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EAN : 9782253933250
156 pages
Le Livre de Poche (23/02/2000)
3.43/5   27 notes
Résumé :
Fraîcheur, ironie douce et humour, jamais Paul Morand n'aura été aussi virtuose que dans ces quatorze nouvelles (publiées à l'origine en 1925). Morand, "l'homme pressé", pour reprendre le titre de l'un de ses plus célèbres romans, triomphe dans cette Europe galante où revit, tournoie et se déploie l'esprit des Années folles. Les jeunes femmes bien sûr y tiennent le beau rôle. Et Morand les accompagne dans leur frénétique et innocente envie de vivre, de rire et d'oub... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"La première chose qui tombe à la mer, au cours d'une longue traversée, c'est le temps." (Echo, répondez !)

Prenez le temps de lire ce recueil, voyagez durant quatorze nouvelles avec cet homme du monde, dans tous les sens du terme.
Des nouvelles signées Paul Morand. J'aime Morand et j'aime les nouvelles et j'ai été une fois encore surprise par cet auteur. Sa plume est magnifique, voluptueuse, somptueuse, raffinée, comme à son habitude. Et pourtant, il a encore trouvé le moyen de m'étonner en mettant l'accent sur cette Europe galante de l'entre-deux-guerres qu'il croque sans tabou ni complexe, en libertin (homosexualité, échangisme…) en passant par Moscou, Paris, Londres ou Lisbonne. Ah Lisbonne, j'aime tellement cette ville et la redécouvrir en suivant les pas de Tarquino Gonçalves fût un réel plaisir, tout autant que la chute de cette nouvelle (Lorenzaccio ou le retour du proscrit). Ma préférée est peut-être Eloge de la marquise de Beausemblant pour les dialogues piquants ("Les passions sont belles autant qu'elles restent maudites et inavouables." ou encore "C'était une jeune fille d'aujourd'hui, c'est-à-dire à peu près un jeune homme d'hier") et ce retour de l'histoire avec cette perte de liberté en croyant l'être pour certaines. Morand, explique, écrit avec une telle subtilité -et balance même du lourd- qu'on ne peut qu'être charmé par cette maîtrise. Il dit sans dire, et c'est ça : la concision de la nouvelle, la forme qu'il maîtrise et qu'il aime.

"Chaque pays comme chaque journée, est un cadeau ; il faut les prendre comme on les offre." (Je brûle Moscou)
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A travers ces 14 nouvelles de Paul Morand, nous voyageons dans l'Europe des années 20, de la France à la Russie, fraichement devenue l'Union soviétique où la figure de Lénine est omniprésente et les amours dans les appartements collectifs très compliqués en passant par l'Allemagne, pays vaincu, où s'ennuie Francine, jeune femme désoeuvrée entre mari et amant. A Lisbonne on assiste au retour de Tarquinio Gonçalves après 40 ans d'exil, à Paris on croise une Hollandaise négociante en tulipes à la recherche de l'amour à la française ; un étudiant en philosophie moldave se retrouve bien malgré lui chauffeur d'un couple libertin...

Un certaine gravité habite ces textes derrière l'apparente légèreté des thèmes, le flirt, l'homosexualité féminine, l'espionne paresseuse, la magie noire au Musée Rogatkine, les amours multiples, le plaisir dans le crime, les enfants au pouvoir, critique à l'ironie mordante du régime communiste, le tout porté par une langue magnifique, élégante, au léger parfum de décadence qui accompagne ces récits d'un monde qui se déchire. Et qui n'est pas sans certaines résonnances avec notre époque.
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Ce recueil contient quatorze nouvelles écrites par Paul Morand en 1925. Il avait, dans les deux années précédentes sillonné l'Europe, et surtout ses capitales, au cours de brèves missions diplomatiques. C'est aussi le premier volet, européen, de sa Chronique du XXème : il dépeint l'Europe de l'entre-deux-guerres avec une certaine gravité malgré une apparente légèreté en passant par Moscou, Paris, Londres ou Lisbonne, ... C'est l'Europe des années Folles de l'après première guerre mondiale, dans toutes les capitales la société se grise de plaisirs réprouvés avant cette époque (homosexualité, échangisme…). C'est piquant sans être grivois. Et écrit d'une plume élégante, somptueuse, raffinée. On y trouve de jolies formules comme "C'était une jeune fille d'aujourd'hui, c'est-à-dire à peu près un jeune homme d'hier". Il n'y a pas à dire, Paul Morand est un maître de l'art de la nouvelle.
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Morand, amant insatiable de la route et des voyages, étreignant les villes comme les femmes, plus virtuose que jamais dans son recueil de 14 nouvelles : L'Europe galante. (1925) Cette « chronique du vingtième siècle » vient après Tendres stocks (1921), Ouvert la nuit (1924) et Lewis et Irène (1924). Morand est déjà un écrivain confirmé. Et adulé, dans ces années 20 virevoltantes où Paul Morand est LE grand écrivain. Sa modernité fléchée éclabousse les jeunes gens qui se piquent de littérature. Sa propension au voyage fait de lui le triomphateur de l'Europe des Années folles, guettée pourtant par le déclin. Dans les années 20, Morand s'est déployé. L'Europe galante en est un rayonnement ; parmi d'autres.

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Très vite lu, mais très vite oublié. Comme un souffle de printemps.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
-Qu'aimez-vous encore ? Dans vos livres, on dirait que vous n'aimez rien.

- Et moi qui croyais faire un inventaire naïf des merveilles du monde !

- En fait de merveilles, vous prenez à tâche de ne nous montrer que l'épilepsie des Russes, la bêtise des Anglais, l'avarice des Français, la paresses des Espagnols, la vanité des Italiens, la vulgarité des Belges, la petitesse des Suisses, la natalité des Allemands, la sauvagerie des Bulgares, l'épaisseur des Hollandais, les grâces universitaires des Tchécoslovaques, les canailleries des Roumains, l'âpreté des Grecs, l'idéal démocratique des Portugais, l'inutilité des Norvégiens, la gymnastique des Suédois, l'ingratitude des Yougoslaves, la légèreté des Autrichiens, la méchanceté des Hongrois, la susceptibilité des Polonais…

- … ou le contraire, madame. Les rêves, dit-on, sont soumis à la loi des contraires. Or, l'écriture n'est qu'un rêve ; cherchez et vous trouverez. Vous verrez soudain, sous ma plume, apparaître la générosité des Russes, la ténacité des Anglais, le jansénisme des Français, le bon sens des Belges, l'altitude des Suisses, la force des Allemands, le savoir des Tchécoslovaques, le courage des Bulgares, l'économie des Grecs, le parisianisme des Roumains, le don d'oubli des Autrichiens, la francophilie des Portugais, le panache des Italiens, etc., et, surtout, la sympathie d'un auteur sans cœur pour ce qui est vivant, sans parler de son admiration pour vous, madame.
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Nous allions jusqu'aux vieux quartiers bataves, de l'autre côté de la Néva - qui elle-même, avec sa glace rompue, semblait en ruines, - là où Leningrad est pareille à une ville hanséatique abandonnée par le flot. Cette "fenêtre sur l'Europe", personne n'en nettoyait plus les carreaux. Lentement, on sentait pourrir sur ses cent mille pilotis, comme avaient pourri les cent mille ouvriers que Pierre le Grand y avait sacrifiés, cette ville suppliciée, s'effondrant dans la tombe boueuse du delta.
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- Tient-il à vous ?
- A sa manière. Mais cette manière n'est pas la mienne. D'abord, il pense trop.
- On finit par s'habituer aux gens intelligents.
- Vous, peut-être.
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L'image de Marie-Louise, comme toutes celles des personnes auxquelles on ne va plus penser, grandit, s'anémia à force de croissance, puis se pencha, et disparut dans cette dissolution poisseuse, chargée de déchets organiques qui porte le nom inutilement abstrait d'oubli...
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Triste époque, où les vices eux-mêmes, ce dernier refuge du vrai, sacrifient à la vanité !
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