécile veut aider Nadia, une vendeuse toujours triste, silencieuse, souvent absente, peut-être malade. Et puis elle est rattrapé par l'incendie de Barbès, le SDF qu'elle a sauvé des flammes est mort de manière suspecte. Aurait-il été le témoin d'un incendie criminel ?

Il y a de tout dans ce grand roman ( même s'il ne compte que 110 pages ). Une touche de polar, beaucoup d'humanité et d'émotion et une bonne dose de réalité sociale que l'on comprend mieux tellement Marc Villard en parle bien, avec légèreté lorsque des situations prêtent à sourire ou avec gravité lorsque les évènements l'imposent. Ses portraits sont ceux de gens simples, décrits avec des mots simples et cela fait vrai.

Marc VILLARDLes biffins . Parution en février 2018 , Joelle Losfeld Éditions . ISBN 978-2-07-274857-8 .
Lien : http://romans-policiers-des-..
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critiques presse (1)
Lexpress
12 février 2018
Avec son style abrupt, Marc Villard raconte l'errance des solitaires, des SDF, et des égarés dans le Paris des interstices, entrepôts, arrière-cours, échangeurs, hammams, bars d'habitués.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Plusieurs collègues avec qui j'ai fait équipe cette année viennent me faire la bise et me taper dans le dos. Il faut que j'assure demain soir. Puis Dany et Babar m'entrainent vers la machine à café et on décide que si le 115 ne nous fait pas signe, nous partons en maraude vers la Cité Curial.
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Dans la mesure où nous sommes en France, la langue française s’impose mais c’est pas gagné. En effet, plusieurs gosses carrément déscolarisés ne parlent pas ma langue. C’est assez fréquent chez les Asiatiques et les Roms. La plupart des jeunes d’origine maghrébine parlent français. Concernant le répertoire, les éducateurs évacuent de suite les textes se rapportant aux chants pieux mais là aussi certains des parents militent pour le religieux.
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C’est la prof d’histoire qui empiète sur son cours pour familiariser les jeunes avec la nuit, les SDF, le froid et la merde. Je me lance dans une description du boulot au Samu qui devrait encourager les chers petits à choisir n’importe quel job sauf le mien. C’est une classe lambda pour Paris, avec une mixité raciale normale. Ils ont de bonnes têtes.
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Les Roms sont nombreux et l’ambiance est plutôt familiale avec femmes et enfants. Les Maghrébins historiques sont seuls ou flanqués d’un jeune, un petit-fils peut-être, et ne vendent que de l’occasion contrairement aux vendeurs à la sauvette qui peuvent appartenir à la même famille que les biffins officiels.
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Comme vous voyez, je ne vends pas de livres. Le papier, c’est terminé. Je suis passé au stade de l’oralité. Je peux vous raconter un polar, un texte érotique, un peu d’heroic fantasy, un roman à l’eau de rose. Vous choisissez et vous me donnez deux euros.
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