AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791028421984
483 pages
Editions Vérone (12/08/2022)
5/5   15 notes
Résumé :
Cet ouvrage permet de revivre le quotidien de millions de Français durant les cinquante-cinq jours de confinement de mars 2020. Il ne s'agit nullement de relater, par le menu, le détail des activités auxquelles tout un chacun a pu se livrer durant cette retraite - dont le caractère spirituel a pu échapper à bon nombre. Le diariste a choisi de tendre à son lecteur un miroir quelque peu déformant de ces événements inédits auxquels nul n'était préparé. L'humour, l'iron... >Voir plus
Que lire après Journal d'un confinéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
5

sur 15 notes
5
15 avis
4
0 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis


.
Qui suis-je ?
Professeur de lettres, chef d'établissement, formateur de formateurs, j'ai exercé avec bonheur ces différentes fonctions en France et outre-mer (Maroc, Cambodge, Ethiopie, Liban, Mayotte). Né dans le Nord, j'ai grandi en Lorraine, que j'ai quittée en 1990. Ces années d'expatriation m'ont permis d'acquérir une maison en Provence, où je réside à demeure depuis 2019.
Qu'on ne s'y méprenne pas.
Triplement vacciné, l'auteur n'a jamais manifesté contre le port du masque ou le pass sanitaire le moindre signe d'agacement ni la moindre irritation. Il est de ces Français cartésiens qui portent sur le monde contemporain un regard mi-figue mi-raisin, parfois amusé, parfois ironique. Ne comptez donc pas sur lui pour vendanger les raisins de la colère. Mais, à l'occasion, il est capable de manifester insolemment son mécontentement lorsqu'il juge incongrues les mesures que l'on impose à ses concitoyens. Il n'a jamais été de ceux qui s'insurgent contre la dictature sanitaire ou qualifient de liberticides des mesures que le bon sens impose. Ses missions à l'étranger lui ont appris ce que signifie le mot « dictature » et à apprécier pleinement la France des droits de l'homme et De Voltaire.

Pas un complotiste
Vous ne trouverez donc en lui nulle trace de complotisme, ni d'adhésion à une quelconque idéologie douteuse, de celles qu'ont véhiculées, jour après jour, les égouts sociaux. Pour lui, le masque reste un palladium contre un virus non un chiffon rouge ou noir, politique. Comme tout un chacun, il s'est interrogé sur la validité du protocole du professeur Raoult et s'est trouvé conforté dans ses hésitations lorsque l'hôte de l'Elysée s'est rendu, en personne, à l'IHU (Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection) du « Messie » de Marseille. Il a tiré des conclusions similaires à celles du Président.

Ses cibles politiques
S'il éreinte parfois Emmanuel Marcon (qu'il surnomme ME) ou Edouard Philippe (Monsieur Ed, célèbre cheval doté de la parole dans une série télévisée des années 1960) c'est par pur plaisir de jouer avec les chiffres et les lettres ou de faire un mot (bon, si possible). Il mesure combien arides et ardues ont été ces deux fonctions, en période de pandémie. Sibeth, la bonne-porte-parole du gouvernement, Elisabeth Lemoigne (Le Moine), Adèle Haenel et Veran de Komodo sont souvent l'objet de pointes plus ou moins acerbes. Benjamin Griveaux – l'icône du porno amateur, le Grivois des smartphones – devra peut-être à ce journal de ne pas tomber dans les trappes de l'oubli. Souvent prise à trébucher, Sibeth, et ses propos, rarement mesurés, sont pesés au trébuchet des conséquences qu'ils induisent. L'auteur s'y emploie. Entre trébuchet et bûcher, il n'y a qu'un Torquemada qui sommeille en chacun de nous. Chaque lecteur se fera juge, en l'espèce.
Est raillé également l'ultracrépidarianisme auquel se sont abonnés et adonnés les doctes grands « Sachants » de la tribu des « Yaka faucons » et des millions de Français, promus au rang d'épidémiologistes de génie. Il fait également un sort aux chaines anxiogènes dont les boucles ont distillé un virus pire que le SARS-CoV-2. Loin devant Sibeth et Lisbeth, la seule bêbête noire de l'auteur reste Blanquette de Veau, le Lèche-Bribri, l'inusable et inextinguible ministre de l'Education nationale, objet de railleries récurrentes, mais objectivement fondées en raison. Toutefois, la palme académique de la Sottise et de l'absence de clairvoyance revient à Donald Trump, cible quasi quotidienne de ces chroniques. Avec un tel sujet, le plus obscur plumitif se sent pousser des ailes de géant.

L'autodérision
L'ironie et la satire aux dépens des autres ont leur juste pendant : l'autodérision. L'auteur ne résiste jamais à exercer son humour à ses propres dépens. Et s'il manque à sa charge Neige, sa chatte, lui rappelle cet impérieux impératif.
Point de narcissisme dans ces lignes qui sont, à maints égards, une découverte et une totale acceptation de soi, avec ses imperfections, ses manques, ses défauts (mineurs, cela va sans dire).






Son environnement lors du confinement
Lors de ce premier confinement, l'auteur vivait seul, chez lui, avec Neige, sa chatte. Il a été la proie aux mêmes angoisses et aux mêmes doutes que la plupart de ses compatriotes. Mais il n'a pas cédé aux sirènes de la panique ou de l'addiction, quelles qu'elles soient. Aux chips et au Chablis, au Nutella et à la Corona, il a préféré opter pour l'écriture, le jardinage et les randonnées. Cette dernière activité en fera bondir plus d'un. Mais l'auteur vivait dans un petit village du Haut-Var, à deux pas de l'immense garrigue où ne rôdait nul pandore dont la boîte n'était pourtant distante que de sept kilomètres. Nul besoin de produire la « Dédé » (traduction phonétique de l'acronyme de « l'Attestation de Déplacement Dérogatoire ») dans ces espaces exclusivement habités par des sangliers, des chevreuils et des lièvres.


Le projet d'écriture
A l'origine, le projet d'écriture ne visait nullement à ce label et encore moins à une publication. Il s'agissait d'une chronique quotidienne, expédiée chaque soir, après la litanie funèbre de Jérôme Salomon, à une trentaine de destinataires, disséminés de par le monde. Certaines allusions sont évidentes pour ces lointains destinataires mais tout à fait compréhensibles pour qui n'a jamais franchi les limites de son département.
Ces chroniques sont parfois assorties d'une réécriture d'une chanson, en tenant compte de l'air du temps, ou d'un poème célèbre. le plaisir du pastiche supplée aisément au plaisir du Pastis.

Ceci n'est pas une pipe et ce journal n'est pas véritablement un journal au sens où on l'entend habituellement.
L'accent n'est pas porté sur les sentiments, les émotions d'un diariste qui larmoierait mais s'efforce de prendre du recul par rapport aux faits racontés. Il ne relate quasiment jamais les événements vécus au cours de la journée. Ce sont les décisions et les orientations politiques qui sont évoquées et commentées ici. Les faits, rien que les faits, mais placés sous le miroir grossissant d'un microscope. Et s'il donne parfois dans la rétrospective, il lui préfère, et de loin, la prospective pour évoquer ce fameux « monde de demain » dont il se gausse, à juste titre.

A ce titre, ce « Journal d'un confiné » peut être lu comme un document historique, à l'heure où nos souvenirs s'estompent, ensevelis par d'autres confinements et par d'autres événements plus tragiques encore.
Puisqu'il faut conclure, l'auteur mesure combien il a pu être fortuné eu égard à celles et ceux qui ont connu des conditions de vie bien moins enviables que les siennes. Cet ouvrage leur est aussi destiné, car nous avons en partage d'avoir survécu à cet événement inouï et d'avoir trouvé, chacun selon son chemin personnel, des réponses à des questions existentielles.
Bertrand LEPETIT


Commenter  J’apprécie          00
J'ai lu avec un plaisir sans cesse renouvelé, au fil des jours, ce curieux journal d'un confiné qui n'a de journal que le nom puisque l'auteur ne mentionne quasiment jamais ce qui a fait le petit pain quotidien de chacun de nous durant ce long confinement. Au gré des jours, au fil des pages, son humour et son ironie, jamais malveillants, épinglent les faux savoirs, les fausses pistes, la fausse modestie des « grands sachants » et leur cuistrerie. Les gouvernants ne sont pas en reste et même si l'auteur reconnaît un certain mérite à certains de celles et ceux qui ont été en charge de la gestion de cette épidémie inédite, il ne ménage pas le ministre de l'éducation nationale qui a toujours voulu tirer la couverture à lui et s'attribuer tous les mérites pour se tresser une couronne de lauriers qui aurait dû être un bonnet d'âne. Certains chefs d'État (USA, Brésil, Chine) sont également dénoncés pour leur gestion criminelle de la pandémie. En revanche, les petites mains, qu'elles soient celles des caissières, des infirmières ou des institutrices et instituteurs sont glorifiées. le style est alerte et imagé, les réécritures de poèmes et de chansons sont souvent hilarantes. Un livre à mettre absolument entre toutes les mains et dont la lecture ravivera des souvenirs plus ou moins lumineux.

Commenter  J’apprécie          20
J‘ai eu le plaisir de lire ce livre en temps réel à l'époque du confinement. J'attendais impatiemment de recevoir, chaque soir, par mail, les chroniques quotidiennes de M. Lepetit et de Neige. Comment ai-je eu ce privilège ? me demanderez-vous. En effet, M. Lepetit était mon professeur de français au lycée d'Addis-Abeba, en Ethiopie. Un professeur tellement formidable, que voilà plus de quinze ans que l'on a gardé le contact.

Avec ce livre, j'ai retrouvé ce professeur brillant qui sait si bien partager sa passion pour la langue française. Par des poèmes, des anecdotes drôles et des analyses sociales et politiques piquantes et pertinentes, M. Lepetit nous fait vivre une époque difficile de notre histoire d'une façon plus légère, grâce à l'humour et l'ironie.

J'ai eu des fous-rires en lisant certains passages mais j'ai aussi accru mes connaissances dans divers domaines. Ce livre est un vrai document historique qui sera une mine d'or d'informations pour les générations à venir.

Un grand merci à M. Lepetit et à Neige. Vous avez rendu mon confinement moins déprimant.

Je ne peux que recommander ce livre ! À lire et à relire !!
Commenter  J’apprécie          10
Le pastiche plutôt que le pastis !
J'emprunte ces mots à l'auteur, dans sa fiche de présentation sur le site Babelio. Et c'est vrai que les pastiches et les réécritures parodiques de poèmes et chansons abondent, pour clore parfois une journée par trop sombre en raison du nombre de décès annoncé ou d'une nouvelle restriction imposée. L'auteur a conscience d'être privilégié dans une maison où il cohabite avec sa chatte, Neige, à l'écart des contrôles de toute nature. A le lire, j'ai partagé la jubilation qui a dû être sienne alors que je me morfondais dans un minuscule appartement lyonnais. Grâce à Bertrand Lepetit, je revis mon confinement sous un jour plus lumineux, emportée par une plume trempée dans l'encre de l'humour et de l'ironie. Et ce n'est pas l'un des moindres mérites de cet ouvrage que de raviver des souvenirs déjà en grande partie oubliés, que de nous rappeler combien nous avons été dociles et disciplinés, combien les rumeurs les plus folles ont pu alimenter les plateaux de télévision. Un livre à lire ne serait-ce que pour mesurer le chemin parcouru et constater combien les leçons du passé sont peu suivies : aux stocks de papier toilette ont succédé les stocks d'essence et de moutarde, et demain les stocks d'oeufs et de farine…Merci à l'auteur de rappeler que le « monde de demain » reste à inventer.
Commenter  J’apprécie          00
Un journal salutaire
L'auteur, sur un mode jubilatoire, nous fait revivre ce long confinement qui en a traumatisé plus d'un, mais visiblement pas Bertrand Lepetit, qui a su exploiter cet isolement imposé pour en faire un exercice de style et une thérapie par l'écriture des plus réjouissantes. Les chutes dans la garrigue, en VTT, en dépit du confinement, jouxtent les chutes de réécritures et de pastiches divers. Raoult, Blanquer, Sibeth, Trump sont des cibles récurrentes et les coups de patte de Neige, sa chatte, font mouche à chaque fois. Je regrette de ne pas avoir été destinataire de ces chroniques durant ces cinquante-cinq jours de 2020 mais ma frustration s'estompe puisque j'ai pu les lire « rétrospectivement » et en ai tiré un réel plaisir. Je recommande chaleureusement un tel ouvrage qui sera, à n'en point douter, une référence pour les chercheurs qui se pencheront sur la surprenante résilience dont nous avons fait montre et la docilité avec laquelle nous avons pris pour argent comptant les vérités et contre-vérités distillées par notre gouvernement
Commenter  J’apprécie          11


autres livres classés : témoignageVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
293 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}