Blandine le Callet et
Nancy Pena poursuivent dans ce troisième album la présentation « réaliste » du mythe de Médée entamée dans « L'ombre d'hécate » et « Le couteau dans la plaie ».
Médée, Jason et les Argonautes ont fui la Colchide en emportant la fameuse toison d'or.
Ils se rendent en Grèce d'abord au royaume des Phéaciens sur l'île de Drépane, où il épouse Médée, puis à Iolcos gouverné par le roi Pélias ; celui-ci a fait croire à Jason qu'il lui succéderait s'il lui rapportait la toison, mais il diffère constamment sa décision…
Jason, une fois de plus, fait appel à Médée, et celle-ci va élaborer une ruse diabolique pour se débarrasser de Pélias…
En ce qui concerne le contexte, c'est une Grèce antique archaïque que les auteures nous présentent dans cet album : les cités grecques vivent à l'écart les unes des autres, il y a peu de relations commerciales, car la navigation entre elles n'est pas encore très développée ; d'autre part, les Grecs ont peu d'estime pour les étrangers, qu'ils appellent « barbares », et traitent les femmes comme des êtres inférieurs, caractéristiques d'ailleurs qui persisteront dans la Grèce antique dans les siècles suivants.
En ce qui concerne les « héros », Jason apparaît comme un personnage contrasté : il ne brille ni par son courage, ni par son intelligence, mais il est fidèle à la promesse qu'il a faite à Médée puisqu'il l'épouse.
Quant à Médée, son évolution négative est certaine : si on ne peut que lui reprocher sa trahison dans les épisodes précédents, cette fois-ci elle se rend coupable par amour d'un crime absolument monstrueux.
Les couleurs encore plus sombres que dans les précédents albums, avec un noir omniprésent, traduisent parfaitement la dimension tragique du récit.