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Critique de solal1857




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Qui suis-je ?
Professeur de lettres, chef d'établissement, formateur de formateurs, j'ai exercé avec bonheur ces différentes fonctions en France et outre-mer (Maroc, Cambodge, Ethiopie, Liban, Mayotte). Né dans le Nord, j'ai grandi en Lorraine, que j'ai quittée en 1990. Ces années d'expatriation m'ont permis d'acquérir une maison en Provence, où je réside à demeure depuis 2019.
Qu'on ne s'y méprenne pas.
Triplement vacciné, l'auteur n'a jamais manifesté contre le port du masque ou le pass sanitaire le moindre signe d'agacement ni la moindre irritation. Il est de ces Français cartésiens qui portent sur le monde contemporain un regard mi-figue mi-raisin, parfois amusé, parfois ironique. Ne comptez donc pas sur lui pour vendanger les raisins de la colère. Mais, à l'occasion, il est capable de manifester insolemment son mécontentement lorsqu'il juge incongrues les mesures que l'on impose à ses concitoyens. Il n'a jamais été de ceux qui s'insurgent contre la dictature sanitaire ou qualifient de liberticides des mesures que le bon sens impose. Ses missions à l'étranger lui ont appris ce que signifie le mot « dictature » et à apprécier pleinement la France des droits de l'homme et De Voltaire.

Pas un complotiste
Vous ne trouverez donc en lui nulle trace de complotisme, ni d'adhésion à une quelconque idéologie douteuse, de celles qu'ont véhiculées, jour après jour, les égouts sociaux. Pour lui, le masque reste un palladium contre un virus non un chiffon rouge ou noir, politique. Comme tout un chacun, il s'est interrogé sur la validité du protocole du professeur Raoult et s'est trouvé conforté dans ses hésitations lorsque l'hôte de l'Elysée s'est rendu, en personne, à l'IHU (Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection) du « Messie » de Marseille. Il a tiré des conclusions similaires à celles du Président.

Ses cibles politiques
S'il éreinte parfois Emmanuel Marcon (qu'il surnomme ME) ou Edouard Philippe (Monsieur Ed, célèbre cheval doté de la parole dans une série télévisée des années 1960) c'est par pur plaisir de jouer avec les chiffres et les lettres ou de faire un mot (bon, si possible). Il mesure combien arides et ardues ont été ces deux fonctions, en période de pandémie. Sibeth, la bonne-porte-parole du gouvernement, Elisabeth Lemoigne (Le Moine), Adèle Haenel et Veran de Komodo sont souvent l'objet de pointes plus ou moins acerbes. Benjamin Griveaux – l'icône du porno amateur, le Grivois des smartphones – devra peut-être à ce journal de ne pas tomber dans les trappes de l'oubli. Souvent prise à trébucher, Sibeth, et ses propos, rarement mesurés, sont pesés au trébuchet des conséquences qu'ils induisent. L'auteur s'y emploie. Entre trébuchet et bûcher, il n'y a qu'un Torquemada qui sommeille en chacun de nous. Chaque lecteur se fera juge, en l'espèce.
Est raillé également l'ultracrépidarianisme auquel se sont abonnés et adonnés les doctes grands « Sachants » de la tribu des « Yaka faucons » et des millions de Français, promus au rang d'épidémiologistes de génie. Il fait également un sort aux chaines anxiogènes dont les boucles ont distillé un virus pire que le SARS-CoV-2. Loin devant Sibeth et Lisbeth, la seule bêbête noire de l'auteur reste Blanquette de Veau, le Lèche-Bribri, l'inusable et inextinguible ministre de l'Education nationale, objet de railleries récurrentes, mais objectivement fondées en raison. Toutefois, la palme académique de la Sottise et de l'absence de clairvoyance revient à Donald Trump, cible quasi quotidienne de ces chroniques. Avec un tel sujet, le plus obscur plumitif se sent pousser des ailes de géant.

L'autodérision
L'ironie et la satire aux dépens des autres ont leur juste pendant : l'autodérision. L'auteur ne résiste jamais à exercer son humour à ses propres dépens. Et s'il manque à sa charge Neige, sa chatte, lui rappelle cet impérieux impératif.
Point de narcissisme dans ces lignes qui sont, à maints égards, une découverte et une totale acceptation de soi, avec ses imperfections, ses manques, ses défauts (mineurs, cela va sans dire).






Son environnement lors du confinement
Lors de ce premier confinement, l'auteur vivait seul, chez lui, avec Neige, sa chatte. Il a été la proie aux mêmes angoisses et aux mêmes doutes que la plupart de ses compatriotes. Mais il n'a pas cédé aux sirènes de la panique ou de l'addiction, quelles qu'elles soient. Aux chips et au Chablis, au Nutella et à la Corona, il a préféré opter pour l'écriture, le jardinage et les randonnées. Cette dernière activité en fera bondir plus d'un. Mais l'auteur vivait dans un petit village du Haut-Var, à deux pas de l'immense garrigue où ne rôdait nul pandore dont la boîte n'était pourtant distante que de sept kilomètres. Nul besoin de produire la « Dédé » (traduction phonétique de l'acronyme de « l'Attestation de Déplacement Dérogatoire ») dans ces espaces exclusivement habités par des sangliers, des chevreuils et des lièvres.


Le projet d'écriture
A l'origine, le projet d'écriture ne visait nullement à ce label et encore moins à une publication. Il s'agissait d'une chronique quotidienne, expédiée chaque soir, après la litanie funèbre de Jérôme Salomon, à une trentaine de destinataires, disséminés de par le monde. Certaines allusions sont évidentes pour ces lointains destinataires mais tout à fait compréhensibles pour qui n'a jamais franchi les limites de son département.
Ces chroniques sont parfois assorties d'une réécriture d'une chanson, en tenant compte de l'air du temps, ou d'un poème célèbre. le plaisir du pastiche supplée aisément au plaisir du Pastis.

Ceci n'est pas une pipe et ce journal n'est pas véritablement un journal au sens où on l'entend habituellement.
L'accent n'est pas porté sur les sentiments, les émotions d'un diariste qui larmoierait mais s'efforce de prendre du recul par rapport aux faits racontés. Il ne relate quasiment jamais les événements vécus au cours de la journée. Ce sont les décisions et les orientations politiques qui sont évoquées et commentées ici. Les faits, rien que les faits, mais placés sous le miroir grossissant d'un microscope. Et s'il donne parfois dans la rétrospective, il lui préfère, et de loin, la prospective pour évoquer ce fameux « monde de demain » dont il se gausse, à juste titre.

A ce titre, ce « Journal d'un confiné » peut être lu comme un document historique, à l'heure où nos souvenirs s'estompent, ensevelis par d'autres confinements et par d'autres événements plus tragiques encore.
Puisqu'il faut conclure, l'auteur mesure combien il a pu être fortuné eu égard à celles et ceux qui ont connu des conditions de vie bien moins enviables que les siennes. Cet ouvrage leur est aussi destiné, car nous avons en partage d'avoir survécu à cet événement inouï et d'avoir trouvé, chacun selon son chemin personnel, des réponses à des questions existentielles.
Bertrand LEPETIT


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