Ma lecture de Cal de Ter, du même auteur n'est certainement pas étrangère au fait que je me suis plongé dans ce livre. le Space Opera reste l'un de mes genres de prédilection de la Science-Fiction – avec les histoires de voyage dans le temps, comme je le soulignais il y a peu et avec Gurvan, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en matière de batailles spatiales et de réflexion subséquente aux guerres, on est servi.
Dans un conflit dont tous les protagonistes ont semble-t-il oublié l'origine, Gurvan officie comme pilote de vaisseau. Issu d'un Matérédu, sorte de centre d'élevage d'humains destinés à servir de chair à laser, il n'a rien connu d'autre que la guerre. Il sait ses jours comptés et il accepte docilement le sort inéluctable qui lui est réservé. Les statistiques parlent d'elles-mêmes : la durée moyenne de survie d'un soldat est de 61 missions.
Dans cette intégrale regroupant trois titres parus en 1987 et 1988 dans la célèbre collection « Anticipation » au Fleuve noir (Sergent-pilote Gurvan ;
Gurvan : les premières victoires ; Officier-pilote Gurvan), j'ai donc effectivement retrouvé toutes les qualités – et quelques menus défauts - déjà soulevés dans Cal de Ter. On passe donc très vite sur l'historiette d'amour un tantinet mièvre ainsi que sur l'aspect un peu daté qui affleure parfois au détour d'une expression... pour nous attarder sur ce qui finalement, rend ce livre vraiment prenant, au point même qu'il sera bon de continuer l'aventure avec d'autres protagonistes évoluant dans le même univers dans
le Bricolo. le style de
Paul-Jean Hérault est efficace, limpide, ça coule tout seul aurait-on envie de dire, et en bon amateur de Galactica, voire même Battlestar Galactica, on se plaît à suivre les scènes de batailles spatiales habilement décrites, à faire corps avec l'escadre de Gurvan. Et au-delà de cet aspect purement esthétique, on ne peut que reconnaître l'efficacité de l'approche de l'auteur vis à vis du conflit opposant les Terriens à... à qui d'abord ? Très longtemps, le lecteur ne sait effectivement rien de l'origine de la guerre et, hormis les vaisseaux ennemis, ne sait rien non plus de la nature des adversaires de Gurvan. La guerre apparaît alors dans toute son absurdité, quand l'escalade a fait son travail de sape, que méconnaissance de l'autre et aveuglement amènent à tuer pour ne pas être tué. Encore une fois,
Paul-Jean Hérault signe du Space Op' comme on aimerait en lire plus souvent...