L’automne attend sous les arbres
dans cette lumière incomparable
des fruits obscurs.
Déjà entre les pierres
la nuit comme l’eau
circule.
Tu es venu de plus loin,
ne dormant pas, dormant peu,
ne t’arrête pas en chemin.
Marcheur de plus d’étages,
le monde au-devant de toi
n’a plus de frontières,
il s’ouvre de l’intérieur où
tu cherches
obscurément.
Tu sens monter en toi les souvenirs :
un bleu couleur d’étoile
comme est la foule.
Puis avec la nuit viennent
d’autres nuages qui
te ressemblent.
On entend des cris
du côté des ombres,
des clefs
qui n’ouvrent plus aucune porte.
Peut-être est-ce la lune
avec soi qu’on emporte
au plus loin du temps avec
sa vieille charge de silence
sans trace aveuglément.
Comme une question arrachée
au silence
et c’est surgir :
lumière fut le soleil où l’inaperçu
glisse.
Tu lui demandes qui tu es, ô compagne!
vois, comprends :
ni l’instant lointain ni la déchirure de l’aube
n’exigent pareille alarme.
Mais toujours le sang vibre, appelle,
à cause de la terre et des arbres,
des sentiers et des lendemains.
Que ne suis-je une forêt,
un ruisseau, une ville impatiente,
un voyage que rien n’épuise?
Comme nuage et vent
font un
avec
le ciel,
le parc
soudain tourne
au fond d’un rêve :
demain est
une matière bleue.
La joie infime
d’être
traverse les fleurs.
Un monde s’achève
plus grand
d’avoir été
si
proche.
Dans un même silence
les maisons et les jours
les corps endormis
miroirs et lampes
le pain les citrons les solitudes.
Puis cette marée en nous du désir
qui glorifie les roses :
c’est l’heure où d’antiques ténèbres
montent
jusqu’à la bouche natale.
Salve d’écume
ni aube ni voix
ni blessure ni enlisement
mais la parfaite nudité
comme un
coquelicot d’avril.
Non à la guerre. Anthologie. Poésies du monde, photographie, histoire
Un livre sous la direction de E. Turgut
Poèmes choisis par Lionel Ray
150 ans de conflits illustrés par la photographie,
de la guerre de Crimée jusqu'au conflit israélo-libanais de 2006.
Quatrième de couverture
Savez-vous à quand remonte le premier mouvement pacifiste ?
Connaissez-vous l'origine de la colombe comme symbole de paix ?
L'eau, l'air, sont indispensables à la vie. La paix aussi. Une paix toujours fragile qu'il nous appartient de protéger et de défendre. Nous, c'est-à-dire bien plus qu'une poignée d'idéalistes : nous tous, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, citoyens du monde.
Sous cette couverture immaculée, inattendue, une somme unique de photographies insolites et de poésies du monde à la gloire de la paix. Et plus encore.
Retrouvez tous les renseignements sur ce livre sur le site des Editions Turquoise :
http://www.editions-turquoise.com/non-a-la-guerre-anthologie-poesies-du-monde-photographies-histoire/
+ Lire la suite