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Sharko et Hennebelle sont mis au repos. Franck Thilliez, nous embarque dans une nouvelle histoire, se déroulant dans les contrées du Québec , dans une ville minière isolée ; celle de Norferville. Tout débute sur le viol de deux adolescentes, deux meilleures amies Léonie et Maya. Elles se sont jurées de se taire et de veiller l'une et l'autre. Léonie quitte cette ville, laissant derrière elle Maya. Deux adolescentes détruites psychologiquement, comment se reconstruire et reprendre le court d'une vie normale .Léonie devient enquêtrice, essayant d'oublier ses maux, qu'elle ne peut panser. Teddy Schaffran apprend le décès ou plutôt de l'assassinat abominable de sa fille. Il n'a pas vu cette dernière depuis plusieurs années, mais un père reste un père. Il va de suite se rendre sur les lieux du crime. Léonie, se voit confier cette affaire et doit retourner à Norferville 20 ans après son départ. Tous les deux , Léonie et Teddy, vont s'unir, pour découvrir ce qui c'est passé, comprendre le pourquoi du comment. Franck Thilliez nous fait découvrir la vie, les traditions des autochtones de ce peuple, deniers vivent également à Noferville.Une histoire qui est aussi glaçante de intérieur que de l ‘extérieur , les descriptions sont magistrales, nous sommes totalement immergés dans ce décor. L'auteur nous offre un nouveau thriller ,que lui seul peut écrire. Un suspens et une intrigue diaboliques, machiavéliques. Tout est en lenteur dans la lecture, déclenchant un sentiment de frayeur, d'asphyxie, dans cet univers d'une grande noirceur. Un roman qui fait froid dans le dos, frissons garantis,, impossible de ressortir indemne de récit. Une lecture addictive, captivante, effrayante , abominable, mais il est impossible de lâcher se livre, l'auteur happe ses lecteurs du début jusqu'au final , je n'ai pas dégusté mais dévoré ce roman. Un grand Franck Thilliez, comme je l'aime.
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Norferville, ville minière à 700 km de Montréal, Québec. le corps d'une jeune Française est découvert à la sortie de la ville, salement amochée, du côté de la réserve innue, sur une voie empruntée par les autochtones, à la vue de tous, comme si le tueur voulait qu'on le découvre vraiment ici.

L'enquête est menée par un duo imprévu mais qui a en commun un passé respectif qui hante : Noémie, enquêtrice des crimes majeurs à Baie-Comeau, c'est une pomme «  rouge dehors, blanche dedans », une métisse innue qui retrouve Norferville après l'avoir fuie il y a une vingtaine d'années suite à un drame; et Teddy, brillant psychocriminologue type profiler, qui est le père de la jeune femme assassinée et déboule fissa de Lyon pour confondre le meurtrier.

« Norferville, c'est un autre monde. Il faut le voir pour le croire. Un territoire de glace coupé de tout où des Blancs et des autochtones essaient de cohabiter avec, entre eux, l'exploitation d'une gigantesque mine de fer. »

Franck Thilliez excelle à planter le décor de cette ville minière fictive, inspirée de Schefferville à la lisière des provinces de Terre-Neuve et du Labrador, utilisant toute la palette des possibles que lui offrent le lieu. Cela donne un huis clos sous forme d'un enfermement extérieur car la ville est très difficilement accessible et que le froid est omniprésent, intégré très habilement à l'intrigue comme un obstacle à de plus à surmonter en plus de l'omerta locale. le tueur vit forcément à Norferville, appartenant à un de ses groupes communautaires ( les blancs sédentaires, les autochtones et le personnel fluctuant de la mine et de la station hydroélectrique ).

Mais cette fois, j'ai moins marché que pour les précédents Thilliez. le duo est pas mal mais ce n'est pas Sharko / Hennebelle, nettement moins attachant, plus convenu. Surtout, j'ai ressenti une sensation de déjà vu et lu. Faut dire que j'adore les polars arctiques, et que Thilliez passe après Ian Manook, Mo Malo, Olivier Truc, entre autres, ou même après la saison 4 (excellentissime) de True Detective avec laquelle j'ai relevé certains points communs.

Evidemment, Thilliez sait mener une intrigue policière. Je l'ai trouvé plus « sobre » qu'à l'accoutumée, nettement moins violente, mais - et je n'y vois pas là une conséquence de cette sobriété – également moins palpitante. le dénouement en lui-même est très pépère, je l'ai vu arriver à des kilomètres en espérant, au fil de mon avancée, que ce ne serait pas ça.

C'est sans doute cela qui m'a le plus manqué. Quand je lis Thilliez, j'aime être surprise par sa créativité narrative, et là, rien ne m'a réellement surprise même si les rebondissements s'imbriquent bien.  En fait, j'ai l'impression que l'auteur a voulu donner une tonalité plus « sociétale » en abordant des sujets forts : la destruction environnementale liée à des projets miniers qui éventrent ici le territoire des Innus et ruinent leur mode de vie ancestral, déjà mis à mal par le parcage dans des réserves indignes ; mais aussi les violences faites aux femmes, piégées dans des réseaux de prostitution, abusées et assassinées dans l'indifférence totale. Et là, la vision complète qu'il donne de cette société fracturée est vraiment très pertinente.
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Les grands maîtres du polar savent décidément quoi faire afin de nous garantir des frissons. À l'instar de R.J. Ellory, qui nous emmenait dans un bled perdu du Nord-Est du Canada dans « Une saison pour les ombres », Franck Thilliez nous invite à enfiler une bonne paire de moufles et un bonnet bien chaud avant d'embarquer pour Norferville, une ville minière fictive située dans le Grand Nord québécois.

C'est là, au milieu des lacs gelés, des paysages enneigés à perte de vue, des blizzards mortels et de tout ce qui peut contribuer à nous faire froid dans le dos, que le corps sauvagement mutilé d'une jeune Française est découvert. Afin de nous aider à découvrir l'identité de l'assassin, Franck Thilliez nous propose un nouveau duo de policiers bien chaudement vêtus, mettant donc temporairement son enquêteur fétiche, Franck Sharko, au frigo.

Lorsque sa hiérarchie décide de l'envoyer sur place pour mener l'enquête, Léonie Rock n'est pas vraiment très chaude (oui, je sais !). Alors certes, étant à moitié Innue et ayant grandi sur place lui donne un avantage, mais le traumatisme du passé qu'elle avait profondément enfoui risque par contre de remonter à la surface et d'influencer son jugement. Il n'est d'ailleurs pas certain que l'autre enquêteur, un criminologue lyonnais nommé Teddy Schaffran, soit vraiment objectif car il n'y va pas non plus de gaieté de coeur, mais pour des raisons très personnelles… la victime étant sa propre fille !

En résumé, pour ceux qui auraient déjà le cerveau engourdi par les températures polaires, nous avons donc un crime sordide, deux enquêteurs animés par un sentiment de vengeance extrême et un décor qui risque certes de vous geler les… extrémités, mais qui garantit frissons et dépaysement. Ah, et j'oubliais presque, afin de réchauffer un peu l'ambiance, l'auteur ajoute une bonne dose de tension sociale, alimentée depuis des décennies par une cohabitation pour le moins houleuse entre les différentes communautés. Il faut dire que les braves autochtones qui vivaient gentiment en harmonie avec la nature se sont subitement retrouvés parqués dans des réserves, tout en subissant les ravages de l'alcool et autres drogues. Bref, une colonisation qui a laissé des vilaines traces et qui ajoute un peu d'huile sur le feu. Et pour couronner le tout, selon les autochtones, la région serait également peuplée de wendigos, des créatures surnaturelles, maléfiques et anthropophages que vous n'avez pas vraiment envie de croiser. Bref, l'environnement idéal pour y planter l'intrigue d'un roman noir !

Si Franck Thilliez utilise à merveille ce décor peu hospitalier pour nous faire trembler, il s'en sert également afin de dénoncer les discriminations et les souffrances endurées par les Premières Nations et de mettre en lumière la condition des femmes amérindiennes, ces « maudites sauvagesses » exploitées, violées, assassinées, dont les disparitions massives ont malheureusement mis beaucoup trop de temps à faire scandale.

Et afin de ne pas nous laisser mourir de froid, le maître du polar français nous livre à nouveau un véritable « page-turner », nous incitant donc à tourner les pages au plus vite afin de rester constamment en mouvement. Bien vu !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je ne noterai pas ce roman parce que je pense que je ne serai pas objective.
Je sens même que je vais avoir bien du mal à faire un billet concis.

Évidemment, c'est Thilliez, le boss du thriller Français, donc l'écriture est excellente, le scénario en béton armé et les personnages extrêmement bien travaillés.
Malheureusement, le sujet de fond me fait sortir de la zone de confort.... Et je dirais même pas qu'un peu !!

Quand je commence a serrer les dents, quand je lis c'est que je souffre réellement. J'ai bien sûr pensé plusieurs fois a abandonner la lecture. Mais mon côté maso et le fait que je voulais connaître le dénouement a fait que j'ai continué.

J'ai toujours eu beaucoup de mal avec les violences sexuelles et l'abus de certains sur des personnes vulnérables.
Alors effectivement, Thilliez traite d'un sujet extrêmement fort, réaliste et surtout existant, mais qui me met très mal a l'aise pour différentes raisons ( que je n'ai pas spécialement envie d'étaler ici).

Dire que ce livre m'a plu serait un mensonge.
Je laisse a d'autres la possibilité de juger de ce roman, même si je sais que Thilliez a fait un excellent travail, comme toujours.
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C'est la première fois que je chronique Thilliez alors merci pour votre indulgence.
J'adore Franck Thilliez, c'est un auteur de polars qui pour moi est une valeur sûre. Je dévore ses romans, je suis toujours surprise, je suis toujours happée. J'ai adoré La Faille que j'ai mangé en une journée, j'ai adoré le Syndrome (E), le Manuscrit Inachevé, Il était deux fois, 1991, Gataca, Pandémia, Angor, Atomka, Rêver, Fractures, Labyrinthes. Il est pour moi, un génie du thriller.
Mais voilà, comme beaucoup de polars, les romans de Thilliez ne dérogent pas à la règle : je souffre d'amnésie. C'est-à-dire que quelques semaines après ma lecture, je suis incapable de vous dire de quoi parle son roman.
Beaucoup de romans me font cet effet, mais je dois reconnaître que c'est propre au polars, que j'ai aimé ou pas (bon je me souviens quand même de vertiges et un peu de Labyrinthes).
Norferville, je ne pense pas que je vais l'oublier. Il n'est pas moins ou plus atroce que les autres, mais il a une ambiance que j'apprécie : celle du Grand Froid.
D'ailleurs cette ambiance m'a fait penser à la dernière saison de True Detective (celui avec Jodie Foster), qui mêle pays glacial et oppression envers les autochtones. Pas la même histoire mais un effet miroir bien présent, même si l'un se passe en Alaska et l'autre au nord du Canada, j'en ai des engelures sur les doigts et je prends conscience que l'horreur qu'on vécu certains peuples, n'est pas terminé.
Un bon entertainment avec sa touche de prise de conscience social...
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Bonjour,
Voici « Norferville » de Franck Thilliez. Apprêtez-vous à partir pour le Grand Nord québécois. Norferville (ville fictive) est le siège de ce thriller engagé, captivant et bouleversant. Teddy Schaffran, détective et criminologue lyonnais va enquêter sur le meurtre monstrueux de sa fille. Sur place c'est une flic métisse au passé douloureux qui est chargée de l'affaire. Ce duo d'enquêteurs se révèle haut en couleur, attachant mais traumatisé et émouvant. L'auteur nous transporte avec brio dans un one shot à l'ambiance aussi glaciale que les températures, mettant en lumière la condition des femmes amérindiennes en proie à la violence, au viol, à la drogue, à l'alcool. L'exploitation des autochtones parqués dans des réserves, le racisme sont au centre du récit. Je reste sous le charme de la plume brillante de l'auteur qui nous offre un excellent thriller comme je les aime !
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Morgane a été retrouvé morte et mutilé à Norferville une ville du Québec.

Son père Teddy Schaffran détective et criminologie va tout faire pour découvrir son meurtrier. Au cours de sa quête il va rencontrer Léonie Rock Lieutenant de police en charge de l'affaire. Elle est originaire de Norferville qu'elle a quitté lorsqu'elle avait 16 ans. L'année ou elle a été violée par trois inconnues.
Léonie va profiter de cette affaire pour résoudre son enquête personnelle.
Les 400 pages du roman ont été vite à lire. C'est fluide et prenant. On rentre dans ce livre très vite par les décors très bien décris, on s'y croirait.
Vous allez le lire sous une couverture pour vous réchauffer en plein printemps, car la grande majorité des scènes se déroulent dans le grand nord.
Je recommande fortement.
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Le sort des communautés autochtones du Canada fait désormais régulièrement l'actualité. Il y a eu d'abord La Commission de vérité et réconciliation (2008 à 2015) qui a mis en lumière le sort tragique de milliers d'enfants amérindiens, enfermés dans des pensionnats (la plupart administrés par l'église catholique) à des fins d'assimilation puis donnés à des familles d'accueil lorsqu'ils étaient encore en suffisamment bon état.
Puis, plus récemment, le meurtre et la disparition de femmes autochtones (on parle de deux mille victimes entre 1980 et 2012) a suscité l'indignation un peu partout dans le monde occidental. On a découvert alors le sort terrible des "Premières nations": cris, innus, inuits ou encore algonquins vivant dans de lugubres réserves canadiennes, frappés par les fléaux de l'alcoolisme et de la toxicomanie, paupérisés, marginalisés, stigmatisés etc.
Il était logique que le cinéma et la littérature s'en emparent.
Little Bird est une série absolument magnifique qui vous fera pleurer comme une madeleine. Six épisodes, centrés sur le devenir d'enfants volés à leurs parents dans le Saskatchewan des années 60, déroulent le processus et les conséquences de ces assimilations forcées.
Après la série, je me suis rendu compte que deux livres récents évoquaient les disparitions, les meurtres en série et les légendes amérindiennes. Deux polars.
Et pas n'importe quels auteurs : R.J. Ellory d'abord et Franck Thilliez plus récemment.
Le thème et le premier arc narratif est le même, exactement le même, pour "Une saison pour les ombres" et "Norferville":
Un ou des crimes sont commis à Jasperville/Norferville.
La vraie ville, c'est Schefferville, elle existe bien et correspond en tout point à ce que décrivent les auteurs. Située au Québec, cette ville du bout du monde, crée par une société minière d'extraction de fer, rassemble plusieurs communauté : les mineurs, les résidents blancs permanents, une réserve autochtone.
À 800 km au nord de Sept-Îles, commune marquant le début du golf du Saint-Laurent, le train (le Tshiuetin) relie la ville avec des aller-retours plus ou moins fréquents. Quelques avions font parfois la navette quand le temps le permet.
On est au coeur du Nitassinan. Un filon de fer très pur a été exploité pendant une cinquantaine d'années. Il s'est tari mais on en a trouvé un autre, tout aussi intéressant, à une vingtaine de kilomètres de là.
C'est une ville qui rend fou.
L'hiver dure neuf mois glacials, dix minutes suffisent parfois à provoquer une hypothermie mortelle. C'est le trou de c. du monde (normal, avec cette excavation à ciel ouvert). le paysage est uniforme. L'été on patauge dans la boue et on se fait dévorer par les moustiques. Il y a des loups, des ours et surtout le Windigo, l'incarnation du diable. le Windigo n'est pas commode. Quand il est en colère, il prend possession d'une personne et part à la recherche de proies humaines à dévorer.
Il n'y a absolument rien à faire, rien à voir, tout est moche.
Jasperville/Norferville, c'est pas l'endroit rêvé pour votre voyage de noce.
Certains y naissent et y restent. Beaucoup décampent. Les mineurs sont engagés pour des missions mais pareil, certains se plaisent en enfer.
Donc un meurtre affreux, un ou des flics ténébreux, un personnage extérieur bourré de culpabilité qui va tenter de résoudre l'enquête, le Windigo, les autochtones, l'alcool : c'est tout pareil chez Ellory et chez Thilliez. C'est tout de même assez étonnant, non ?

Il est temps de faire une petite chronique pour chaque livre !!!

Là où Ellory choisit une ambiance poisseuse et un rythme lent, Franck Thilliez, au mieux de sa forme, nous embarque dans une aventure trépidante.
Le prologue se situe en 1996 et évoque les fameuses "cures géographiques". Les policiers arctiques se réservent le droit de violer les autochtones alcoolisées ou droguées : c'est la punition d'usage que subissent Léonie et Maya à Norferville.

Très vite, l'auteur nous débarque en 2016 d'abord à Lyon et sa banlieue, dans les pas de Teddy Schaffran. Teddy est un profiler renommé qui travaille souvent avec la police. Il est veuf et a une fille Morgane, partie faire sa vie au Quebec.
Trois petits chapitres haletants nous prouvent les talents du bonhomme quand il s'agit de chasser le serial killer. Mais tout s'effondre (c'est le cas de le dire, vous verrez…) quand il apprend que sa fille a été atrocement assassinée à Norferville.
Sur place, l'affaire est confiée au lieutenant Léonie Rock de la Sécurité du Quebec à Baie-Comeau. Norferville dépend de sa juridiction. Elle laisse sans état d'âme son collègue et amant Patrick, les béluga et les baleines à bosse, et prend un avion de brousse pour rejoindre l'enfer et l'ignoble sergent Paul Liotta (souvenez-vous, les "cures géographiques"…).
Léonie est métisse, elle connait Norferville et sa réserve comme sa poche. Mais depuis son départ les choses ont un peu bougé. Il y a un complexe hôtelier avec de petits chalets individuels et une agence (Nothern Adventures) qui propose des excursions en moto-neige pour pêcher, chasser, se reposer. Norferville subit un genre de gentrification depuis la découverte d'un nouveau filon et de la construction d'une énorme centrale hydro-électrique. Il y fait toujours aussi froid, les autochtones sont toujours alcooliques et toxicos, mais, avec un peu de chance, on peut voir des aurores boréales et faire de merveilleuses ballades en Ski-Doo.
Morgane a été éventrée et on lui a arraché le foie. Teddy débarque dans le grand nord et, après quelques moments très compliqués, arrive à persuader Léonie de faire équipe avec lui. le binôme n'est pas au bout de ses peines…
On suivra la piste de chiens sauvages méchamment zigouillés, on comprendra que d'autres jeunes femmes autochtones ont disparus. Maya, l'ex-copine de Léonie est devenue un vrai zombi. On repartira sur les traces du windigo.
À Norferville un dicton dit que tous, ici, ont du sang indien. Si ce n'est pas dans les veines, c'est sur les mains.
Morgane appartenait à une association venant en aide au famille des Amérindiennes disparues au Canada dans l'indifférence généralisée. Son décès est sans doute lié à son implication.
Bon ce sera, vous vous en doutez, un peu plus machiavélique.
Léonie et Teddy sont faits pour s'entendre, ce n'est pas pour nous déplaire. le récit s'accélère encore, on ne peut plus lâcher le livre, les twists s'enchainent, c'est de la folie.
Les courses poursuite en voiture, en raquettes, en 4X4, en Ski-Doo nous chahutent dans le blizzard. Tout le monde marche au speed.
le lecteur finit sur les rotules, un peu hagard, le sourire au lèvre .
Mazette, quelle lecture…J'avais fini le café et les amphét avec le Ellory, maintenant il faut que je trouve une barrette de Lexomil !
Mais à tout prendre, j'ai largement préféré "Norferville" à "Une saison pour les ombres", je crois que vous avez compris

Franck Thilliez, dans sa post-face, nous assure qu'il a tout inventé mais que la plupart des informations concernant la situation présente et passée des réserves autochtones et de leurs habitants sont avérées.
On veut bien le croire mais les deux livres ont de nombreux points communs.
Mystère et boule de gomme et après tout, on s'en fiche.
Avec ces deux livres on découvre tout un pan de l'histoire récente du Canada et du sort tragique des Premières Nations.
Et c'est bien là l'essentiel !
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Du blanc, partout. le froid qui s'insinue jusque dans vos os. La nature qui dicte ses lois, qu'on admire autant qu'on craint. Ces sensations sont omniprésentes dans Norferville de Franck Thilliez, attendez-vous à les ressentir au détour de chaque page. Vous y découvrirez sans doute même des phénomènes surprenants, comme les fumées de mer arctique.

Pour ce one shot, direction tout au nord du Canada, loin dans les terres, au sein d'une petite ville minière qui n'est accessible pas aucune route. Les seuls moyens de s'y rendre, ce sont l'avion privé ou plus sûrement le train, comptez environ 13 heures depuis Sept-Îles. Un endroit qui est en grande partie une immense mine de fer à ciel ouvert. le décor est planté.

Norferville est une ville fictive, mais presque tout ce qui est décrit existe bel et bien. Vu le nombre d'ordures de la pire espèce qui vont traverser ce récit, l'auteur a préféré respecter les vrais gens qui vivent dans la ville qui a servi à imaginer cet enfer du Nord, Schefferville.

L'endroit idéal pour construire un thriller qui fait froid dans le dos. Mais pas seulement, loin de là. Parce que ce roman démontre avec brio que ce genre littéraire peut aussi faire passer des messages et faire comprendre des situations intolérables.

L'écrivain met en scène deux personnages cabossés, une sorte de profiler français et une flic canadienne qui est une « Pomme » (comprenez une métis, rouge dehors et blanche dedans).

Le roman débute par deux scènes chocs, qui vont dessiner le profil des deux personnages, leurs lourds bagages à porter. L'une de ces situations vous parlera de « punition », d'une manière qui vous laissera des traces à l'esprit.

Franck Thilliez n'est pas pour rien l'auteur de thrillers le plus vendu en France. le Maître sait y faire mieux que quiconque, je n'ai besoin d'en convaincre personne. Sa volonté de proposer régulièrement une histoire isolée est une de ses qualités, qui montre bien son envie et son goût pour les aventures inédites, pour les expériences originales.

Dépaysement garanti avec ce Norferville, qui mettra en scène la violence des hommes autant que les croyances ancestrales. « La vie était un combat. Son instinct de chasseur avait permis à l'homme de s'adapter aux environnements les plus rudes, de traverser les années de disette. L'instinct de prédation le plus primitif était replié au fond de chacun, mémoire des ancêtres qui avaient survécu. Chez la plupart des êtres humains, elle restait doucement endormie par l'éducation, la pression sociale, et ne se réveillait que dans les rêves et les fantasmes. Mais pas ici, dans les lointaines et sauvages contrées du Grand Nord canadien ». Voilà qui donne le ton.

De la belle ouvrage donc, en matière de suspense et de tension. Mais ce que je retiens avant tout de ce roman, son immense supplément d'âme, c'est ce qu'il raconte sur le sort des autochtones, des femmes tout particulièrement.

Comme partout sur le continent, les Amérindiens ont été parqués dans des réserves, mais quand on creuse le sujet, les situations sont encore plus révoltantes que dans les pires cauchemars.

Les Innus, peuple autochtone du Québec et du Labrador, sont au centre de cette histoire, encerclés par les blancs venus déchirer ces terres pour en extraire le fer. Imaginez-vous que le mot « liberté » n'existe pas en langage innu, parce que leur habitat naturel n'avait pas de frontière. Un mot qui s'est transformé en affront lorsqu'on les a enfermés en voulant gommer ce qu'ils sont.

« Parce que c'est ça, la colonisation. Cette espèce de serpent pernicieux qui vous fait douter de votre propre identité. Elle vous fait douter de vous-même ».

Des suprémacistes blancs, il n'y en a pas qu'autour du Capitole. Léonie, la métisse devenue flic est encore vue par beaucoup comme une « Maudite sauvagesse », c'est en tout cas l'un des personnages les plus marquants des derniers romans de l'auteur.

Ce sont clairement ces considérations et ces développements autour des Amérindiens, et des femmes principalement, qui rendent ce roman prégnant. Je n'en dis pas plus, la cruauté et la violence des Hommes n'ont aucune limite. Vous découvrirez par exemple le concept de cure géographique…

Avec Norferville, Franck Thilliez va vous faire frissonner, frémir, vibrer. Et bouillir intérieurement aussi, ce que vous découvrirez sur le sort des Amérindiens de ces terres isolées ne peut laisser indifférent. le bon mix entre divertissement et enrichissement.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Point de Sharko à Norferville mais un expert criminologue français dont la fille a été assassinée.
Une ambiance bien différente de ce à quoi nous a habitué Franck Thilliez et quelle ambiance !!
Pensez à prendre moufles et bonnet pour embarquer dans votre lecture. Une totale réussite (comme toujours), qui nous emmène au confins du nord Quebec, en compagnie de natifs américains, d'une police locale raciste et d'un tueur qui a la peau dure.
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