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Une liste pour rien
Liste créée par Alzie le 06/03/2015
26 livres. Thèmes et genres : littérature , philosophie , humour

"Trois fois rien c'est déjà quelque chose".

Raymond Devos



1. En quête du rien
William Wilkie Collins
3.92★ (20)

William Wilkie Collins (1824-1889) n'est pas seulement l'auteur de somptueux romans victoriens et le père du roman policier britannique. Nouvelliste de talent, il est aussi journaliste à ses heures. Et fin observateur de ses contemporains. En quête du rien est le portrait primesautier, drôle et absurde d'un homme condamné à l'inactivité et au calme dans une société qui en est dépourvue. Ou comment la tranquillité peut finir par rendre fou.
2. Éloge de rien
Louis Coquelet
3.79★ (64)

Genre littéraire particulier, initialement associé à l'oraison funèbre célébrant la vie d'une personne défunte, l'éloge n'est ici dédié à Rien. Ou bien est-il rédigé pour Rien. Déconstruction de la logique dans la lignée d'Agrippa et de Rabelais, Eloge de rien s'ouvre sur une dédicace sarcastique A Personne, petit chef-d'oeuvre d'humour noir. Publié en 1730, en plein Siècle des Lumières, il s'inscrit dans la tradition des éloges parodiques de l'Antiquité grecque ? on doit à Lucien un Eloge de la mouche, à Synésios de Cyrène celui de la calvitie ? et de la Renaissance, avec Erasme et son Eloge de la folie. Cependant, l'auteur pousse ici cette logique jusqu'à l'absurde, tournant en dérision les éloges académiques de son siècle, occasions de célébrer les sciences, la littérature et les arts. En ne glorifiant que le Rien, sous toutes ses formes, cet ouvrage défie le ton grave et solennel, cultive à plaisir les paradoxes. En ne chantant les louanges de Rien, l'auteur célèbre tout et Rien. Ce panégyrique pour le moins flatteur à l'adresse du vide et de l'absence offre l'occasion d'un morceau de rhétorique plaisante, avançant en creux et avec un humour implacable : Rien est la plus belle des oeuvres poétiques, car qu'est-ce qui est plus beau que lIIliade ? Rien. Ces jeux de l'esprit, propices à la pointe humoristique parfois cinglante, ne dressent pas moins un saisissant éloge du néant, réflexion métaphysique digne des plus grands philosophes pessimistes. Subtil compromis entre raison et déraison, forme légère et ton sublime, cet Eloge de rien pourrait servir de modèle pour toutes énonciations de circonstances, méditation salutaire sur la vie humaine. L'Eloge de rien a paru anonymement, mais on sait qu?il est l'oeuvre d'un certain Louis Coquelet, né à Péronne en 1676 et mort à Paris en 1754. On lui doit également un Eloge de quelque chose dédié à quelqu'un, une Critique de la charlatanerie, un Eloge de la goutte et un autre des femmes méchantes.
3. Récit sur rien
Jonathan Littell
4.00★ (10)

Ce récit inédit, écrit depuis Les bienveillantes, affirme à nouveau chez Jonathan Littell le goût de la compléxité et de l?ambiguïté. Cette prose, où sont dits ses fantasmes les plus secrets, nous égare dans un labyrinthe construit de miroirs où le verbe jongle avec la réalité. L?obsession du détail, dans un univers sans repères aux contours fuyants, conforte les racines d?un imaginaire qui, désormais, aura le goût d?un sorbet au citron.
4. Nouvelles et textes pour rien
Samuel Beckett
3.96★ (118)

* L'Expulsé. Version modifiée de la nouvelle écrite en français en 1946, publiée dans la revue Fontaine, tome 10, n°57, décembre, 1946 - janvier, 1947. * Le Calmant. Nouvelle écrite en français en 1946-1947. * La Fin. Version modifiée de la nouvelle écrite en français en 1945, publiée tronquée sous le titre Suite dans Les Temps Modernes, n°10, juillet 1946. * Textes pour rien. Treize textes écrits en français en 1950. Pré-publication partielle dans Les Lettres Nouvelles, n°3, mai 1953 et dans Monde Nouveau / Paru, mai-juin 1955.
5. Sans-suite, suivi de : Rien
Arnaud Legrand
3.00★ (3)

« Nous avons tous la même maladie », rappelle un proverbe gitan. Ce mal curieux et indéfinissable, Arnaud Legrand qui paie sa dette au grand Django dont il a hérité du swing, en a fait le coeur de son recueil. Chacun de ses courts textes renvoie, avec une sombre malice enrobée d'élégance, à cette constatation : la vie est une succession d'histoires sans suite qui ne mènent à rien, mais qui méritent au moins un éclat de mots, une brève épiphanie, quelques notes d'une partition. Ses personnages de tous horizons, les saynètes qu'il vole au temps, les instantanés qu'il dévoile, s'assemblent pour donner du sens à ce qui s'éparpille. Franc-tireur, l'auteur, même quand les bras lui en tombent, ne semble vouloir boire qu'à la coupe de ses mains et suivre ainsi son chemin Sans-suite vers un Rien fécond. Construit sur le principe de l'écho, ce livre ravira ceux pour qui la littérature est aussi une affaire de musique.
6. Les petits riens de la vie
Grace Paley
3.60★ (128)

« Une douzaine de nouvelles qui sont d'une lecture désopilante. Des histoires de femmes de tous âges, racontées à la première personne par un écrivain qui sait raconter et qui s'est forgé un style tout à fait original et personnel. » ( Nicole Zand, Le Monde) « Avec Grace Paley, on ne saura jamais si le monde est un sujet de cafard ou de rigolade... Grace Paley, c'est Salinger au féminin. » ( Frédéric Ferney, Le Nouvel Observateur)
7. Cahiers de tout et de rien
Macedonio Fernández
3.00★ (8)

Dans son Macedonio Fernández, Borges écrit : ?Au cours d'une vie déjà longue, j'ai côtoyé des gens célèbres : aucun ne m'a impressionné autant que lui ou comme lui? L'érudition lui semblait chose vaine, une façon grandiloquente de ne pas penser. Dans une cour intérieure de la rue Sarandi, il nous dit un soir que, s'il pouvait aller à la campagne, s'allonger par terre à midi, fermer les yeux et comprendre en se distrayant des circonstances qui nous distraient, il pourrait résoudre sur-le-champ l'énigme de l'univers. J'ignore si ce bonheur lui fut accordé, mais il l'entrevit certainement.? Après Papiers de Nouveau venu et Continuation du Rien, ensemble de textes publiés en Argentine dans les années trente dans diverses revues, dont la célébrissime Proa, et qui s'articulaient autour du personnage donquichotesque de Nouveau venu, les Cahiers de Tout et de Rien évoquent une nouvelle fois les titres ineffables d'Erik Satie (on pense aux Heures séculaires et instantanées Aperçus désagréables ou aux Peccadilles importunes). Ils se présentent comme une suite de réflexions, d'aphorismes, de notations qui brassent dans un désordre exquis les thèmes chers à l'auteur. On y retrouve l'amour : "Aimer, c'est trouver chez un autre plus de grâce de vivre qu'en soi, ou du moins une grâce équivalente, si l'on en possède une très fine, délicate", l'absurde : ? "Je suis né le 1er juin 1874. ? Et l'autre fois ? ? Comment ? Je ne suis né que cette fois-là ! ? Et cette unique fois vous a suffi jusqu'à présent ?", Le poisson naufragé, le refus absolu de la médecine : "Avec les statistiques sur les accidents ? y compris l"accident scientifique appelé "traitement médical", dont le chiffre est le plus élevé ?, on s'aperçoit que Vivre est très dangereux : il faudrait chercher autre chose ; (?) Mon opinion n'implique pas de nier que l'on puisse mourir même sans remèdes ; (?) Arrêtez-vous, médecins, une trêve ! Les cimetières sont épuisés !", la dérision : "Ce n'était pas qu'il fût laid, mais son visage allait mal avec sa physionomie. Avec la barbe, c'est-à-dire sans visage, sa figure était cependant assez gracieuse", l'autodérision : ? "Je vous vois un peu triste, mon ami. ? Oui, je viens de publier un livre de vers et tout le monde l'a compris", la distance extrême vis-à-vis de la chose politique : ?Vouloir gouverner, c'est avoir envie d'être responsable de la pluie et de la non-pluie. L'envie de commander révèle l'infériorité et s'oppose à l'envie de convaincre ; ceux qui grognent d'obéir en ont davantage.? Écrits avec un désir manifeste de ne pas être lus par plaisir mais par nécessité (d'où un style souvent obscur, crypté, avec des répétitions, des constructions périlleuses, des raccourcis étonnants), les Cahiers mêlent l'humour à la gravité, la logique à l'absurde, la tendresse à l'ironie, nous laissant entrevoir l'extrême originalité de la pensée de celui que son éditeur sud-américain qualifie de génial Argentin.
8. Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien, tome 1 : La manière et l'occasion
Vladimir Jankélévitch
4.01★ (243)

Essai philosophique inachevable sur ce 'quelque chose d'autre' qui échappe à un tout spirituel, qu'il soit conscient ou non, qu'il soit crée ou ontologique, et sur ce 'malaise d'une conscience insatisfaite' à cause de petites inexhaustivités que l'on trouve au coeur de chaque chose comme un brin de mystère excitant autant qu'effrayant.
9. Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien, tome 2 : La Méconnaissance - Le Malentendu
Vladimir Jankélévitch
4.34★ (111)

" La lueur timide et fugitive, l'instant-éclair, le silence, les signes évasifs - c'est sous cette forme que choisissent de se faire connaître les choses les plus importantes de la vie. Il n'est pas facile de surprendre la lueur infiniment douteuse, ni d'en comprendre le sens. Cette lueur est la lumière clignotante de l'entrevision dans laquelle le méconnu soudainement se reconnaît. Plus impalpable que le dernier soupir de Mélisande, la lueur mystérieuse ressemble à un souffle léger... " 
10. Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien, tome 3 : La volonté de vouloir
Vladimir Jankélévitch
4.34★ (68)

" L'oiseau n'est pas un docteur es sciences qui puisse expliquer pour ses confrères le secret du vol. Pendant qu'on discute sur son cas, l'hirondelle, sans autres explications, s'envole devant les docteurs ébahis... Et de même il n'y a pas de volonté savante qui puisse expliquer à l'Académie le mécanisme de la décision : mais, en moins de temps qu'il n'en faut pour dire le monosyllabe Fiat, l'oiseau Volonté a déjà accompli le saut périlleux, le pas aventureux, le vol héroïque du vouloir ; la volonté quittant le ferme appui de l'être, s'est déjà élancée dans le vide. " V. J.
11. Ouvrir le rien, l'art nu
Henri Maldiney
3.25★ (11)

Se tenir en présence d'une oeuvre d'art ce n'est pas se tenir à l'écoute de l'artiste pour en recueillir les confidences ou le message car ce qu'est l'oeuvre, l'artiste n'en sait rien avant d'être surpris par elle. Maître d'ouvrage, il n'est pas le maître d'oeuvre. Une oeuvre, dit Malevitch, doit sortir de rien. Elle ne procède d'aucun étant, même d'un néant étant, mais du rien qu'elle ouvre. Sa manifestation a lieu dans l'ouvert pour autant qu'elle s'ouvre en elle sous la forme du rien. De quelques paysages chinois de l'époque Sung à un losange de Mondrian et à quelques peintures du XXe siècle - tous insoumis à la logique de l'intentionnalité ou de la mondéité du monde - apparaissent de cime en cime des oeuvres dont l'existence, à chaque fois unique, est une entrée en présence dans l'ouvert.
12. Contes des petits riens et de tous les possibles
Jacques Salomé
3.19★ (63)

Les contes remplissent une fonction symbolique importante, essentielle pour nous permettre de nous réconcilier non seulement avec notre passé mais aussi avec notre vie actuelle. Un conte peut permettre de se découvrir, peut-être aussi de s accepter. Un conte peut révéler un non-dit, un secret indicible qui taraude l aimé ou l aimée. Un conte peut nous entraîner dans quelques-uns des méandres de nos origines, donner l occasion à une blessure ouverte de notre enfance de se cicatriser et donc de ne plus polluer une relation conjugale ou familiale conflictuelle...  Dans ce livre, Jacques Salomé propose aux enfants et aux ex-enfants que nous sommes tous, des contes qui nous relient à l immensité d un savoir universel dont chacun d entre nous est partie prenante, même si nous ne le savons pas toujours. Ces contes ont le pouvoir de nous éclairer sur quelques-uns des mystères de la condition humaine et nous donnent ainsi accès à une compréhension plus nuancée et plus authentique de notre histoire personnelle pour nous aider à grandir de l intérieur et donc à mieux vivre.
13. Presque rien sur presque tout
Jean d' Ormesson
3.54★ (519)

Avant le tout, il n'y avait rien. Après le tout, qu'y aura-t-il ? (. ) Que seraient les hommes sans le tout ? Rien du tout. Ils n'existeraient même pas puisqu'ils sont comme une fleur et comme un fruit du tout. Nous sommes un très petit, un minuscule fragment du tout. Mais que serait le tout sans les hommes ? Personne ne pourrait rien en dire puisqu'il n'y a que les hommes pour en parler. Le tout, sans les hommes, serait absent et mort. (. ) Il y a un roman plus vaste que le roman des hommes, c'est le roman du tout. Du tout d'abord tout seul. Premier tome. Formidable, mais inutile. Big bang. Galaxies. Soupe primitive. Diplodocus. Puis des hommes dans le tout Deuxième tome. Plus beau encore (. ) Voulez-vous qu'un homme, qui n'est qu'un homme, quelle misère ! mais qui est un homme, quelle gloire ! raconte aux autres hommes, même misère et même gloire, cette grande Big Bang story, ce grand roman du tout ? Presque tout. Presque rien. Presque rien sur presque tout
14. Si rien avait une forme, ce serait cela
Annie Le Brun
4.92★ (21)

" "Si rien avait une forme, ce serait cela". Découvrant cette phrase par laquelle Victor Hugo rapporte ce que lui révélait le télescope d'Arago, un soir de l'été 1834, j'y reconnus tout de suite l'objet de mes préoccupations. Je n'en savais pas plus sinon mon impatience à voir surgir de la nuit de cc temps ce qui n'était pas encore. Là aussi l'exactitude de Victor Hugo était impressionnante : "Confusion dans le détail. diffusion dans l'ensemble; c'était toute la quantité de contour et de relief qui peut s'ébaucher dans de la nuit. L'effet de profondeur et de perte du réel était terrible. Et cependant le réel était là". Victor Hugo observait-il ici une des montagnes de la Lune, le "Promontoire du songe", qu'il nous ramenait au plus loin de tout système, c'est-à-dire au plus près de ce qui nous importe, très précisément là ou se fomentent les rêves dont nous sommes faits. Quant à la méthode pour s'en approcher, il la fallait indissociable d'un objet qui n'existe qu'à se déplacer d'une interrogation formulée dans un domaine à sa réponse trouvée dans un tout autre domaine, peut-être même des siècles après. Sur ce point encore, je décidai de m'en tenir à la recommandation de. Victor Hugo : "Allez au-delà, extravaguez". Je n'ai prétendu à rien d'autre ".
15. Comme un rien
Andrzej Zulawski
3.00★ (3)

C'est la troublante mélodie du bonheur entre une jeunefemme rebelle et un compositeur polonais, sexagénaire ethomosexuel. Le narrateur a atteint l'âge d'homme dans la Pologne communiste. Musicien renommé et esthète, il ne parvient plus à créer. Il ne trouve de satisfaction ni dans ses tournées - à Moscou, Rome, Bruxelles ou Paris -, occasions de débauche, ni dans son pays abîmé. Sa rencontre avec la jeune femme, atteinte d'une maladieincurable, bouleverse cette existence stérile. Il découvre lafaculté d'aimer, passionnément, tendrement. Le compositeur peut alors achever son ?uvre. " Mon âge devant Toi est comme un rien. " Passant d'une cocasserie inattendue au tragique le plus sombre, Andrzej Zulawski signe un roman foisonnant et poignant, celui d'un insoumis. Mettant dans l'écriture de fiction la même exigence que dans la réalisation de ses films (L'important c'est d'aimer, Possession, La Femme publique, L'Amour braque, La Fidélité...), cet auteur hors du commun nous donne encore une fois un magnifique personnage de femme.
16. Mines de rien
Robert Desnos
Ce que vous me dites me console d'un métier que j'accomplis sans joie, dans une presse plus que jamais vile et bassement pensante. Du moins si je n'écris pas tout ce que je pense, je pense tout ce que j'écris. " C'est en ces termes que Desnos évoque, en janvier 1940, sa situation de journaliste à Aujourd'hui ; " en un temps où écrire exclut toute inutile témérité, où le courage suppose la prudence, où l'expression réclame une particulière circonspection. " On peut s'étonner que le poète connu pour sa liberté de pensée et de parole dans le mouvement surréaliste, le journaliste, l'homme de radio si nettement situé dès le début des années trente contre le nazisme et l'antisémitisme, écrive, à partir de quarante, dans un journal notoirement acquis à la collaboration. 
17. L'air de riens
Monique Jouvancy
2.75★ (4)

On y croise des êtres étranges qui prennent mal la mesure du temps, trimbalent des morceaux d'enfance loin de leur vie ou se trouvent dans leur vieillesse comme face à un gouffre. Désemparés. De ces êtres curieux qui échappent au poids des ans, et dont on ne saura jamais s'ils sont demeurés ou parfaitement sincères. Ils déroutent. Dérangent. Quand ils se cassent la figure. (La Montagne. D. Martin)
18. Tout ou rien
Varlam Chalamov
3.94★ (15)

« L'art tel que je le comprends est antilittéraire », il ne permet pas, selon Chalamov, qu?on le sépare de la « vie vivante » et son enjeu est simple : tout ou rien. Rédigées entre 1960 et 1970, ces notes au ton âpre et véhément attestent un souci unique : rechercher la valeur, le sens de l'écriture dans un siècle qui inventa la forme la plus élaborée et la plus parfaitement funeste de l'enfermement : le camp. Chalamov arracha à la longue expérience qu'il en fit les Récits de la Kolyma. Ils n'ont pas été écrits pour témoigner, affirme-t-il ici, mais, témoignant, ils ont révélé une oeuvre originale. Le mérite de ces lignes qui racontent le métier d'écrire, mettent à nu les impulsions, les modalités, les processus de sa création, ne tient pas dans la volonté de celui qui les trace d'élaborer une théorie de l'écriture. Ce sont simplement des repères, des branches fermement plantées dans la neige pour ne pas perdre le chemin. Ces signes en bord de route marquent le territoire d'une question : y a-t-il aujourd'hui, en terre russe, une humanité possible ? Quelle est la légitimité, le pouvoir de l'écriture, et quelle écriture ? On lira ces lignes comme la trace éparse mais fervente et obstinée de cette quête.
19. Pas rien
Benoît Vincent
3.00★ (4)

"Un détachement, une déchirure...", dit Benoît Vincent de ce récit. La dérive intérieure, la rupture avec l'aimé ? la narratrice trouve Rome, et la ville devient et la rencontre, et la perte. En tout cas la bifurcation. On retrouve sous la forte tension narrative de ce texte, son rapport avec la ville, l'opposition des personnages, la familiarité que Benoît Vincent a de Blanchot, Quignard, ou Bataille. Dès le premier paragraphe, l'instance du dérèglement ? là où glissent et se fissurent les règles ? c'est la syntaxe qui en porte trace, et c'est elle tout du long qui sera l'instance de l'égarement, la dé-mesure. "L'épreuve qu'est l'emprise du langage sur nos agissements, nos habitudes, nos cercles", dit encore Benoît Vincent. François Bon
20. Rien
Remy Charlip
3.50★ (3)

Rien est une satire de publicité télévisée, une fable sur Rien, le nouveau produit qui peut tout faire? et donc rien. L?imaginaire creux des publicités est moqué, et avec l?auteur nous rions des grands cubes pleins de vent et de vide.
21. Rien
Emmanuel Venet
3.41★ (53)

Il y a vingt ans jour pour jour qu'ils forment un couple. Vingt ans que leur lien résiste à ce qui érode, sépare et altère les amants du premier soir. Pour célébrer l'anniversaire de cette énigme, ils ont choisi le Negresco, haut lieu de leur imaginaire intime. Là, derrière les volets entre-clos d'une chambre autrement plus cossue que celle de leurs commencements, ils viennent de faire l'amour¿; et maintenant, sous un rai de soleil où dansent des poussières, chacun s'abandonne à sa rêverie. Autant dire à la nostalgie, au réveil d'émois secrets, à la révision de son histoire et aux pensées inavouables ¿ ce noyau d'infidélité contre et par lequel ils ont scellé, vingt ans plus tôt, un pacte amoureux dont il vaut mieux ne savoir rien.
22. Rien
Janne Teller
3.45★ (170)

Le jour de la rentrée, Pierre Anthon, élève de 4e, annonce qu'il a compris que la vie n'a pas de sens, " parce que tout commence pour finir ", et il quitte l'école pour se percher dans un prunier. Les jours passent et ses copains de classe, perturbés, décident de lui prouver combien il a tort en constituant un " mont de signification". Chacun devra y déposer quelque chose qui en a, justement, de la signification. Tout y passe : les jolies sandales vertes, le drapeau danois, le cercueil du petit frère, la virginité de Sophie... Tous font un sacrifice demandé par les autres. Mais à ce jeu, la surenchère va bientôt gagner les esprits, jusqu'à l'irréparable...
23. Trois fois rien
Alexis Vaillant
4.50★ (10)

Les dessins de Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau sont drôles, bizarres, grinçants, déviants et délirants. D'une extravagance jubilatoire, ils projettent un regard décalé, résolument pop et surréaliste sur le monde réel tel qu'il s'affiche. Pas étonnant que leurs mutants improbables: bite mollusque, oreille porte-monnaie, chiens louches, fantômes aux jambes sexy, curators barbus, etc... trouvent refuge chez Les Requins Marteaux. Habitués à développer leur pratique à quatre mains sur de simple feuilles de papier, les murs d'une salle d'exposition, ou dans un film d'animation, le livre s'avère une opportunité rêvée pour ces artistes de décliner leurs vision inspirées de notre civilisation de l'image et de brosser un portrait insolite de notre société. Mariage en noir et blanc sacrant l'union contre nature de la galerie d'art contemporain lyonnaise La Salle de bains et de votre éditeur albigeois préféré, "Trois fois rien" inaugure en grande pompe une nouvelle collection prête à joyeusement proliférer!!!
24. Un tout petit rien
Camille Anseaume
3.99★ (694)

Le monde de Camille, 25 ans, s'écroule lorsqu'elle se découvre enceinte de l'homme avec qui elle partage ses nuits mais pas beaucoup plus. "Le plus gros engagement qu'on ait pris ensemble, c'était de se dire qu'on s'appellerait en fin de semaine. C'était quand même un mardi. [...] C'est beaucoup plus que sexuel, c'est beaucoup moins qu'amoureux. C'est nos culs entre deux chaises..." Son amant claque la porte en apprenant la nouvelle. Commencent alors pour elle douze semaines d'hésitation, entre réunions avec ses amies, rencontres houleuses avec sa famille, et rendez-vous médicaux. Camille fait des listes de "pour" et "contre", désespère en montant les sept étages qui la mènent à sa chambre de bonne, et pleure quand un de ses yaourts vient s'écraser en bas... Le temps file mais elle ne parvient pas à faire son choix: garder l'enfant et l'élever seule, ou s'en séparer et tenter de reprendre le cours normal de sa vie ? Camille Anseaume signe, avec une justesse remarquable, un très joli roman sur le passage à la fois douloureux et réjouissant d'une existence à une autre. Un récit plein de poésie, tendre et drôle, qui décrit finalement plus la venue au monde d une mère que celle d'un enfant
25. C'est tout
Marguerite Duras
3.56★ (138)

Un journal, une lettre d'amour, un livre. Des phrases dites ou écrites, tout uniment, comme des appels à l'amant adoré à la fois fictif et réel, de qui provient l?écriture, vers qui elle va. Cet amour qui aspire l'entier désir d'un être pour un autre être, sa vie. Avec la mort également puissante et présente, les vagues de découragement, la panique du néant proche et de la perte. Tout est là, de l'oeuvre et de la vie vécues ensemble dans le même mouvement exigeant et féroce. Les personnages anciens, les mots, les éclairs de drôlerie, les pieds sur terre, les pleurs. «Écrire toute sa vie, ça apprend à écrire. Ça ne sauve de rien.»
26. Comment ne rien faire
Guy Delisle
3.00★ (128)

Comment ne rien faire rassemble les courts travaux de l’auteur québécois parus dans diverses publications aux cours des dernières années. À travers ces histoires expérimentales ou intimistes aux chutes parfois déconcertantes, Guy Delisle crée une œuvre empreinte de finesse et d’humour. Le livre a subi une refonte complète en 2007 à l’occasion de la troisième édition.
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