C'est grâce à Masse critique de Babelio que j'ai reçu ce roman. J'en remercie donc les organisateurs, ainsi que l'éditeur "Quai
Voltaire / La Table Ronde" qui me l'a fait parvenir si rapidement.
1956 - Afrique du Sud. Lorsque Bill (c'est une femme), couchée sur son lit en déshabillé de soie entend sonner à la porte, elle n'a guère envie de bouger. Mais sa gouvernante, Gladys, insiste pour qu'elle accepte de recevoir le visiteur qui l'attend au salon. C'est le comptable, qui, tout en espérant ne pas l'avoir dérangée, lui dit que l'affaire est néanmoins assez urgente à son sens.
Mr Parks ("porks" prononce-t-elle car elle est de langue maternelle africaans), "intelligence moyenne, honnête et dévoué" est l'exécuteur testamentaire du défunt mari de Bill. Il lui a laissé une grosse fortune qui fait d'elle une femme riche. Il lui annonce qu'il serait temps pour elle de rédiger son testament.
Mais Bill qui se sent en pleine forme et possession de ses moyens n'a guère envie de s'y résoudre. Il lui faut réfléchir. A qui léguer sa fortune ? A ses deux fils, 15 et 17 ans, qui ne s'intéressent pas à l'argent ? En pension depuis leur plus jeune âge dans un établissement confessionnel (on y frappe encore les enfants à coups de canne), ils ne sont guère proches de leur mère. Elle se fait remarquer avec ses tenues voyantes, son chapeau et ses diamants lorsqu'elle se rend à la chapelle où tout le monde la tient à l'écart. Leur père leur a déjà laissé de quoi poursuivre leurs études. Sérieux, ils sont en fait plus proches de John le cuisinier zoulou, qui les a vu grandir. A ce titre, lui aussi mériterait bien qu'elle lui lègue quelque chose, même si son défunt mari l'a déjà fait.
A sa fidèle gouvernante, attentive et discrète, qui semble connaître bien des secrets ? A ses frères et soeurs qui vivent bien grâce à elle et semblent en attendre beaucoup plus ? A ses trois vieilles tantes, restées célibataires pour sauvegarder le bien familial ? Elle pourrait aussi laisser une belle somme à l'un ou l'autre admirateur briguant une place maintenant vacante ?
Tout en s'interrogeant, Bill revient sur son passé et ses souvenirs remontent, pas forcément dans l'ordre, de 1925 (un amour interdit par son père), à 1935 (rencontre avec l'homme riche mais déjà marié qu'elle finira épouser) et 1956... veuve avec ce souci de lèguer sa fortune. Il reste cependant un secret qui la hante, et dont le lecteur finit par se douter...
J'étais attirée par ce roman, comme par l'Afrique du Sud qui m'intéresse particulièrement. Je m'attendais à quelques chose de plus documenté, de plus vivant, de plus général. Quelque chose qui me touche et m'emporte, pas à une bluette. C'est l'Afrique du Sud du passé, dans un style un peu rétro, certes ce n'est pas mal écrit, comme ce que publie en général l'éditeur, mais c'est du déjà lu, enfin en ce qui me concerne. Je suis sans doute devenue difficile.
C'est également un auteur que je découvre, et le succès qu'elle a déjà rencontré prouve sans doute qu'elle le mérite. D'après mon humble expérience, ce roman devrait certainement plaire à un large public.