Lorsque j'ai reçu le mail de Déborah de Babelio me proposant de recevoir un livre en échange d'une critique, j'ai un peu hésité au vu du titre : "
La belle histoire des maths" de
Michel Rousselet . Alors que je suis plutôt littéraire et créative.
Et puis, un peu par "provocation", je m'inscris : l'une de mes filles est ingénieure civile et elle raille souvent mon désamour pour les chiffres et les maths et me reproche de ne pas vouloir admettre leur utilité. Entre nous, je suis toujours ébahie par ces personnes pour qui les mathématiques sont aussi simples que pour moi écrire une lettre.
J'ai été retenue par Babelio et j'ai reçu un livre que je définis comme 'beau livre". Une belle couverture bien solide, des photos et/ou illustrations superbes, de quoi donner envie de l'ouvrir et de s'y plonger. Un cadeau de Noël avant l'heure !
L'histoire des maths est écrite sous forme chronologique. Pour chaque élément, on trouve en page de gauche , le texte et en page de droite , l'illustration. Il y a aussi des renvois vers d'autres pages en relation avec le sujet. Mais je pense que l'on peut aussi "picorer" dans les thèmes au gré de nos envies.
L'auteur nous parle d'abord des chiffres et de leur représentation par diverses civilisations ainsi que de l'origine des mathématiques. La plupart du temps, elles sont nées des besoins sociétaux qui se développaient : exemple: faire du commerce, mesurer un terrain, lever des impôts etc.
Il est remarquable de constater que les civilisations antiques telles que la civilisation grecque, chinoise et arabe avaient déjà jeté de nombreuses bases encore utilisées actuellement.
En Europe, c'est la chute de la civilisation grecque et la religion catholique qui ont porté un coup d'arrêt au développement des mathématiques et des sciences connexes (astronomie, physique, géographie etc.). L'Eglise a décrété que seul le Nouveau Testament est source de vérité. le reste est proscrit. Par contre, la civilisation arabe, pendant ce temps, a continué à faire progresser les mathématiques et les sciences dérivées.
On constate aussi jusque tard au Moyen - Age, mathématiciens, philosophes, géographes, astronomes, … sont souvent les mêmes personnes . Les sciences ne sont pas encore scindées comme c'est le cas aujourd'hui.
Ce sera la création des premières universités comme Bologne, Paris ou Oxford qui permettra aux sciences de reprendre petit à petit le dessus sur la foi en Europe.
Le papier et l'imprimerie aideront aussi les mathématiciens à faire leurs calculs plus aisément et surtout à conserver ce qu'ils ont déjà écrit.
Au XVIIe siècle les mathématiques vont faire leur retour en Europe avec notamment
Galilée qui va mathématiser les lois de la nature.
Leibniz,
Descartes, Pascal, Newton ne seront pas en reste pour faire des découvertes qui vont grandement servir à toutes les sciences qui pourront être modélisées : physique, astronomie, biologie… mais aussi armée, architecture. Les jeux utilisant les probabilités sont également appréciés.
Au XVIIIe siècle, les mathématiciens, dont Euler, l'un des plus connus, ont développé les mathématiques appliquées à la physique, au cryptage, à l'électronique, à la finance, à la démographie., à l'architecture… Après la révolution française, le système métrique devient la norme.
Au XIXe siècle, les mathématiques se développent en même temps que la révolution industrielle et technique. C'est un siècle de rigueur mathématique par rapport aux siècles précédents, mais aussi un siècle de grands bouleversements en algèbre et en géométrie grâce au développement de l'analyse.
Au XXe siècle , le nombre de mathématiciens professionnels a explosé. Ils se sont dorénavant spécialisés et ne dominent plus l'ensemble de la matière. Les femmes sont toujours en minorité même si leur nombre a augmenté depuis la deuxième guerre mondiale. de nouvelles théories voient le jour notamment en astronomie, dans la finance, en biologie etc. Avec la théorie des ensembles, de nouvelles bases mathématiques sont jetées . L'ordinateur est une réalité depuis les années 80 et permet des progrès impossibles auparavant. Il reste encore aujourd'hui des problèmes ouverts depuis des siècles qui ne sont toujours pas résolus.
Je ne suis pas devenue une "matheuse" après cette lecture. A partir du chapitre concernant le XVIIe siècle, j'ai commencé à avoir du mal à comprendre certaines choses et au chapitre du XXe siècle, j'étais dans le brouillard le plus complet. J'ai cependant apprécié ce livre car il vulgarise sans bêtifier et nous montre des applications concrètes. Après l'école primaire, j'avais l'impression avoir tout appris d'utile dans cette discipline et j'avais l'impression que c'était une sorte de dogme qu'il fallait avaler sans y voir quelque chose de très concret.
Merci donc à Babelio, aux éditions Adapt-Snes /De Boeck de m'avoir permis de voir les maths sous un autre angle et de me réconcilier un peu avec elles.