AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Henri-l-oiseleur


Ce bref ouvrage, plusieurs fois évoqué sur ce site, relate six mois de la vie de Michel Houellebecq sous la forme de prose autobiographique, parsemée de réflexions : nous sommes donc entre l'essai et le récit de vie. On y trouve deux mésaventures vécues par le narrateur : des paroles malencontreuses sur l'islam, qu'il lui a fallu rétracter sous cette forme livresque, à la demande du Grand Imam de France ; et une sombre histoire de film pornographique tourné en Hollande. La presse de gauche se délecte de ces deux affaires, car la persécution des écrivains mal pensants rapporte gros et peut même valoir un Prix Nobel.

Il ne fait pas de doute que ces événements furent pénibles pour l'auteur, mais fidèle à sa manière, il ne sollicite pas du tout la compassion du lecteur, recourant plus souvent à l'humour froid et à la provocation tranquille, vraie ou fausse, qu'aux jérémiades. J'ai trouvé intéressant le fait que, ramenant dans son monde propre, celui des livres, les ordures médiatiques auxquelles il s'est livré naïvement, l'auteur profite de l'occasion pour construire un ethos, une personnalité humaine et littéraire qu'il fait transparaître dans ses pages, pourtant vite écrites. Cette personnalité humaine et littéraire est un composé de lâcheté et de bravoure : lâcheté indispensable devant l'islam en France, auquel il faut se soumettre si l'on veut rester en vie, mais bravoure de dire quand même et d'imprimer, sous une forme nuancée, sa pensée, et de raconter aussi ses plus grosses bêtises (il faut du courage pour avouer au public cette histoire de film pornographique). L'auteur ne se ménage pas plus en tant que personne, qu'il ne ménage les autres. Avec tout cela, "il est nuance", malheur à lui (pour reprendre un mot de Nietzsche).
Commenter  J’apprécie          147



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}