Le style m'apparaît fluide, facile à lire, avec des tournures de phrases que j'ai trouvé sublimes, poétiques par moments, maniées avec brio.
On mesure l'importante recherche historique avec, peut-être sur le terrain, l'appel au souvenir de quelques anciens ou de leur famille. C'est clair, précis, on peut suivre les différentes étapes de ce
D-Day à travers les récits des participants.
On y rencontre une vision de l'Europe que l'on pourrait qualifier « d'idyllique » avec ces trois compères ou compagnons d'infortune qui se retrouvent et peuvent échanger sans barrières de langues, de coutumes, de ressenti, privilégiant l'entraide, la solidarité, le respect de chacun et de chaque peuple. L'Europe telle qu'elle devrait être !!!
En parlant de solidarité, j'ai été surprise d'entendre parler de confiturerie qui employait les jeunes de l'époque pour ne pas qu'ils aillent au STO, car il y avait aussi chez nous (dans la région Narbonnaise) une confiturerie dans le village voisin (3km) qui faisait de même et où mon père à l'époque, était employé, ce qui lui a permis de rester sur place. Je ne sais pas qui a eu l'idée de ce système mais je constate qu'il a traversé les régions françaises afin de préserver les jeunes gens de cette terrible guerre. Une bonne initiative à relever.
A chaque situation et pour chaque période, les états d'âme, interrogations, voire les doutes, des différents personnages sont bien étudiés et transcrits à leur juste valeur.
Quant à la fin, on se doutait bien ou plutôt on espérait de tout coeur que Barbara puisse enfin reconnaître Sacha sous les traits de Matthias et donc bien trouvée par l'auteur qui a su maintenir le suspens jusqu'à la dernière ligne.