✍ « Chère Véronique,
Merci beaucoup pour ta lettre qui m'a touchée bôcoup. Ne t'inquiète pas, je ne suis pas aussi malheureuse que tous ces gens veulent le dire. Seulement on dit toujours ça des gens qui vous échappent par quelque côte, préférant leur malheur a sa propre déception. »
(P.67)
✍ En 1954, les éditions Julliard publient le premier roman de
Françoise Sagan,
Bonjour Tristesse. le succès est immédiat et international. Alors à peine âgée de dix-neuf ans, la jeune auteure entame un tour du monde pour la promotion de son livre et, dans le même temps, alors qu'elle se rend aux quatre coins du monde, elle écrit à sa meilleure amie pour lui narrer son quotidien. le ton est toujours très taquin, enjoué et enflammé. On y ressent l'impertinence et l'espièglerie de la jeune femme, et l'on y découvre cette vision si unique, cet oeil si malicieux qui font
Sagan.
✍« Chère Plock,
Ah, comme la vie est lente et comme l'espérance est violente. »
(P.93)
✍ Les échanges épistolaires entre Françoise et Véronique (ou Plick et Plock) portent en eux une nostalgie propre à cette époque où l'on s'écrivait encore des lettres, où l'on se languissait de la réponse de l'autre. Outre le récit du succès de l'auteure et ses aventures, c'est plutôt la forme de cet échange (dont nous n'avons que la moitié, puisque nous n'avons que les lettres écrites par
Sagan) qui m'intéresse et de découvrir, quand bien même il s'agit de
Sagan, le récit sincère d'une amitié que rien ne semble pouvoir altérer, et le témoignage d'une époque où la vie semblait à la fois plus légère et plus rocambolesque et l'impossible, à portée de main.
✍ « Chère Véronique,
(…) je ne peux pas te dire si je suis heureuse ou pas, je n'ai pas le temps de le savoir. »