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Gilles Goullet (Traducteur)
EAN : 9782290407974
384 pages
J'ai lu (12/06/2024)
3.68/5   17 notes
Résumé :
Et si Adam avait survécu à la disparition d’Eden ?
Et si, créé avant la mort-même, il était immortel ? Il arpenterait le monde, épuisé par le cycle éternel de vie et de mort de l’humanité. Sous ses côtes, bat le cœur d’ Ève ; dans sa mémoire, son souvenir faiblit pourtant.
Il n’est pas seul : disséminés à travers le monde, à l’abri des regards, les bêtes du Jardin agissent, exilés éternels mais puissants métamorphes : Pie, Corbeau, Chouette... leurs ac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Après analog/virtuel, l'excellent premier roman de l'indienne Lavanya Lakshminarayan, voici que la collection Rayon Imaginaire poursuit la traduction de nouvelles voix singulières avec Les Oiseaux du Paradis de l'écossais Oliver K. Langmead. Magnifié de nouveau par la sublime conception graphique de l'objet-livre, découvrons à présent cette fantasy pleine de poésie et d'êtres fantastiques…

Dans un jardin perdu…
Cette histoire, vous pensez tous la connaître.
C'est celle d'un jardin et des premiers êtres humains, Adam et Eve, celle de deux êtres légendaires entourés de plantes et d'animaux tout aussi extraordinaires et uniques.
Jusqu'à la chute. Jusqu'à la pomme.
Et à notre monde.
Seulement voilà, cette fois, l'histoire commence d'une façon un peu différente. Avec Adam et Eve qui échangent leur coeur, littéralement.
Un lien unique, immortel et puissant.
D'autant plus que la mort n'existe pas encore.
Bien des années plus tard, l'homme s'est emparé de la Terre et Eden n'est plus. du moins, c'est ce que tout le monde pense.
Adam, lui, existe toujours dans le monde des hommes, ses fils.
Il a vécu bien des vies et traversé bien des époques, mais c'est aujourd'hui qu'il renoue avec ses anciens compagnons, les bêtes du Paradis.
Ces êtres hors du temps, eux aussi immortels, ont acquis la capacité de se métamorphoser. En humains, bien sûr, pour survivre et se camoufler.
Mais aussi en d'autres créatures plus létales, plus dangereuses.
Ainsi, Adam retrouve Corbeau, Pie, Corneille, Papillon, Sanglier… tous ces êtres qu'il a nommé et qu'il a appris à aimer et respecter.
Il se lance alors à la recherche de Pie afin d'élucider ses folles dépenses d'argent au dépend de son frère, Corbeau. Traversant l'Atlantique pour retourner en Angleterre, Adam s'apprête à faire la plus stupéfiante des découvertes : l'Eden n'a pas disparu, il a juste été éparpillé à travers le monde !
Le reste, nous nous garderons bien de vous le raconter, car il faut bien garder la surprise de cette lecture fantasy pas comme les autres.
Une lecture poétique dès les premiers instants et qui met un point d'honneur à mettre en avant la beauté de la langue comme celle du monde. Une langue encore sublimée par l'excellente traduction signée Gilles Goullet, comme à son habitude.
Mais revenons à nos oiseaux et entrons dans le vif du sujet…

Le monde de la fin
Oliver K. Langmead imagine donc un Adam immortel qui vit parmi nous, un colosse capable de tous les prodiges physiques mais qui s'intéresse avant tout à la beauté du monde…ou ce qu'il en reste.
Car plus qu'un roman de fantasy mythologique, Les Oiseaux du Paradis est une histoire écologique sur ce que l'homme a fait du monde.
Contemplant les lieux qui l'entourent, Adam montre que tout s'est déjà fané, que tout se brise encore et encore et que, petit à petit, l'espèce humaine est en train de détruire la merveilleuse Nature dont elle a hérité jadis. Il faudrait presque un nouveau Déluge pour remettre les choses d'aplomb…
Curieusement, et malgré ses personnages, Les Oiseaux du Paradis n'est pas un roman sur la religion ou la foi, au contraire. Oliver K. Langmead mentionne un Dieu absent qu'Adam n'a jamais vu, il évoque des versions bibliques qui entrent en contradiction avec la véritable histoire et d'anges, il n'est jamais question.
Ce seront les métamorphes du Paradis, ces bêtes primordiales qui tentent de survivre aux méfaits de l'homme, qui seront les principaux apôtres d'Adam dans le récit. Ce sont eux qui errent à travers le monde et s'adaptent comme ils peuvent. Certains ont pris le taureau par les cornes, comme Corbeau et son agence d'avocats ultra-puissante, tandis que d'autres vivent à l'écart, comme Papillon ou Hibou.
Leur point commun : rester à l'écart de la nuisance des hommes ou, du moins, tenter de la contrer pour survivre.
Puissamment mélancolique, Les Oiseaux du Paradis est une histoire de perte, perte d'un monde, perte d'un être cher, perte d'un lien, perte d'un amour. Perte de soi.
Et si le résultat semble si beau et universel, c'est qu'il résonne avec une terrible véracité à propos de la bêtise humaine…

Errer seul, jusqu'au bout
Confronté à notre monde plein de haine et de violence, Adam n'en reste pas moins un personnage réaliste qui, lui aussi, usera de la force pour défendre les siens…et pour punir le véritable démon, celui d'une engeance qui ne comprend plus rien à la beauté d'un simple jardin.
Oliver K. Langmead a une façon de réenchanter notre univers en imaginant que certains joyaux nous restent cachés, immortels, hors de notre portée destructrice. Il prend au pied de la lettre l'adage qui veut qu'il faut cultiver son jardin…et quel jardin !
Traversant les époques, on constate qu'Adam tente encore et encore de faire renaître des éclats de beauté de ce temps perdu, qu'il doit encore et encore se heurter au temps, aux hommes et à la violence.
Et dans l'ombre, bien sûr, se trouve Eve.
Ombre dans le récit, épine douloureuse dans la tête de son compagnon, mais qu'est devenue la première femme dont le coeur bat toujours en Adam ? Il ne s'agira pas d'une histoire d'amour tranchante jusqu'à l'os cette fois, mais de souvenirs, de moments oubliés, qui racontent une certaine facette d'Adam et le complexifie encore davantage.
Les Oiseaux du Paradis offre ainsi une voix différente à la fantasy traditionnelle, une voix à la fois plus réaliste et plus mythique, pour revenir à l'homme, à la Nature et finalement, au temps qui passe.

Quelque part entre le Vorrh de Brian Catling et l'American Gods de Neil Gaiman, le roman d'Oliver K. Langmead saisit le coeur et l'esprit de son lecteur. À la fois récit écologique et fable mythologique, Les Oiseaux du Paradis est un premier tour de piste littéraire remarquable qu'il vous faudra forcément découvrir avant la fin.
Lien : https://justaword.fr/les-ois..
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Plus qu'une réécriture de la Bible, c'est une uchronie biblique que nous propose Oliver K. Langmead avec Les Oiseaux du paradis : et si Adam avait (vécu et) survécu car étant immortel ?

La légendaire lingua adamica est centrale dans le roman, puisque les protagonistes sont des animaux provenant d'Éden, qu'Adam a nommé. Problème, ce dernier a oublié l'adamique et les noms sont donc en anglais.

Les oiseaux du/de paradis (les deux peuvent se confondre en anglais) du titre font ainsi référence aux animaux et aux plantes, soit les deux familles de locataires d'Éden. Adam, qui navigue d'identité en identité, se trouve donc chargé d'une mission par Corbeau : retrouver Pie. En chemin, il croisera Corneille ou Chouette, mais aussi d'autres métamorphes plus terrestres, tous pouvant se fondre parmi les humains. Adam se retrouve en Écosse, opportunément (l'auteur est écossais). Là, l'intrigue se corse puisque d'excentriques aristocrates entrent en jeu et se révèlent plutôt compétitifs. L'objectif de tout ce petit monde : reconstituer le Jardin d'Éden.

Et Ève, dans tout ça ? Une partie d'elle est toujours présente, et sa trajectoire est décrite dans les souvenirs d'Adam. Sa mémoire constitue l'un des enjeux majeurs du roman, puisqu'elle lui fait grandement défaut, ce que l'auteur symbolise par l'image d'une couronne d'épines dans le crâne. le clin d'oeil est amusant, mais le coup du personnage (partiellement) amnésique avec un être aussi incroyable reste un peu facile. Cela permet néanmoins de découvrir que le couple originel a bourlingué dans ses péripéties passées, quoique toujours en Occident ou à proximité de la Méditerranée.

Au bout du compte, Les Oiseaux du paradis constitue une lecture qui navigue entre le surréaliste et l'irréaliste, agréable mais pas inoubliable. Quitte à investir la Bible en Imaginaire, on préférera – dans une tout autre approche, certes – L'Évangile selon Myriam de Ketty Steward (cf. Bifrost 105). Il n'en reste pas moins de belles formules sur la Nature, faune et flore confondues, qu'Adam observe avec passion et choie avec ferveur – mais pas au point d'être végan.

critique parue dans Bifrost 112
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Ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais , nous sommes sur une lecture très poétique et une réflexion écologique. Ici rien de religieux et aucun lien direct avec Dieu .

Ne vous attendez pas à un Adam et Ève de la genèse biblique. Il n'y aura pas de référence à Dieu sauf une espèce de secte de « vieux » qui pensent avoir reçu un message divin de reconstruire l'Eden et de dominer la vie animal . Dommage la seul référence à Dieu c'est soit pour dire qu'il est inexistant ou que c'est des fanatiques…

J'ai lu une critique qui disait qu 'Adam était insensible, certes envers l'humain car il est immortel et voit comment l'humain détruit tout par pouvoir de domination . Personnellement j'ai aimé l'attitude blasé d'Adam, je l'ai trouvé touchant car ce qui compte à ses yeux c'est les animaux restant de l'Eden et la nature .
Adam est ici est protecteur de la nature , un grand jardinier .

Ève est absolument pas présente durant tout le récit , nous comprenons pourquoi seulement dans le dernier chapitre .

J'ai trouvé l'idée de punition d'être immortel originale ( même si ce n'est pas dit ainsi car à aucun moment l'auteur ne parle du péché originel) . Car seul les animaux de l'Eden sont encore à ses côtés pour ceux qui n'ont pas été encore tués par l'homme .
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Livre reçu par Masse Critique. Adam est un espèce de colosse, créé avant la mort il est immortel et il n'est pas le seul. C'est aussi le cas de tout ce qui se trouvait à Eden par exemple les animaux et les plantes.
Les animaux ont également la capacité de prendre forme humaine. Ils sont donc plus ou moins intégrés à la société humaine depuis toujours. En particulier la famille Corvid (Corbeau, Corneille et Pie) a pour couverture un authentique cabinet d'avocats, qui s'est fait une spécialité d'aider les animaux d'Eden à survivre, en leur fournissant des papiers d'identité régulièrement pour ne pas éveiller la suspicion. Corbeau envoie Adam mener l'enquête pour retrouver Pie et expliquer ses gigantesques dépenses...
L'édition est plutôt belle avec la couverture en relief et les plumes.
Le récit est parfois étrange, il y a un côté mystique, il est assez prenant dans l'ensemble, c'était une lecture agréable.
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* * * * MASSE CRITIQUE * * * *

Le titre, la couverture et le résumé de ce livre m'ont énormément tenté.
J'étais contente de pouvoir le lire. Ma déception est terrible...

Je ne pensais pas que les Oiseaux du paradis étaient des espèces de métamorphes. J'aurais pu passer outre et apprécié ma lecture quand même, sauf qu'Adam est antipathique et insensible. Je n'ai aucune sympathie pour lui, aucune attache et je m'ennuie terriblement.

Je suis triste que ce livre ne m'ait pas plu... Je remercie Babelio et Hachette pour l'envoi de ce livre.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il sait combien coûtent une miche de pain, un ticket de bus ou un sachet de graines de courge, mais il a toujours eu du mal à réfléchir à des choses comme l'économie. Le problème, ce sont les nombres, se dit-il. Quand on réduit une chose - une fortune, un grand âge ou un bilan des victimes - à un nombre, elle devient comprimée, simple chiffre qui ne tient pas vraiment compte des énormes sommes d'argent accumulées, ni du temps écoulé ni des vies perdues.
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Le hamburger est minuscule. Adam soulève le petit pain pâteux, découvre une feuille de laitue triste et molle, une rondelle de tomate sans jus et, dessous, une galette ronde et grise de viande anonyme que dissimule à moitié un carré parfait de faux fromage.
Les frites sont creuses. Il les mâche pensivement en se rappelant que manger de la viande autrefois avait un sens.
Il fallait prendre une vie.
Cela se faisait avec respect. Un respect inspiré par les années à soigner le bétail, à le surveiller, à le voir engraisser en bonne santé, qui empêchait de prendre à la légère la décision de l'abattre. Ou bien le respect gagné lors de la chasse : la poursuite, le sang, la chute. Et de vos propres mains, vous aviez à démembrer le corps. À découper, déchirer, plumer, disséquer, ce qui vous donnait une connaissance intime de votre nourriture.
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Quand on réduit une chose - une fortune, un grand âge ou un bilan de victimes - à un nombre, elle devient comprimée, simple chiffre qui ne tient pas vraiment compte des énormes sommes d'argent accumulées, ni du temps écoulé ni des vues perdues.
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Les arbres sont très difficiles à tuer. Chez les hommes, il y a tant de faiblesses qui peuvent être exploitées : leur peau facile à percer, leurs os faciles à casser, leurs organes faciles à écraser. Mais pour tuer un arbre, un couteau ne suffira pas. Vous ne pouvez pas le faire à coup de poing ou de feu, ou en le soumettant à des conditions de travail tellement dégradantes qu'il se jettera du haut d'un immeuble. Tuer un arbre nécessite de la force. Il faut attaquer son tronc à la hache, lui enlever petit bout après petit bout jusqu'à ce qu'il tombe. Il faut de grosses machines équipées d'énormes scies circulaires. Et il pourrait survivre quand même. Privé de son tronc, de ses branches et de ses feuilles, il lui reste ses racines, profondément enfouies dans la terre, si bien qu'il pourrait encore vivre.
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Pour lui, penser à Ève est comme essayer de regarder une lumière trop vive. Il n'arrive pas à la contenir tout entière dans son esprit, aussi est-il obligé d'y penser par fragments. Parfois, il pense à ses mains : les lignes qui traversent ses paumes en dessinant comme des racines, la douceur de son toucher. Parfois, il pense à ses lèvres : leur plénitude, leur tendre contact sur sa peau. Et parfois, il pense à ses yeux : leur couleur de terre après la pluie, la dilatation presque imperceptible de ses pupilles quand elle le regarde.
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Video de Oliver K. Langmead (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Oliver K. Langmead
Creative Conversations: Book Launch for Oliver Langmead’s Birds of Paradise (16 March 2021)
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