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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Norferville, ville minière à 700 km de Montréal, Québec. le corps d'une jeune Française est découvert à la sortie de la ville, salement amochée, du côté de la réserve innue, sur une voie empruntée par les autochtones, à la vue de tous, comme si le tueur voulait qu'on le découvre vraiment ici.

L'enquête est menée par un duo imprévu mais qui a en commun un passé respectif qui hante : Noémie, enquêtrice des crimes majeurs à Baie-Comeau, c'est une pomme «  rouge dehors, blanche dedans », une métisse innue qui retrouve Norferville après l'avoir fuie il y a une vingtaine d'années suite à un drame; et Teddy, brillant psychocriminologue type profiler, qui est le père de la jeune femme assassinée et déboule fissa de Lyon pour confondre le meurtrier.

« Norferville, c'est un autre monde. Il faut le voir pour le croire. Un territoire de glace coupé de tout où des Blancs et des autochtones essaient de cohabiter avec, entre eux, l'exploitation d'une gigantesque mine de fer. »

Franck Thilliez excelle à planter le décor de cette ville minière fictive, inspirée de Schefferville à la lisière des provinces de Terre-Neuve et du Labrador, utilisant toute la palette des possibles que lui offrent le lieu. Cela donne un huis clos sous forme d'un enfermement extérieur car la ville est très difficilement accessible et que le froid est omniprésent, intégré très habilement à l'intrigue comme un obstacle à de plus à surmonter en plus de l'omerta locale. le tueur vit forcément à Norferville, appartenant à un de ses groupes communautaires ( les blancs sédentaires, les autochtones et le personnel fluctuant de la mine et de la station hydroélectrique ).

Mais cette fois, j'ai moins marché que pour les précédents Thilliez. le duo est pas mal mais ce n'est pas Sharko / Hennebelle, nettement moins attachant, plus convenu. Surtout, j'ai ressenti une sensation de déjà vu et lu. Faut dire que j'adore les polars arctiques, et que Thilliez passe après Ian Manook, Mo Malo, Olivier Truc, entre autres, ou même après la saison 4 (excellentissime) de True Detective avec laquelle j'ai relevé certains points communs.

Evidemment, Thilliez sait mener une intrigue policière. Je l'ai trouvé plus « sobre » qu'à l'accoutumée, nettement moins violente, mais - et je n'y vois pas là une conséquence de cette sobriété – également moins palpitante. le dénouement en lui-même est très pépère, je l'ai vu arriver à des kilomètres en espérant, au fil de mon avancée, que ce ne serait pas ça.

C'est sans doute cela qui m'a le plus manqué. Quand je lis Thilliez, j'aime être surprise par sa créativité narrative, et là, rien ne m'a réellement surprise même si les rebondissements s'imbriquent bien.  En fait, j'ai l'impression que l'auteur a voulu donner une tonalité plus « sociétale » en abordant des sujets forts : la destruction environnementale liée à des projets miniers qui éventrent ici le territoire des Innus et ruinent leur mode de vie ancestral, déjà mis à mal par le parcage dans des réserves indignes ; mais aussi les violences faites aux femmes, piégées dans des réseaux de prostitution, abusées et assassinées dans l'indifférence totale. Et là, la vision complète qu'il donne de cette société fracturée est vraiment très pertinente.
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C'est la première fois que je chronique Thilliez alors merci pour votre indulgence.
J'adore Franck Thilliez, c'est un auteur de polars qui pour moi est une valeur sûre. Je dévore ses romans, je suis toujours surprise, je suis toujours happée. J'ai adoré La Faille que j'ai mangé en une journée, j'ai adoré le Syndrome (E), le Manuscrit Inachevé, Il était deux fois, 1991, Gataca, Pandémia, Angor, Atomka, Rêver, Fractures, Labyrinthes. Il est pour moi, un génie du thriller.
Mais voilà, comme beaucoup de polars, les romans de Thilliez ne dérogent pas à la règle : je souffre d'amnésie. C'est-à-dire que quelques semaines après ma lecture, je suis incapable de vous dire de quoi parle son roman.
Beaucoup de romans me font cet effet, mais je dois reconnaître que c'est propre au polars, que j'ai aimé ou pas (bon je me souviens quand même de vertiges et un peu de Labyrinthes).
Norferville, je ne pense pas que je vais l'oublier. Il n'est pas moins ou plus atroce que les autres, mais il a une ambiance que j'apprécie : celle du Grand Froid.
D'ailleurs cette ambiance m'a fait penser à la dernière saison de True Detective (celui avec Jodie Foster), qui mêle pays glacial et oppression envers les autochtones. Pas la même histoire mais un effet miroir bien présent, même si l'un se passe en Alaska et l'autre au nord du Canada, j'en ai des engelures sur les doigts et je prends conscience que l'horreur qu'on vécu certains peuples, n'est pas terminé.
Un bon entertainment avec sa touche de prise de conscience social...
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Le sort des communautés autochtones du Canada fait désormais régulièrement l'actualité. Il y a eu d'abord La Commission de vérité et réconciliation (2008 à 2015) qui a mis en lumière le sort tragique de milliers d'enfants amérindiens, enfermés dans des pensionnats (la plupart administrés par l'église catholique) à des fins d'assimilation puis donnés à des familles d'accueil lorsqu'ils étaient encore en suffisamment bon état.
Puis, plus récemment, le meurtre et la disparition de femmes autochtones (on parle de deux mille victimes entre 1980 et 2012) a suscité l'indignation un peu partout dans le monde occidental. On a découvert alors le sort terrible des "Premières nations": cris, innus, inuits ou encore algonquins vivant dans de lugubres réserves canadiennes, frappés par les fléaux de l'alcoolisme et de la toxicomanie, paupérisés, marginalisés, stigmatisés etc.
Il était logique que le cinéma et la littérature s'en emparent.
Little Bird est une série absolument magnifique qui vous fera pleurer comme une madeleine. Six épisodes, centrés sur le devenir d'enfants volés à leurs parents dans le Saskatchewan des années 60, déroulent le processus et les conséquences de ces assimilations forcées.
Après la série, je me suis rendu compte que deux livres récents évoquaient les disparitions, les meurtres en série et les légendes amérindiennes. Deux polars.
Et pas n'importe quels auteurs : R.J. Ellory d'abord et Franck Thilliez plus récemment.
Le thème et le premier arc narratif est le même, exactement le même, pour "Une saison pour les ombres" et "Norferville":
Un ou des crimes sont commis à Jasperville/Norferville.
La vraie ville, c'est Schefferville, elle existe bien et correspond en tout point à ce que décrivent les auteurs. Située au Québec, cette ville du bout du monde, crée par une société minière d'extraction de fer, rassemble plusieurs communauté : les mineurs, les résidents blancs permanents, une réserve autochtone.
À 800 km au nord de Sept-Îles, commune marquant le début du golf du Saint-Laurent, le train (le Tshiuetin) relie la ville avec des aller-retours plus ou moins fréquents. Quelques avions font parfois la navette quand le temps le permet.
On est au coeur du Nitassinan. Un filon de fer très pur a été exploité pendant une cinquantaine d'années. Il s'est tari mais on en a trouvé un autre, tout aussi intéressant, à une vingtaine de kilomètres de là.
C'est une ville qui rend fou.
L'hiver dure neuf mois glacials, dix minutes suffisent parfois à provoquer une hypothermie mortelle. C'est le trou de c. du monde (normal, avec cette excavation à ciel ouvert). le paysage est uniforme. L'été on patauge dans la boue et on se fait dévorer par les moustiques. Il y a des loups, des ours et surtout le Windigo, l'incarnation du diable. le Windigo n'est pas commode. Quand il est en colère, il prend possession d'une personne et part à la recherche de proies humaines à dévorer.
Il n'y a absolument rien à faire, rien à voir, tout est moche.
Jasperville/Norferville, c'est pas l'endroit rêvé pour votre voyage de noce.
Certains y naissent et y restent. Beaucoup décampent. Les mineurs sont engagés pour des missions mais pareil, certains se plaisent en enfer.
Donc un meurtre affreux, un ou des flics ténébreux, un personnage extérieur bourré de culpabilité qui va tenter de résoudre l'enquête, le Windigo, les autochtones, l'alcool : c'est tout pareil chez Ellory et chez Thilliez. C'est tout de même assez étonnant, non ?

Il est temps de faire une petite chronique pour chaque livre !!!

Là où Ellory choisit une ambiance poisseuse et un rythme lent, Franck Thilliez, au mieux de sa forme, nous embarque dans une aventure trépidante.
Le prologue se situe en 1996 et évoque les fameuses "cures géographiques". Les policiers arctiques se réservent le droit de violer les autochtones alcoolisées ou droguées : c'est la punition d'usage que subissent Léonie et Maya à Norferville.

Très vite, l'auteur nous débarque en 2016 d'abord à Lyon et sa banlieue, dans les pas de Teddy Schaffran. Teddy est un profiler renommé qui travaille souvent avec la police. Il est veuf et a une fille Morgane, partie faire sa vie au Quebec.
Trois petits chapitres haletants nous prouvent les talents du bonhomme quand il s'agit de chasser le serial killer. Mais tout s'effondre (c'est le cas de le dire, vous verrez…) quand il apprend que sa fille a été atrocement assassinée à Norferville.
Sur place, l'affaire est confiée au lieutenant Léonie Rock de la Sécurité du Quebec à Baie-Comeau. Norferville dépend de sa juridiction. Elle laisse sans état d'âme son collègue et amant Patrick, les béluga et les baleines à bosse, et prend un avion de brousse pour rejoindre l'enfer et l'ignoble sergent Paul Liotta (souvenez-vous, les "cures géographiques"…).
Léonie est métisse, elle connait Norferville et sa réserve comme sa poche. Mais depuis son départ les choses ont un peu bougé. Il y a un complexe hôtelier avec de petits chalets individuels et une agence (Nothern Adventures) qui propose des excursions en moto-neige pour pêcher, chasser, se reposer. Norferville subit un genre de gentrification depuis la découverte d'un nouveau filon et de la construction d'une énorme centrale hydro-électrique. Il y fait toujours aussi froid, les autochtones sont toujours alcooliques et toxicos, mais, avec un peu de chance, on peut voir des aurores boréales et faire de merveilleuses ballades en Ski-Doo.
Morgane a été éventrée et on lui a arraché le foie. Teddy débarque dans le grand nord et, après quelques moments très compliqués, arrive à persuader Léonie de faire équipe avec lui. le binôme n'est pas au bout de ses peines…
On suivra la piste de chiens sauvages méchamment zigouillés, on comprendra que d'autres jeunes femmes autochtones ont disparus. Maya, l'ex-copine de Léonie est devenue un vrai zombi. On repartira sur les traces du windigo.
À Norferville un dicton dit que tous, ici, ont du sang indien. Si ce n'est pas dans les veines, c'est sur les mains.
Morgane appartenait à une association venant en aide au famille des Amérindiennes disparues au Canada dans l'indifférence généralisée. Son décès est sans doute lié à son implication.
Bon ce sera, vous vous en doutez, un peu plus machiavélique.
Léonie et Teddy sont faits pour s'entendre, ce n'est pas pour nous déplaire. le récit s'accélère encore, on ne peut plus lâcher le livre, les twists s'enchainent, c'est de la folie.
Les courses poursuite en voiture, en raquettes, en 4X4, en Ski-Doo nous chahutent dans le blizzard. Tout le monde marche au speed.
le lecteur finit sur les rotules, un peu hagard, le sourire au lèvre .
Mazette, quelle lecture…J'avais fini le café et les amphét avec le Ellory, maintenant il faut que je trouve une barrette de Lexomil !
Mais à tout prendre, j'ai largement préféré "Norferville" à "Une saison pour les ombres", je crois que vous avez compris

Franck Thilliez, dans sa post-face, nous assure qu'il a tout inventé mais que la plupart des informations concernant la situation présente et passée des réserves autochtones et de leurs habitants sont avérées.
On veut bien le croire mais les deux livres ont de nombreux points communs.
Mystère et boule de gomme et après tout, on s'en fiche.
Avec ces deux livres on découvre tout un pan de l'histoire récente du Canada et du sort tragique des Premières Nations.
Et c'est bien là l'essentiel !
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Si vous vous plongez dans le dernier roman de Franck Thilliez, je dois vous avertir, pensez à bien vous couvrir car le froid pourrait bien vous surprendre ! Et pour cause, l'intrigue va nous mener dans le Grand Nord québécois, loin des métropoles dans les zones les plus reculées du pays.

J'ai beaucoup aimé l'immersion que m'a procurée cette lecture. Aimant les pays nordiques et ayant eu la chance de voyager, j'ai pu rapidement me représenter les paysages dans lesquels Léonie Rock, policière et Teddy Schaffran, criminologue, ont pu évoluer même si je n'ai pas connu de telles températures extrêmes (mon maximum étant seulement de -25 degrés).

J'ai aimé cette écoute, mais je pense que je l'aurais plus apprécié si j'avais été plus régulière dans celle-ci (chose que je n'ai pas pu faire par manque de temps). Comme nous sommes ici dans un polar nordique au rythme assez lent, cette impression de lenteur des choses s'est donc accentuée en n'écoutant pas seulement en quelques jours ce roman. Malgré cette impression, j'ai été contente de vivre cette aventure avec Lila Tamazit, une lectrice que j'ai découverte il y a peu en écoutant "Murder game" de Rachel Abbott.

L'enquête se révèle intéressante et met en lumière des personnages déterminés. Néanmoins, ce que je garderais en mémoire, c'est la découverte de cultures et modes de vie que je n'imaginais pas des populations dans des zones extrêmes reculées et pouvant se retrouver coupée du reste du monde. J'ai aussi beaucoup apprécié en apprendre plus sur les populations autochtones qui finalement, pour survivre doivent faire certains choix, quitte à perdre leurs racines...

Je tiens à remercier Lizzie et Netgalley pour la découverte de ce très bon roman d'ambiance où la nature magnifique peut se révéler être un véritable piège si l'on n'y prend pas garde...
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Dans une note au lecteur en fin de son dernier livre « Norferville », Franck Thilliez précise que cette ville est inventée de toutes pièces car, je cite, « En aucun cas je ne voulais que des gens de chair et d'os, finalement peu nombreux dans ces contrées lointaines et isolées, puissent s'identifier à certains de mes personnages peu recommandables »…
Bon ben voilà… Si comme moi vous allez d'abord voir les remerciements avant d'attaquer un roman, vous serez prévenus… Dans le cas contraire, vous plongerez dans cet enfer glacé et glacial sans y être préparé ☹
Dès les premières pages, le ton est donné : vous allez frissonner et pas seulement de froid…
Au fil des chapitres, l'atmosphère s'alourdit et la température descend jusqu'à l'évocation de cette « fumée de mer arctique », un voile de brume glissant parfois depuis la mer, tellement froid et inhospitalier que la survie n'y est possible que quelques très courtes minutes… quel que soit l'équipement ultra adapté dont vous disposiez !
Teddy est détective à Lyon ; Léonie est flic au Canada, métisse et originaire de Norferville qu'elle a quittée sans regret à son adolescence…
Leurs routes vont se croiser lorsque Morgane, la fille de Teddy dont il a peu de nouvelles depuis le décès accidentel de sa mère, est assassinée et sauvagement mutilée dans cette ville du bout du monde.
Norferville est scindée entre les innus, parqués dans une réserve, et la population blanche dont l'essentiel travaille à la mine ou à la station hydroélectrique mais dont quelques-uns ont su tirer leur épingle du jeu… La police tient tout ce petit monde d'une poigne de fer… avec quelques accents répressifs en direction des autochtones ☹
Ce roman est fascinant par l'évocation de cette nature brute totalement inadaptée à l'homme et pourtant si attirante ! Si la ville est une invention sortie de l'imagination de l'auteur, les faits de ségrégation rapportés et d'exactions commises à l'encontre des populations indiennes du Nord-Québec sont malheureusement bien réels et avérés !
L'intrigue, assez simple au premier abord, se complexifie au fil des révélations mais il m'a manqué un peu de profondeur sur certains aspects pour être totalement séduite. Certaines pistes évoquées ne sont pas du tout approfondies, voire même immédiatement délaissées et je le regrette : le passé de Teddy, la disparition de son épouse et l'implication sur l'éloignement de sa fille, ses relations avec son associée et les déboires professionnels, … L'histoire de Léonie est plus détaillée. Peut-être que Franck T. envisage une suite à cette aventure dans le grand nord canadien, ce qui expliquerait les points laissés en suspens…
Quant au final, j'en ai deviné une bonne partie assez vite… Dommage ☹
Au milieu du livre, l'évocation d'une croyance indienne m'a instantanément ramenée à la lecture d'un excellent roman de Sacha Erbel qui se déroule à la frontière du Canada et que je me permets de vous conseiller : « Eugène Terrefeu ». Un coup de coeur découvert à l'automne 2023. 😊
En conclusion, je dirais que Norferville est un bon polar mais pas le meilleur de l'auteur à mon humble avis. A vous de vous faire votre propre opinion 😊
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"Norferville" est un thriller psychologique sous forme de huis-clos glaçant qui se situe dans une petite ville minière tout aussi imaginaire qu'inaccessible au nord du Québec.

Âmes sensibles s'abstenir !

A découvrir chez @Lizzie grâce à l'interprétation très émouvante de Lila Tamazit !

Détective et criminologue à Lyon, Teddy Schaffran apprend que le corps de sa fille a été découvert dans une ville minière très isolée du Grand Nord québécois, Norferville. Morgane a été sauvagement mutilée, abandonnée dans la neige non loin d'une réserve autochtone. Sans réfléchir, Teddy plaque tout pour se rendre sur place, bien décidé à comprendre ce qui s'est passé.

Là-bas, Léonie Rock, une flic métisse, est mise sur l'affaire. Elle est alors contrainte de renouer avec cet endroit coupé de tout où elle est née et où, adolescente, trois inconnus l'ont violée. Un retour vers son enfer, alors que les températures frôlent les -20°C.

Ensemble, ces deux êtres éprouvés par la vie vont se démener pour trouver des réponses malgré l'inhospitalité de la nature et des hommes.

Je remercie @Lizzie et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce thriller très prenant.

Il s'agit d'un roman policier sociétal engagé qui met en lumière le scandale souvent occulté des violences subies par le peuple autochtone, en particulier les amérindiennes, qui vivent dans une réserve, à l'écart, dans un quartier spécifique de la ville. Une intrigue que j'ai trouvé glaçante tant à l'extérieur avec le froid polaire qui vous donne des frissons (- 50 ° !) qu'à l'intérieur avec les scènes de violences subies qui y sont décrites à vous glacer le sang.

La lecture expressive de Lila Tamzit permet de nous immerger dans cette ambiance glauque et oppressante car la voix est un bon vecteur d'émotions. le ton posé employé rend l'écoute très agréable, tout comme le flux narratif qui n'est ni trop lent, ni trop rapide. La narratrice incarne les différents personnages parfaitement en changeant son timbre et son intonation en fonction de leur caractère.

L'intrigue est facile à suivre car assez linéaire et à partir du chapitre huit quand Léonie retourne à Norferville, j'ai eu l'impression d'être en totale immersion dans ce monde de glace, hostile, tout à fait menaçant. Une écoute addictive qu'il est difficile d'arrêter quand on la commence et un suspense bien maitrisé qui permet de capter l'attention jusqu'au dénouement. Dommage que l'on entendait pas le blizzard entre deux chapitres pour donner une atmosphère encore plus cinglante !
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Un roman de Franck Thilliez différent de ce qu'il fait habituellement. En effet, on ne retrouve pas ses héros récurrents et le cadre est très dépaysant puisque cela se passe au Québec dans une réserve amérindienne.
Teddy Schaffran est un criminologue Lyonnais qui aide la police dans des enquêtes, il n'a plus trop de relations avec sa fille Morgane, engagée dans l'humanitaire. Un jour, il apprend qu'elle a été retrouvée morte à Norferville. Il s'agit d'un meurtre. Il part directement sur place pour participer à l'enquête menée par une autochtone, Léonie.
A ses côtés, il va découvrir la froideur extrême de cette région du grand nord où l'on frôle les -50 degrés, le blizzard, les aurores boréales. Mais il va surtout devoir affronter ce que cachent les habitants de Norferville, ville qui prospère grâce aux mines de fer.
Un très bon polar, engagé, mais peut-être un tout petit peu en dessous de ce qu'il fait habituellement.
Beaucoup de noirceur mais pas tellement de suspense. Mais c'est juste mon avis, à vous de voir !
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Les violences dont sont victimes les Amérindiens et, plus spécifiquement encore, les Amérindiennes en Amérique du Nord émergent enfin dans les journaux. Plusieurs auteurs se sont emparés de ce fait de société, dont, maintenant, Franck Thilliez, avec son talent bien reconnu.
Le récit nous transporte dans une ville imaginaire (mais calquée sur des lieux réels) du grand Nord canadien, une ville qui n'est accessible qu'au terme d'un interminable voyage en train. Cette ville n'a guère d'autre raison d'être que l'exploitation d'une mine de fer. Tentent d'y coexister une poignée de Blancs, des équipes de mineurs et des autochtones Innus, parqués dans une réserve.
La découverte du cadavre mutilé d'une jeune Française qui, a priori, n'avait aucune raison de se trouver en ces lieux va déclencher une enquête explosive.
Même si l'auteur s'éloigne un peu des sujets scientifiques qui caractérisaient les autres romans que j'ai lus de lui, j'ai apprécié la narration d'une aventure, dans un climat et une nature hostiles et surtout, la mise en lumière d'un scandale sociétal trop souvent occulté.
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Pour ce nouveau thriller, Franck Thilliez nous emmène dans une ville du grand nord canadien. Nous y suivons deux enquêteurs, Léonie Rock, une métisse devenue policière et Teddy Schaffran, criminologue à Lyon venu pour essayer de comprendre pourquoi sa fille, Morgane a été sauvagement assassinée à Norferville.
Très vite, l'enquête prend un tour Très personnel pour Teddy évidemment mais aussi pour Léonie qui voit ressurgir un épisode traumatisant de sa vie.
L'ambiance est glauque et froide. Thilliez aborde de nombreux thèmes et notamment la disparition d'autochtones au Canada. J'avoue avoir été moins convaincue que d'habitude par le scénario qui repose parfois trop sur les intuitions de Léonie. le très gros atout est de nous immerger dans cette ambiance de grand froid. On a vraiment l'impression d'y être.
Bref du bon Thilliez même si ce n'est pas mon préféré.
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Teddy Schaffran, détective et criminologue apprend que le corps de sa fille a été mutilé. Il va tout plaquer pour se rendre sur place.
Il va travailler avec Léonie qui connait déjà les lieux pour y avoir vécu plus jeune
Cette fois pas de Sharko et d'Hennebelle mais un huis clos glaçant et dépaysant qui nous est proposé dans ce roman.
Je l'ai écouté en audio. Lu par Lila Tamazit et je dois dire que je suis entrée petit a petit dans l'atmosphère du livre grâce aux différentes intonations utilisées par celle ci.
Ce n'est pas pour moi mon livre préféré de l'auteur mais il reste un très bon livre. Ça change de ses autres romans

#norferville #NetGalleyFrance
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