Jérusalem 950 avant Jésus-Christ,
Il y a eu le règne de Saül, de David, et de 972 à 933 avant Jésus-Christ, le roi d'Israël est Salomon, fils de David.
Bartiméus est un djinn. Pour séduire son maître, il essaie toutes les ruses... se transformer en une jeune fille, battre des cils, faire la danse des sept voiles, étaler ses cheveux lustrés pour attirer toute la lumière... Mais, malheureusement, l'effet escompté n'est pas celui désiré. Son maître agacé, répond à ces minauderies par des menaces et lui octroie un surcroît de travail.
Ce maître, si exigeant, si tyrannique, travaille pour le roi Salomon et fait partie de la caste des magiciens du royaume.
Las, Bartiméus voit son essence vitale diminuer et malgré cet état, il doit obéir à Ezékiel pour une mission périlleuse.
Commandité par son roi, il doit trouver un trésor dans les sépultures d'Eridu. Cette ville, proche de Ur, est une des plus vieilles cités. Abandonnée aux vents, au sable, désertée par la population à cause de la sécheresse, Eridu est devenue l'antre des esprits les plus maléfiques qui gardent jalousement les ruines et les quelques richesses délaissées.
Dans les vestiges du passé, Bartiméus affronte des squelettes et une entité cauchemardesque, un homme avec des pattes de lion et une queue de scorpion qui se nomme Naabash. Après un combat fort honorable, Bartiméus parvient à dérober une statuette et la ramène à Ezékiel.
Alors, qu'il remet l'objet convoité à son maître, Bartiméus observe le regard cupide du vieux magicien. Ses yeux fous avides, rapaces, exultent devant l'objet sacré recouvert d'or. Est-ce à cet instant que Bartiméus comprend sa fanatique ambition ? Que la requête était personnelle et non royale ? Qu'une possibilité de fuir son esclavage se présentait ? Il est dans la vie des opportunités à saisir, à arracher, et l'une de ces aubaines s'offrait à lui... Un incident dans le maniement de la statuette fait que le magicien tombe à la renverse hors de son pentacle, hors de sa protection, donnant l'occasion au démon de se jeter sur lui et de le manger tout cru !
Bartiméus d'Uruk, djinn de quatrième degré, a osé tuer son maître ! Pas en le foudroyant de ses pouvoirs surnaturels, non, il l'a croqué goulûment ! La sanction tombe. le roi Salomon, furieux de cette indélicatesse, confie le scélérat à Khaba, un Égyptien prêtre-magicien, avec l'ordre d'asservir et briser le renégat. A la cour, en sa défaveur, Bartiméus est connu pour sa fantaisie... irrespectueux, farceur, insoumis, fanfaron... il est une plaie.
Sa liberté est de courte durée. A peine a-t-il le temps d'éructer, de faire trois petits tours dans les cieux, qu'un nouveau maître l'appelle le fouet à la main.
Cette nouvelle association présage bien des aventures...
Dans la cité de Marib, au delà du désert d'Arabie, loin de Jérusalem, la reine de Saba du nom de Balkis, voit un avenir funeste pour son royaume. le roi Salomon la harcèle pour l'épouser et ainsi étendre sa domination, profiter des richesses et recevoir des taxes.
Un djinn, sous la forme d'un aigle, apporte les propositions qui ressemblent plus à des injonctions qu'à des compliments galants. L'intimidation se fait pressante et le messager rappelle à la souveraine le pouvoir de Salomon... l'Anneau magique.
Cet anneau a une puissance fabuleuse. D'une simple rotation sur le doigt, un génie apparaît et exécute le moindre souhait. Si Salomon demande qu'une armée d'esprits ravage Saba, dans la seconde, un nuage s'abattra sur le pays.
"- Ces prétentions sont d'une invraisemblable impudence ! Salomon n'a aucun droit sur les richesses de Saba, pas plus que sur ma personne !
- Il ne vous aura sans doute pas échappé que Salomon est maître d'un anneau magique grâce auquel il peut en un clin d'oeil lever une armée d'esprits. C'est pour cette raison que les rois de Phénicie, du Liban, d'Aram, de Tyr et d'Edom, entre beaucoup d'autres, lui ont fait serment d'allégeance et l'ont assuré de leur amitié éternelle. Ils lui remettent également de considérables tributs annuels - or, bois précieux, cuir, sel - et s'estiment heureux que son courroux leur soit épargné."
Acculée dans ses retranchements, Balkis ne trouve qu'une solution. Elle, femme intelligente, fière, reine depuis sept années, louée aussi bien pour sa beauté que pour sa sagesse, se voit contrainte de riposter. Elle confie une mission à la plus valeureuse de ses gardiennes, Asmira. Qu'elle parte à Jérusalem, qu'elle rencontre Salomon, le tue et lui ramène l'anneau.
De son côté Bartiméus a retrouvé son "ami" Farqual. Les deux démons oeuvrent pour le même maître... sans le sourire et avec des chaînes. Khaba est un esclavagiste cruel et vicieux qui n'a aucune pitié. Toutefois, rien ne peut empêcher Bartiméus de s'exprimer... et il le fait avec grandiloquence ! Farqual, parfois, aimerait bien qu'il s'étouffe avec ses doléances, ses commentaires, mais dans l'adversité, les frères-ennemis s'unissent et sont solidaires. Les chamailleries rythment la cadence du labeur qui a l'envergure d'un temple, le temple de Salomon.
Cet édifice devra être construit sans aucun artifice magique. "Ce temple sera le plus saint de tous les lieux saints, le coeur de la religion" Salomon le précise avec force, ponctuant presque chaque mot d'un coup d'anneau ! Tout le monde a saisi le commandement et tout le monde s'y plie. Tous. Sauf un...
Vêtu d'une petite jupette, Bartiméus a pris la physionomie d'un hippopotame. L'image est belle, il ne lui manque qu'un noeud sur la tête. Un jour, Salomon visite le chantier et tombe nez à nez avec cette créature. Il faut avouer que Bartiméus sait susciter des colères épiques... il a le chic ! Furibond, le roi l'invective et retourne sa colère contre son magicien...
"- Vil entre les vils, déclare-t-il tout bas, lequel de mes serviteurs es-tu ?
- Bartiméus, ô maître-puissiez-vous-vivre-toujours.
Un silence plein d'espoir ; la royale attitude ne s'altère en rien. Je poursuis :
- Nous n'avons pas encore eu le plaisir de faire connaissance mais je suis sûr qu'une conversation amicale nous serait bénéfique, à l'un comme à l'autre. Permettez-moi de me présenter. Je suis un esprit réputé pour sa sagesse et sa sobriété ; je me suis jadis entretenu avec
Gilgamesh, et...
Salomon lève un doigt distingué, et comme c'est celui qui porte l'Anneau, je tente de rattraper au vol ce que je viens de dire, dans la mesure du possible, de tout ravaler vite fait, en quelque sorte. Vaut peut-être mieux la boucler, en fait. Et attendre que ça me tombe dessus.
- Tu es un des perturbateurs de Khaba, j'imagine, avance le roi. D'ailleurs, où est Khaba ?"
Le jugement pour la désobéissance de l'un et la mauvaise surveillance de l'autre claque sur les fondations du temple. Khaba et ses djinns devront surveiller le désert et mettre fin aux pilleurs qui volent et tuent les voyageurs. Des caravanes de marchandises sont la proie de criminels que les gardes du roi n'arrivent pas à capturer. Il semblerait que la magie insuffle cette incapacité.
Bartiméus est soulagé, le danger de finir en grains de poussière s'est éloigné. Quant à Khaba, sa haine envers Bartiméus a trouvé son apothéose.
Dans le désert, une jeune femme s'est infiltrée dans un convoi. Sous ses habits, une série de poignards ceint sa ceinture, des lames en argent. Elle avance sur un chameau, son regard perdu vers l'horizon, elle médite sur sa mission...
L'histoire peut commencer. Magiciens et démons vont se combattre, et même si l'Anneau s'adapte à tous les doigts, un seul peut le supporter.
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Dans la trilogie de Bartiméus, lue précédemment, nous avions fait la connaissance de ce djinn impertinent et irrévérencieux. Dans ce tome, l'auteur nous renvoie à l'époque des cités précieuses, du temps de Salomon et de la reine de Saba, des constructions oniriques et des légendes de Mille et une nuits. Dès les premières pages, le nom des lieux sonne comme du merveilleux... Eridu, Uruk, Babylone, Saba, Himyar, Jérusalem... On sent le souffle chaud du vent, et on imagine les ondoiements du désert. Bartiméus est plus à son aise dans cette vie que dans le XXIème siècle, sa dernière résidence. C'est que ce démon est sans âge ! Ce tome, cette histoire qui relate une parenthèse de ses aventures, nous le présente toujours aussi immature, joueur, espiègle mais aussi invincible, fidèle et avisé. Dans certaines circonstances, il peut se montrer raisonnable et réfléchi. Comme dans les autres livres, les paragraphes sont distribués à tour de rôle... Dans celui-ci, Bartiméus et Asmira racontent et nous passons d'une narration fantaisiste à un récit plus sobre. Asmira est une jeune fille qui se dévouerait jusqu'au sacrifice de sa vie, loyale envers sa reine et ses valeurs. Elle est belle aussi... et bien entendu, Bartiméus succombe à son charme.
Ce pan de l'histoire est juste avant la mythique rencontre de la reine de Saba avec le roi Salomon. Il est écrit qu'elle était arrivée en terre d'Israël avec une intention guerrière. Lorsqu'elle fait la connaissance de cet imposant monarque, elle est vite subjuguée par son charisme, sa sagesse et sa justice.
J'ai lu avec beaucoup de plaisir cet épisode et je peux dire qu'il est mon préféré. Bartiméus est moins grinçant, sarcastique que dans les autres volumes, cela étant dû peut-être à sa verdeur. Sans être un jeunot, il a une fraîcheur toute adolescente.
Je suis bien contente d'avoir repris cette série avec ma copine Nahe. Un jour, je reçois un petit mot qui disait... il est de retour !!! Je pensais en avoir terminé avec Barti, une trilogie reste une trilogie... et bien non ! et pour notre plus grande joie de gamines amoureuses d'un djinn ailé, puéril, carnassier, insupportable, bagarreur, prétentieux... mais follement et irrésistiblement adorable !!!
Un livre, une saga à conseiller +++