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Coup de coeur pour moi !

À partir d'une ferme du Lot, Serge Joncour nous fait revivre 30 ans de transformations de nos campagnes. Ce décryptage va du local (la ferme) ou mondial (changement climatique) en passant pas l'intime (amours).

Le suspense est bien orchestré ; les chapitres sont percutants et font écho au devenir de nos terroirs (de 1976 la grande sécheresse à 1999 la tempête dévastatrice), mais aussi à la politique (1981 élections de François Mitterrand), la société de consommation (Hypermarché Mammouth) et anti-nucléaire.
L'attachant Alexandre, qui va bientôt prendre la succession de la ferme, va vivre toutes ces étapes et beaucoup s'interroger.

Une fresque magistrale portée par une écriture simple et fluide.
Je vous en recommande la lecture.
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Par les yeux d'Alexandre, dont la famille trouve naturel qu'il reprenne la ferme familiale, on (re)vit les événements marquants de cette fin du vingtième siècle, activisme anti-nucléaire, élections de Mitterrand, accident de Chernobyl, course à l'agrandissement des exploitations agricoles. Constanze, dont Alexandre est amoureux, est à la fois libre, partie d'Allemagne pour vivre en France, et prisonnière de sa culpabilité pour les actions de son pays, culpabilité qui la pousse à s'engager en Inde. Alexandre et Constanze, tous les deux liés à leurs destins incompatibles, se font voler la possibilité d'une existence commune et simple, avec le retour chaque année de la menthe sauvage qui couvre les collines.
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Nature humaine – Serge Joncour

Un livre qui rappelle très bien la période 1976-1999 où l'auteur fait apparaître en fond de couloir l'histoire des terres de Bertranges qui appartiennent à une famille depuis 4 générations.

L'Histoire apporte son incertitude quant au devenir d'une ferme du Lot. Notamment avec la transformation du climat : les grosses chaleurs de 1976 ainsi que la tempête de 1999 ; l'arrivée de la mal bouffe ou de la cuisine rapide ; la progression du nucléaire dans les années 1980 et l'incident de Tchernobyl en 1986.

Les activistes radicaux remettent également en cause, pour ne pas dire en place, les différents régimes politiques français pendant cette période.

Bien entendu les tournures géopolitiques avec la croisée des deux mondes suite à l'ouverture du mur de Berlin en 1989, Alexandre va connaître une révolution climatique, politique, industrielle pendant la croisée deux époques : l'ancienne génération – ses parents et grands-parents et sa génération. Alexandre va faire la connaissance de Constanze – une étudiante allemande qui retiendra toute son attention sur sa vision pour l'amour de la nature. Avec ses vaches, Alexandre voudra continuer à défendre ses terres de Bertranges.

Nature humaine est retour sur un passé aussi bien sur les impondérables que sur notre comportement vis-à-vis de l'inconnu de cette époque.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette période en France ou les nostalgiques de cette période, le livre est pour vous ! J'ai bien aimé ces rappels historiques avec les remises en cause d'un Alexandre qui doit faire des choix, même si certains passages sont un peu longs.
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Après « Chien-Loup » et « Repose-toi sur moi« , c'est avec délice que je me suis plongée dans « Nature humaine » de Serge Joncour – roman paru en août 2020 et, entretemps, récompensé par le prix Femina.
L'histoire se passe aux Betranges, village du Lot, en milieu rural. Ayant passé quinze jours en Aveyron cet été, j'y ai retrouvé la ville de Rodez et, un peu plus au sud dans le Tarn, celle d'Albi. Un vrai plaisir de se replonger dans cette partie de la France, au calme, en pleine nature avec, pourtant, l'autoroute et ses viaducs à proximité.
« Nature humaine » est le récit de la vie familiale sur ce domaine agricole qui, au fil du temps, renonce à la culture du safran – trop pénible – pour se concentrer sur les bovins allaitants, les races à viande. Les deux premières générations ne se sont pas posées de questions et se sont transmises la ferme. La troisième génération, quant à elle, ne semble pas suivre la même trajectoire: les trois filles rêvent de la ville et de la modernité, il semble donc acquis qu'Alexandre reprendra l'exploitation.
« Nature humaine » n'est pas qu'une histoire agricole, c'est également une histoire du temps qui passe. Trente ans en France, trente ans de progrès, de changements de Présidents, de drames nationaux et internationaux, trente ans qui changent la face du monde et trente ans qui bouleversent également le quotidien de cette famille d'agriculteurs.
« Nature humaine » est également une histoire d'amour qui survivra ou pas à ces trente ans.
Mais ce livre est, avant tout, une réussite grâce à la plume de Serge Joncour. L'auteur nous déplace, par magie, d'un coup de baguette magique, de notre canapé en pleine campagne ou au centre-ville de Toulouse. le récit est saisissant de vérité et les personnages tous plus émouvants les uns que les autres.
Une très belle lecture, un auteur d'une grande gentillesse et disponibilité – rencontré au Salon Littéraire Lire c'est libre en janvier 2019 – et, donc, un livre que je vous recommande absolument!
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Ce livre met en scène le monde agricole quercinois de 1976 à 2000.
L'évolution de la pratique agricole y est bien décrite après la première mécanisation et ce qui fut la spécialisation ainsi que l'amélioration conseillée par les techniciens agricoles de la productivité et les conseillers financiers du Crédit agricole.
Le père d'Alexandre est confronté au dilemme grossir ou périr; quand à Alexandre il doit comme on dit rester à la propriété ce qui suppose que ses soeurs quittent la terre.
La mère est bien moderne puisqu'elle conduit et va régulièrement au supermarché et peut visiblement dépenser sans trop de contrôle. Bref c'est un milieu d'agriculteurs modernes des années 1980.
Le personnage d'Alexandre sonne juste avec son goût de son coin du lot, de la nature, de ses bêtes. Il semble néanmoins peu lié à la vie communale: on ne parle pas de chasse, on ne parle pas de foot ou de rugby, on ne parle pas de sorties au bal ou aux fêtes. On ne parle pas non plus pour son père d'élections municipales, de foire, de comice agricole. le personnage de Crayssac est intéressant . En effet certaines maisons n'avaient pas voulu l'électricité ou l'eau courante, mais pour le téléphone qui d'ailleurs passe en domaine public je n'en avais pas connu.
Il y avait bien dans les campagnes ceux qui continuaient comme avant, ceux qui s'agrandissaient et se modernisaient.
L'articulation avec les néoruraux (on parlait des hippies) est bien vue dans le livre.
Les personnages peu intéressants et intéressés des soeurs d'Alexandre ne me semble pas refléter la majorité des situations où les filles quittaient la propriété avec une maigre légitime pour justement mettre en péril la propriété.
A cette remarque près le livre est bien écrit, agréable à lire.
Le rythme autour de grands évènements la sécheresse de 1976, l'élection de François Mitterrand, les combats antinucléaires, le veau aux hormones, la vache folle, la grande consommation triomphante, le passage de l'autoroute, la tempête de 1999 est bien vu.
C'est l'histoire comme l'avait prédit Henri Mendras de la fin des paysans.
A lire.

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Ce livre commence par la fin: décembre 1999 où Alexandre prend une terrible décision. On remonte ensuite aux années 1976 à 81 avec l'élection de Mitterrand.; deux pages nous ramènent en fin décembre 1999 puis de nombreuses pages sur 1986, 1991, 1996 et enfin les derniers jours de 1999.
Chaque période est une sorte de journal d'Alexandre, de son amour impossible avec la belle allemande de l'est, de sa résistance à la construction d'une autoroute, lutte contre l'industrialisation de l'élevage: il veut continuer à appeler ses vaches par le prénom; c'est encore un taureau qui engrosse les vaches...
Joncour nous remet en mémoire tous les événements de 75 à 2000; on ne les avait pas forcément oubliés mais personnellement je ne me souvenais plus des dates, en particulier des grandes tempêtes de fin décembre 99 (où pourtant mes parents, vivant dans le Lot sont restés deux semaines sans électricité)
Un roman passionnant et très fort sur nos choix de société.
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Quelle belle pépite ce roman!

Un réel plaisir de lecture, couplé d'un livre qui fait réfléchir sur une foule de sujets.

Le récit s'étale sur près de 25 ans.

Il débute par la canicule de l'été 1976 où l'on fait la connaissance d'une famille d'agriculteurs dans le Lot. Un couple d'éleveurs et leurs quatre enfants, un garçon (Alexandre autour duquel l'histoire va se concentrer) et ses trois soeurs.
Les années passent et seul Alexandre conserve un lien à cette terre, restant travailler avec ses parents avant de reprendre la ferme.
Au long du récit, on suit la vie sentimentale les aventures militantes d'Alexandre, opposé au nucléaire et à l'implantation d'une autoroute sur son territoire.

On s'attache réellement à ces personnages et à leurs vies et destinées dans une France en pleine mutation.

Et c'est d'ailleurs là l'autre grande qualité de ce livre.
Il nous plonge (ou replonge pour celles et ceux qui les ont connues) dans les années 80 et 90. Et son cortège d'événements et de questions qui l'ont traversé: l'élection de François Mitterrand, la lutte contre le nucléaire, les débuts du Sida, les prémices de la mondialisation, l'agriculture intensive...

Un roman passionnant et qui résonne encore lorsqu'on l'achève et le referme.
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Je viens de terminer ce magnifique roman et suis ravie qu'il est obtenu le prix Femina. J'ai découvert Serge J. avec "L'amour sans le faire" et depuis achète chacun de ses romans dès sa sortie , il reposait donc sur ma pile de livres de la rentrée d' aout dernier.
J'avais déjà adoré "Chien-Loup" (que j'ai beaucoup offert pour communiquer mon enthousiasme) qui traitait déjà de la relation de l'homme à la nature (v. critique).
Avec "Nature Humaine"l'auteur nous fait côtoyer l' histoire familiale des Fabrier paysans du Lot avec , notre histoire nationale de la grande sècheresse de 1976 à la grande tempête de 1999. C'est bien sur de la Nature-Terre, de sa transformation agricole, économique, politique, écologique mais surtout de nous, Nature-Humaine, dont il nous parle avec intelligence et sensibilité. En abordant le destin si différents des 4 enfants Fabrier mais si représentatifs du progrès de ce 20ème siècle : enseignement , publicité, commerce, agriculture; de leur jeunesse faite de luttes politique ou sociales : le nucléaire , le socialisme, la chute du mur de l'Est, le viaduc de Millau,... jalonnées de grandes catastrophe : Tchernobyl, Erika, La vache Folle, Les ouragans ...
C'est avec regret que j'ai refermé les 398 pages de cet excellent roman, je ne voulais pas quitter Alexandre et les Bertranges, sa famille, ses amis, son histoire d'amour.Peut-être parce que je suis de la même génération que c'est un peu une partie de mon histoire , de ma jeunesse ; mais surtout parce qu'il s'agit d'un GRAND ROMAN bouleversant sur notre HUMANITE en péril .
Encore un livre que je vais offrir, un magnifique cadeau de lecture.
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Nature humaine n'est pas une chronique rurale sympathique. D'un ton calme et simple SJ nous raconte l'Odyssée, de 1976 à 1999, d'Alexandre, un « petit paysan » du sud ouest, amoureux de sa terre, amoureux de ses bêtes, amoureux de son travail, mais qui vit dans un monde en perpétuelle mutation, qui le bouscule, le malmène souvent, et avec lequel il doit bien composer pour vivre ou tout simplement survivre.
SJ nous fait nous retourner sur ces 23 années pleines de bouleversements : le téléphone (avec cables et fils d'abord, puis sans fils ni câbles), le nucléaire, la gauche au pouvoir, le sida, les marées noires, la maladie de la vache folle, le dérèglement climatique, le développement tentaculaire du réseau autoroutier, qui sont dans les souvenirs de ma génération au même titre que la 1ère cuite ou les 1ères amours, mais qui constituent aussi l'Histoire.
J'ai particulièrement aimé être amené à re considérer ce passé, à le regarder sous un autre angle. SJ, mine de rien, de son point de vue propre, sans colère ni effet de manche, nous invite ? nous incite ? nous autorise ? à porter un regard apaisé sur la « vérité contraire » (pour reprendre la belle expression de Pascal) que nous avons abhorrée en son temps.
Une autre qualité réside dans le dénouement du roman, qu'on n'attendait pas comme cela, que le début du roman nous fondait à penser qu'il serait exactement opposé à ce qu'il est. Là encore SJ, se déjouant des clichés, nous rappelle que rien n'est écrit d'avance, qu'il est toujours possible d'infléchir le cours de sa vie et de choisir de rester fidèle à soi-même.
Enfin ce titre de « nature humaine » est magnifique. S'agit-il d'un pléonasme : s'il y a de la nature alors il y a, tout naturellement pourrait-on dire de l'humain ? S'agit-il d'un oxymores : s'il y a de l'humain il ne peut y avoir de la nature, puisque s'il y a bien une histoire humaine il ne saurait y avoir de nature humaine ? S'agit-il de révéler que ceux qui opposent Nature et Humanité, nous obligeant à choisir l'un ou l'autre, voire l'un contre l'autre, sont dangereux; que l'Homme est bien Nature et que la Nature peut être très Humaine.
Ce titre beau et profond de Nature humaine résume parfaitement, à mon sens, l'histoire d'Alexandre Fabrier, le protagoniste du roman.
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Pas si loin des villes, respire encore, mais pour combien de temps, une autre réalité : celle des petits villages de campagne, de quelques terres que cultivent les paysans. Sur trente ans l'auteur dessine un monde qui disparaît, qui perd ses bistrots, ses petites gares, sa poste et ses petits commerces. Un monde qui s'éteint à petit feu. Et comme un malheur n'arrive jamais seul la tempête de 1999 surgit. Mais n'y avait-il pas eu aussi le nuage de Tchernobyl ? Qu'arrivera-t-il encore ? Est-ce que nos sociétés actuelles laissent vraiment une place à ces hommes et femmes qui aiment leurs terres et la cultivent encore avec une force surhumaine et qui n'en sont pas même remerciés. En fermant la dernière page, on comprend que le monde se meurt. Juste par notre faute. Ce livre est édifiant de vérité.
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