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EAN : 9782021311242
264 pages
Seuil (03/03/2016)
3.49/5   52 notes
Résumé :
Mona vit dans la banlieue de San Diego. Mère à la ramasse, beau-père libidineux, ennui, couchers de soleil sirupeux et maisons minables... Tout pousse la jolie adolescente à se chercher un destin ailleurs. Un jour, elle s'en va, non sans avoir semé le désordre derrière elle. Elle s'enfuit pour Los Angeles. C'est là qu'on la retrouve, errant sur un parking écrasé de chaleur, à la porte d'une maison de production.
La petite latina est peroxydée, elle porte des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Mona ne passera pas sa vie à Paradise Hill, dans la banlieue de San Diego. Ici, l'horizon est trop bouché pour une ado de seize ans. Misère, ennui, alcool, drogue ou prostitution, le choix est limité. Surtout avec une mère qui a le feu au cul et un beau-père qui ne pense qu'à vous sauter. Alors Mona s'organise comme elle peut : Un petit ami dealer qui lui a fait perdre sa virginité à treize ans, un agent immobilier de quarante balais raide dingue d'elle pour l'entretenir. Et un jour, la fugue vers Los Angeles après un passage chez une copine majeure pour lui piquer ses papiers d'identité. Mona se teint en blonde, pose sur ses yeux des lentilles bleu clair et se prénomme dorénavant Holly. Sa rencontre avec un producteur de films porno lui ouvre les portes de la célébrité. Holly devient un phénomène et rassemble rapidement plus d'un million d'abonnés (payants) sur le site de son mentor. Elle donne de sa personne, accepte toutes les pratiques et affole les compteurs. du jamais vu. Holly est riche et célèbre. Mais Holly a un autre plan. Machiavélique…

Attention, ça secoue. Furieusement. J'ai d'abord cru avoir affaire à un romancier américain. Mais Sacha Sperling est bien français. Un gamin de 25 ans, un « fils de » (Alexandre Arcady et Diane Kurys), qui m'a mis KO pour le compte avec son histoire de petite fille. Un roman choral où l'Amérique en prend pour son grade. C'est cash, sans concession, cynique. Holly n'est pas une victime et Sperling ne veut pas nous faire pleurer sur son sort. Les scènes hard sont sordides mais la gamine fait preuve d'une lucidité permanente qui force l'admiration. Elle déteste ce qu'on lui fait subir, mais elle encaisse, une idée dernière la tête. Elle sait ce qu'elle fait, elle sait ce qu'elle veut, elle sait où elle va et elle sait qu'il va lui falloir souffrir pour y arriver : « Un an dans le porno, c'est comme dix ans ailleurs. Pire que de compter en années de chien. Ça marque le corps, la peau. Ça détend tout. Ça abîme… ».

Un roman sans complaisance qui vous file des hauts le coeur. J'ai aimé ce style direct, épuré, à l'os. Une success story tragique, glaçante, qui fascine et horrifie. L'histoire d'une « fille vide à l'ère du vide », l'histoire d'une fille qui se « voulait un destin. N'importe lequel ».

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Histoire de petite fille est une relecture à peine voilée de l'histoire de Traci Lords, à l'ère du porno digital et des tubes. Une histoire échappée d'une dimension parallèle, où le scandale Traci n'aurait jamais existé, ne créant ainsi aucune jurisprudence sur la question de tourner du porno en tant que mineure de 15 ans, et rangeant automatiquement les films incriminés au rang de pédopornographie.

Construit sous la forme du roman choral, Histoire de petite fille (très mauvais titre) est celle de Mona, petite latino de la banlieue de Los Angeles, archétype de piece-of-trash-trailer-park, abusée par son beau-père, ignorée par sa mère, qui comprend ne pouvoir compter que sur sa belle gueule et son petit cul pour s'en sortir. Tout le reste est cousu de fil blanc : Mona fugue, pique la carte d'identité d'une copine, se refait la même tête à coup de teinture blonde et lentilles bleues, change de nom, séduit un producteur, devient la star numéro 1 du porn (pourquoi ? comment ? cela requiert un pouvoir d'évocation dont Sperling est dépourvu, il se contente de suivre de schéma grandeur-et-décadence de l'ascension d'une star créé de toutes pièces) et bien sûr fera tomber tout le monde à la fin en annonçant qu'elle est mineure, c'est pas de bol. Il faut subir des pages racontées par dix personnages différents (mais qui s'expriment tous de la même manière, car pour cela aussi, il faut du talent d'écriture) et le péché du romancier français qui essaie de faire son roman américain. Mais un roman américain d'opérette, qui transpire la fascination frenchy allant jusqu'à citer des marques certes américaines mais surtout connues en France (MacDonalds okay, mais quid de Burger King, Wendy's, Taco Bell, et L'Oréal, d'accord, mais où sont passés M.A.C, Urban Decay et Revlon?) Même le Ixprim, un médicament à base de Tramadol est vendu uniquement en France, donc pourquoi en mettre à Los Angeles ?

Vite lu, vite oublié, du trash en toc, un milieu dont Sperling ne fait qu'effleurer la surface, une surface clinquante et clichée, servie au gros calibre par tous les médias. Vendu comme un roman "sans tabou" parce qu'on y lit des phrases du style "Je suis le rêve américain, du sperme plein la gueule. Je suis riche. Comme un rappeur. Comme un homme d'affaires. le compte en banque de Donald Trump et la bouche de Donald Duck."
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Gros gros coup de coeur pour ce roman que j'ai dévoré en quelques heures ! Sacha Sperling serait-il un petit prodige de la littérature ultra-contemporaine ? Belle gueule oui mais pas que, belle plume assurément !

L'auteur nous emmène en Californie, à San Diego plus précisément, où vit Mona une jeune adolescente de quinze ans, impertinente, troublante mais surtout déterminée. Mona connaît un parcours plutôt chaotique : son père, quel père ? Tout ce qu'elle voit ce sont des hommes qui passent dans la vie de sa mère qui bavent sur la plastique de sa fille. A tel point que sa vision de l'homme est déformée. Sa mère ? Elle trime chaque jour au boulot et se préoccupe peu de Mona. L'école ? Elle y va quand ça lui chante. Son physique ? Une jolie brune bien proportionnée et Mona a bien conscience que ce corps sera pour elle son atout pour sortir de cette misérable vie.

Histoire de petite fille est un roman organisé, la plupart du temps, en monologues selon le point de vue des différents personnages mais toujours avec la même tonalité. Mais je vous assure, monologue n'est pas synonyme d'ennui car l'auteur frappe là où il faut en produisant un récit toujours en mouvement.

A sa lecture, j'ai parfois eu l'impression de retrouver des similitudes avec le film Requiem for a dream car Sacha Sperling nous offre un ouvrage violent, cru, qui nous prend aux tripes, qui nous donne parfois envie de vomir à la place de Mona mais tellement poétique ! Non je ne suis pas folle, l'auteur réussit avec brio à incorporer un style poétique à ce récit si tapageur.

La suite sur http://livresselitteraire.blogspot.fr/2016/04/histoire-de-petite-fille-sacha-sperling.html
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Histoire de petite fille, histoire à dormir debout, ou plutôt à cauchemarder allongée, parmi les feux de la rampe.

Une jeune fille de 13 ans, Mona, s'enfuit d'un foyer étouffant, entre mère dépravée et beau-père pervers. Direction Los Angeles, avec, au volant, son vieil amant, Joe, fou d'elle.

Elle, elle prend la poudre d'escampette, au milieu des ailes des anges et des aigles de la ville, vole l'identité d'une autre, se teint en blond platine, et patine jusqu'aux studios d'un producteur de pornos.

Là, c'est la gloire-vaseline, le fric facile vomi par tous les orifices. Jusqu'à ce que Joe, après deux années d'errance, retrouve Mona-Kim, et la menace de tout révéler.

Mineure détournée, retournée, retrouvée, renversante: un roman comme les autres, pas très bien écrit, pas très bien décrit, parfois trop violent, trop dégoûtant, mais qui pourtant, ne laisse pas indifférent, peut-être parce qu'il saisit aux tripes nos désirs enfouis de Lolita dévergondée.
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En ce moment je me spécialise dans les livres durs, ceux qui vous rabotent l'âme et vous serrent le coeur.
Voici l'histoire de Mona : à première vue une banale adolescente comme les autres. Née au sein d'une famille de paumés, vivant dans une banlieue sordide. Avec un beau-père qui lorgne sur ses formes généreuses, une mère démissionnaire, et des copains "mouchoirs".
Pourtant Mona a un plan et elle mettra tout en oeuvre pour le réaliser. Prenez garde si vous vous trouvez sur sa trajectoire !


J'ai été saisie, les chapitres prennent le point de vue d'un ou de plusieurs personnages. Chacun a une manière bien particulière de s'exprimer, les caractères et la psychologie des narrateurs est ciselée.

Alors qu'est-ce qui m'a empêché de donner 5 étoiles ?

Bonne lecture :)

Livre 20/26 lu dans le cadre du challenge multi-défis 2016 : * Un livre avec une usurpation d'identité *
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critiques presse (1)
LePoint
04 mars 2016
La maturité de l'auteur est extrême, elle pourrait faire peur à ses parents, mais un vrai écrivain n'a ni parents ni enfants : juste des livres lus et écrits.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Rien de plus humiliant que les transports en commun à Los Angeles. On est là, entre nous. Ceux qui n’ont même pas de quoi gravir la première marche du rêve américain. Ceux qui n’ont pas pu se payer une voiture. Les femmes de ménage, les clochards, les toxicos, les futures pornstars en cavale…
Les gens du bus se méprisent entre eux. On fait comme on peut pour garder la face, surtout pour ne pas voir les jolies voitures qui nous doublent. On préfère rester entre nous. On se dévisage, on se regarde mal. Comme s’il existait malgré tout une sorte de hiérarchie. À chacun sa manière de se placer un peu plus haut dans la pyramide du bus.
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C'est pour ça que Holly fait mentir toutes les statistiques. Elle n'entre dans aucune niche. Elle n'a aucune marque de fabrique, elle n'a pas cherché à en avoir. Pas de tatouage, pas de seins extravagants, pas de spécialité. Elle a même retiré ses piercings avant de commencer. Au fond, c'est sans doute ça le secret. Une fille vide à l'ère du vide. Une fille qui n'a plus l'air de rien vouloir.
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L’école publique dans la banlieue de San Diego. D’abord c’est sale. Vraiment sale. Quelque chose qu’on ne pourra jamais laver. Faudrait tout détruire et puis reconstruire par-dessus. La crasse est partout. Combien de générations d’adolescents en colère pour foutre un tel bordel ? Ceux qui ont eu moins de chance que les autres. Des trous partout, des casiers éventrés, des traces de pisse sur les murs. Les stigmates des enfants pauvres qui ont vu trop d’enfants beaucoup moins pauvres sur MTV. Ça fait casser des miroirs, ça fait se sentir crade. Aussi crade que les murs, que les toilettes, que les tables. Quand on va dans une école qui sent la merde, on finit par sentir la merde aussi, et on finit par se dire que le mieux serait de tirer la chasse.
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Sa plus grande peur, comme tous les autres acteurs, c’est la panne. Un sexe qui redevient mou, ça coûte de l’argent. L’érection est la matière première de notre industrie. Sans elle, rien n’est possible. J’ai déjà vu un acteur échouer et se faire remplacer dans la demi-heure. Suffit de trouver un autre mec du même gabarit. Personne ne voit la différence. Mais ça, c’est pas mon problème. Je suis une technicienne. Une sportive de haut niveau. Je connais mon corps, j’en ai rien à foutre de celui de Jeff. Je sais combien de calmants il faut prendre. Je sais à quel moment étaler la crème anesthésiante sur ma chatte. Mon visage feint le plaisir et la douleur. Mon cerveau, lui, a tout endormi. Il n’a gardé qu’une seule information : continuer.
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À la fin des années 80, les pornstars étaient toutes moulées sur le même fantasme, calibrées sur le même corps, pensées sur le même modèle. Comme dans les studios de cinéma des années 50, le look des actrices était entièrement « décidé » par les producteurs, de même que les positions, la couleur des cheveux, la durée des scènes… Ces hyper-femmes étaient interchangeables. Il suffisait de trouver une fille d’une taille correcte avec un visage pas trop moche. On lui collait des nouveaux seins, des cheveux blonds, et c’était bon pour deux ans.
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Videos de Sacha Sperling (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sacha Sperling
Derrière les livres et les films, derrière chaque création, il y a des artistes, des hommes et des femmes habités par leurs tourments, leurs joies et leurs amours. Voici deux romans qui nous emmènent de l'autre côté du miroir, là où tout se joue. Adelaïde de Clermont-Tonnerre "Les jours heureux" (Grasset) et Sacha Sperling "Le fils du pêcheur" (Robert Laffont). Animée par Laure Dautriche, journaliste à Europe1
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