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EAN : 9782764620519
Boréal (16/11/2010)
3.91/5   28 notes
Résumé :
Dans le Montréal de l’après-guerre, un petit homme semblable à des milliers d’autres, qui exerce le métier de caissier dans une banque, porte sur ses épaules le sort de l’humanité entière. L’insomnie, la culpabilité et le désir de répandre la justice et la concorde sur la terre ne cessent de le tourmenter. Un moment, il connaît le repos au bord d’un lac sauvage, seul et livré aux grandes forces de la nature. Tableau de la société contemporaine bruissant de messages ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Publié en 1954 - Oserai-je le dire, Madame Gabrielle Roy a écrit un livre trop sérieux ! Trop sérieux pour qu'il puisse plaire à une grande majorité de lecteurs. Pourtant une fois sa lecture terminée, des images de ce petit homme chétif et triste, demeurent et nous accompagnent. L'on se surprend quelquefois à repenser à cet Alexandre Chenevert et en cela, on perpétue soi-même la phrase qui clôt le livre : « Il arrive qu'ici et là, dans la ville, quelqu'un dise : Alexandre Chenevert. »

Gabrielle Roy parle vrai, parle juste et force notre lecture à emprunter la tonalité affective du personnage. Nous trouvons pesante et lourde sa vie de commis, l'épisode du Lac Vert passe trop rapidement comme une brise fraîche dans cette vie terne; finalement, nous attendons avec lui.

Pour peu que l'on s'attarde à la valeur du roman, l'on constate que l'auteure est une merveilleuse portraitiste. Elle sait en peu de mots nous suggérer et nous révéler un univers. Ses seules descriptions valent à elles seules mille actions racontées qui ne nous renseigneraient pas davantage sur les êtres humains. N'est-elle pas une romancière de l'observation ? Tout chez elle est expression même le plus petit détail comme une couleur ou un nom.

Et puis l'on découvre déjà dans ce roman, hormis l'aventure intérieure et la quête d'Alexandre, tous les sujets que l'on retrouvera dans les romans postérieurs, modernes, actuels : le thème de la ville hostile, l'incommunicabilité des êtres, la difficulté d'aimer, le dieu qu'on interroge avant le refus, la campagne lieu de régénération, l'influence de la publicité, l'angoisse, le goût de l'évasion, l'argent, etc.

Gabrielle Roy nous donne un roman riche, complet et nous pourrions l'analyser de bien des façons sans épuiser son contenu. Oublions donc un peu son épaisseur et son peu d'action pour nous attarder à sa richesse psychologique.
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Alexandre Chenevert (1954) est le troisième livre publié par Gabrielle Roy

Alexandre Chenevert travaille à la Banque d'Économie de la Cité et de l'Île de Montréal. C'est un homme de routine, il est effacé, morose, un peu avare. Il est obsédé par les chiffres et l'ordre. Il rêve sans cesse mais est incapable de prendre des décisions. Il se conforte dans la souffrance … et porte le sort du monde entier sur ses épaules. Après que son médecin lui dit de prendre des vacances, Alexandre décide d'aller seul au Lac Vert où il découvre une autre façon de vivre, et le bonheur dans les petites choses …. Mais évidemment sa nature ombrageuse revient et l'amène à désirer une délivrance par la maladie, un moyen pour lui de se distinguer.

Raconté du point de vue d'Alexandre, j'ai trouvé ce livre un peu ardu. Il est très difficile de s'attacher à ce personnage acariâtre tiraillé par le désir de faire le bien et aussitôt changé d'avis. La plume de Gabrielle Roy est toujours aussi juste mais son histoire est très déprimante. Je ne recommanderais ce livre qu'aux fans purs et durs de l'auteur.
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C’est sans aucun le roman de Gabrielle Roy devant lequel je suis le plus en admiration. Dans ce dernier, Gabrielle Roy nous brosse le portrait d’Alexandre Chenevert, un caissier dans une banque. Je vais vous retranscrire le résumé  du livre car il apparaît si juste…

Alexandre Chenevert est considéré par beaucoup comme le meilleur roman de Gabrielle Roy. Publié pour la première fois en 1954, traduit peu après en anglais et en allemand, c’est l’histoire dans le Montréal de la fin des années quarante, d’un petit caissier de banque qui tente passionnément d’attacher son propre salut à celui de l’humanité entière. Déchiré entre l’humilité de sa condition et l’angoisse de la solidarité universelle, rongé par la maladie, hanté par le désir d’un paradis, Alexandre, de la ville nombreuse, à la campagne solitaire, cherche désespérément le sens de sa vie, pour le trouver finalement dans une sorte de sainteté tout humaine.
Je pense souvent à cet Alexandre… car nous sommes tous affligés par le sort de l’humanité et nous tentons de comprendre, tout comme lui, le sens de la vie… C’est ce regard sur ce sens construit au fil des pages qui s’avère touchant, vrai, humble… et que j’admire…

Et c’est à prendre ses dispositions dernières, comme on dit, qu’Alexandre aperçut le bon sens, la parfaite dignité de la mort. Et dès lors, c’est la vie d’ici-bas qu’il plaignit, pauvre vie soucieuse de décorum! Il pensait avec pitié aux autres qui devraient continuer à courir après leur tram, arriver au bureau à l’heure, habiter un appartement trop chaud l’été, point assez chauffé l’hiver, acheter un frigidaire, prendre de petites vacances à leur tour et, quand c’était fini, échouer dans un salon mortuaire. […]
Cependant, ses affaires réglées, il se trouva sincèrement allégé, libre, disponible comme jamais il ne l’avait été.
Et, ainsi, le pauvre homme reprit goût à la vie. (p. 367-368)

Un roman à lire, à relire pour s’abreuver à travers le regard de Gabrielle Roy, du sens, peut-être, de l’existence…

https://madamelit.ca/2017/07/31/madame-lit-une-ecrivaine-ou-un-ecrivain-par-mois-juillet-2017-gabrielle-roy/
Lien : https://madamelit.ca/2017/07..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"C'était un homme petit, chétif, avec un immense front soucieux. Deux plis profonds enserraient sa bouche aux lèvres minces, tirée par des crampes d'estomac ou peut être simplement par la complexité affreuse de la vie, que parfois il s'imaginait être le seul au monde à ressentir. Le haut de son crâne luisait. Sur le côté de la tête, deux avares mèches de cheveux se redressaient, rebroussées par le mouvement de l'insomnie. Le nez assez long, un peu recourbé, lui donnait quelque ressemblance avec ces oiseaux de proie très solitaires, peut être malheureux, et que l'on dit méchant."
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Et c’est à prendre ses dispositions dernières, comme on dit, qu’Alexandre aperçut le bon sens, la parfaite dignité de la mort. Et dès lors, c’est la vie d’ici-bas qu’il plaignit, pauvre vie soucieuse de décorum! Il pensait avec pitié aux autres qui devraient continuer à courir après leur tram, arriver au bureau à l’heure, habiter un appartement trop chaud l’été, point assez chauffé l’hiver, acheter un frigidaire, prendre de petites vacances à leur tour et, quand c’était fini, échouer dans un salon mortuaire. […]
Cependant, ses affaires réglées, il se trouva sincèrement allégé, libre, disponible comme jamais il ne l’avait été.
Et, ainsi, le pauvre homme reprit goût à la vie.
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"Peut être en aucune autre ville le printemps n'est-il autant le printemps qu,à Montréal. Ailleurs, il manque le froid excessif, cinq longs mois de gel et de neige et probablement aussi l'été torride qui, ici, suivra presque aussitôt l'hiver. Enfin, il manque ces excès, cette brutalité qui donnent par contraste au printemps de Montréal un caractère si émouvant."
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"Quelques hommes, lorsqu'on leur demande de préciser les jours ou ils ont été heureux, peuvent hésiter entre trois ou quatre. Alexandre en ouvrant l'oeil sut que cette journée-ci serait la meilleure.
Elle seule fut comme devrait être toute la vie."
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Il disait que la vie des hommes semblait être de sortir de leur campagne afin de faire assez d'argent dans la ville pour pouvoir venir refaire leur santé à la campagne.
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Vidéo de Gabrielle Roy
Sean Mills lit un extrait du texte ''Ma rencontre avec les gens de Saint-Henri'' de Gabrielle Roy.
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