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4,3

sur 2943 notes
"Mamie Luger" de Benoît Philippon était annoncé comme un roman noir. Il l'est certes mais je serais tenté de dire qu'il bien plus que çà et ... pleinement coloré car l'animal en question, Berthe âgée de 102 ans a le verbe haut et facile (coloré aussi), tout comme la gâchette et la pelle et qui ose l'embêter finit par passer de vie à trépas.

Ce roman m'a épaté comme jamais car notre héroïne, sous des aspects plutôt gentillets se révèle être une tueuse en série, et de surcroit affligée de l'étiquette assez explicite de veuve noire car si elle en a épousé des maris, pas mal d'entre eux ont mal fini et ont justement fini dans sa cave.

On rit beaucoup dans ce roman et force est de constater que notre tueuse est au final sympathique et que sa garde à vue est le récit d'une femme centenaire qui a toujours été libre, féministe et avant-gardiste dans l'âme ... au caractère et aux idées bien trempées.

Je recommande sans hésitation ce bon livre qui décrispe les zygomatiques à chaque page et donne à réfléchir sur les violences conjugales, l'évolution des moeurs et du statut de la femme (mariée ou non) depuis un siècle. Un bon divertissement et rafraichissement estival en somme !
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Il était six heures du matin, quand la suspecte, Berthe ( une auvergnate de 102 printemps) tira sur son voisin , puis sur les flics venus l'arrêter...

Mais qu'est ce qui lui a pris ?
S'en suivra une garde à vue, pas piquée des hannetons, ou l'inspecteur Ventura sera tout à tour : ébahi, énervé, attendri, révolté, touché, estomaqué, re-énervé, re-attendri etc...

-Et nous ?
-Pareil !
-Pourquoi ?
Parce qu'elle dépote la mamie, elle envoie du lourd, elle surprend et bien plus encore... Sa garde à vue va s'étendre, c'est qu'elle en a des choses à dire... Des choses pour expliquer... Et c'est toute sa vie qu'elle sera obligée de dérouler, juste (au départ) pour expliquer pourquoi, que diable, elle est en possession d'un Luger, une arme allemande !
Et sa vie, elle est dingue ! Enrichie par son vocabulaire fleuri, sa garde à vue s'avére être un vrai délice ( pour nous ) et sa cave un vrai "paquet surprise"...
Veuve à de multiples reprises, on peut dire que cette femme au caractère bien trempé a échappé au pire, a connu parfois le meilleur, mais en majorité, en a bien bavé. Et tout ça à cause des hommes à qui elle a bien rendu tout le mal qui lui ont fait (et le bien aussi parfois).

C'est un roman à l'humour féroce, ultra rock'n roll.
Ça dépote, ça défouraille, ça a un coeur qui déborde et souvent un petit coeur qui souffre, mais Berthe ne s'en laissera pas compter, c'est une héroine très féministe , dont la morale est toute personnelle, et pas conventionnelle.
Elle a plus d'un tour dans son sac cette centenaire, elle a même des aiguilles à tricoter, une pelle (ça peut toujours servir ) , un Luger en pleine possession de ses moyens, et un coeur bien accroché, car la Berthe , il faut la suivre ! Y en a qui ont essayé, y'en a qui se sont fait avoir, y en a même qui ont trépassé, mais toujours sans se douter de rien ! C'est qu'on ne se méfie pas d'un petit bout de femme, surtout dans ces années là, ♫ sous son coeur la grenade♫ !
Eh oui quand même ...


Jubilatoire, cash, hyper original, et très féministe, on adore ...


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Comme c'est bon de lire de l'humour noir de temps en temps ! Mamie se fait arrêter à 102 ans pour avoir tirer sur son voisin. Interrogatoire par l'inspecteur Ventura qu'elle appelera, bien sûr, Lino. Un dialogue à la Audiard avec le truculent langage de Berthe. Et on est pas au bout de nos surprises. L'avancée de la garde à vue va dévoiler les cadavres planqués dans la cave de la serial killeuse. Pas moral tout ça ? Eh bien on serait presque en accord avec Marthe et disons-le si on avait pu faire pareil nous et nos ascendantes certaines fois ! Car, comme le pense Ventura c'est vrai que celui-là était un vrai salaud. Ah s'il y avait que des Berthe sur terre, la plupart des goujats auraient disparus ! Jubilatoire ! Unique ! Truculent !
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Des personnages que vous ne croiserez jamais dans la vie réelle (et heureusement !), que vous aurez du mal à prendre au sérieux — même s'ils sont lourdement armés — parce qu'ils vous amuseront, et dans le cas de Mamie Luger, parce qu'ils vous émouvront aussi, peut-être que ça vous rappelle quelque chose ? Oui ? Non ?
L'inspecteur André Ventura interroge Berthe, incriminée pour avoir aidé deux malfrats à s'échapper et pour avoir tiré sur son voisin (dans le dos), ainsi que sur les forces de l'ordre. L'inspecteur est dérouté : ce n'est pas tous les jours qu'il interroge une suspecte âgée de cent deux ans, prise sur le fait et qui de surcroît le prend pour un lapin de trois semaines.
Est-ce que les choses sont ce qu'elles paraissent ? Oui et non. Oui, parce que Berthe est experte au tir depuis longtemps, et qu'elle a la gâchette facile. Non, parce Roy et Guillemette ne sont pas les truands attendus.
Le lecteur oscille entre rires, attendrissement, larmes et frissons devant quelques horreurs aussi.
Un roman noir et drôle servi par un style vivant

Lien : https://dequoilire.com/mamie..
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Pour protéger Roy et Guillemette, le premier étant soupçonné du meurtre du mari de la seconde, Berthe Gavignol/Mamie Luger, centenaire, n'hésite pas à saisir son fusil et à tirer sur son voisin, de Gore, puis sur les policiers venus l'arrêter.
Mise en garde à vue par l'inspecteur Ventura, la vieille femme commence à se raconter. Et c'est le passé d'une féministe devenue serial killeuse qu'elle dévoile aux policiers médusés.

D'un sujet dramatique, Benoît Philippon fait une farce truculente. On a souvent envie de rire en écoutant Mamie Luger décrire ses mésaventures avec les hommes, aventures à répétition qui connaissent toutes la même fin violente. Si Berthe était un homme, on verrait bien Fernandel jouer ce rôle.
Pour autant, l'auteur fait passer quelques messages sur la condition de la femme tout au long d'un 20ème siècle : le traumatisme d'une naissance en pleine première guerre mondiale ; les violences de la seconde ; celles vécues par une femme libre avant son temps ; le pouvoir presque absolu des hommes ; le racisme anti noirs ; etc.
Je ne sais pas ce qui a conduit B. Philippon à écrire ce roman. Peut-être l'envie de rendre hommage à une grand-mère ou arrière-grand-mère ? Il le fait avec pudeur et délicatesse, s'identifiant sans doute à l'inspecteur Ventura. La fin violente des aventures de Mamie Luger avec les hommes, à l'exception de la première, apparaît alors comme une touche surréaliste sur une histoire qui n'est que trop réaliste.
Ce roman, écrit simplement en grande partie avec les mots de la vieille femme, se lit facilement, avec beaucoup de plaisir.
Malheureusement, malgré les nombreuses qualités du texte, on finit par s'ennuyer. Les mésaventures de Berthe Gavignol deviennent trop prévisibles ; à peine commencées, on sait comment elles vont finir. Dommage...
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Certes il y a le bandeau accrocheur, un tantinet racoleur sur la page de garde : « Centenaire, féministe... et serial killeuse. » Mais c'est dans le cadre de la sélection du prix Cezam 2019 que j'ai découvert ce roman un peu déjanté, Mamie Luger. J'avais déjà fait connaissance avec son auteur, Benoît Philippon, lors de son premier roman que j'ai lu il y a quelques mois, Cabossé, et que j'avais bien aimé. J'espère trouver le temps d'en écrire prochainement un billet.
Ce premier roman était une sorte de road movie où deux amants abîmés par la vie, Roy et Guillemette, prenait la tangente dans une épopée à la fois drôle et touchante. Sur leur route, ils étaient amenés à rencontrer plusieurs personnages dont une vieille dame qui leur offrit une hospitalité consolatoire.
Ce second roman fait de cette vieille dame l'héroïne principale et démarre au fin fond du Cantal à l'endroit précis où la cavale des deux amoureux tourne mal, ceux-ci prennent la fuite vers un ailleurs inconnu. Cette rencontre est d'ailleurs l'élément déclencheur de l'enquête. C'est ainsi que l'inspecteur Ventura, André de son prénom je tiens à le préciser d'emblée, est dépêché sur les lieux du drame...
Le comité d'accueil est peu amène : la fameuse grand-mère de choc fait de la résistance avec son calibre 22... Les forces de l'ordre réussissent tant bien que mal à donner l'assaut.
Les présentations sont brèves. Qu'importe ! Les deux protagonistes principaux de ce roman auront tout le loisir de faire plus ample connaissance lors de la garde à vue de la vieille dame.
Et c'est ce qui se passe...
Elle s'appelle Berthe Gavignol, elle a cent deux ans. Elle a un caractère bien trempé, appelant notre flic de service tantôt Lino tantôt inspecteur Columbo, ce qui a le don de l'irriter fortement. Bon, je reconnais que ce n'est pas là le trait le plus fin de ce roman, qui commence cependant sur un rythme trépidant et un ton espiègle.
Et puis voilà, tandis que la garde à vue démarre au commissariat, d'autres policiers restés sur place tiennent au courant l'inspecteur Ventura des premières découvertes qui ont lieu dans la maison de Berthe et plus précisément dans le sol en terre battue de sa cave...
Alors, la vieille dame va peu à peu se mettre à table, elle n'a guère le choix. Mais au fond, est-ce qu'elle passe vraiment aux aveux, ou n'est-ce pas plutôt une longue confession ? Les souvenirs peu à peu se ramassent à la pelle, les cadavres aussi...
Tiens, parlons de pelle justement ! On s'entend tous à peu près ici sur la définition de cet objet, mais une fois qu'on a répondu que cela sert à creuser ou reboucher un trou, la deuxième question qui nous vient à l'esprit est : "un trou, mais pour y mettre quoi ?" Ici chez Mamie Luger, ce n'est certainement pas pour y planter des carottes ou des renoncules...
La langue de Berthe a le verbe fleuri, fait mouche à chaque réplique comme les balles d'un calibre 22, on la croirait tout droit sortie du film Les Tontons flingueurs...
Berthe Gavignol a quasiment traversé le XXème siècle. C'est l'histoire d'une vieille dame qui nous rappelle qu'elle fut tour à tour une petite fille, une adolescente, une jeune femme, belle, libre, séduisante, épouse et veuve à répétition, femme torride dans les bras de son amant magnifique, et puis tour à tour grand-mère gâteau, tueuse en série et peut-être simplement femme blessée par la lâcheté et la méchanceté des hommes, femme aimante, femme libre et sensuelle.
C'est une femme libre en effet, prodigieusement libre, à l'existence parsemée de joies gourmandes et espiègles, féministe, lisant Simone de Beauvoir et ne lâchant rien. Il est vrai que Berthe n'a jamais été du genre à se laisser marcher sur les pieds par un homme au cours de sa très longue existence.
C'est une longue confidence. Elle dit tout haut à l'inspecteur Ventura ce que celui-ci n'ose s'avouer tout bas. Ce sont les aveux d'un vieille dame pleine de malice et d'émotion qui a aimé, qui a été piétiné, qui a protégé... C'est sa confrontation avec un homme désabusé, désoeuvré au seuil de sa vie conjugale qui prend de l'eau...
Certes ce livre ne sera pas le polar de l'année ni du siècle. Mais j'ai aimé ce récit jubilatoire, semé de dialogues truculents où la tendresse et l'émotion s'invitent peu à peu dans l'itinéraire sensible de cette vieille dame portée par un amour solaire, l'amour de toute une vie, et qui finit par nous brûler les doigts.
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Mademoiselle Berthe Gavignol allias « Mamie Luger » a cent deux ans et vient d'être arrêtée par les forces de police à son domicile, alors qu'elle a fait un deuxième trou de balle à son voisin, le nommé de Gore et qu'elle a tiré sur l'escouade de képis venue l'appréhender. L'inspecteur Ventura la place en garde à vue et commence son interrogatoire qui va révéler la personnalité haute en couleur d'une dame dont le poids des années n'a pas entamé sa gouaille et une vie qui ne lui a pas fait de cadeaux à une ou deux exceptions près.
Le roman de Benoît Philippon sous des aspects de comédie meurtrière raconte l'histoire d'une veuve noire qui finit par attraper le lecteur aux sentiments et démontrer que la justice n'en a parfois que le nom…
Un excellent et savoureux roman.
Editions Les Arènes, le livre de poche, 380 pages.
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Blam, blam !

Haut les mains, peau de lapin, la maîtresse en maillot de bain, voilà que débarque la mamie Luger et vous allez pas vous en remettre, foi de Juju !

A l'heure où il est de bon ton de paraître jeune, moi, je veux vieillir en beauté comme la mémé de ce roman ! Cette mémére là, je te conseille pas de la pousser dans les orties, elle risquerait de t'entraîner avec elle et de te le rendre au centuple !

Elle a 102 balais, on peut parler de vieille peau là je crois ! Et dés le départ, elle annonce la couleur en se retrouvant en garde à vue pour avoir tiré sur son voisin ! Evidemment, Mamie Luger n'a pas la langue dans sa poche et plus rien ne lui fait peur !

Une garde à vue qui va prendre des allures de confession, la mémé va vider son sac et je peux vous dire qu'il est plutôt rempli le bougre ! Jamais l'expression « des cadavres dans le placard » n'aura eu autant de sens !

A la croisée des Tontons Flingueurs et d'un roman de Valérie Perrin (oui, oui, et je pèse mes mots !), ce roman est un coup de coeur absolu ! Une petite pépite qui pétarade et envoie du lourd ! Une réflexion sur les monstres qui la plupart du temps ne sont pas ceux que l'on croit !

Ce petit bijou d'humour noir alterne entre la garde à vue et le passé de cette savoureuse mamie qui un jour fut jeune et follement libre !

A la fois complètement hilarant, avec des dialogues savoureux et inimitables, cette lecture est aussi un beau plaidoyer sur les femmes ! Ils sont rares les bouquins qui peuvent à la fois te faire te marrer comme une baleine et te coller la larme à l'oeil la page d'après !

Un roman comme on en fait (trop) peu ! Qu'on ne voudrait jamais terminer.
Allez, viens prendre un sacré coup de vieux, tu vas en redemander, c'est promis ! Moi, je me suis déjà commandé les deux autres romans de Benoît Philippon en bon nouveau fan qui se respecte !

Blam, blam !!

Un coup de flingue dans le coeur ! Une détonation inoubliable ! Un must have dans nos bibliothèques !

Blam, blam !
Lien : https://labibliothequedejuju..
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Mamie Luger est une serial killeuse de 102 ans. Interrogée par la police après avoir tiré sur son voisin (et accessoirement sur les policiers venus l'arrêter), elle va se repentir d'une vie ponctuée de crimes. Quel incroyable roman !!! Cette histoire est belle, drôle, décalée...j'ai tout simplement adoré. Difficile de ne pas donner d'avis dithyrambique quand on a connu cette mamie si attachante.
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Truculent. C'est le mot qui me vient à l'esprit pour décrire ce roman. Surtout que j'ai lu tantôt que "truculent" et "trucider" avait la même racine latine. Et vu le nombre de morts qui jalonnent la vie de l'héroïne ça me paraît une jolie étymologie !
Donc roman truculent. Drôle, très drôle alors qu'en fait tout y est si sombre, la condition de la femme, le racisme, la violence....

J'ai emprunté ce roman. Mon mari l'a lu et l'a aimé. Je viens de le finir je partage cet avis : très bon moment de lecture pourtant sur une histoire pas facile. Un joli moyen de faire passer des messages. Franchement dans ce livre, mieux vaut ne pas être un homme (au sens XY), ils sont violents, veules, lâches.... Un roman féministe qui met en avant une femme libre et libérée qui résout à sa manière ses pbs d'hommes....
En un mot je me suis bien amusée !
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