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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rousseau et moi, c'est une histoire d'antipathie depuis les premiers essais de lecture avec les Confessions, qui n'a fait que s'exacerber au fil des ans et des découvertes obligées en fac de lettres. Je partais donc sur un a priori on ne peut plus négatif face à cette monstrueuse – en termes de longueur – lecture agrégative au programme. Bien m'en a pris, au moins je n'ai pas été déçue…

Comme je l'ai toujours détesté chez Rousseau, j'ai retrouvé cette plume à mon sens larmoyante et ampoulée, en constante justification inutile des faits et gestes des personnages. Je n'ai, à aucun moment de fait, pu éprouver de la sympathie pour Julie ou pour Saint-Preux, peut-être davantage pour Claire, cousine de Julie, à l'expression plus limpide et pertinente, de même que je n'ai pu trouver un quelconque intérêt à leur correspondance. A trop vouloir faire s'exprimer la sensibilité de ses personnages, elle en perd toute crédibilité et saveur, et cette histoire d'amour, qui aurait voulu, par l'intermédiaire du genre épistolaire, faire au plus vrai, a pour moi quelque chose d'un peu trop artificiel qui me gêne, et me rend difficile l'accès au sens, parfois plus profond et intéressant, de certaines lettres, qui dépassent le cadre amoureux.

Il me sera donc difficile d'analyser ce roman à l'aune de mon aversion forte pour le style de Rousseau, mais, heureusement, la multiplicité des voix et le statut énonciatif particulier du genre épistolaire, ici parfaitement mis en scène – je n'aime pas la plume de Rousseau, mais je lui reconnais une certaine capacité de construction narrative -, ainsi que les lettres qui dépassent la simple évocation de la relation entre nos deux amants, devraient me donner suffisamment de grain à moudre pour passer outre ce qui me déplaît.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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« Julie ou La Nouvelle Héloïse » est une oeuvre souvent étudiée au lycée, et bien sûr, je n'y ai pas coupé durant mes années d'études. Dans ce (gros) roman de Rousseau écrit sous forme de lettres, l'auteur exalte à la fois la passion et la vertu à travers l'histoire d'amour impossible de Julie D'Etanges et de son précepteur Saint-Preux. Impossible en effet car entre la jeune noble et le petit roturier, la différence sociale est trop grande pour pouvoir espérer un jour une quelconque union. Et lorsque la mère de Julie meurt, la jeune fille n'a pas d'autre choix au nom de la morale que de se plier à la volonté paternelle et d'épouser M. de Wolmar, un homme plus âgé. L'amour de Julie pour Saint-Preux se meut alors dans une sorte d'amitié idéale.

« Julie ou La Nouvelle Héloïse » peut être qualifiée d'oeuvre avant-gardiste. Cette oeuvre inaugure en effet l'expression de sentiments passionnés - mais néanmoins retenus par un vertu moralisatrice – et d'amour contrarié, tandis que vingt plus tard Cholderlos de Laclos franchit le cap du libertinage et des plaisirs de la chair avec ses « Les liaisons dangereuses ». Rousseau, retenu par sa moral, sait pourtant décrire avec emphase la passion amoureuse : attirance irrésistible, douleur de la séparation… les deux amants sont soumis à la torture… Mais la Vertu est là. La Vertu, celle qui les empêche de s'unir mais qui aussi transcende leur amour et le rend supérieur à tout autre. La Vertu, à laquelle ils acceptent de se plier, au nom de la religion, autre sujet majeur de l'oeuvre.
Alors certes, l'histoire d'amour de Rousseau m'a beaucoup moins enthousiasmée que la lecture des « Liaisons dangereuses ». Mais si j'en garde un souvenir agréable, c'est surtout dû au fait que le philosophe aborde dans son roman d'autres thèmes qui lui sont chers, comme sa vision de la société idéale, ou encore ses principes sur l'éducation. L'auteur, qui a placé la scène de son roman à Clarens, petite ville située sur le lac de Genève, en profite également pour nous dépeindre plusieurs tableaux de la nature suisse avec beaucoup de lyrisme.

Mais attention ! Ce roman de Rousseau est un gros pavé et le lire d'une traite me semble dangereux pour l'apprécier à sa juste valeur. Un peu de patience, et ça passera bien...
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J'ai bien peur d'avoir un "coeur méchant" comme dirait Rousseau car j'ai un avis très contrasté sur la Nouvelle Héloïse. Que je mette près d'un mois et demi pour le terminer est très révélateur, j'ai préféré lire autre chose que le terminer d'une traite.
Il y a de très beaux passages, mais aussi d'immenses longueurs, et j'ai peiné à trouver des clefs de lecture. Une des clefs, c'est le sous-titre : "la nouvelle Héloïse". Il s'agit donc d'une relation entre une élève et son professeur, nouvel Abélard, qui l'instruit à la philosophie, à la science, et donc à l'amour. Un instructeur dans tous les sens du terme donc, lui-même étant régulièrement nommé "le Maître" par les deux cousines. Et, comme Abélard, l'union des deux amants étant impossible, il doit s'enfuir. Si son châtiment n'est pas aussi radical, il se condamne lui-même à la continence et à la chasteté pour rester fidèle à jamais à Julie - d'ailleurs, la fin est relativement ouverte, on ne sait pas s'il va se marier ou non.
Une autre clef, c'est l'utopie. le terme n'est pas prononcé, mais la description de Clarens est tellement idéalisé, la vie y est tellement paisible, douce, sans aucune tension extérieure, que j'y ai lu - en diagonale car il y a d'immenses longueurs - la description d'un monde idéal, où le couple est harmonieux, aimé de ses domestiques, mange de façon saine, se promène dans la nature... Cependant, que j'ai eu du mal avec l'accumulation des détails, et surtout sur les rapports entre les sexes, qu'il faut tenir séparés et continuellement occupés pour éviter les séductions des hommes qui entraînent les faiblesses des femmes...
Ce qui m'amène à une autre clef, celle que j'ai préférée, les descriptions de la Nature. J'y ai retrouvé les descriptions poétiques des Rêveries du Promeneur solitaire où Rousseau célèbre la nature montagnarde, des vignobles des coteaux aux glaciers, dans une vision pré-romantique où le spectacle du paysage est en harmonie avec le coeur et les sentiments des personnages.
J'en viens cependant à ce qui m'a fait ralentir ma lecture et qui m'a fait soupirer. D'abord, le style, très larmoyant - c'est ce que je reproche à Rousseau en général, et les longueurs. Au niveau du style, que les personnages se lamentent ! Oui, ils vident leur coeur, s'analysent, sur des pages et des pages. Je n'ai d'ailleurs pas compris ce que Julie trouvait à son amant, bien trop fleur bleue et contemplatif à mon goût. J'en vient aux longueurs. Les personnages font régulièrement le bilan de leur vie, ils se racontent à nouveau ce qui leur est arrivé jusque là. Et ils dissertent sur des pages et des pages du destin, de l'amour, de la vérité, de Dieu...
Ensuite, les intrigues secondaires - je me suis perdue dans les histoires amoureuses de Lord Edouard, qui ne semble être là que pour servir de confident à Saint-Preux. J'ai également beaucoup de mal avec le personnage de Wolmar, qui, loin de m'apparaître comme un homme parfait, n'est pour moi qu'un manipulateur : il ment à sa femme, organise de véritables "épreuves" pour ses amis, joue avec leurs sentiments... Et pour finir, cette conception très datée du XVIII ème siècle, où une fille doit forcément être vertueuse, et une femme ne peut être que mère, c'est ce qui la purifie et la rend complète. Julie cesse d'être intéressante quand elle devient mère, ne pensant qu'à sa famille et à son foyer. Sa cousine, jeune veuve, est plus libre, moins attachée aux conventions sociales, et donc plus agréable à lire car elle a moins de retenue.
Un avis très mitigé donc, mais je sais que j'ai certaines difficultés à apprécier Rousseau - un héritage de la lecture des Confessions au lycée sans doute...
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L'amour est impossible entre Saint-Preux et Julie. Lui est roturier, elle, aristocrate. le père oblige sa fille à épouser M. de Wolmar qui pourvoit à une certaine sérénité familiale jusqu'à ce que Saint-Preux devienne le précepteur des enfants du couple marital. le retour de l'ancien amant déchire de nouveau le couple passionnel.
Aujourd'hui, le style et les principes de ce roman sont éloignés de nos mentalités, mais on lui reste redevable de nombre d'oeuvres qui s'en sont inspirées et dont la société a été imprégnée.
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/05/06/jean-jacque-rousseau-la-nouvelle-heloise/
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Le monde se combat, les territoires se déchirent, et, deux jeunesses se rencontrent.

Les classes s'opposent et les coeurs se rapprochent.

Conflit, amour, passion ou ignorance de l'autre ?

Les mots s'échangent et les billets se font doux aux reflets de ce lac paisible.

Complainte et romance à découvrir et suivre dans son aventure épistolaire.
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Je reviens vous parler de ma lecture....compliquée de Rousseau et son roman épistolaire "Julie et la Nouvelle Héloïse".
J'ai terminé ce pavé depuis quelques jours déjà, il m'a fallut un peu de temps pour me faire une idée sur cette lecture.

Ce fut long...ce fut très long ! Et je sais, vu que j'étudie le livre à la Fac, que la longueur est voulue par l'auteur, mais pour le coup j'ai plus subit, qu'apprécié ce point. le fait de lire selon un programme imposé par ma prof m'a aussi un peu "irritée", je ne pouvais pas prendre de pause lorsque je le voulais etc...

Mais une fois le roman posé, et quelques heures passées le sentiment que je tire du roman est plutôt positif. J'ai aimé le côté épistolaire, et le fait que le roman laisse énormément de place au débat philosophique, ce qui est plutôt intéressant. Évidement beaucoup de philosophie sur trop de lettres a parfois été un peu indigeste.

Les personnages sont intéressants, j'ai personnellement une petite préférence pour les personnages secondaires de Milord Edouard et Claire. Voir leur vision de l'amitié et toutes leurs décisions m'a énormément plu. C'est sûrement ce que j'ai préféré dans le roman: voir les liens entre les persos se faire et se défaire, au fil des pages et des lettres.

Un sentiment plutôt positif, après lecture, j'aime bien étudié le livre et ses thèmes, mais une lecture compliquée sur le moment (et par le moment j'entend 5 semaines….)
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Julie d'Etange, une jeune aristocrate suisse, et son précepteur Saint-Preux s'aiment. Mais le père de Julie l'a déjà promise depuis longtemps en mariage à M. de Wolmar, et bien que les deux amants aient déjà commis le péché de chair, Saint-Preux est forcé de s'éloigner, et Julie d'épouser M. de Wolmar. de retour d'un tour du monde, Saint-Preux retrouve une Julie mariée et heureuse de l'être, philosophant sur la vertu et dont la seule ombre à son bonheur semble être que son époux ne croit pas en Dieu. L'amour, bien que largement évoqué dans les premières parties, est étouffé dans les dernières par la morale et la philosophie, et on sent que ce n'est parfois qu'un prétexte pour faire passer les idées de l'auteur. Les personnages sont parfois même assez insupportables sur ce point en se gargarisant de vertu et en assénant parfois même leurs idées aux autres, et même si c'était le style de l'époque, cela devient pénible à lire à la nôtre, et gâche un peu la découverte d'un classique.
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Oeuvre littéraire étudiée au lycée.
L'auteur ici transcende la relation passionnée et tragique des légendaires Héloïse et Abélard en un plaidoyer pour l'amour raisonné et l'amitié vertueuse, incarnés par Julie et son ancien précepteur, Saint-Preux.
Exit la passion, la tragédie, le chagrin inconsolable, les atermoiements des héros du Moyen âge ! (niveau 1ere)
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