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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Par les yeux d'Alexandre, dont la famille trouve naturel qu'il reprenne la ferme familiale, on (re)vit les événements marquants de cette fin du vingtième siècle, activisme anti-nucléaire, élections de Mitterrand, accident de Chernobyl, course à l'agrandissement des exploitations agricoles. Constanze, dont Alexandre est amoureux, est à la fois libre, partie d'Allemagne pour vivre en France, et prisonnière de sa culpabilité pour les actions de son pays, culpabilité qui la pousse à s'engager en Inde. Alexandre et Constanze, tous les deux liés à leurs destins incompatibles, se font voler la possibilité d'une existence commune et simple, avec le retour chaque année de la menthe sauvage qui couvre les collines.
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Nature humaine – Serge Joncour

Un livre qui rappelle très bien la période 1976-1999 où l'auteur fait apparaître en fond de couloir l'histoire des terres de Bertranges qui appartiennent à une famille depuis 4 générations.

L'Histoire apporte son incertitude quant au devenir d'une ferme du Lot. Notamment avec la transformation du climat : les grosses chaleurs de 1976 ainsi que la tempête de 1999 ; l'arrivée de la mal bouffe ou de la cuisine rapide ; la progression du nucléaire dans les années 1980 et l'incident de Tchernobyl en 1986.

Les activistes radicaux remettent également en cause, pour ne pas dire en place, les différents régimes politiques français pendant cette période.

Bien entendu les tournures géopolitiques avec la croisée des deux mondes suite à l'ouverture du mur de Berlin en 1989, Alexandre va connaître une révolution climatique, politique, industrielle pendant la croisée deux époques : l'ancienne génération – ses parents et grands-parents et sa génération. Alexandre va faire la connaissance de Constanze – une étudiante allemande qui retiendra toute son attention sur sa vision pour l'amour de la nature. Avec ses vaches, Alexandre voudra continuer à défendre ses terres de Bertranges.

Nature humaine est retour sur un passé aussi bien sur les impondérables que sur notre comportement vis-à-vis de l'inconnu de cette époque.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette période en France ou les nostalgiques de cette période, le livre est pour vous ! J'ai bien aimé ces rappels historiques avec les remises en cause d'un Alexandre qui doit faire des choix, même si certains passages sont un peu longs.
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Après « Chien-Loup » et « Repose-toi sur moi« , c'est avec délice que je me suis plongée dans « Nature humaine » de Serge Joncour – roman paru en août 2020 et, entretemps, récompensé par le prix Femina.
L'histoire se passe aux Betranges, village du Lot, en milieu rural. Ayant passé quinze jours en Aveyron cet été, j'y ai retrouvé la ville de Rodez et, un peu plus au sud dans le Tarn, celle d'Albi. Un vrai plaisir de se replonger dans cette partie de la France, au calme, en pleine nature avec, pourtant, l'autoroute et ses viaducs à proximité.
« Nature humaine » est le récit de la vie familiale sur ce domaine agricole qui, au fil du temps, renonce à la culture du safran – trop pénible – pour se concentrer sur les bovins allaitants, les races à viande. Les deux premières générations ne se sont pas posées de questions et se sont transmises la ferme. La troisième génération, quant à elle, ne semble pas suivre la même trajectoire: les trois filles rêvent de la ville et de la modernité, il semble donc acquis qu'Alexandre reprendra l'exploitation.
« Nature humaine » n'est pas qu'une histoire agricole, c'est également une histoire du temps qui passe. Trente ans en France, trente ans de progrès, de changements de Présidents, de drames nationaux et internationaux, trente ans qui changent la face du monde et trente ans qui bouleversent également le quotidien de cette famille d'agriculteurs.
« Nature humaine » est également une histoire d'amour qui survivra ou pas à ces trente ans.
Mais ce livre est, avant tout, une réussite grâce à la plume de Serge Joncour. L'auteur nous déplace, par magie, d'un coup de baguette magique, de notre canapé en pleine campagne ou au centre-ville de Toulouse. le récit est saisissant de vérité et les personnages tous plus émouvants les uns que les autres.
Une très belle lecture, un auteur d'une grande gentillesse et disponibilité – rencontré au Salon Littéraire Lire c'est libre en janvier 2019 – et, donc, un livre que je vous recommande absolument!
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Ce livre met en scène le monde agricole quercinois de 1976 à 2000.
L'évolution de la pratique agricole y est bien décrite après la première mécanisation et ce qui fut la spécialisation ainsi que l'amélioration conseillée par les techniciens agricoles de la productivité et les conseillers financiers du Crédit agricole.
Le père d'Alexandre est confronté au dilemme grossir ou périr; quand à Alexandre il doit comme on dit rester à la propriété ce qui suppose que ses soeurs quittent la terre.
La mère est bien moderne puisqu'elle conduit et va régulièrement au supermarché et peut visiblement dépenser sans trop de contrôle. Bref c'est un milieu d'agriculteurs modernes des années 1980.
Le personnage d'Alexandre sonne juste avec son goût de son coin du lot, de la nature, de ses bêtes. Il semble néanmoins peu lié à la vie communale: on ne parle pas de chasse, on ne parle pas de foot ou de rugby, on ne parle pas de sorties au bal ou aux fêtes. On ne parle pas non plus pour son père d'élections municipales, de foire, de comice agricole. le personnage de Crayssac est intéressant . En effet certaines maisons n'avaient pas voulu l'électricité ou l'eau courante, mais pour le téléphone qui d'ailleurs passe en domaine public je n'en avais pas connu.
Il y avait bien dans les campagnes ceux qui continuaient comme avant, ceux qui s'agrandissaient et se modernisaient.
L'articulation avec les néoruraux (on parlait des hippies) est bien vue dans le livre.
Les personnages peu intéressants et intéressés des soeurs d'Alexandre ne me semble pas refléter la majorité des situations où les filles quittaient la propriété avec une maigre légitime pour justement mettre en péril la propriété.
A cette remarque près le livre est bien écrit, agréable à lire.
Le rythme autour de grands évènements la sécheresse de 1976, l'élection de François Mitterrand, les combats antinucléaires, le veau aux hormones, la vache folle, la grande consommation triomphante, le passage de l'autoroute, la tempête de 1999 est bien vu.
C'est l'histoire comme l'avait prédit Henri Mendras de la fin des paysans.
A lire.

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Je viens de terminer ce magnifique roman et suis ravie qu'il est obtenu le prix Femina. J'ai découvert Serge J. avec "L'amour sans le faire" et depuis achète chacun de ses romans dès sa sortie , il reposait donc sur ma pile de livres de la rentrée d' aout dernier.
J'avais déjà adoré "Chien-Loup" (que j'ai beaucoup offert pour communiquer mon enthousiasme) qui traitait déjà de la relation de l'homme à la nature (v. critique).
Avec "Nature Humaine"l'auteur nous fait côtoyer l' histoire familiale des Fabrier paysans du Lot avec , notre histoire nationale de la grande sècheresse de 1976 à la grande tempête de 1999. C'est bien sur de la Nature-Terre, de sa transformation agricole, économique, politique, écologique mais surtout de nous, Nature-Humaine, dont il nous parle avec intelligence et sensibilité. En abordant le destin si différents des 4 enfants Fabrier mais si représentatifs du progrès de ce 20ème siècle : enseignement , publicité, commerce, agriculture; de leur jeunesse faite de luttes politique ou sociales : le nucléaire , le socialisme, la chute du mur de l'Est, le viaduc de Millau,... jalonnées de grandes catastrophe : Tchernobyl, Erika, La vache Folle, Les ouragans ...
C'est avec regret que j'ai refermé les 398 pages de cet excellent roman, je ne voulais pas quitter Alexandre et les Bertranges, sa famille, ses amis, son histoire d'amour.Peut-être parce que je suis de la même génération que c'est un peu une partie de mon histoire , de ma jeunesse ; mais surtout parce qu'il s'agit d'un GRAND ROMAN bouleversant sur notre HUMANITE en péril .
Encore un livre que je vais offrir, un magnifique cadeau de lecture.
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Nature humaine n'est pas une chronique rurale sympathique. D'un ton calme et simple SJ nous raconte l'Odyssée, de 1976 à 1999, d'Alexandre, un « petit paysan » du sud ouest, amoureux de sa terre, amoureux de ses bêtes, amoureux de son travail, mais qui vit dans un monde en perpétuelle mutation, qui le bouscule, le malmène souvent, et avec lequel il doit bien composer pour vivre ou tout simplement survivre.
SJ nous fait nous retourner sur ces 23 années pleines de bouleversements : le téléphone (avec cables et fils d'abord, puis sans fils ni câbles), le nucléaire, la gauche au pouvoir, le sida, les marées noires, la maladie de la vache folle, le dérèglement climatique, le développement tentaculaire du réseau autoroutier, qui sont dans les souvenirs de ma génération au même titre que la 1ère cuite ou les 1ères amours, mais qui constituent aussi l'Histoire.
J'ai particulièrement aimé être amené à re considérer ce passé, à le regarder sous un autre angle. SJ, mine de rien, de son point de vue propre, sans colère ni effet de manche, nous invite ? nous incite ? nous autorise ? à porter un regard apaisé sur la « vérité contraire » (pour reprendre la belle expression de Pascal) que nous avons abhorrée en son temps.
Une autre qualité réside dans le dénouement du roman, qu'on n'attendait pas comme cela, que le début du roman nous fondait à penser qu'il serait exactement opposé à ce qu'il est. Là encore SJ, se déjouant des clichés, nous rappelle que rien n'est écrit d'avance, qu'il est toujours possible d'infléchir le cours de sa vie et de choisir de rester fidèle à soi-même.
Enfin ce titre de « nature humaine » est magnifique. S'agit-il d'un pléonasme : s'il y a de la nature alors il y a, tout naturellement pourrait-on dire de l'humain ? S'agit-il d'un oxymores : s'il y a de l'humain il ne peut y avoir de la nature, puisque s'il y a bien une histoire humaine il ne saurait y avoir de nature humaine ? S'agit-il de révéler que ceux qui opposent Nature et Humanité, nous obligeant à choisir l'un ou l'autre, voire l'un contre l'autre, sont dangereux; que l'Homme est bien Nature et que la Nature peut être très Humaine.
Ce titre beau et profond de Nature humaine résume parfaitement, à mon sens, l'histoire d'Alexandre Fabrier, le protagoniste du roman.
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L'art de nous remettre à notre place..
Ou comment nous avons su et pu rendre chaque chose "commerciable"... Croire en un avenir meilleur a l'an 2000 par des tours de force de consumérisme, aller contre nature pour fructifier,. c'est le constat que nous offre cet auteur.

Il me fait aimer d'autant plus ma campagne, mon coin de paradis sur terre. Nous avons déjà tout, il est grand temps de s'en rendre compte.
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S.Joncour signe un roman panoramique inspiré et généreux qui parcourt le dernier quart du XX°, en focalisant sur un jeune agriculteur du Lot, Alexandre, jeune majeur sous Giscard en 1975.
Son éveil citoyen, sa prise de conscience des mensonges de l'Etat et de ses décideurs, sa révolte timide contre l'inexorable avancée de la mondialisation capitaliste, contre les menaces qui pèsent sur la Terre nourricière, l'humain et le reste du vivant, tout cela Joncour nous le donne à ressentir pendant les 25 années qui précédèrent la tempête de 1999, ce premier signe avéré du dérèglement climatique généré par la folie des hommes.
Citoyen du monde et homme de coeur, Alexandre s'éprend d'une copine étudiante de sa soeur aînée, une transfuge de la DDR venue étudier à Toulouse, la belle Constanze, qui va contribuer à affûter son esprit critique.

Un parcours passionnant qui nous fait revivre les jalons de nos jeunes années, nous les derniers baby-boomers vernis qui "jouissions sans entrave" : la fin des années Giscard et les derniers renoncements de la grande Muette au Larzac, la montée des terrorismes, l'élection de Mitterand et les désillusions qui suivirent, la désertification des campagnes, Tchernobyl et l'enfumage médiatique qui l'accompagna en France, la chute du mur, et pour finir en beauté la grande tempête.
Globalement bien écrit malgré quelques rares maladresses, bien dialogué, bien documenté sur les méfaits de l'"agrochimie", ce portrait à charge de notre société d'hyperconsommation est un tonique utile, bienfaisant pour s'ouvrir l'esprit ou se rafraîchir la mémoire. Et renouer avec la vigilance citoyenne, si besoin est !...
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Le roman débute le 23 décembre 1999 avec le curieux manège d'Alexandre Fabrier, manipulant engrais et fuel, et guettant l'arrivée des gendarmes. Mais, avant de nous en faire connaître la raison, Serge Joncour choisit de remonter le temps et de nous embarquer dans une saga familiale dont le récit débute en 1976, l'année de la grande sécheresse et qui s'achèvera à l'aube de l'an 2000.
Nous découvrons alors plusieurs générations d'une famille de paysans du Lot, les grands-parents, les parents, et parmi les enfants, le fameux Alexandre, personnage central du roman, qui aura la lourde charge de reprendre la ferme.

Agriculteurs, maraîchers et éleveurs, de père en fils, les Fabrier sont confrontés aux grands bouleversements du monde paysan menant à l'agriculture intensive et aux jambons trop roses. A cette époque, toute la société change profondément, les campagnes se dépeuplent, les lumières de la ville attirent, le téléphone fait son entrée dans les foyers, les infrastructures et les centres commerciaux poussent comme des champignons. Une autoroute menace l'exploitation agricole des Fabrier et celle du père Crayssac, un vieux chevrier communiste, partisan des luttes pour le Larzac.

A travers cette fresque sociale, les années passent, les événements s'enchaînent jusqu'à la tempête de décembre 1999 et les présidents se succèdent. Alors qu'il est question de Tchernobyl, de la marée noire de l'Erika, de la chute du Mur ou encore de la crise de la vache folle, Alexandre grandit et s'éprend d'une jeune étudiante venant de l'Allemagne de l'est, Constanze. Cette rencontre va le changer à jamais. Entre les travaux des champs et le soin apporté à son élevage, Alexandre va se retrouver à fréquenter un univers bien différent, celui d'activistes et d'anti-nucléaires.

Cette plongée dans le monde agricole est magnifiquement restituée par Serge Joncour. Les personnages sont attachants. Alexandre, en particulier, que l'on voit évoluer sur 25-30 ans avec tous ses tiraillements. Il y a beaucoup d'humanité dans ce livre. On sent l'attachement de l'auteur à la terre et aux paysans. Les thèmes résonnent avec notre actualité, comme celui du dérèglement climatique. le titre est particulièrement bien choisi. Il ouvre des perspectives de réflexions aussi inépuisables que passionnantes : quelle est la nature profonde de l'homme, quelle est la relation de l'homme à la nature ? le roman nous apporte ses interprétations et laisse au lecteur le soin de se faire sa propre opinion, même si, très clairement, Serge Joncour nous rappelle l'importance de rester humble face à la nature et de croire en ses forces.


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NATURE HUMAINE! de nature,il est essentiellement question tout au long de ce livre! Comment la préserver, s𠆞n imprégner, s’y ressourcer, à l�ri de l’évolution du monde, qui attire pourtant inexorablement toute la nouvelle génération . Seul Alexandre seul fils et frère d’une fratrie de quatre enfants,resiste et fait le choix de rester à la ferme, de reprendre la suite, et donc de tourner le dos à l𠆚ttrait de la ville, de ses tentations. Mais les avancées de la vie économique, sociale,politique, le ratrapperont au coeur de son havre de paix et de stabilité,le contraignant a faire des choix pour faire face à l𠆚n 2000,le monde de demain. Balotté ,au cœur de l𠆞xploitation agricole malmenée par l’évolution de la société, Alexandre est aussi profondément malmené affectivement,pris par les tourments d’une vie amoureuse ,que sa condition d𠆚griculteur ,confronté aux défis de la mondialisation ,n𠆚vantage pas.
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Les événements du roman se déroulent entre 1976 et 1999

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