Joëlle Losfeld, fille de l`éditeur Eric Losfled, crée en 1991 la maison d`édition qui porte son nom. La maison est vendue au groupe Mango en 1997 puis aux Éditions Gallimard en 2003. Elle édite et fait connaître en France de nombreux auteurs de langue anglaise tels que Janet Frame ou John Meade Falkner. En 1999, le succès d’Effroyables jardins de Michel Quint (avec 250 000 exemplaires vendus) lance la maison d`édition.
![Mendiants et orgueilleux par Cossery Mendiants et orgueilleux](/couv/cvt_Mendiants-et-orgueilleux_2518.jpg)
Albert Cossery ( 1913-2008) est un écrivain et poète égyptien; grand voyageur il vivra pourtant à Saint Germain des Prés à l’hotel « La Louisiane » rue de Seine pendant les 50 années précédant sa mort.
Il ne possédait rien -tout comme ses héros-, hormis ses élégantes tenues au look germanopratin, et prenait chaque jour un verre au Flore, dejeunait chez Lipp, ou arpentait les jardins du Luxembourg.
Se targuant d’écrire un livre tous les dix ans, il en publia sept ainsi qu’un recueil de nouvelles.
Il fut bientôt -et trop hâtivement- surnommé "prince de la paresse » : je dirai plutôt « Prince oisif » incarnant ce côté antisocial tranquille à la Brassens qui disait:
«Je suis un anarchiste qui traverse dans les clous »
Il pensait en arabe et écrivait en français soucieux de transcrire la musique des mots égyptiens dans la langue française.
Hymne à son Égypte natale mais sans aucune description « touristique », « Mendiants et Orgueilleux » est un roman tendre, tragique et rempli de dérision et d’humour. Vous y croiserez des mendiants bien sûr- mais orgueilleux - , des ramasseurs de mégots, des enfants sales et voleurs, un fonctionnaire rêveur et idéaliste - « cousin » de Bartleby ou d’un personnage de Belle du Seigneur - , un vendeur de haschich, un homme tronc, une tenancière de maison close et ses inévitables « pensionnaires », un policier et ses acolytes car un crime a bien été commis.
Critique aiguë de la societe "bien-pensante" et des pouvoirs établis présentés comme ridicules hypocrites et surtout inutiles, ce roman attachant matraque l’ordre, le politiquement correct, la propriété, voire la propreté à l’instar de Diogéne, à grand coup de dérision.
On peut rire de tout, être libre, vivre en paix, sans rien posséder et sans peur du lendemain.
Une très belle lecture adaptée au cinéma en 1971, scénario Albert Cossery et Georges Moustaki qui incarnera le rôle principal et signera la musique du film ( on retrouve la chanson éponyme dans son album « Le Météque » )
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L'histoire est simple :
Le petit gars, Edouard, est au chomage.
Il veut sauver le monde, faire la paix, une paix spectaculaire, c'est son destin. Il n'a pas les mots.
Sa femme au petit gars, elle n'en peut plus, de ses lubies, de sa folie, elle le quitte.
Il se retrouve seul, le petit gars, il se morfond, se perd, s'enlise, "la salope" qu'il se dit, "la salope"," je vais lui faire la peau ! ".
Une descente aux enfers de toute beauté ! JEAN MECKERT écrit ici, avec une grande maîtrise stylistique, un personnage fascinant. Je suis maintenant marqué à vie par ce petit gars, un peu comme pour celui de "L'étranger" de Camus.
Un grand auteur du XXième siècle à découvrir.
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