Déraillée

Au début, j'ai mal commencé, lu trop vite et pas exploré le dessin = impression de brouillon.
Pause, puis j'ai recommencé tranquillement en trouvant le bon tempo entre les bulles, les bulles en voix-off, les petites annotations, le graphisme, la relation texte & dessins...
Et là, je me suis vraiment retrouvé immergé dans l'univers de Pénélope et de l'HP-kistan.
Le script est vraiment bien construit, sans temps mort et très riche. A l'histoire de Pénélope s'ajoute par plein de petites touches celles des autres patients, un tableau édifiant du fonctionnement de l'HP qui sonne juste, à la fois sans compromis et sans bashing, une approche amie / amère des relations sociales du personnage. Bref, c'est bien rempli !
L'expression des états psychologiques, des cauchemars, des émotions est vraiment prenante, grâce à une écriture très directe, brève, parfois percutante et hachée, et des dessins qui mêlent subtilement réel et visions imaginaires.
La description de cet univers pourrait se faire sur un mode traumatisant, mais là, il y a toujours un fond d'humour qui sauve le lecteur !
La fin est à la fois dramatique et pleine d'espoir. J'espère, pour le cinéphile Jean-Phi, que c'est une fin inventée, et non autobiographique…
Quelques belles idées qui m'ont vraiment plu : les lémuriens bien sûr, la gare de triage, les pleines pages "vues du haut" (hall d'accueil, plan de l'HP…).
Cette première BD des éditions du passager clandestin est vraiment une réussite.

J'ai trouvé ce livre plutôt déroutant.
Nous allons y suivre l'histoire de Pénélope qui décide un soir de se faire interner en hôpital psychiatrique.
Nous voyons notre protagoniste évoluer durant tout son séjour dans cet hôpital psychiatrique, l'HP-kistant. Ce livre permet, à travers les dialogues, de mieux comprendre ce qu'il se passe dans la tête d'une personne toxicomane. J'ai aussi mieux découvert comment se passe l'internement et quels sont les problèmes auxquels une personne peut être confrontée malgré son envie d'aller mieux.
Chaque personnage a un caractère différent et qui nous montre que tout le monde ne peut pas s'en sortir. Ce qui selon moi, fait de cette BD un récit réaliste (ni enjolivé ni noirci).
Tout cela est vraiment intéressant mais j'ai été déstabilisée par les graphismes et les écrits. Déjà les graphismes, bien que très beaux en violet, ne sont pas vraiment le type de dessin que j'apprécie le plus. Les dialogues, quant à eux, ne sont pas à la portée de tout le monde. Nous sommes plongé dans l'esprit torturé de notre protagoniste. Elle exprime ses sentiments par mots clés et non pas par phrases (d'où le fait que j'ai été perturbée). Ce livre n'est certainement pas à la portée de tous que ce soit de par les trigger comme l'addiction ou le suicide ou de par la manière dont le sujet est abordé. Néanmoins, il traite de plusieurs thèmes très importants.

Aussitot reçu, aussitôt lu.

Une excellente oeuvre sur le traitement des addictions et de la dépression et un portrait très realiste de l'univers hospitalier en matière de soins psychiatriques.

L'histoire accompagne Penelope dans son souhait de soigner sa dépendance et se protéger de la dépression. Malheureusement, elle sera confrontée à l'impitoyable monde hospitalier. L'oeuvre retrace parfaitement la solitude et l'errance des patients à la recherche de soins appropriés (pas de personnel, pas de place, pas de temps, pas d'informations...).

Finalement, la volonté (et pas simplement la motivation) permet de sortir de l'enfer du secteur fermé de l'HP au profit d'un programme plus adapté.

J'ai particulièrement apprécié certains dessins qui reflètent parfaitement la dysphorie et la perception du monde sous traitement medicamenteux.

Une tres belle surprise !

Merci beaucoup à Babelio pour cette masse critique.

Pénélope Renard demande à être internée en hôpital psychiatrique car elle souffre de dépression et est accro à la drogue.
Dans ce graphique, on suit cette jeune femme dans son quotidien à l'HPkistan, confrontée à l'errance médicale et à la difficultés de se voir attribuer un suivi adapté.
Malheureusement, le personnel et les places manquent et les protocoles ne font que lui compliquer la tâche.

J'ai énormément apprécié les textes de ce récit. À certains moments, comme pour nous faire passer une info primordiale, Pénélope retranscrit sa pensée non pas en phrase mais en un simple mot ou en une punchline percutante. C'est là, toute la force de cette autobiographie. On est vraiment plongé dans le monde de l'HP avec, en association, des illustrations très parlantes pour matérialiser les ressentis et les démons de la jeune femme.
Certaines planches ont une véritable originalité dans ce qu'elles représentent comme la gare de triage qui dépeint les différents « trajets » empruntés par les patients, ou encore le plan du service.
L'entourage se voit également attribuer une place importante puisque l'autrice met en avant la nécessité d'avoir un entourage soutenant et non-jugeant afin de pouvoir avancer et sortir de cette spirale infernale.

Une très très bonne lecture qui m'a beaucoup touchée.

Voici un billet écrit non sans une petite dose de mauvaise foi mais l'absence de pagination, moi, ça me met de mauvaise humeur ! Je crois en effet y déceler un certain snobisme et quand ce maniérisme se double d'à-peu-près dans l'orthographe (dangeureux/on éteind/ agraphé), rien n'est décidément fait pour s'attirer mes bonnes grâces !
le fond de cette bande dessinée autobiographique qui décrit le séjour en psychiatrie d'une jeune femme victime d'addictions et de dépression n'est pas sans intérêt mais la forme m'a souvent laissé au bord du chemin. le graphisme quelque peu minimaliste nuit à mes yeux au propos car il n'en rend pas la lecture agréable, mais c'est évidemment là un parti pris des auteurs qui ne cherchent pas de toute façon l'adhésion d'un lecteur aussi peu tourné vers l'avant-garde que moi ...