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Mangue amère

Club de lecture juillet-août

Défi globe trotteurs : Inde.



Feu Bhanurai Jog aimerait se réincarner en femme lorsqu'il observe les femmes depuis l'au delà. Que font elles ? Elle préparent un festin rituel à l'occasion de l'anniversaire de sa mort et en profitent pour se raconter des histoires. Ecrites à la troisième personne, mais passant d'un personnage à l'autre, ces nouvelles se succèdent donc dans une sorte de spontanéité, car chaque histoire fait penser à une autre, qui est alors racontée au chapitre suivant.



Choisi pour le défi globe-trotteurs, ce livre laisse entrevoir une forme d'étude de mœurs de la société indienne, surtout dans la sphère domestique et familiale. A vrai dire, je l'ai un peu lu pour son "exotisme" (en tant que française sans attache culturelle à l'Inde) et j'y ai vu des choses qui, à moi Occidentale, semblent assez rétrograde, à commencer par la place de la femme. (à la cuisine !). Le devoir d'une femme, c'est donc de cuisiner pour son mari (l'une des nouvelles met en scène une femme préparant des plats très copieux dans l'espoir que son cher mari tombe malade), et d'honorer les ancêtres. La religion prend une certaine place, avec des vaches, des rituels où l'on sacrifie des chèvres, et parfois aussi des superstitions (des femmes mariées touchant des arbres leur assurent fécondité...).



Malgré tout, on lit aussi une détonante modernité, lorsqu'il est question de ces plats traditionnels trop caloriques ou contenant du cholestérol, ou bien de femmes aux cheveux courts (ce n'est pas dans les canons traditionnels indiens !). J'ai eu à titre personnel un peu de mal à apprécier le recueil, en dépit des goûts et des couleurs offerts. Narrativement, c'est un peu plat, j'ai davantage apprécié la peinture des mœurs que les histoires proprement dites. La nourriture se fait ici enjeu littéraire et dramatique : qui coupera les légumes importants ? La jeune femme cuisinera t elle un bon bhog (les termes typiquement indiens, les xénismes, figurent dans un lexique de fin) ? Comment répartir les currys selon leur teneur en épice ? Sans parler de la bonne façon d'assaisonner un plat, avec concentration. Ce qui étonnamment, même si on ne dirait pas à la façon dont je le formule, fonctionne.



Autour des champs de moutarde, dans les maisons où s'affairent des domestiques (avec qui on est peu aimable), il est beaucoup question de mariage et de famille. La nouvelle qui m'a le plus marquée est la numéro Sept, celle où il est question d'une épouse condamnée à trop bien cuisiner. Un autre point fort du livre est le recours à la prosopopée : ici, les morts parlent.



Le résumé dit que ces histoires sont "inoubliables", mais je ne pense pas qu'elles m'ont marquées tant que cela. Bien sûr, c'était sympathique et cela nous montre une société patriarcale assez différente (et en même temps, assez semblables aux nôtres, comme cette mère qui voit son fils grandir), et rien que pour ce regard dont je n'ai pas l'habitude, j'ai apprécié, mais, bien que férue de cuisine indienne, (j'adore les aubergines et la halwa, gâteau de semoule) je n'ai pas dévoré. Dommage, mais je ne regrette pas d'avoir découvert l'autrice (via une liste Babelio il me semble).

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Un bonheur parfait

Ce livre m'a soufflée.

Lire les pensées de Jiyu et de Jae-in, c'est me regarder à travers un miroir brisé, y voir l'enfant que j'étais et l'adulte que je suis devenue.

Tout sonne si profondément juste.

Combien de filles et de femmes sommes-nous à avoir appris à composer avec une Yuna ? à avoir appris à nous effacer et à plier pour ne pas déclencher de colère ?

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Quand le ciel pleut d'indifférence

Tout d'abord, le titre. Juste sublime.

De ceux qui vous frappent au premier regard, comme un coup de foudre.



Je suis tombée dessus en m'informant sur un autre roman japonais.



Un clic rapide sur la page du livre et que vois-je ? Des amies l'ont chroniqué avant mon arrivée sur le site.

Enthousiastes, les retours de Booky, Pamplemousse et Sandrine.

N'hésitez pas à aller les lire.



Bref, je m'empresse de me procurer Quand le ciel pleut d'indifférence.



Après mes diverses incursions à Tchernobyl et à Hiroshima, me voilà partie vers Fukushima.



Tout le monde s'en souvient, ce tsunami qui emporta tout sur son sillage, y compris un bout de la centrale nucléaire.



Un homme se promène dans les décombres de la ville qu'il a toujours connue et que les humains ont désertée, en abandonnant leurs animaux...



Il passe et repasse devant les lieux connus depuis son enfance, l'école, l'hôpital, la maison du directeur dudit hôpital...

Son tout premier amour perdu, et puis une volière avec un paon.



Nous revivons tous ces événements avec cet homme brisé, qui n'est pas parti parce qu'il s'occupe de sa mère intransportable.

Passé et présent s'alternent et se mêlent avec brio et fluidité.



Je ne vais pas vous raconter les détails, c'est un livre qui se vit.

Probablement la biographie de quelqu'un qui existe ou a existé.



Court mais poignant, servi par une plume de belle facture, je vous laisse le découvrir à votre tour.



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