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EAN : 9782070718863
280 pages
Gallimard (22/03/1990)
3.9/5   79 notes
Résumé :
Martial Canterel fait visiter sa somptueuse propriété Locus Solus à quelques-uns de ses amis. Au cours d'une longue promenade, qui pourrait évoquer une sorte d'itinéraire initiatique, l'illustre savant (figure accomplie de l'écrivain, de l'artiste, ou plus exactement du génie selon Roussel) propose en sept étapes à l'admiration de ses amis chacune des sept merveilles de ce monde qu'il a conçue, créée et enfermée dans son parc. Ces stupéfiantes trouvailles vont de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Le dernier livre de ma première année universitaire que j'ai lu - et abandonné en cours de route, disons-le tout de suite - est Locus Solus de Raymond Roussel, un écrivain qui s'inscrit dans le courant du surréalisme. Ce mouvement prendra essor au 20ème siècle et Roussel en était un précurseur.

Dans ce roman, nous suivons Martial Cantarel, un scientifique et inventeur saugrenu qui invite des personnes pour visiter son domaine et découvrir des surprenants objets.

Ne comportant que des descriptions et s'inscrivant dans le mouvement surréaliste, il est vrai que Locus Solus est un ouvrage assez perturbant. J'ai d'ailleurs réalisé un commentaire composé pour mon examen de littérature française où j'ai eu une note excellente, sans trop comprendre comment tant j'avais l'impression d'être passée à côté du livre.

Aussi, j'ai vite fait demi-tour et laissé Martial Cantarel présenter son domaine et ses objets - qui ne sont pas sans rappeler les cabinets de curiosité - à ses invité·e·s. En effet, le roman est très bizarre, sans doute trop pour moi, et j'ai choisi de ne pas terminer de le lire puisque la lecture était fastidieuse, ennuyeuse et relativement déplaisante.
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Je garde le souvenir précieux et émerveillé de ma promenade dans la propriété de Canterel.
Ses mécanismes m'ont fasciné, avec leurs étonnants procédés.
Raymond Roussel était vraiment un génie littéraire, à part.
Ce récit (ainsi qu' Impressions d'Afrique) m'ont tellement captivé et sidéré, que trente-cinq ans plus tard, je remet encore la lecture de "Comment j'ai écrit certains de mes livres"
J'ai peur que la magie ne s'évade de ma mémoire.
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Canterel, scientifique et inventeur de son état, invite en son vaste domaine, certains de ses confrères, afin de leur montrer les vastes avancées scientifiques qu'il a accompli.

Un roman singulier, ce Locus solus, riche en descriptions méticuleuses, et complètement dépourvu de tout dialogue. L'auteur façonne, par des tournures de phrases archaïques et inusitées et le recours à de fréquents néologismes plaisants, un univers fantasmagorique, original. Je soupçonne l'auteur de s'être follement amusé à écrire cet opus, je doute fortement qu'il attendit, même chez le lecteur du début du siècle dernier, que l'ont prenne au sérieux, qu'on adhère même par convention littéraire à de telles calembredaines. Et c'est là que réside, à mon sens, l'intérêt du roman. On est peu à peu gagné par un sentiment de l'absurde plutôt comique et c'est avec un sens du second degré que l'ont poursuit la lecture. On le lit comme un pastiche, une parodie de roman de science-fiction, qui n'est pas sans charme, si l'on possède un sens de l'humour idoine.
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La courte biographie de Raymond Roussel insérée en début de livre nous apprend que Locus Solus fut considérée comme une œuvre déroutante lors de sa parution. Plus d’un siècle après celle-ci, ce livre est toujours aussi déroutant. Il fait penser à certaines nouvelles fantastiques de Borges ou à l’invention de Morel de Bioy Casares, écrits plus tardifs.

Les descriptions techniques minutieuses des mécanismes mis au point par le maître Canterel , plus invraisemblables les uns que les autres, sont interminables et rébarbatives et m’ont profondément ennuyé. Le livre est cependant sauvé par la langue très précieuse de Raymond Roussel dont on peut admirer l’admirable précision de langage, la richesse lexicale et l’imagination débridée.

Locus Solus, paru en 1914, m’apparaît comme un roman caractéristique d’une période antérieure au profond désenchantement que connaîtra le monde occidental à la suite des deux guerres mondiales. Je ressens une foi moderniste sans faille dans la technique, utilisée ici dans un but quasi artistique et essentiellement non utilitariste, une foi dans la capacité à créer à partir de la technologie un monde artificiel, identique dans ses moindres détails au monde réel. Au travers de son personnage de Canterel, Roussel glorifie un homme au savoir universel, à la fois scientifique et humaniste, modèle qui va peu à peu disparaître avec la spécialisation des savoirs et l’oubli progressif des connaissances issues des légendes ou mythes anciens.
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Après la lecture des premières pages de "Locus Solus" de Raymond Roussel, j'ai eu le sentiment que je ne pourrais peut-être pas aller jusqu'au terme du roman. Mais je me suis fais violence (violence étant tout de même un bien grand mot) pour ne pas céder à la facilité. Car, au fur et à mesure, je comprenais que l'intérêt du récit ne résidait pas dans la progression d'une histoire portée par une intrigue bien construite, mais s''incarnait plutôt dans sa forme même. J'ai donc été déçu au départ parce que Raymond Roussel proposait une littérature trop originale, faite d'une langue précieuse et recherchée, n'hésitant pas à faire appel, si nécessaire, à des néologismes, et s'aventurant dans d'interminables descriptions mécaniques alambiquées, rappelant à la fois l'univers des surréalistes et celui des romans de Jules Verne. Suivant un schéma bien ordonné, le narrateur se rend chez un certain Martial Canterel, maître de la somptueuse propriété de Locus Solus, pour une visite plus que singulière. Débute alors une étonnante présentation en sept étapes des merveilles conçues par le démiurge Canterel, dispositifs farfelus, abracadabrantesques et semblant sortis des mains du créateur de Frankenstein.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
S’essayant longuement sur des cadavres soumis à temps au froid voulu, le maître, après maints tâtonnements, finit par composer d’une part du 'vitalium', d’autre part de la 'résurrectine', matière rougeâtre à base d’érythrite, qui, injectée liquide dans le crâne de tel sujet défunt, par une ouverture percée latéralement, se solidifiait d’elle-même autour du cerveau étreint de tous côtés. Il suffisait alors de mettre un point de l’enveloppe intérieure ainsi créée en contact avec du vitalium, métal brun facile à introduire sous la forme d’une tige courte dans l’orifice d’injection, pour que les deux nouveaux corps, inactifs l’un sans l’autre, dégageassent à l’instant une électricité puissante, qui, pénétrant le cerveau, triomphait de la rigidité cadavérique et douait le sujet d’une impressionnante vie factice. Par suite d’un curieux éveil de mémoire, ce dernier reproduisait aussitôt, avec une stricte exactitude, les moindres mouvements accomplis par lui durant telles minutes marquantes de son existence ; puis, sans temps de repos, il répétait indéfiniment la même invariable série de faits et gestes choisie une fois pour toutes. Et l’illusion de la vie était absolue : mobilité du regard, jeu continuel des poumons, parole, agissements divers, marche, rien n’y manquait.
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Par une conséquence voulue de la combinaison atomique particulière qui l’engendrait, l’aimantation s’exerçait seulement du côté intérieurement assombri au début par le cylindre, dans le champ strict d’un impeccable tube imaginaire de longueur indéfinie, dont l’axe eût traversé le centre des deux rondelles et dont le diamètre eût égalé le leur.
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À droite, un objet peu consistant, immergé à une profondeur de cinq décimètres, pendait au bout d'un fil. Ce ne pouvait être que le résidu interne d'une face humaine, sans nul vestige d'éléments osseux, charnels ou cutanés.
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À mi-côte nous vîmes au bord du chemin, debout dans une niche de pierre assez profonde, une statue étrangement vieille, qui, paraissant formée de terre noirâtre, sèche et solidifiée, représentait, non sans charme, un souriant enfant nu. Les bras se tendaient en avant dans un geste d’offrande, — les deux mains s’ouvrant vers le plafond de la niche. Une petite plante morte, d’une extrême vétusté, s’élevait au milieu de la dextre, où jadis elle avait pris racine.
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L’œuvre, installée sur la place publique de Tombouctou, reçut, en raison de son origine, une dénomination qui traduite en langage moderne donnerait ces mots : le Fédéral. Modelé avec un art charmant, l’enfant, nu, le dos de ses mains tourné à
plat vers le sol, avançait les bras comme pour faire
une offrande invisible, évoquant, au moyen de son
geste emblématique, le don de richesse et de félicité
promis par l’idée qu’il représentait
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Vidéo de Raymond Roussel
Jacques Jouet & Laurence Kiefé -traduire Harry Mathews - "Les derniers seront les premiers" - à l'occasion de la parution de "Les derniers seront les premiers", d'Harry Mathews aux éditions P.O.L traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laurence Kiefé et Jacques Jouet , à Paris le 6 février 2024 et où il est question, notamment, de Harry Mathews, de traduction à deux, de contraintes et de haïkus, de Georges Perec et de l'Oulipo, de Raymond Roussel et de Raymond Queneau.
"On peut dire de la plupart des poèmes rassemblés ici qu'ils ont des origines biographiques, imaginaires ou d'ordre procédural. Une fois établies ces catégories simples, il est indispensable de ne pas tarder à les bousculer voire à les détruire. En fait, presque tous ces poèmes entrent dans plus d'une catégorie et parfois dans les trois." Harry Mathews

-"Collected Poems 1946-2016", de Harry Mathews est publié en anglais chez Sand Paper press -"The Solitary Twin", de Harry Mathews est publié en anglais chez New directions -"Case of the Persevering Maltese", de Harry Mathews est publié en anglais chez Dalkey Archive press
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