J'ai lu cet essai parce que Serge Bouchard recommande cet auteur dans l'un de ses recueils. Enfin, il cite l'auteur comme étant l'un de ceux qui ont eu le plus d'influence sur sa pensée. Après lecture, je comprends son appréciation. J'ai aimé l'exposé de l'auteur bien que ses textes sont à l'occasion assez difficile à comprendre. En fait, les textes sont de deux niveaux de difficulté. D'une part, plusieurs pages s'adressent à des lecteurs très avertis, par exemple les citations d'auteurs grecs ne sont pas traduites. D'autre part, de nombreuses pages sont écrites dans un style tout à fait accessible, frôlant parfois la poésie. Comme dans la plupart des textes philosophiques, il me faudra plusieurs relectures pour comprendre les théories de l'auteur. Malgré les difficultés je trouve son travail rafraîchissant. Il nous propose finalement une nouvelle façon de comprendre notre vie.
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La manière de donner vaut mieux que les dons ; la manière de dire, diction ou lection, vaut mieux que les mots : mais la manière de ces manières vaut mieux que tout, et elle dépasse la donation, la diction et l'opération autant que celles-ci dépassent le don, la chose dite ou l'oeuvre. Et tout de même : la façon de faire est infiniment plus que la chose faite. (p.29)
incipit :
Il y a quelque chose qui est pour ainsi dire la mauvaise conscience de la bonne conscience rationaliste et le scrupule ultime des esprits forts ; quelque chose qui proteste et "remurmure" en nous contre le succès des entreprises réductionnistes. Ce quelque chose est comparable, sinon aux reproches intérieurs de la raison devant l'évidence bafouée, du moins aux remords du for intime, c'est-à-dire au malaise d'une conscience insatisfaite devant une vérité incomplète. Il y a quelque chose d'inévident et d'indémontrable à quoi tient le côté inexhaustible, atmosphérique des totalités spirituelles, quelque chose dont l'invisible présence nous comble, dont l'absence inexplicable nous laisse curieusement inquiets, quelque chose qui n'existe pas et qui est pourtant la chose la plus importante entre toutes les choses importantes, la seule qui vaille la peine d'être dite et la seule justement qu'on ne puisse dire ! Comment expliquer l'ironie passablement dérisoire de ce paradoxe : que le plus important, en toutes choses, soit précisément ce qui n'existe pas ou dont l'existence, à tout le moins, est le plus douteuse, amphibolique et controversable ?
Il y a quelque chose d'inévident et d'indémontrable à quoi tient le côté inexhaustible, atmosphérique des totalités spirituelles, quelque chose dont l'invisible présence nous comble, dont l'absence inexplicable nous laisse curieusement inquiets, quelque chose qui n'existe pas et qui est pourtant la chose la plus importante entre toutes les choses importantes, la seule qui vaille la peine d'être dite et la seule justement qu'on ne puisse dire !
Toute vraie occasion est un hapax, c'est-à-dire qu'elle ne comporte ni précédent, ni réédition, ni avant-goût ni arrière-goût ; elle ne s'annonce pas par des signes précurseurs et ne connaît pas de "seconde fois.
La volonté, comme l'amour, est plus forte que le remords et fait miraculeusement du passé un futur.
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En ces temps de crise, il nous faut résister à tout ce qui, chaque jour, nous entraîne vers le bas : la bêtise, les intégrismes divers, les compromis incessants, les lâchetés, les impostures… Mais comment apprendre à résister ?
« L'esprit de résistance » de Vladimir Jankélévitch, c'est à lire chez Albin Michel.
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