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4,31

sur 2907 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quoi, tu n'connais pas Mamie Luger ? Tsss ... permets moi de t'dire que tu râtes quelque chose. Laisse-moi te présenter l'animal.
Prénom : Berthe
Surnom : Mamie Luger , elle en a un en sa possession, volé à un Nazi ...
Âge : 102 ans, pas toutes ses dents mais pas d'Alzheimer en vue
Raison de sa garde-à-vue : a défouraillé son voisin et canardé des flics, avec son Luger, donc
Signes particuliers : franc-parler fracassant, humour gouailleux
Hobby : serial-killeuse à l'insu de son plein gré ( ou pas ), aime enterrer des choses dans sa cave et explorer toutes les possibilités d'une pelle …

Tout se passe dans un commissariat avec la garde-à-vue de Mamie Luger, mais le cadre du huis-clos est très rapidement explosé avec les confessions de ladite mamie qui raconte des épisodes marquants de sa vie explosive, dans l'ordre qui lui sied, histoire de balader un peu beaucoup l'inspecteur qui mène l'interrogatoire. S'en suit une sarabande de révélations surprenantes, de dialogues truculents à mi-chemin entre Dard, Blier et Audiard ( pas pour rien que l'inspecteur se nomme Ventura, hein ), portés par la verve et la verdeur de la centenaire.

On s'amuse beaucoup mais à mi-parcours, j'avoue avoir été un peu lassée par la répétition du « protocole » criminel de Mamie. Et c'est là que le changement de braquet de l'auteur arrive à point nommé, insufflant émotion et profondeur. Car derrière la farce, se révèle le portrait d'une femme, libre, anticonformiste, indignée par le patriarcat et la domination masculine qu'il implique. Berthe est une féministe avant l'heure. Et si elle déroule crimes et aveux, elle dévoile aussi les épisodes douloureux de son intimité, notamment une très belle histoire d'amour, inattendue étant donné le profil de la Dame. Mamie Luger a été marquée par les hommes, prédateurs ou lâches, et malgré tout, sa force de vie ahurissante explose à la face du lecteur. Aucune loi ne peut la sauver, mais la morale est avec elle, et le lecteur aussi.

Un roman féministe léger mais pas que, souvent drôle, complètement dans l'air du temps. Très divertissant !

Lu dans le cadre du Prix des lecteurs Livre de Poche 2020, catégorie polar
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Pour protéger Roy et Guillemette, le premier étant soupçonné du meurtre du mari de la seconde, Berthe Gavignol/Mamie Luger, centenaire, n'hésite pas à saisir son fusil et à tirer sur son voisin, de Gore, puis sur les policiers venus l'arrêter.
Mise en garde à vue par l'inspecteur Ventura, la vieille femme commence à se raconter. Et c'est le passé d'une féministe devenue serial killeuse qu'elle dévoile aux policiers médusés.

D'un sujet dramatique, Benoît Philippon fait une farce truculente. On a souvent envie de rire en écoutant Mamie Luger décrire ses mésaventures avec les hommes, aventures à répétition qui connaissent toutes la même fin violente. Si Berthe était un homme, on verrait bien Fernandel jouer ce rôle.
Pour autant, l'auteur fait passer quelques messages sur la condition de la femme tout au long d'un 20ème siècle : le traumatisme d'une naissance en pleine première guerre mondiale ; les violences de la seconde ; celles vécues par une femme libre avant son temps ; le pouvoir presque absolu des hommes ; le racisme anti noirs ; etc.
Je ne sais pas ce qui a conduit B. Philippon à écrire ce roman. Peut-être l'envie de rendre hommage à une grand-mère ou arrière-grand-mère ? Il le fait avec pudeur et délicatesse, s'identifiant sans doute à l'inspecteur Ventura. La fin violente des aventures de Mamie Luger avec les hommes, à l'exception de la première, apparaît alors comme une touche surréaliste sur une histoire qui n'est que trop réaliste.
Ce roman, écrit simplement en grande partie avec les mots de la vieille femme, se lit facilement, avec beaucoup de plaisir.
Malheureusement, malgré les nombreuses qualités du texte, on finit par s'ennuyer. Les mésaventures de Berthe Gavignol deviennent trop prévisibles ; à peine commencées, on sait comment elles vont finir. Dommage...
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Mamie Luger canarde la police en les traitants de voleurs gitans. C'est qu'elle a un grand âge !! Après avoir semée la zizanie elle est arrêtée et interrogée au commissariat... Où elle avouera de nombreux meurtres... Ceux de ses amants, principalement. Qu'ils soient nazis, alcooliques ou juste salops...
C'est assez dépaysant que le récit porte sur une très vieille dame !! Vous n'êtes pas aux bouts de vos surprises...
Lien : https://www.instagram.com/ch..
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Oui...bon...
Facile et agréable à lire, Mamie Luger ne me laissera pourtant pas un souvenir impérissable.
Si je cautionne le propos qui est de dénoncer les abus envers les femmes dans les années d'après-guerre, je n'ai pas été touchée par cette mamie de 102 ans au langage cru et au Luger un peu trop facile.
Pardonnez-moi, mais quand les propos se font trop crus et tournent toujours autour du sexe, mamie ou pas, je reste de marbre.
Je pense simplement que les droits et la liberté de la femme se jouent sur bien d'autres domaines que celui-là et que, même s'il est inacceptable pour un homme de s'en prendre physiquement à sa compagne, la fameuse mamie y allait un peu trop facilement de la gachette...et de la braguette.
La fin était prévisible et n'a donc pas modifié mon impression générale.
Mais je tiens à préciser que je n'ai pas forcé ma lecture qui s'est révélée fluide du début à la fin.

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Quelques anachronismes, beaucoup d'invraisemblances, un mini traité des droits de la femme et surtout un manuel d'éducation sexuelle, voilà ce que recèle ce roman dit policier. On n'y rit, y sourit, on s'agace aussi sur ce trop plein d'hémoglobine mais on le lit facilement et avec plaisir. Quand je dis « on », je veux dire « je » mais j'aime croire ne pas être seule avec ces ressentis-là.

Je n'ai pas voulu lire ce roman à sa sortie, le résumé me paraissait outrancier (il l'est, le lecteur le sait et accepte ce postulat), mais l'employée de la librairie d'Aix en Provence (où j'ai passé une journée magnifique) me l'a si bien vendu que je l'ai emporté ainsi que quelques autres (tous des polars, elle en connaissait un rayon !) que je vous présenterai plus tard.

Ce n'est pas un polar à proprement parler puisque l'on connaît d'emblée l'auteure des crimes. C'est plutôt un prétexte pour discourir sur l'histoire d'une vie croisée avec celle de l'histoire en général, sur l'évolution de la condition féminine, sur le racisme un peu et sur le rapport entre lois et justice.

Donc au final, je n'ai pas regretté cette lecture même si elle ne fera jamais partie de mon panthéon littéraire. La récréation a été sympathique malgré l'horrifique thème du tueur en série, et pour une fois mettons ce terme au féminin, tueuse en série : c'est qu'il y en a des cadavres dans le placard de mamie Luger ! Et si l'un(e) d'entre vous souhaite connaître la vérité (enfin celle de la Mamie), je me ferai un plaisir de lui envoyer ce roman.


Berthe, cent-deux ans, est arrêtée pour avoir tiré sur son voisin. L'inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger vide son sac et son contenu n'a rien de celui du sac de Mary Poppins. Chez Mamy Luger, on y recense sept cadavres humains, plus celui d'un chien et de huit chats ! Commence alors le récit mouvementé de la vie très particulière de cette centenaire à la langue pointue et acérée...
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Elle cause et elle flingue. Mamie Luger* n'est pas du genre à s'encombrer de qui en voudrait à son intégrité, physique ou morale. Fût-il son Mari. Elle a aussi dans sa cave un alambic qui condense un petit monte-en-ligne de 65 degrés dont vous nous direz des nouvelles quand vous aurez repris haleine. Elle n'est pas non plus du style à faire confiance en la police et encore moins la justice. Tous des faisandés prompts à dédouaner le mâle au détriment de celle qui peine à faire valoir l'égalité des sexes. Mamie Luger lit Simone de Beauvoir.

Prendre perpète quand on a 102 ans, c'est une peine de clémence. Alors Mamie Luger, au flic qui l'a mise en garde à vue, déballe tout ce qu'elle a sur la conscience, mais surtout sur le coeur, depuis que son petit cerveau de huit ans lui a fait comprendre qu'il ne fait pas bon naître fille dans un monde d'êtres se croyant supérieurs du seul fait de pisser débout. Inutile de préciser que l'inspecteur Ventura, qu'elle se fera une bravade taquine d'appeler Lino, sera convaincu au terme de ces 36 heures de confidences coupables d'avoir atteint le point culminant de sa carrière. Confidences mais pas confessions, car si le tableau de chasse est chargé, ce n'était à chaque fois que justice. "Vous êtes un peu soupe au lait, quand même" lui dira Lino. Pardon, je parlai de l'inspecteur Ventura, André de son petit nom.

C'est là que le récit perd à mon sens de sa truculence. Car il devient au fil des pages un catalogue de discriminations organisé pour condenser en l'histoire d'une vie, certes longue, tous les maux qui blessent l'humanité. Pensez donc, un siècle d'existence, c'est une belle fenêtre ouverte sur les travers de l'espèce qui se targue d'intelligence : horreurs de guerre, condition de la femme, racisme, homophobie, pédophilie, avortement, pouvoir de l'argent, impôts, prostitution, justice au service des puissants, voyeurisme mercantile des médias, sans oublier la condition animale, tout y passe pour au final sombrer dans le pathos. le but étant de nous tirer une larme sur le sort d'une vieille dame qui sa vie durant n'a au final fait que rendre justice elle-même. Au crédo que l'officielle n'a que mépris pour les petites gens, surtout de sexe féminin, sans parler de couleur de peau. Une médaille toutefois pour fait de résistance. le premier de la série de macchabées, car il faut bien parler de série, ayant été le SS à qui elle a subtilisé son Luger et fait dégonfler ses intentions viriles en dispersant sa cervelle de conquérant pervers sur les murs de la chambre.

Pareil ouvrage qui se place sur le créneau de l'humour gouailleur s'enlise dans la dénonciation de toutes les tares de l'espèce humaine qui, si elles sont authentiques et condamnables, n'en sont pas moins artificiellement répertoriées à grand renfort d'un cadavre pour chaque défaut ou presque. Défaut bien humain et surtout bien masculin, pauvre de nous qui pissons debout. C'est dommage car il a quand même quelques bonnes formules au crédit de cette dame dont l'âge canonique n'est pas innocent quant à l'attendrissement escompté de la part du lecteur. La ficelle est un peu grosse à mes yeux de représentant détenteur de toutes les tares de l'espèce. Mais n'est-ce pas que justice après tous ces millénaires de supériorité discriminatoire ?

Bon divertissement quand même pour le caractère désopilant de la joute verbale entre un flic et sa prévenue à qui ses âge et condition nous porteraient à tout pardonner. Mais l'épilogue est heureusement plus imaginatif.

(*) Pour les non affranchis, le Luger est le tristement célèbre pistolet des troupes allemandes à qui l'on doit nombre de coups de grâce pendant la seconde guerre mondiale.
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Ça commence par une fusillade en règle, quelque chose de bien ! Échanges de tirs nourris et d'invectives salées : ça défouraille grave !
Dehors c'est la flicaille, les assiégeants assermentés tout de bleu vêtus ; dedans c'est l'assiégée prête à en découdre, quitte à mourir les armes à la main. La scène d'assaut classique quoi, celle qui ouvre tout bon film de gangsters ... à ceci près que la main qui tient l'arme, justement, a plus de 102 ans et que l'oeil dans le viseur, derrière ses verres triple foyer, est farci de cataracte.
La petite vieille d'1,22m (pour 38kg, sonotone et prothèses inclus) qui canarde à tout va c'est Berthe, et l'inspecteur qui bientôt sifflera la fin des hostilités, c'est André Ventura.
L'interrogatoire va pouvoir commencer, et ça s'annonçait super chouette.

Je me suis d'ailleurs bien éclaté sur les premiers chapitres, en découvrant le caractère bien trempé de cette mamie rebelle et drolatique, féministe avant l'heure et bien décidée à tenir la dragée haute à des représentants de l'état complètement dépassés par les événements.
Faut dire qu'elle déménage, mémé-Tromblon !
Au fil de son audition, la voilà qui déroule la bobine d'une vie pour le moins mouvementée (essentiellement sur le plan conjugal), un siècle d'existence émaillé de véritables drames que l'ancêtre à la verve fleurie transforme en une truculente succession de catastrophes tragi-comiques, qui toutes s'achèvent dans le sang.
Mamie Luger, faut pas la chercher !

L'intérêt s'émousse toutefois à mesure que s'allonge la liste des cadavres laissés en route par notre serial-killeuse pré-grabataire. En 102 ans, imaginez bien que Berthe a eu le temps de collectionner un nombre incalculable d'époux, tous plus tordus, stupides et violents les uns que les autres ! La gente masculine ne lui réussi décidément pas et forcément, à chaque fois, la veuve noire voit rouge...
A la longue, l'histoire s'essouffle un peu tandis Benoît Philippon répète page après page les mêmes schémas, tentant de faire avaler à son lecteur des couleuvres bientôt plus grosses que des anacondas (pas très digeste, l'anaconda !).

Reste heureusement la gouaille résolument irrévérencieuse de l'aïeule ! le festival de répliques bien senties qu'elle nous offre sauve à lui seul ce roman d'humour noir somme toute divertissant, sans autre prétention que celle de nous faire sourire.
Par les temps qui courent c'est toujours ça de pris !
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Je referme ce roman et je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à cette histoire.

Je pensais à un roman drôle de part son titre, sa couverture et certains commentaires. Au tout début, il l'est un peu. Une écriture qui m'a fait penser à celle de Frédéric Dard en un peu moins vulgaire mais aussi portée sur le sexe.

Cette mamie est à la fois touchante, drôle et barrée.
Une histoire noire où l'on parle de guerres, de viols, de violence, de racisme, de féminisme, d'infertilités...beaucoup de sujets abordés mais gérés par le personnage principal.

Je me suis quand même plus attachée à celui du flic Ventura, André et non le grand Lino, même s'il lui ressemble comme deux gouttes d'eau.

Je ne m'attendais pas non plus à cette fin. Je pensais qu'on reviendrait sur les suspects en fuite, c'est là, pour le coup, qu'il me manque quelque chose.
Peut-être aussi dans le fait que l'auteur en a vachement fait baver à Berthe.
Et puis l'alternance entre présent et passé. Pas facile de se remettre dans le bouquin si on ne s'arrête pas en fin de chapitre.

Vous laisserez vous tenter par cette mamie plus adepte de la pelle de jardin que de la pelle à poussière ?
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À la lecture de Mamie Luger, je soupçonne Benoît Philippon de connaître les dialogues de Michel Audiard sur le bout de sa plume. La truculence et la verdoyance du langage de Berthe, la centenaire flingueuse, en sont la preuve.

Cette héroïne hors du commun est un véritable électron libre, difficilement gérable par l'inspecteur de service, André Ventura, qu'elle s'acharne malicieusement à appeler Lino ou Colombo.

Comme son surnom l'indique, Berthe n'est pas une Mamie Gâteaux, elle serait plutôt une Mamie Pruneaux avec une succession de victimes à son actif en l'espace d'une trentaine d'années. Pas n'importe lesquelles. Ce n'est pas une psychopathe qui tire au hasard afin de satisfaire une quelconque pulsion, non. Ce sont ses maris qui deviennent des cibles. Il faut dire que la beauté juvénile de cette mante religieuse n'a pas attiré les hommes les plus doux et ni les plus charmants. Son karma semble être un aimant pour les lâches hypocrites doublés de profiteurs. À mi-chemin entre Tatie Danielle et Ma Dalton, elle encaisse les humiliations, elle thésaurise la violence puis un jour, Blam ! Blam ! Elle défouraille et canarde, tout en sobriété et efficacité.

Les deux seuls bonheurs de sa vie auront été sa grand-mère Nana et son magnifique GI américain Luther. Ces parenthèses de paix et de bonheur sont des pauses bienfaisantes pour Berthe... et le lecteur. Malheureusement, rien ne sera épargné à ce petit bout de femme ratatinée par les ans.

Benoît Philippon fait preuve d'un humour décapant et décalé. Les huis-clos de garde-à-vue sont d'une saveur audiardesque, totalement irrésistibles. Mais qu'on ne s'y trompe pas, derrière le masque du burlesque se cache la détresse d'une femme bousculée, violentée, dont la sensibilité exacerbée a été piétinée depuis son enfance. Sous les airs de Grand Guignol, c'est la souffrance d'une femme en recherche d'amour pur et sincère sans contrepartie qui est mise à nu dans toute l'étendue de sa solitude.

Le propos résolument féministe est enfoui sous une montagne d'humour. Mais si l'on regarde de plus près, il est question de la place des femmes dans la société d'hier et d'aujourd'hui, de la violence faite aux femmes sous le regard critique, complaisant et taiseux de l'entourage. Devant le silence complice de la bien-pensance, quelle parade adoptée ? Quelle solution choisir quand aucun secours ne paraît ? L'auteur ne fait pas dans la demi-mesure. Sa raillerie cocasse lui permet tous les excès. Son discours est souvent très drôle en frappant juste et fort.

Pour ma part, deux remarques s'imposent même si j'ai beaucoup apprécié cette lecture par sa bouffonnerie ainsi que le message qu'il véhicule. Sans être puritaine, je trouve les scènes d'érotisme poussées à l'extrême sans grand intérêt sinon celui de répondre à la mode du moment. Et enfin, je dois avouer que je me suis un peu lassée en cours de route de la répétition de situation, la disparition des hommes de la belle Berthe, les uns derrière les autres, ne laissant que peu de doute sur la longévité du suivant.

En résumé, ce livre est très divertissant tout en étant beaucoup plus profond qu'il n'y paraît. Il ne faut jamais se fier aux apparences. L'anticonformisme de Berthe n'arrive pas tout à fait à cacher sa sensibilité à fleur de peau et de flingue, celle que l'on ressent intimement et celle qui m'a émue. Ce n'est pas un éloge de la violence, même si pour cette femme-là il n'y a aucun doute, la fin justifie les moyens. Une chose est certaine, si Mamie Luger a reproduit encore et encore la même erreur sur le choix de ses partenaires, les prédateurs qu'elle a rencontrés ne feront plus de mal à quiconque. Blam ! Blam !
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Quand les policiers interviennent dans une petite maison auvergnate suite à ce qui ressemble à un cambriolage qui a mal tourné, ils ne s'attendent pas à se faire canarder par une petite mamie mal en point de 102 ans. Cette mamie pas comme les autres c'est Berthe, dite Mamie Luger, et sa garde à vue va être l'occasion de découvrir sa vie... et ses crimes.
Ce roman vu plusieurs fois dans les critiques Babélio m'intriguait par son pitch original et la promesse de passer un bon moment à base d'intrigue policière teintée d'ironie et d'argot. Sur ce point je n'ai pas été déçue : Benoît Philippon maîtrise l'art de camper un personnage et sa Mamie Luger déménage. Je me suis régalée avec les premiers chapitre, assez jubilatoires, où le lecteur partage la surprise des policiers en découvrant cette incroyable Ma'Dalton auvergnate. le ton du roman est aussi très drôle maniant argot et expressions dignes d'un bon polar des années 50.
Mais Mamie Luger n'est pas qu'une farce puisque l'auteur entremêle très vite à son polar le récit de la vie de Berthe, quasiment de sa naissance à aujourd'hui (et sur 102 ans elle a vécu pas mal d'aventures !). Malheureusement c'est là que le bât blesse et que ce livre a commencé à me lasser : non seulement le roman est très répétitif dans sa forme et son intrigue (je n'en dis pas plus pour préserver l'effet de surprise) et on finit par voir venir les rebondissements longtemps à l'avance mais surtout l'auteur n'épargne aucun malheur à son héroïne. Alors oui, je veux bien croire que la vie des femmes nées au début du XXe siècle n'a pas été rose et que le patriarcat a fait (et fait encore...) des ravages mais trop c'est trop et un peu plus de subtilité aurait donné plus de force à ce récit. Certes l'ironie et le second degré donnent un peu d'air et font sourire de ci de là mais l'accumulation de clichés sur une trame toujours identique (les maris de Berthe tous violents, mauvais, incapables sauf son grand amour qui est bien sûr parfait...) finissent par lasser.
Cela reste une lecture amusante et originale mais qui aurait pu avoir tellement plus de force si l'auteur avait fouillé un peu son intrigue et son personnage et avait fait preuve de plus d'inventivité et de subtilité... dommage.
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