Ah ! Si j'étais un fondamentaliste religieux convaincu, qu'est-ce que j'aimerais clouer au pilori ce mécréant de
Khaled Hosseini qui met deux femmes afghanes à l'honneur ! Mais je ne suis qu'un vieux lecteur aimant les femmes, adorateur de leurs beautés (physique et morale), adorateur de la liberté, adorateur des droits de l'Homme et donc de celui des femmes, et pas uniquement des droits de l'homme....alors je vais dire tout le bonheur que j'ai eu avec cette lecture de "
Mille soleils splendides".
Il a bien des années
Khaled Hosseini m'avait régalé avec
les Cerfs volants de Kaboul - qu'il faut que je relise. Il renouvelle ce bonheur de lecture avec Mariam, une gamine afghane de 14 ans que son père Jalil a eu avec Nana hors mariage. Nana se pend et laisse Mariam seule. Jalil n'a aucune envie de s'embarrasser de ce fardeau, alors, rien de plus simple, il lui trouve un mari de plus de 40 ans, Rachid, un vieux bouc ventripotent crasseux, et cordonnier de son état. Un vieux bouc auquel elle n'arrive pas à donner un enfant. Un vieux grigou qui après bien des années épousera une jeune beauté Laila. Une beauté qui sera bien entendu considérée comme une concurrente. Ce n'est pas l'amour entre elles, loin de là. D'autant plus que Mariam n'arrive pas à donner un enfant à son époux, alors que Laila lui donne Aziza...dont le papa est Tariq, un jeune homme dont elle était amoureuse, et qui s'est exilé au Pakistan.
Sur fond de confrontation entre ces deux femmes - Mariam et Leila- puis d'amitié partagée, pour s'unir contre Rachid,
Khaled Hosseini écrit un roman couvrant cinquante ans d'histoire de l'Afghanistan, cinquante ans de violences, occupation russe, fondamentalistes religieux, attentats, violence de la société contre les femmes, violence au sein des ménages, pauvreté ....
Cinquante ans d'émotions, d'amour et de haines entre populations, cinquante ans dont de nombreuses années au cours desquelles les femmes devront se cacher sous une burqa et n'auront pas le droit de se déplacer seules, au risque d'être fouettées, exécutées en public.
Khaled Hosseini aime ce pays, aime ses habitants, aime ces femmes, c'est indéniable. Ce roman est un roman de contrastes et d'oppositions, amour et haine, rêves et cauchemars, un roman mettant en scènes des femmes humbles et pauvres, belles et moins belles dans un pays semblant aride, brûlant et froid à la fois. L'Afghanistan célébra un temps la beauté des femmes, puis les voila. La couleur de leurs habits s'effaça derrière le noir des voiles. Ce pays de culture et de traditions en arriva à brûler les livres et à détruite les bibliothèques, à transformer ses stades en lieux d'exécutions publiques. Ses hommes célébraient la Femme, d'autres arrivèrent et les frappèrent, les privèrent de liberté, les tuèrent.
Comment résister à ce livre, à ces émotions, comment ne pas être indigné par l'attitude de ces hommes envers les femmes, comment ne pas aimer ces paysages, ces gens humbles, comment ne pas détester ces salauds, maris ou hommes en armes, comment ne pas aimer ces gamins qui un temps découvrent l'amour avant d'être contraints de se séparer, de s'exiler....Comment ne pas (re)découvrir l'histoire de l'Afghanistan, pays tour à tour fascinant et repoussant ?
Comment ne pas pas avoir un gros coup de coeur pour ce livre ?
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