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EAN : 9782875990518
300 pages
Editions F Deville (29/01/2022)
3.71/5   7 notes
Résumé :
William Braecke, 42 ans, est dévasté par sa rupture avec la jeune Anaïs. Il se met en tête d’emmener son père en voyage en suivant l’ancienne route maritime des pêcheurs d’Islande, trajet inspiré par un roman de Pierre Loti, l’un des rares livres de chevet que Kasper Braecke n’ait jamais eu. Un voyage peu commun, mais l’unique façon de le convaincre de partir.

Se rapprocher, créer un lien est urgent, et même vital, car le temps est compté. Kasper, ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
William le narrateur est un écrivain et archéologue de 42 ans, un homme un peu perdu et qui boit trop depuis sa rupture avec Anaïs, un fils qui a pris ses distances avec son père. Et le père, justement, revient au centre de l'histoire.
De sa mère Claudine qu'il nomme par son prénom et qui est morte il y a un an, il ne retient que cette absence de tendresse et son obsession des araignées du matin, celles qu'elle écrase pour tuer le chagrin. Kasper le père est un raciste qui aime porter « une casquette vert-de-gris, comme celles de l'armée allemande dans les films de guerre ». Il collectionne les casques allemands et affirme que « le Führer était très charismatique ». le frère aîné, Didier, est un clone du père dont il est le préféré et le fait bien sentir à ce petit frère qu'il frappe et humilie sans cesse :
« Oui, j'avais peur. Ni du ballon ni de la douleur, mais des yeux de ce grand frère, de sa bouche qui crachait cette haine ordinaire. »
William ne peut s'épanouir dans cette famille où règnent la peur et la médiocrité, cette famille qui le méprise et ne comprend pas son choix d'étudier l'archéologie. Il se sent différent, au bord du malaise dans le carcan de cette famille où le manque d'amour est pathologique. Et il se pose des questions sur le pourquoi ce cette haine ordinaire.
Adulte, William est toujours surnommé ‘blanc-bec » par ce père autoritaire et distant qui n'a jamais lu les livres de son fils. Mal remis de sa rupture avec Anaïs, William est en souffrance, autant physique que morale, et il noie ses peurs et ses douleurs dans l'alcool. Et puis, il décide de partir en voyage avec Kasper, peut-être cherche-t-il là l'occasion de poser certaines questions sur un secret de famille qui le taraude, et de se rapprocher de ce père vieillissant et irascible avant qu'il ne soit trop tard. Et le but de ce voyage, ce sera l'Islande, sur les traces de Pierre Loti et de son « Pêcheurs d'Islande » que lisait son père. Un prétexte pour le sortir de sa routine Peut-être cherche-t-il là un dernier affrontement avec ce père détesté qui ne l'a jamais aimé.
« J'ai cette chose en moi, la maladie, physique et affective. On dit que pour être un homme nouveau, il faut tuer le vieil homme qui sommeille en soi. de ce voyage, le vieil homme n'est pas celui qu'on pourrait penser »

Le roman est construit autour de la relation père-fils et, même si la mère est présente le long du roman, elle qui subit l'autorité du père et ne sait pas protéger et aimer son enfant, elle n'est là que pour souligner la personnalité odieuse de Kasper. Réfugiée dans la religion et les non-dits, elle est glaçante.
De l'enfance à l'âge adulte de William, on mesure les dégâts que provoquent le manque d'amour et le mépris d'un père. le personnage de William est attachant, malheureux et pathétique par moment mais on penche forcément de son côté. L'auteur a su rendre sensible et crédible la souffrance du fils et son attente d'un changement du père. le voyage, qui sert de prétexte, permet la confrontation des deux personnages et c'est à la fois pitoyable et tragique.
L'écriture, vive, incisive et sans fioritures, colle bien au thème. Ce roman sur les blessures de l'enfance est brutal, parfois dérangeant mais il est bouleversant.



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Le commentaire de Lynda :
Un roman qui viendra vous bouleverser, ça, j'en suis certaine. William Braecke, quarantenaire, peut ajouter sa dernière rupture amoureuse, en effet Anaïs l'a quitté, à sa vie loin qui est loin d'être un long fleuve tranquille.
Il décide donc que c'est le temps pour une quête de vérité, et avec qui, et bien avec son père.
Un père qui l'aura blessé profondément, et qui a laissé des séquelles graves. Il emmène donc son père en voyage, suivant la route des pêcheurs d'Islande.
Son père, un homme austère, raciste, et sa mère qui elle était complètement silencieuse. On peut dire que l'enfance de William a presque été un enfer pour cet enfant qui devenu homme, essaie encore tant bien que mal de guérir.
Mais le but de sa quête ultime, c'est de faire avouer à son père ce secret, William sait qu'il existe, mais le père se tait.
Il est assez difficile de vous parler de cette histoire, sans trop en révéler. Par contre, je peux vous dire, que l'on peut voir ce qu'une enfance désastreuse peut faire sur l'avenir d'un individu.
Ce voyage, l'auteur nous le décrit, assez bien, assez pour que l'on puisse sans peine l'imaginer, mais tout au bout de ce chemin William trouvera-t-il ce qu'il cherche. Pourra-t-il trouver les raisons de ce manque d'amour, avec ses parents, et la mésentente tellement grave entre lui et son frère Didier ?
Questionnement, remise en question, c'est ce que vous trouverez en suivant cette quête avec William.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'échec du couple de Claudine et Kasper avait nourri leurs peurs, qui n'avaient fait que grandir, grandir, pour bientôt tout masquer , la lumière et les solutions, pour tout jeter dans l'ombre, pour tout livrer aux araignées du matin, au chagrin.
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Peu importe la ville, le port, le pays, je reste toujours sur ma faim, frustré de voir ces contrées pour un temps strictement limité, structuré par des dates d'arrivée et de départ, par l'angoisse du retour. Apprécier une région, une ville, un paysage, c'est 's'y fondre'. Les inepties q'on peut entendre me désespèrent : 'J'ai fait le Maghreb', 'On a fait l'Asie du Sud-Est', 'Ils ont fait l'Amérique du Sud...en une semaine !' Faire, ne rien ressentir.
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La peur s’inculque en contexte familial, comme le goût de la lecture ou la pratique d’un sport.
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