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J'adore détester Houellebecq.
Dans le registre des mots d'excuses bidonnés, tous les malades du vendredi qui enterrent chaque année une dizaine de grand-mères pour sécher le boulot ou l'école et tous les volages qui transhument en réunion de cinq à sept peuvent se rhabiller (surtout les derniers SVP).
Michel plaide la naïveté, la crédulité et sa confiance aveugle dans la bonté de l'espèce humaine, ce qui m'amène à penser que l'écrivain est finalement un incompris, un nihiliste de papier.
Non, il ne voulait pas dire que l'immigration et la délinquance étaient des synonymes. C'est le vilain Michel Onfray, ce philosophe qui écrit comme il respire, trois sequoias par mois sur la conscience, qui n'a pas voulu retirer de la vente le hors-série de la revue Front Populaire dans lequel le célèbre écrivain s'était laissé aller à surjouer ses « chamailleries » avec les Musulmans. Son excuse : il n'avait pas relu. C'est bêta pour un écrivain.
Non, il ne se doutait pas davantage qu'en allant dans un hôtel à Amsterdam pour une partie à trois filmée par un réalisateur palmé de toc, il risquait de devenir la vedette d'un porno pas très chic. Désolé, mais avec son physique de rêve, il n'avait pas été surpris quand le Cafard, petit surnom donné au cinéaste au camescope, lui avait proposé de coucher avec de jeunes femmes en pamoison. Une évidence.
Dans ce journal de bord qui enchaîne les naufrages, il réussit donc l'exploit de rendre sa carcasse encore plus pathétique que ses personnages de roman. C'est l'extension du domaine de la loose.
Comme disait un célèbre penseur à pédale, c'est à l'insu de son plein gré que toutes ses mésaventures lui sont arrivées au pauvre Michel.
Même les plus fidèles adeptes du prophète de la décrépitude jugent que cet essai ne mérite pas une petite place dans sa bibliographie. Ma petite personne considère au contraire que ce livre y a toute sa place puisque quelques pages offrent des fulgurances Houellebecquiennes avec cette langue sirupeuse de lendemain de cuite qui épouse à merveille une époque aux illusions discount.
Je pense également que cet exercice révèle comme jamais son goût pour le scandale qu'il provoque sciemment pour pimenter sa postérité.
Derrière les excuses, évacuées mollement en quelques lignes, il s'agit avant tout ici d'un règlement de compte. Il est impitoyable avec Michel Onfray, condescendant avec certains journalistes, haineux avec le casting de son film au pays du gouda. A défaut d'avoir eu gain de cause devant la justice, il se venge d'un trait de plume.
Une façon d'orchestrer la décadence.
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Dans ce livre, notre grand écrivain livre sa version des deux mésaventures qui viennent de lui arriver. ● D'abord, il dit regretter les propos qu'il a tenus sur les musulmans dans Front populaire, la revue de Michel Onfray, établissant une quasi-équivalence entre cette population et la délinquance. Ce fut bien entendu pour la presse de gauche l'occasion rêvée de se déchaîner contre lui. ● Michel Houellebecq comprend qu'il a poussé le bouchon un peu trop loin et rectifie le tir, après avoir essayé en vain de faire suspendre la publication de la revue, « l'âpreté au gain » de Michel Onfray (ravi de l'aubaine que représente la médiatisation de la bourde de Houellebecq qui occasionne des ventes inespérées) rendant impossible une telle action. ● C'est avec beaucoup de drôlerie et d'auto-ironie que Houellebecq rend compte de cette histoire. ● Néanmoins, il persiste et signe sur les migrants : « Je persistais à voir une faute dans l'accueil inconditionnel des migrants. Obliger des populations entières à s'assimiler des arrivages qu'elles rejetaient avec une fureur croissante me faisait vaguement penser au gavage des oies, me semblait à moyen terme impossible et même suicidaire, on ne peut pas éternellement gouverner un peuple à l'encontre de sa volonté, même Machiavel ne m'aurait pas contredit. » ● L'humour et l'autodérision sont également loin d'être absents de la narration de la seconde mésaventure, au cours de laquelle Houellebecq a non pas parlé trop vite, mais, comme il le dit, a parlé tout en réfléchissant trop lentement. Il s'est fait avoir comme un bleu dans une sordide histoire de vidéo néerlandaise mi-pornographique mi-art contemporain expérimental. ● Souhaitant tourner des scènes pornographiques avec son épouse, il s'en est remis à un personnage qui allie malhonnêteté, méchanceté et bêtise (d'après l'auteur), qu'il désigne sous le sobriquet du Cafard – on trouve aussi dans cette partie une Truie, une Dinde et une Vipère, dans l'esprit De La Fontaine. Bien entendu, ces scènes filmées sont destinées à son usage personnel et Houellebecq n'en a jamais prévu la publication. ● Ledit Batave rédige un contrat que Houellebecq signe en le survolant, sans s'apercevoir qu'il rend possible cette publication non désirée : « j'avais atteint, à titre personnel, la quasi-perfection de la connerie. » ● On se croirait dans une adaptation des Tontons flingueurs dans le monde du porno chic. ● Fou de rage, Houellebecq se jette dans un procès auprès de la justice des Pays-Bas, sans comprendre que sa cause est quasi-désespérée puisqu'il y a un contrat signé. ● A la lecture de ce court récit, on sourit beaucoup ; c'est allègre, primesautier, et d'une auto-ironie jouissive. ● Houellebecq profite de ce récit pour nous livrer quelques pensées intéressantes : « le danger des minorités extrémistes, quoi qu'il en soit, ne doit jamais être sous-estimé. […] Prostituée, voilà ce que j'appelle un beau métier, un métier honorable et noble. […] L'euthanasie est un des rares sujets qui font vraiment le partage entre les civilisations qui méritent de survivre, et les autres. […] Ce n'est pas que la mise en relation de la sexualité et de la morale soit en elle-même une absurdité logique ; ce sont plutôt comme deux figures géométriques qu'on tournerait dans tous les sens, sans jamais parvenir à les faire coïncider. » ● Au passage, il flingue Edwy Plenel : « Pour en revenir brièvement à Edwy Plenel, et je l'espère pour la dernière fois, l'ironie de la chose est que ce salaud ne considère probablement pas que la victoire des robespierristes, ni plus tard celle des bolcheviks, aient été des erreurs ni des fautes », Élisabeth Philippe de L'Obs : « On m'a dit récemment que la journaliste Élisabeth Philippe avait cru se reconnaître dans le personnage d'Indy. Il se peut, mais je ne connaissais pas la journaliste Élisabeth Philippe, et ne la connais toujours pas, même à travers ses écrits » et même Picasso : « Si Picasso déforme les choses et surtout les êtres dans le sens de la laideur, c'est que son âme est laide ; et c'est ce dont le XXe siècle avait besoin pour véritablement commencer. » ● Sa propre oeuvre n'est pas exempte de critiques : « Il est peu d'auteurs que j'admire davantage que Thomas Mann ; mais il n'est pas douteux qu'il a ‘encombré ses récits de problèmes et d'idéologies' ; et il n'est pas douteux non plus que j'en ai fait autant. » ● Ni même sa propre inculture : « Un dernier aveu, au sujet de l'Ukraine, s'impose, Bernard-Henri : lors de la petite guerre, il y a quelques années, qui s'était conclue par l'annexion de la Crimée, ma surprise avait été totale : je croyais que l'Ukraine et la Crimée étaient encore des provinces de la Russie ; par la même occasion, j'appris l'existence des pays baltes. Certaines conséquences de la chute de l'URSS m'avaient donc échappé. » ● Bref, c'est là un livre à l'humour très houellebecquien bien plaisant à lire.
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"J'ai lu hier sa complainte, son auto-apitoiement ridicule, geignard et sénile - Quelques mois dans ma vie -. Houellebecq est en pleine dérive intellectuelle. Pov' type !"
Ça, c'est mon commentaire ce matin sur Twitter après la lecture d'un article du Point, en date du 6 juin 2023, consacré à l'auteur de - La carte et le territoire -, article écrit par Jean-Dominique Merchet ( une référence ), intitulé "Michel Houellebecq sur l'Ukraine: " Les Américains ont plaisir à déclencher des guerres. L'écrivain donne une longue interview au magazine d'extrême droite L'Incorrect."
Qu'apprends-je alors ? Que l'ex-Goncourt, dont j'ai quasiment lu toute l'oeuvre, aimé beaucoup de ses poèmes, été séduit par " l'iconoclastie " du personnage, déclare toute honte bue à propos de la Russie : " Ce n'est pas un voisin, c'est l'ex-propriétaire. C'est plus ou moins un problème interne à l'ex-URSS. Je ne crois pas qu'on redécouvre un danger. Après une petite pause Trump, on redécouvre le plaisir des Américains à déclencher des guerres, et plus encore à les financer sans les faire directement."
S'ensuivent des propos europhobes et une déclaration d'amour politique et d'intention de vote aux prochaines élections européennes pour... Florian Philippot !!!
Mais oui... Houellebecq, si l'on ajoute ses prises de position pseudo " kantiennes " sur " l'euthanasie " ( disons pour préciser le droit à mourir dans la dignité ), dont il est un farouche opposant, son auto-qualification de " populiste ", Houellebecq est devenu à mes yeux un mec odieux...si tant est qu'il ait encore toute sa lucidité...

Pourtant, je suis un de ses lecteurs assidus depuis tellement d'années !
Anéantir -, son dernier roman qui n'a pas " cartonné " m'a personnellement beaucoup touché ( lire mon billet sur Babelio ).
J'avais cru y découvrir un Houellebecq à dimension plus " humaine ", politiquement plus " fréquentable ".
Aussi lorsqu'il a été question de la sortie d'un petit bouquin sur les déboires de l'homme en butte ces derniers mois à une malveillance " polymorphe ", j'ai foncé chez mon libraire...

Que s'est-il donc passé entre octobre 2022 et mars 2023 qui mette à ce point à vif un Houellebecq se sentant traqué, maltraité, tourmenté ?
"D'un " revirement ", d'un " rapprochement " avec l'islam, qui n'est après tout qu'une religion, et d'une religion il ne peut rien ressortir de vraiment mauvais... tout ce que vous avez cru comprendre, c'est parce que je me suis mal exprimé, donc je rectifie et j'affirme que " le problème n'est pas l'islam mais la délinquance ".Les salafistes constituent une petite minorité quand la grande majorité de nos compatriotes musulmans est, elle, quiétiste...
Que se le tiennent pour dit les Pierre Assouline ( " sans son éditorial assassin, cette affaire n'aurait jamais eu lieu...), les Michel Onfray ( avec lequel j'ai définitivement rompu ), les Stéphane Simon ( avec qui j'ai mis du temps à rompre ), les Edwy Plenel ( que je hais ), les Ali Badou ( qui est ou/et bête et méchant ), et en passant, la revue - le Front populaire -, qui s'est très mal comportée avec moi.
Car je n'ai jamais flirté avec l'idée saugrenue de Renaud Camus d'un " Grand Remplacement ", pas plus que je n'ai prêté le flanc à l'idée d'une guerre civile en France et soutenu des généraux putschistes...
Ne m'en veuillez donc pas, il m'arrive d'être stupide plus souvent qu'à mon tour et surtout d'avoir l'esprit très lent... nous l'allons confirmer à présent..."

Marié depuis 2018 avec Qyanium Lysis, le couple a une sexualité très libre, et grand bien lui fasse !
Houellebecq aime sa " bite " ( sic ) ; rien à en dire ni même à en penser...
Pratiquant l'amour pluriel, l'une et l'autre se retrouvent embarqués dans une histoire de vidéo porno ( presque tout le monde en a entendu parler ) près du port d'Amsterdam... " là où y'a des marins qui chantent des rêves qui les hantent et qui se frottent la panse sur la panse des femmes..."
Le trio " infernal " qui les a conduits à s'ébattre devant une caméra est constitué du " Cafard ", de la " Truie " et de la " Dinde "... ( sic )
Ils ( MH et son épouse ) étaient d'accord au départ, pensant que s'il y avait vidéo elle ne serait diffusée que sur " Onlyfans "... site discret et restreint...
Mais Houellebecq ayant l'esprit lent, et ne lisant les contrats qu'en diagonale... il est aujourd'hui devant la justice batave, laquelle rechigne à lui donner raison...
Second prétexte pour nous pleurnicher ses déconvenues d'homme trompé, abusé, " violé " ( sic )... l'antiféministe va jusque-là ...
Pareil à Rutebeuf qui, lui, avait des raisons pour se complaindre et écrire :
"Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte"...
Houellebecq se dit lâché, trahi par ses amis et devenu le centre d'intérêt, la cible de ses " ennemis "... Un auteur qui n'avait pas compris qu'il avait atteint le firmament des " stars " et qui, dérogeant , selon ceux qui médisent, aux obligations liées à son " nouveau " statut ( il n'hésite pas à faire référence à Lady Di... ) est livrée en pâture à la " meute "...

Deux petites heures d'une lecture non indispensable.
Un exercice d'équilibrisme d'une girouette qui n'en finit plus de tourner en maudissant Éole.
Un amoureux de la fesse heureux de s'exhiber par amour du partage, un pornographe assumé qui se lamente de s'être fait prendre du " mauvais côté "...
Bof ! Bof ! et rebof !
J'ai lu quelques commentaires, dont au moins un qui vantait les prouesses de plume de Houellebecq.
Je m'y suis arrêté car je m'étais fait en le lisant la réflexion inverse...
" La Dinde, quoique peu enthousiaste à l'idée de se laisser troncher par le Cafad, s'y serait peut-être finalement prêtée, dans l'espoir que le Cafard servît de tremplin à sa future carrière. Ils en étaient, à mon avis, à peu près là. La pauvre Dinde commettait, à mon avis, une double erreur."
Nous sommes loin, à mon avis, de l'idée que l'auteur lui-même doit se faire de la littérature...

Ceux qui me suivent savent mon attachement à l'Ukraine, mon implication quotidienne, à hauteur de mes moyens, pour ce pays envahi par la Poutinie mafio-fasciste. Les déclarations susmentionnées de MH ont agi comme un repoussoir... mais même sans son condamnable mépris pour un peuple martyrisé par les barbares russes, sa complainte exorciste ne m'aurait pas pour autant convaincue...
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Dans ce récit autobiographique, Houellebecq se montre sous son mauvais jour. Il y est geignard, parano, de mauvaise foi, pas du tout convaincant et manquant cruellement d'autodérision. Si on imaginait le double de Houellebecq lisant ce livre, il en ferait une critique acerbe et drôlissime comme il sait si bien le faire ; c'est vrai qu'il y a matière, tellement il prête le flanc aux critiques vachardes.
Notamment cet épisode d'un film porno hollandais, très vite sujet de plaisanteries, où un Michel Houellebecq un peu mollasson, apparaît dans le film sans son consentement selon lui. « Pour la première fois dans ma vie je me sentis traité, absolument, comme l'objet d'un documentaire animalier », écrit-il. Que faisait notre écrivain dans cette galère porno ? Plus qu'une faute, c'est une débandade…
Concernant ses propos bêtement généralisateurs et agressifs sur les musulmans, il s'en excuse, il regrette, il n'aurait pas suffisamment relu sa prose : « Il s'agissait d'un entretien exceptionnellement long, mon attention avait pu fléchir sur certains passages. » Ce n'était donc pas ce qu'il voulait vraiment dire ; son argument est totalement grotesque et risible.
Houellebecq adore se poser en victime : “Ma situation médiatique en France s'était on l'a vu dégradée : mes ennemis avaient encore gagné en virulence, mes amis m'avaient pour partie trahi, mais surtout il n'était plus question de me donner la parole.”
Tout ne serait en somme que malentendus, ou malveillance de certains journalistes très méchants.
En ces temps difficiles, économisez votre argent, n'achetez pas ce livre d'autojustification médiocre, pas du niveau habituel de son auteur, son interview dans le JDD suffit amplement.
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Deux petites heures de lecture, et malgré quelques belles inclusions , le sentiment que le lecteur consentant est là pour payer les frais d'un procès batave apparemment justifié.
J'ai lu parce qu'inconditionnelle de notre »écrivain national »mais je pense à Eric Naulleau et ses critiques acerbes à ce sujet et ma foi j'y suis un peu plus attentive.
Deux sujets causent les « misères » de M.H : d'abord l'entretien Houellebecq-Onfray paru dans la revue « Front populaire «  le hors-série n°3 intitulé «la fin de l'Occident »
Le Michel H regrette de s'être laissé emporté sur le terrain glissant qui lui avait déjà valu quelques ennuis: les musulmans. Il n'a pas relu dit-il, mais cela l'aurait-il empêché de penser ? Quant à Michel O , il aurait refusé de changer le texte initial(money-money) !
Deuxio : une rocambolesque histoire de film porno dont le sujet principal était notre gracieux écrivain  et madame, ce film devant rester privé mais après la signature d'un contrat léonin signé de bonne grâce par M.H , il se retrouve au lit avec des professionnelles ( à l'insu de son plein gré...), qu'il surnomme la Truie par exemple, le souteneur ,le Cafard, puis une Vipère, bref on dévie sur J . De La Fontaine., mais avec un vocabulaire cru et pornographique, enfin plus que d'habitude . Bref, M.H nous prend pour des lapins de 3 semaines.
C'est très très personnel, mais il me semble que M.H en Irlande en compagnie de son chien Clément pensait, désabusé peut-être,à écrire des romans de notre temps, c'était bien, maintenant il est marié, je ne serais pas médisante en disant que Madame apporte une présence glauque , bref, l'ambiance a changé , le spleen aussi, la carrière aussi peut-être quoique… à 67 ans, on peut toujours espérer.
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Beaucoup d'encre a coulé sur les deux sujets ayant fait polémique autour de Michel Houellebecq ces derniers temps. C'est la raison pour laquelle je ne vais pas m'attarder sur des argumentations dites et redites de part et d'autre, mais plutôt me pencher sur ce personnage énigmatique qu'est Houellebecq. Depuis des années, ce dernier a de nombreux détracteurs, ce qui ne l'empêche pas d'être l'écrivain français contemporain le plus lu au monde. Cette ambiguïté qui le caractérise est à nouveau à la une. A mon humble avis, il y a pas mal d'aspects de son caractère que nous ne cernerons jamais. Un homme à deux personnalités ? Rien n'est moins sûr. Auteur brillant, cultivé, innovateur, mais aussi provocateur, Houellebecq est par contre un piètre orateur. Ce n'est pas par hasard qu'il ne souhaite pas trop souvent se montrer sur un plateau de TV. Et il a raison, car ses prestations verbales médiocres, parfois frisant le ridicule, versant souvent dans l'autodérision, ses hésitations, ses silences prolongés, qui donnent l'occasion à des journalistes arrogants d'amuser la galerie, le desservent beaucoup s'agissant d'argumenter pour ou contre une cause, comme il a tenté de le faire récemment encore.

En revanche, dès qu'il couche ses arguments sur papier, tout devient bien plus clair et on retrouve le Houellebecq comme on le connaît de par ses romans. Par conséquent, il a eu absolument raison d'écrire ce petit livre de 100 pages, qui lui permet de s'exprimer correctement et de rassembler de manière compréhensive ses arguments concernant ses deux dernières mésaventures.
Il reste que d'aucuns ont du mal à comprendre qu'un type comme lui se soit fait rouler sans la farine au point d'en arriver au point de non-retour. On le savait porté sur des expériences sexuelles hors du commun, on le soupçonnait parfois d'être dans les nuages, pour rester dans le vague, mais de là à signer des documents douteux…N'a-t-il pas un agent qui veille un peu sur ce qu'il fait ? D'ailleurs il se pose lui-même la question sur ce qui l'a poussé à cette mésaventure avec ces bataves louches, sans apparemment trouver de réponse.
Quant à son entretien avec Onfray, on constate une situation analogue: n'ayant pas la possibilité de revoir sur papier ses propos, Houellebecq s'exprime avec maladresse dans deux situations précises et s'attire tout de go les foudres de ceux qui ne le portent pas dans leur coeur. C'est bien entendu le genre de situation qui ne pourrait pas arriver à Onfray, fin rhétoricien et aussi homme d'affaires féru, qui ne donne évidemment pas suite à sa requête de retirer son magazine des ventes. On ne rigole pas avec le grand philosophe !
Pour résumer, j'ai donné 2,5 étoiles au livre du Houellebecq pour avoir tenté par ce biais de justifier quelque chose d' injustifiable mais qu'il considère comme sa bouée de sauvetage personnelle, mais je doute qu'il puisse sauver grand chose. En tant que lecteur de la première heure de ses ouvrages, je lui souhaite cependant de retomber sur ses pieds et de nous écrire à l'avenir encore l'un ou l'autre roman de qualité au lieu de se retrouver dans des situations rocambolesques.
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Cet ouvrage, n'est pas un nouveau roman de l'auteur, et à ce titre, il doit être jugé différemment ! C'est le coup de gueule d'un écrivain blessé par des critiques acerbes de propos qu'il aurait tenu lors d'interviews ou dans certains de ces romans. Il reconnaît avoir parfois manquer de discernement et propose une reformulation plus proche de sa pensée, mais il assume aussi pleinement des propos qui lui sont reprochés et correspondent bien à son état d'esprit. le politiquement correct qui consiste souvent à se censurer est'-il compatible avec la liberté de créer par la fiction ?
Romancier brillant, l'homme ne serait pas convenable ? N'est-ce pas l' originalité du bonhomme qui lui permet d'être l'écrivain qu'il est ? Quant à son épisode pornocrate, il s'est fait berner par un cafard avide et ce qu'il raconte, par instants avec humour décrit bien finalement ce milieu prédateur. Il réagit en homme normal, n'eût'il pas dû réagir en artiste dédaigneux des chicailleries provocatrices et se taire ?
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Je suis sortie de cette brève lecture confondue !
C'est un petit garçon qui n'en revient pas de s'être fait avoir par un pauvre mec ordinaire pour le genre de milieu qu'il fréquente afin de pimenter la vie sexuelle du couple. Enfin c'est ce que je suppute, fréquentant peu les bas-fonds.
Michel croyait que son aura de GRAND écrivain français le préservait des salauds hollandais sans vergogne mais doté du sens des affaires.
Quant à ses digressions sur les musulmans et ses plates excuses après avoir traité les représentants de cette religion de tous les noms d'oiseaux, c'est pathétique.
Je le remercie d'avoir publié cette longue plainte ridicule, larmoyante, indignée et outrée d'un homme lambda dans la moyenne de ses congénères.
Merci à toi, Ô cafard d'avoir changé ma perception de cet auteur, dès lors je ne suis plus une inconditionnelle lectrice de Michel Houellebecq.
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Ce bref ouvrage, plusieurs fois évoqué sur ce site, relate six mois de la vie de Michel Houellebecq sous la forme de prose autobiographique, parsemée de réflexions : nous sommes donc entre l'essai et le récit de vie. On y trouve deux mésaventures vécues par le narrateur : des paroles malencontreuses sur l'islam, qu'il lui a fallu rétracter sous cette forme livresque, à la demande du Grand Imam de France ; et une sombre histoire de film pornographique tourné en Hollande. La presse de gauche se délecte de ces deux affaires, car la persécution des écrivains mal pensants rapporte gros et peut même valoir un Prix Nobel.

Il ne fait pas de doute que ces événements furent pénibles pour l'auteur, mais fidèle à sa manière, il ne sollicite pas du tout la compassion du lecteur, recourant plus souvent à l'humour froid et à la provocation tranquille, vraie ou fausse, qu'aux jérémiades. J'ai trouvé intéressant le fait que, ramenant dans son monde propre, celui des livres, les ordures médiatiques auxquelles il s'est livré naïvement, l'auteur profite de l'occasion pour construire un ethos, une personnalité humaine et littéraire qu'il fait transparaître dans ses pages, pourtant vite écrites. Cette personnalité humaine et littéraire est un composé de lâcheté et de bravoure : lâcheté indispensable devant l'islam en France, auquel il faut se soumettre si l'on veut rester en vie, mais bravoure de dire quand même et d'imprimer, sous une forme nuancée, sa pensée, et de raconter aussi ses plus grosses bêtises (il faut du courage pour avouer au public cette histoire de film pornographique). L'auteur ne se ménage pas plus en tant que personne, qu'il ne ménage les autres. Avec tout cela, "il est nuance", malheur à lui (pour reprendre un mot de Nietzsche).
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Toujours un bonheur de lire Houellebecq ! Je ne sais plus qui s'interrogeait sur le style Houellebecq ? Ben à ce pas fini indéfini, de ce pas, je lui suggère de lire le dernier essai-journal de MH où il souffrira de quelque cent pages bien senties : Quelques mois de ma vie où on le reconnait entre mille et avec quelle exigence, il soigne son écriture notre écrivain national aux doigts non pas palmés - je ne cite personne - mais indubitablement virtuoses qui ne dérangent au bout du compte que nos crétins patentés qui ne connaissent rien ni d'Eve, ni d'Adam de l'oeuvre du plus grand auteur français que la France ait produit à l'aune du nouveau millénaire. Si on ne voit pas le génie littéraire chez cet homme, quand une pelletée d'autres pays entiers le reconnaissent, je ne peux rien pour eux !. Et qui peut se permettre dans ce landerneau français de la littérature contemporaine d'écrire aussi bien à partir d'une actualité pourrie, extrapolée par une meute médiatique qui s'abat sur vous dès lors que vous avez le malheur de sortir, avec talent bien sûr, la tête de l'eau : on a bien vite fait de vous la faire replonger. Il est bon aussi de revenir sur ces péripéties perfides, d'analyser leur départ de feu pour en mesurer toute la bêtise et le complot. C'est ce que propose l'auteur ici de façon impérieuse !

Bien sûr le Goncourt de l'ère moderne n'est certes pas un brevet de qualité, il s'en faut même de loin pour le coller désormais de la sorte à des poireaux de seconde zone, mais quand les grincheux s'y opposent en escamotant ses productions les plus impérieuses coup sur coup et qu'il suffise d'une moins bonne année pour rafler la mise et leur filer entre les doigts , on ne se dit pas que c'est de la chance mais juste justice et récompense et que ça vaut finalement pour la maille qui a sauté à cause de brebis galeuses qui ont noyauté le Goncourt. Chasser le naturel, il revient au galop !

On sait que Houellebecq avait rapporté à l'opinion publique à la faveur de la sortie d'Anéantir ne plus donner d'interviews qui finissent toujours par prêter le flanc à toute la bande boufonne du politiquement correct qui fait flèche de tout bois et qui finit par agacer, déformer le propos quand ce n'est pas faire bouffer du plâtre à son auteur. Alors notre ami s'est fait violence pour nous réserver la primeur de ses observations sur le monde d'aujourd'hui "décivilisant" à travers ce journal de 6 mois de sa vie doublé d'une fraîcheur certaine puisque ce sont ses derniers six mois ..

Il règle ses comptes avec ses écornifleurs habituels qui l'attendent toujours à la sortie de sa moindre "intervention", de genre ambigu comme Assouline tel un morpion dans les parties pubiennes qui aurait bien aimé, pauvre insignifiant, au passage avoir le talent et le bonheur d'écriture du romancier incriminé.
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