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EAN : 9782226109620
185 pages
Albin Michel (02/09/1999)
3.98/5   233 notes
Résumé :
Aucun client ne sait comment il est arrivé à l'Hôtel des deux mondes.
Personne ne sait quand il pourra en repartir, ni vers quelle destination. Dans ce lieu étrange, tout est possible, même les miracles. Les infirmes recouvrent l'usage de leurs membres et les menteurs disent la vérité. L'énigmatique docteur S. chargé d'accompagner leur séjour ne fait que rendre plus aiguës les questions de ses hôtes. Un suspense métaphysique entre rêve et réalité, vie et mort... >Voir plus
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Hasard des impératifs challengesques de Babelio, ma lecture de cet Hôtel des Deux Mondes, prévu de longue date pour entrer dans un certain item tombe à la fois peu de temps après une lecture décevante d'un roman du même auteur, et juste après la lecture d'une pièce de Maeterlinck ayant également pour sujet central la mort.

Pour le coup, Maeterlinck et Schmitt, c'est vraiment deux salles, deux ambiances, même si les deux auteurs sont belges (il dit qu'il voit pas le rapport… pfff le Nul). Au huis-clos oppressant et plus riche de silence que de rebondissements de Maurice, on peut opposer la grande machinerie bavarde et rocambolesque d'Eric-Emmanuel. Je dis bavarde, mais je suis un peu méchant, Schmitt sait écrire les dialogues, créer le mouvement, susciter l'intérêt. On ne s'ennuie pas mais on ne reste pas non plus uniquement à la surface des choses, certains échanges sont très philosophiques, le bonhomme a quand même fait Normale Sup, est agrégé de philo et a fait sa thèse sur Diderot et la Métaphysique. le sujet est donc maîtrisé, on ne se moque pas.

J'avais vu l'adaptation il y a bien longtemps (15 ans ? 20 ans ? Je conserve les dates de mes lectures mais pas de mes expériences de spectateur, c'est dommage) mais je n'avais pas pris la peine de lire le texte dans la foulée (ce que je fais maintenant plus souvent, la maturité n'est pas un concept surfait). J'ai trouvé l'auteur très pointilleux dans ses didascalies, on sent celui qui met habituellement en scène ses propres pièces et entend qu'on fasse un peu comme il veut faire. L'ensemble a un petit côté grand Barnum, mais certains personnages parviennent à être touchants et on retient un peu son souffle en attendant le verdict de l'ascenseur. Je ne vous explique pas, allez lire des critiques qui sont moins tatillonnes sur le spoil ou encore mieux… lisez la pièce.

Bref, après cette expérience de lectures enchainées, je me confirme que je préfère le Schmitt dramaturge que le romancier… et je me découvre plus adepte de théâtre symboliste que de spiritualité boulevardisante (je néologise mais vous avez compris le concept). Comme quoi, la maturité permet aussi de mieux se connaître… ou de constater qu'on évolue !

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Je commence à pas mal connaître l'univers d'Éric-Emmanuel Schmitt et je sais que le choix d'une de ses lectures ne me portera pas au pinacle de la littérature mais me fera passer un moment agréable, et comme ce fut le cas en certaines occasions, me permettra d'aborder sous un angle "original" la grande question sans réponse possible sur le sens de la vie.
En choisissant une pièce de théâtre ( EES est un dramaturge tout à fait recommandable) dont le titre est - Hôtel des deux mondes -, je savais d'emblée ce que serait, peu ou prou, l'hôtel en question. Quant aux deux mondes, il n'y avait aucune place pour le doute : ç'allait être une confrontation entre l'ici-bas et l'au-delà.
Dans les heures qui avaient précédé la main tendue vers ce livre sur les rayonnages de ma bibliothèque, j'avais écouté une petite vidéo d'Alexandre Jollien donnant des conseils avertis de philosophe aux candidats au bac philo 2021... la dimension spirituelle d'Alexandre et sa formation de philosophe ayant un voisinage très proche avec celles d'EES... ceci doit expliquer le cela de mon choix de lecture.
Dans un hôtel quelque part au milieu de "nulle part", deux personnages vêtus de blanc entourent dans une salle de réception un mage, un Président (businessman), une femme de ménage qui attendent un mystérieux Docteur S... lorsqu'arrive Julien... hébété, ayant mal à la tête et ne sachant pas où il est.
Les personnages en blanc lui font comprendre, sans parler, qu'il était attendu, qu'une chambre lui est réservée dans l'aile V de l'étrange hôtel.
L'aile V jouxte l'aile A ( vous comprendrez à la lecture ).
Julien s'interroge, cherche à se souvenir, interpelle, questionne le mage, le Président, la femme de ménage...
La réponse, qui ne le satisfait pas, est qu'il est en suspens entre ciel et terre.
Ce que va bientôt lui confirmer le Docteur S...
Julien, enfant gâté par la vie, homme à femmes, jeune quadra désabusé, a lancé sa voiture de sport à 200 à l'heure contre un arbre.
Il est dans le coma entre la vie et la mort.
Comme tous les "pensionnaires" de l'hôtel, il est ici pour attendre de quel côté sa vie va basculer.
Ceux qui survivent "en bas" sont raccompagnés jusqu'à l'ascenseur de l'hôtel, et lorsque la porte se referme, une flèche lumineuse indique en pointant vers le bas qu'"une seconde chance" leur a été accordée.
Par qui, par quoi et pourquoi... nul ne peut le savoir... même et surtout si c'est la question cruciale et centrale du propos de l'auteur.
À l'inverse...
Sur ces entrefaites arrive Laura, une belle jeune femme qui exsude la joie de vivre... et dont ce n'est pas le premier séjour dans cet hôtel.
Sur terre elle vient de faire un énième arrêt cardiaque. Pour survivre, elle a besoin d'un coeur neuf... d'une greffe d'organe, et le temps lui est compté.
Entre Julien, l'amoureux blasé qui n'a jamais cru en l'amour, et Laura la belle jeune femme handicapée qui n'a jamais connu l'amour, le coup de foudre est immédiat, passionné, sans recours.
Lequel des deux retournera sur terre ?
Aucun ?
Tous les deux ?
Laura à laquelle il ne reste plus qu'une petite heure pour trouver un donneur trouvera-t-elle ce donneur ?
Le mage a perdu une fille de vingt ans... Laura lui rappelle son enfant...
Chhtttt... je ne vous ai rien dit !
La pièce est bien charpentée.
Les personnages typés nous parlent...
Les dialogues sans être d'une originalité de dernière couvée, sont toniques et sensés.
Rien ne m'a vraiment surpris dans cette pièce, mais cet hôtel est loin d'être infréquentable... littérairement, théâtralement parlant.
C'est, sans être du grand théâtre, du bon théâtre.
EES, qui dans - La nuit de feu - nous affirmait avoir rencontré Dieu dans le désert... il n'y a vraiment que dans le désert qu'il daigne se montrer ( sourire )... n'en continue pas moins à quêter une aumône de sens, à faire lâcher prise à l'absurde.
J'aime bien l'accompagner de temps à autre sur les sentiers de l'origine... quitte à revenir chaque fois au point de départ.
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L'amour, la mort, la vie…
Et pour relier tout cela : l' « Hôtel des deux mondes » et son ascenseur qui apporte les clients et les remporte… Vers le haut, ou vers le bas, c'est selon…
Selon que vous serez vivant ou mort…en bas…
Un hôtel où cohabitent un vieux Mage, un Président, un jeune homme quelque peu cynique, une jeune femme au coeur faible, et une femme de ménage.
La Direction/Réception ? le Docteur S. (E.E. Schmitt, lui-même ? certains le pensent…) et ses deux assistants muets ; des anges peut-être, allez savoir, vu la localisation de l'établissement…

Une pièce en un acte qui se lit comme un roman. le texte, d'abord : c'est du Schmitt. Un vocabulaire simple qui va droit au but. Les thèmes, ensuite, chers à l'auteur : la vie, la mort, l'amour, la vanité de l'être…Et de nombreux didascalies pour articuler tout ça.

Une heure et demie de lecture qui ouvre de nombreuses pistes de réflexion…

La pièce fut donnée en 1999 pour la première fois avec Francine Berger dans le rôle du Docteur S et fut citée sept fois dans le cadre des récompenses de « La nuit des Molières » 2000.
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Quel est donc ce lieu tout blanc, calme et apaisant ? C'est la question que se posent tous ceux qui y arrivent par l'ascenseur, seul décor dont la lumière annonce les arrivées et les départs. Ici tous sont égaux, quelle que soit la position sociale qu'ils ou elles avaient là d'où ils viennent. Rapidement on comprend que tous sont des accidentés se la vie et qu'ils sont entre la vie et la mort. Chacun aborde ce passage à sa manière : le PDG qui est si important qu'il ne peut pas mourir, tout de moins de son point de vue, contrairement, toujours selon lui, à la femme de ménage. Ici la jeune handicapée a des jambes et peut connaître l'amour. le mage distribue des cartes comme pour jouer avec le hasard. Mais quand ils sont appelés à reprendre l'ascenseur ils sont égaux devant l'incertitude du sort que leur réserve le destin.

Comme dans « Oscar et la dame rose », Eric-Emmanuel Schmitt aborde le thème de la mort. Mais toujours avec finesse, humour, dérision parfois et un brin de légèreté. Mais le début est trompeur, et l'intensité dramatique monte au fil des pages, au fil des scènes, sur un temps court qui est celui du spectacle, comme si nous étions en live.

Comme souvent l'auteur se fait parfois philosophe. Il y a aussi de la poésie, un brin de fantastique ou d'onirisme notamment représenté par les deux anges aux prénoms interchangeables qui accueillent les hôtes de ce lieu étrange. Outre les anges, l'autre personnage permanent est le docteur S qui gère les déplacements des uns et des autres. Mais le Docteur S, insensible aux pressions, aux histoires, aux qualités de ses interlocuteurs, est-elle maîtresse des destinés de ses hôtes ?

Écrit à la fin des années 1990, cette pièce de théâtre me parait toujours d'une grande modernité avec ses dialogues percutants. Je l'avoue, j'adorerai la jouer un jour.

J'ai découvert ce texte lors de la création de la pièce en 1999 au théâtre Marigny, et le relis de temps en temps. Parce que au-delà du regard que l'on porte sur la mort, de nos croyances et des questions que l'on se pose sur nos choix de vie, ce texte magnifique est une ode à la vie.
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Lire une pièce de théâtre me paraissait un exercice un peu rébarbatif. C'est donc un peu à reculons et sur la recommandation express de ma femme que je me suis attelé à ce livre.
Quelle surprise, j'ai tout de suite été happé par l'histoire et par ces rebondissements. La forme met un certain rythme au récit. Les thèmes abordés, bien que profonds puisque l'on y disserte de l'au-delà, le sont avec légèreté et humour, ce qui n'en enlève en rien la saveur. Les dialogues ont stimulé ma propre réflexion sur le sens de la vie et ce qui nous attend après.
Un excellent livre écrit de main de maître par l'auteur (comme à son habitude), une lecture prenante bien que fort brève. Qui me laissera, je pense, pendant encore un bon moment un souvenir bien présent.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Le Président: Tout ça n'existe pas. Je suis formel, tout ça n'existe pas.
Julien: Moi non plus je n'existe pas ?
Le Président : (sur son élan de mauvaise foi) Évidemment ! Je suis formel !
Julien : Comment pouvez-vous nier ce qui vous entoure ! Je suis là, vous êtes là, nous sommes là. Comment faut-il vous conjuguer la réalité ? Comment pouvez-vous passer à côté des choses et des gens sans les voir ?
Le Président : Mais très simplement, mon cher, c'est une question d'éducation : cela s'appelle avoir de convictions.
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Le manque d'appétit, c'est peut-être le pire des maux. Naître repu, avoir la bouche pleine avant d'avoir crié, recevoir des baisers avant de les avoir demandés, dépenser de l'argent avant de l'avoir gagné, ça ne rend pas très combatif. Nous, les mal partis, ce qui nous rend le monde appétissant, c'est qu'il est plein de choses que nous n'avons pas. La vie n'est belle que parce qu'elle est au-dessus de nos moyens.
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Les souvenirs qu’on garde d’un enfant mort sont comme enfermés dans un sanctuaire, protégés par la peine ; ils n’ont pas la même étoffe que les autres souvenirs. Infroissables. Intouchables.
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LE PRÉSIDENT : La vérité est nécessairement l'une ou l'autre chose mais pas les deux. Ou bien. Ou bien. Ou bien vous avez raison et j'ai tord. Ou bien j'ai raison et vous avez tord.
LE MAGE : Votre vérité ne peut tolérer la mienne ?
LE PRÉSIDENT : Évidemment.
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Marie : (...) J'ai une sœur comme ça. bête à ce point, normalement, ça ne parle même pas, ça bouffe du foin. Mais elle, elle cause, elle cause... Rien ne la surprend, rien ne la retient. C'est comme ça qu'il faudrait être. Moi je suis juste assez intelligente pour être mal à l'aise.
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