Pandora, la nouvelle revue de bédés lancée par les éditions Casterman, est un jolie objet épais et soigné. Une couverture orangée présente un singe qui roule un gros patin à un robot. « Bande dessinée et fiction » annonce le sous-titre. La revue a un crédo : proposer des histoires courtes inédites et qui se suffisent à elles-mêmes. Une fois n'est pas coutume dans le monde des magazines bédés, vous ne trouverez aucune mention « à suivre ». Une sorte de revue avec des nouvelles donc, mais en images. Très peu de texte dans l'ensemble de la revue d'ailleurs, à part un court édito de
Benoît Mouchart, directeur éditorial de Casterman.
Le casting est alléchant. On y croise de grands noms : des auteurs quasi mythiques comme
Art Spiegelman (Maus) ou
Katsuhiro Otomo (Akira), des auteur-e-s plus récents comme Blutch ou
Bastien Vivès.
Un beau casting certes, mais le résultat ? Ben je l'ai trouvé un brin déséquilibré. Certaines histoires sont vraiment très bonnes, d'une originalité sans faille et avec une jolie recherche sur le dessin. D'autres sont très fades, et on a l'impressin que l'éditeur ait juste allé cherché dans les placards une vieille histoire (sans intérêt) d'un auteur connu.
Dans l'ensemble, ça reste sympathique, très varié, on découvre ou on redécouvre des grands et des moins grands noms de la bédé. Pandora a été jugé un peu trop "intello" par certains critiques ; c'est vrai que la revue se refuse (pour le moment) à trop jouer la carte de l'humour et apparait comme très – trop ? – sérieuse. (Exception notable d'un script de Killofer qui raconte l'histoire d'un... caca.)
À voir pour la suite dans les prochains numéros. Ce premier exemplaire ne m'a pas tout à fait convaincu mais la démarche et le projet sont tellement louables que j'ai envie de les soutenir encore. Et puis, il y a avait dans ce tome 1 de très belles découvertes !