AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 23 notes
5
9 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On ne peut pas dire que je sois une grande fan de maths (#teamL) mais, curieuse, j'ai accepté de recevoir pour une mass critique Babelio ce très beau livre sur les mathématiques.
Alors je ne vais pas vous mentir, je n'ai pas tout compris et j'ai lu certaines pages très en diagonale.
MAIS c'est vraiment un bel objet, qui retrace toute l'histoire des mathématiques depuis les sumériens jusqu'à aujourd'hui. Chaque double page présente une « découverte » et sa version illustrée par une belle photo ou un tableau.
Je pense que c'est un cadeau parfait pour Noël pour vos ami.e.s prof de maths.
Commenter  J’apprécie          65
« L'histoire d'une science ne saurait être une simple collection de biographies, ni à plus forte raison un tableau chronologique
agrémenté d'anecdotes. Elle doit être aussi une histoire de
la formation, de la déformation et de la rectification
des concepts scientifiques. »
G. Canguilhem


Les lecteurs peu avertis pourront sans peine s'emparer de ces belles histoires, ils pourront réaliser sans difficulté particulière de nombreux calculs, détailler aussi quelques raisonnements. En se rappelant leurs premières années d'université (dénombrement, séries, probabilités, calcul différentiel et intégral, etc.), les autres se feront plaisir en fouillant et complétant l'ensemble des chapitres ; ils apprendront probablement, comme nous même, beaucoup de choses et peut-être même découvriront-ils quelques erreurs dans l'ouvrage. Mais sans doute seront-ils un peu déçus de ne pas lire une véritable histoire de la mathématique.


Nous vivons dans un monde à dominante scientifique et technique. Il est donc légitime que nous nous interrogions sur la formation, l'avènement et peut être même la légitimité de la mathématique. Avec « La belle histoire des maths », Michel Rousselet présente, étalé derrière une vitre parfaitement lisse d'une assez belle devanture, un savoir qui apparait comme transparent dans le temps. Dans l'esthétique ouvrage d'un professeur, nous trouvons donc quelques beaux énoncés, énormément d'anecdotes, parfois même un peu d'histoire mais pas véritablement d'histoire de la mathématique. Cela ressemble de bout en bout à une légende spontanée peu avertie d'épistémologie et très mal instruite d'histoire. Aussi, il aurait sans doute mieux valu, plus justement, intituler l'ouvrage : « de belles histoires de maths ».


L'histoire des sciences en général et celle de la mathématique en particulier fluctuent sur le réseau multiple et complexe de chemins qui ne cesse de chevaucher et d'entrecroiser. Il ne suffit donc pas de relater béatement la série des solutions aux problèmes les plus ardus, de tracer admirativement la ligne droite constellée de portraits de génies du nombre et de la figure, de souligner la mécanique irrésistible de la positive avancée de l'intelligence, comme le fait « La belle histoire des maths », pour faire oeuvre d'historien. La mathématique la plus pure depuis l'antiquité collabore assidument à la domination, à la mort et à la destruction. Il est plus souvent question avec elle de ruine de l'âme que de conscience. Savoir et pouvoir, contemplation détachée et violence déchaînée semblent inextricablement mêlés aux nombres, figures, courbes, probabilités ...


La mathématique dans « La belle histoire » se raconte approximativement du point de vue de la Raison universelle qui constitue pourtant un très versatile tribunal. Les Écoles grecques, les conciles d'Église, les colloques universitaires, les instances internationales … fonctionnent tous de semblable manière, ils s'arrogent le monopole de la définition des chiffres, du savoir, de la représentation de la vérité. Les procès en Raison toujours traitent pareillement des causes et des choses, c'est-à-dire des conflits d'intérêts et de la nature elle-même. La mathématique certes subit de temps à autre ces tribunaux, elle les combat parfois timidement, mais le plus souvent, bras ouverts, elle les adopte, les utilise, les domine, rarement les change. Elle met, elle aussi, en scène ses propres cours qui, sous couvert d'une incontestable rationalité, dissimulent merveilleusement conflits et intérêts, luttes entre les hommes et concurrence entre les institutions. D'une façon étrangement convaincante, alors ces instances s'identifient aux choses mêmes que la mathématique interroge et considère. le professeur Michel Rousselet avec sa « belle histoire » imite à merveille le geste intérieur à la discipline et nous croit assez naïf pour nous faire découvrir comme un fait ce qu'il produit lui aussi comme un parti. A la question : qu'est-ce que la mathématique, l'histoire devrait pourtant répondre par d'autres questions non posées dans l'ouvrage : où se trouve-t-elle ? Sur les places où dans les classes ? Qui jargonne et qui parle ? Et maintenant : qui fait la mathématique ? Qui en décide et qui l'invente ? L'université médiévale enseignait la théologie tandis que l'arithmétique et l'algèbre, méprisées par les doctes, se pratiquaient dans la rue et les foires. A l'âge classique, de riches amateurs disposant de loisirs jouaient aux dés et aux nombres. Un siècle plus tard, de savants professeurs dans leurs universités transformaient la discipline en théorie. Aujourd'hui, les boîtes high-tech et les banques où affluent les capitaux comptent plus de mathématiciens que partout ailleurs ; le savoir dans le domaine se met au service de la finance mondialisée, des marchés, de l'économie libérale et de la surveillance. La mathématique change quand changent ceux qui la font et la commande.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (53) Voir plus



Quiz Voir plus

Pas de sciences sans savoir (quiz complètement loufoque)

Présent - 1ère personne du pluriel :

Nous savons.
Nous savonnons (surtout à Marseille).

10 questions
419 lecteurs ont répondu
Thèmes : science , savoir , conjugaison , humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}