Cela se passe dans un tiroir secret de Paris. Il y a là Nathalie et son mari Luigi, l'inventeur, propriétaire d'une petite usine de jouets mécaniques qui, dans sa cave pleine d'automates, essaie d'approcher l'homme artificiel. Nathalie règne, par la grâce de la bonté, dans son logis, lieu de passage, d'amitié, refuge des solitaires, des traqués, des inquiets. Ceux qui pénètrent jusqu'à elle, jeunes et vieux, lui apportent un peu de la réalité de nos jours.
Bizarre milieu où un enfant se tient sur le seuil de l'inconnaissable. Christo, dix, douze ans, appartient à l'ère cybernétique où la machine se met à avoir une vie propre, et c'est à partir de données mystérieuses que commence sa quête de
l'âme.
Ambiance d'après-guerre. Dans la cave, les automates de Luigi et en particulier l'automate Turc. Des références multiples sur le joueur d'échecs, l'histoire du polonais Wronsky qui eut les deux cuisses fracassées à Riga en 1776, réfugié dans la maison d'un médecin russe Orloff devant l'amputer. Un ami, le baron Wolfgang de Kempelen, mécanicien hongrois, imagina ce faux automate pour sortir Wronsky de Riga... Références à l'impératrice d'Autriche,
Robert Houdin, Maelzel,
Edgar Poe,
Baudelaire...