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Won-kyu Ju (Autre)Yeong-hee Lim (Traducteur)Catherine Biros (Traducteur)
EAN : 9782809715477
176 pages
Editions Picquier (06/05/2021)
3.41/5   41 notes
Résumé :
Quartier chic et moderne de Séoul, Gangnam est le lieu où se côtoient l'univers de la mode et celui des nouvelles technologies. Le jour, des hommes d'affaires se pressent le long des avenues bordées de gratte-ciels étincelants. La nuit, dans l'ambiance feutrée des clubs privés et des hôtels chics, se révèle une face infiniment plus sombre : un Gangnam souterrain où l'élite économique du pays s'adonne à la drogue, au jeu et aux sévices sexuels, assurée d'une complète... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre court et intense qui traite du quartier chic et moderne de Séoul : Gangnam.
Le jour, des hommes d'affaires se pressent le long des avenues bordées de gratte-ciels étincelants.
La nuit, l'ambiance se transforme et s'assombrit. Les clubs privés et les hôtels chics ouvrent leurs portes, nous dévoilant une vision souterraine de Gangnam, où l'élite économique du pays s'adonne à la drogue, aux jeux et aux sévices sexuels allant jusqu'aux meurtres, assurée d'une complète impunité. Rien n'est grave pour eux car l'argent est roi. Tout s'achète. En échange d'une belle somme, avocats et planificateurs sont prêts à modifier la réalité pour vous tirer d'affaire (pots de vin, faux témoignages, vidéos, caméras de surveillance trafiquées,…).
L'auteur Won-kyu Ju, pour écrire son livre a infiltré l'un de ces clubs huppés de Gangnam comme chauffeur-livreur. « Made in Gangnam » est donc inspiré de faits réels. Il nous livre de manière simple et crue un monde de corruption et de perversion, sombre et dépourvu de sentiment. D'une violence inimaginable et inhumaine où des crimes sont permis au nom du pouvoir et de l'argent.
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Bienvenue dans le monde souterrain aux moeurs dépravées de la haute société sud-coréenne ! Gangnam, quartier ultra-chic de Séoul, s'est fait connaître avec l'entêtant hit de 2011 « Gangnam style », qui a popularisé la pop du pays du matin calme. Mais ici, côté calme, ça se discute ! Chefs de grandes entreprises, hommes politiques, hauts fonctionnaires se retrouvent dans des clubs très privés pour s'adonner à des parties pas vraiment fines. Ils sont alimentés moyennant des sommes énormes en gibier de jeunes femmes, car il s'agit bien de cela, par des souteneurs qui du coup sont aussi riches qu'eux.

Dans un très haut étage d'un gratte-ciel encore en construction, une dizaine de personnes dénudées sont retrouvées atrocement assassinées, hommes et femmes à parité, dans ce qui a été une orgie sexuelle d'une grande violence. Vu la notoriété des hommes identifiés, la police et de grands cabinets d'avocats font le nécessaire de concert pour construire une vérité alternative. L'écrivain nous propose de suivre leur travail, au travers d'un policier véreux (il a des dettes de jeux qu'il doit rembourser) et d'un avocat « planificateur » travaillant pour un grand cabinet chargé d'imaginer une autre mort, un peu plus acceptable, pour ces puissants.

Je vous fais grâce de l'identité de ces deux personnages clés, et des autres, les noms coréens sont un calvaire à retenir, car toujours composés et se ressemblant beaucoup (il n'existe qu'une centaine de noms de famille en Corée).

L'intrigue est intéressante, il y a du rythme, des dialogues…Cela pourrait être un assez bon livre, et c'est le premier de l'auteur, qui a bien conscience des imperfections de son roman. S'il n'a probablement pas la valeur documentaire telle qu'on voudrait nous la faire avaler en quatrième de couverture (Ah ! le fameux « Inspiré d'une histoire vraie », tellement vendeur !), il s'approche sans doute d'une certaine réalité en Corée : corruption endémique et scandales dans les sociétés tentaculaires comme Samsung, statut de la femme totalement déconsidéré (ce qui entraîne des revendications féministes radicales et des mouvements antiféministes acharnés, actuellement le pays vit une véritable et inquiétante guerre des sexes à l'heure où les bébés se font trop rares).

Ceci dit, le scénario manque un peu de chair, l'histoire est expédiée en 150 pages bien aérées. On aurait aimé plus de rebondissements, de complexité, et pour une fois, un peu de description de l'environnement dans lequel nous sommes baignés. Tout à son intrigue, l'auteur en oublie presque complètement de nous parler de Séoul, de la mentalité et des habitudes de vie des coréens, etc…C'est peut-être qu'il s'adresse d'abord à ses compatriotes, qui connaissent évidemment le contexte…mais pour le lecteur occidental, c'est frustrant. le sujet est déjà terrible, ç'aurait été de nature à apporter un peu plus de relief et d'attractivité à l'histoire. de même, on entre peu dans les pensées des personnages, cela ne permet pas de les rendre un tant soit peu attachants, si tant est que cela soit possible, vu leur absence d'empathie pour les autres.

Bref, cette première publication est d'une qualité honorable, mais on en ressort avec une impression en demi-teinte.
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Un petit apercu de Gangnam, un quartier chic de Séoul, en Corée du Sud ? Attention, c'est fait pour choquer, accrochez-vous ! Un meurtre de dix personnes juste avant l'ouverture d'un hôtel dont cinq sont des call-girls. Pour éviter de ternir la réputation des plus grandes fortunes du quartier, on fait appel à un planificateur, une personne qui s'occupe de trouver des causes de mort plus louables contre quelques (centaines de) billets. Au début, je m'attendais à une enquête et même si elle a bien lieu, il s'agit surtout de montrer que ce qui compte à Gangnam, c'est money, money, money. Et puis bien sûr, ce qui en découle, la corruption, la drogue, le sexe. de ce roman, j'attendais de comprendre un peu ce quartier de Séoul mais l'auteur matraque surtout l'importance de l'argent du lieu. Comme il le dit à la fin du livre, il a essayé d'imaginer un côté sombre de ce quartier chic... il y a un peu de maladresse et on ressort un peu écoeuré de ce tourbillon de violence, de ces milliards de wons (je n'ai pas son cours actuel) et d'absence de sentiments.
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Gangnam, quartier connu mondialement grâce à (à cause ?) la chanson "Gangnam Style", est le quartier huppé de la capitale sud-coréenne où tout semble permis quand on est riche.

L'auteur nous y dépeind les 0,1% de la population extrêmement riches en proie à tous les vices : le sexe, la drogue, la violence, le dédin et l'insouciance face aux conséquences de leurs actes. Rien n'est grave pour eux puisqu'ils peuvent faire appel à Kim Min-kyu, avocat et planificateur. Mais qu'est-ce donc que ce dernier métier ? Un planificateur est un personne qui vous aidera à modifier la réalité pour vous tirer d'un mauvais pas en échange d'une somme rondelette. Et là nous faisons face à de la corruption à grande échelle entre le versement de pots de vin, les faux témoignages, les vidéos des caméras de surveillance trafiquées etc.

Ce roman est très noir, l'auteur semble désabusé face à ce qui semble être une jungle où les plus riches s'en sortent toujours et où la mort des autres ne comptent pas. Une phrase très forte du roman nous dit d'ailleurs que le prix déboursé pour couvrir la mort d'une jeune fille d'une vingtaine d'années n'est même pas l'équivalent à celui d'une voiture de taille moyenne. Je pense que tout est dit ici.

J'ai été profondément choquée par de nombreuses choses : tout d'abord par cette luxure et surtout par la violence. Ces jeunes riches n'en ont rien à faire de la vie des autres et n'assument pas leurs erreurs. La corruption est elle aussi plus que choquante.

L'écriture est assez froide, je dirais même presque aseptysée. L'auteur ne fait pas preuve de sentiments. Son but ici est d'énoncer les faits, de nous les exposer et de les dénoncer mais presque de façon journalistique.

Je vais avoir besoin d'un peu de temps pour digérer cette lecture et pour essayer de retrouver le peu d'espoir que j'avais en l'humanité. Il me faut absolument une lecture un peu plus légère après celle-ci.
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Si on juge ce roman à l'aune du polar de chez polar, il est difficile de ne pas être déçu. La psychologie des personnages est sommaire tout comme la description de ce fameux Gangnam et, finalement, pour un lecteur de polar occidental du-moins, il n'y a là ni perversion, ni violence extrêmes. Si, par contre, on est curieux de ce côté cour de la société coréenne moderne où évoluent les nouveaux riches amoralement hédonistes assurés de l'immunité face aux lois, la lecture peut en valoir la peine même si elle est un peu fastidieuse. Cependant, il faut bien reconnaître que le moralisme de l'auteur - qui est aussi pasteur évangéliste - tend a lui faire voir les choses sous un éclairage manichéiste qui ne profite pas à la lucidité psychologique et sociale.

Ce roman n'est donc pas vraiment un polar et ne me paraît pas non-plus très charpenté comme tableau social. Il me paraît être surtout une métaphore de ce que l'auteur considère être la chute morale de la société moderne coréenne (voir plus bas mon extrait de la postface). Cette chute, en l'occurrence, prend la forme de la recherche de plaisirs égoistes, destructeurs ou auto-destructeurs comme la drogue, le jeu, la prostitution ou les perversions sexuelles, mais aussi la corruption et le pouvoir de l'argent qui permet aux riches de contourner la loi en établissant des privilèges de classe invisibles. Tout ça, on connaît bien en Occident et on se dit que les Coréens n'ont encore rien vu...

En considérant le roman comme une métaphore morale, on voit que le récit tourne autour de trois personnages symboliques: le policier corrompu accroc au jeu, l'avocat accroc à la masturbation spécialisé dans les falsifications juridiques au service des riches et un jeune tueur impitoyable aux faux airs d'adolescent naïf. Tout ça nous donne un policier symbolisant la société moderne coréenne qui s'enfonce dans le vice et la corruption, un avocat symbolisant les individus qui pourraient s'opposer à la chute morale de la société mais n'en ont pas la force d'âme et un personnage ambigu de tueur-proxénete faussement juvénile. Ce dernier ne se mélange ni aux prédateurs, ni aux victimes, mais fait le nécessaire - en tant que souteneur de prostituées de luxe et aussi allié des riches pour effacer les traces de leurs turpitudes - afin que la "chute" des uns et des autres se poursuive vers les abysses des addictions sordides...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Gangnam est ainsi devenu le symbole du capitalisme malsain et inhumain au service des nouveaux riches qui se croient invincibles, quand bien même le pays ferait faillite.
Il existe forcément des zones d`ombre dans ce lieu somptueux né de l`alliance entre la spéculation et le capitalisme. Plus on a d`argent, plus on laisse libre cours à ses désirs les plus inavouables, et plus on s`enlise dans un bourbier dont on ne peut se libérer. (...)
Je me demande si nous, Coréens d`aujourd`hui, pris au piège de cette ombre, n`empruntons pas tous le chemin qui mène vers la chute. C`est cette préoccupation qui m`a poussé à écrire ce roman où j`avais envie d`évoquer la société coréenne d`aujourd`hui à travers le prisme de Gangnam.
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Ces très riches se repaissent, sous la protection d'agents de sécurité appartenant à des sociétés ou de gardes du corps privés, de plaisirs inimaginables dans un monde sensé. C'est un univers où l'on peut transgresser tous les interdits et où l'argent domine tout, absolument tout, plus encore que dans le monde normal. Cette population fortunée qui règne sur les nuits de Gangnam se livre à des actes sexuels pervers, consomme des stupéfiants et se laisse même aller à un certain degré de violence, en dépensant sans compter. Les conséquences fâcheuses qui en découlent sont le cadet de leurs soucis. Car l'argent est là pour tout arranger. Au prix de sommes faramineuses ils achètent une nuit entière à Gangnam, au sein de laquelle ils peuvent faire n'importe quoi sans aucune crainte. Tout leur est permis.
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Là où la nuit est plus claire que le jour et où elle s’exhibe sans vergogne, voici le quartier Gangnam qu’il voit depuis la fenêtre de son appartement au trente-huitième étage d’une grande tour résidentielle sise au numéro 447 de Daechi-dong. (p. 5)
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En regardant les dossiers contenant les photos et les données sur les cinq victimes féminines, il se rend compte que rayer une vie de la carte coûte en moyenne trente millions de wons. Convertir une vie humaine en chiffres, quoi de plus abject ? Le prix attribué à la vie d'une serveuse de nar d'une vingtaine d'années n'est même pas celui d'une voiture de taille moyenne.
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En regardant les dossiers contenant les photos et les données sur les cinq victimes féminines, il se rend compte que rayer une vie de la carte coûte en moyenne trente millions de won. Convertir une vie humaine en chiffre, quoi de plus abject ? Le prix attribué à la vie à la vie d'une serveuse de bar d'une vingtaine d'années n'est même pas celui d'une voiture de taille moyenne.
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