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3,86

sur 1415 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Chers Babeliotes, si vous vous apprêtez à lire cette critique, je vous enjoins à fermer immédiatement cette fenêtre et aller faire quelque chose d'amusant, tel que gambader nu dans l'herbe, car rien de bon ne peut sortir de ce triste tome 1...

C'est avec plaisir ( plaisir malsain? ^^) que je me suis replongé dans le tome 1 de cette série qui m'a accompagnée durant toute mon adolescence. Tome 1 d'une série de 13 tomes, chacun composé de 13 chapitres, tout est dit : le malheur frappe! Les victimes sont trois enfants, les Orphelins Baudelaire, qui ont vu leur vie basculé du jour où leurs parents ont péri dans un incendie, les laissant au soin d'un tuteur fourbe, diabolique et crasseux, le Comte Olaf, qui a pour ambition de faire main basse sur la fortune de ses Orphelins. Or comme l'affirme ce bon mais inefficace Mr Poe, exécuteur testamentaire, "nul ne peut toucher à la fortune Baudelaire avant la majorité de Violetle", l'aînée du trio. Mais le Comte est retors et met en place machination sur machination pour parvenir à ses fins. le tome 1 pose les bases de la série : les particularités des Orphelins, leurs situations, une description physique du Comte Olaf et de ses acolytes, la personnalité de Mr Poe, etc. L'humour, à condition d'aimer le sarcasme, l'ironie, l'exagération comique etc sont autant de leviers utilisés.

Plus que l'histoire, déjà originale en soi, c'est la narration qui me séduit tant dans cette série. En effet, "l'auteur", Lemony Snicket ( pseudonyme de Daniel Handler) est un personnage à lui tout seul de cette série. Il s'agit d'un enquêteur qui se doit de retracer les funestes aventures des Orphelins. A chaque tome, dans le résumé comme dans l'histoire, Lemony Snicket nous enjoint à refermer le livre pour se tourner vers des lectures plus réjouissantes. A chaque fin de livre, il y a un document qui consiste en une série d'instruction adressée à l'éditeur pour dénicher le tome suivant, ainsi que certains détails sur ce que peut contenir le récit. Détails également que l'on peut constater dans l'ultime dessin de chaque tome ( dans le tome 1, un serpent). le narrateur intervient tout au long de l'histoire, et donne au détour des petites leçons de français ( expression, vocabulaire, leçon de vie, etc). Les accroches de chaque chapitre font toujours sourire. Si bien, que l'on s'aperçoit que l'on veut autant en savoir sur les Baudelaire que sur Lemony Snicket lui-même qui semble attachée, d'après la dédicace, à une certaine Béatrice.

Un tome jeunesse qui se lit vite mais qui a le mérite de déborder d'originalité. Si on y est sensible, on n'est pas déçu!

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Challenge Multi-défis 2019
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Voilà une jolie découverte que cette série jeunesse. L'histoire de départ n'appelle pas vraiment à l'originalité : 3 orphelins se retrouvent recueillis par un tuteur qui veut juste profiter d'eux et qui les traite mal. Là où ça sort de l'ordinaire, c'est la façon dont l'auteur a traité le sujet. le narrateur s'adresse directement au lecteur en le mettant en garde régulièrement de la tristesse de l'histoire es Baudelaire. C'est bourré d'humour, ça ne tombe jamais dans le pathos, et les personnages sont de vraies caricatures. J'ai beaucoup aimé les références littéraires (Edgard Poe) et les jeux de mots.
J'ai vu aussi les 2 premiers épisodes de la série, correspondant à ce premier tome, qui est très réussie, et a très bien traduit l'ambiance étrange que j'ai ressenti à la lecture.
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Je découvre à peine les péripéties de ces trois frère et soeurs, et déjà je me questionne... Mais POURQUOI je ne l'ai pas lu plus tôt???
Je découvre les aventures de Violet, Klaus et Prunille. Trois enfants qui subissent l'acharnement du mauvais sort. Confié à leur oncle Olaf à la mort de leur parent, ils vivent des moments difficiles. L'histoire est narrée grâce à un cynisme et un humour noir délicieux.
Cette histoire est conté par Lémony Snicket, qui n'hésite pas à employer le "je" et à intervenir dans l'histoire pour discuter avec le lecteur. J'ai adoré ces passages car je m'imagine à 10 ans, entrain de lire ce livre. Je pense que ma lampe poche aurait fait des ombres chinoises toute la nuit pour dévorer l'entièreté de la collection.
C'est pour moi innovant car on a l'impression d'être spectateur d'une pièce, et d'avoir comme au cirque, un Monsieur Loyal qui décrit les pérégrinations des enfants.
Et les enfants, parlons en. Face à diverses situations douloureuses, on penserait assez aisément qu'ils se laisseraient aller au chagrin, et subiraient leur sort sans broncher. Or, on remarque d'emblée que leur caractère et leurs passions différentes fera avancer les choses dans une bonne direction : Il y a toujours une solution, malgré que le tableau se présente mal.
C'est un vrai plus à cette histoire car cela donne le sentiment au lecteur (à l'enfant) d'être fort, volontaire, courageux face à tous ces événements. Comme dans "Une histoire sans fin" : qui n'a pas rêver d'être Bastien et de lire et vivre l'histoire.
Avec mes yeux d'adulte, je peux trouver des défauts à cette lecture : le ton parfois péremptoire, des explications avant même de savoir ce qui va se dérouler, un vocabulaire parfois compliqué pour un public jeune, ou au contraire des explications à rallonge (pour ceux dont le dictionnaire n'est pas l'ami^^) : ce premier tome ne laisse rien passer aux enfants, et peut paraître dur : la perte des parents, la maltraitance, des thèmes angoissant pour un jeune enfant. Mais paradoxalement, se mettre face à ses peurs permet d'appréhender différemment les choses.
Mais je ne peux pas regarder ce livre comme un livre de Stephen King ou de Maxime Chattam... Car il n'est pas fait pour nous adulte. du coup, mon moi enfant se fera une joie de dévorer la collection !
J'ai hâte de découvrir la suite des tomes.
Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Ce livre est un bon livre jeunesse relatant les aventures de trois orphelins bien élevés et futés, mais peu chanceux dans la vie, bravant un enchaînement de péripéties. le livre est dirigé vers un jeune public et le style de l'auteur y est adapté tout en étant riche en vocabulaire.
L'histoire est intéressante et j'ai aimé le côté cynique de l'auteur.
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Lus il y a plusieurs années, je ne suis pas sure de pouvoir me rappeler de chaque tome bien précisément. Je vais donc faire une critique globale qui n'ira de toute façon que jusqu'au tome 7 qui est le dernier que j'ai lu.

Tout va mal pour les orphelins Baudelaire, il ne leur arrive que des malheurs, et rien ne s'arrange au fil de leurs aventures, on peut même dire que l'on va de mal en pis !

J'ai été conquise par les trois premiers tomes qui m'ont laissé de très bon souvenirs et pour lesquels l'histoire est un peu plus nette que pour les quatre suivants. Mais j'ai effectivement été lassée par la suite qui ne fait que répéter ce même schéma que l'on retrouve dans pratiquement tous les romans. Les orphelins sont attachants mais de manière générale les personnages manquent un peu de relief, on est effectivement dans du roman jeunesse qui donne envie de lire mais qui ne va pas chercher beaucoup plus loin que le filon de départ.

Est-ce que je lirai la suite un jour ? Peut-être mais pas tout de suite. Cependant je pense que c'est une bonne approche pour les publics plus jeunes.
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Ce livre est super,comme toute la serie.Lemony Snicket joue comme un maitre dans c'est mesaventures des orphelins Baudelaire.
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Ayant appris que Lemony Snicket avait écrit une nouvelle série (All the wrong questions) dont le premier tome (Who could that be at this hour?) venait de sortir aux États-Unis, je me suis dis "Hey! Et si je relisais toute la série?". Il est intéressant de le faire en ayant connaissance des événements de tous les tomes pour mieux comprendre l'histoire. Il y a treize tomes dont deux tomes annexes dont un qui n'est pas traduit en français et qui ne le sera probablement jamais pour cause de jeux de mots trop alambiqués et intraduisibles.
Moi qui suis plutôt du genre à préférer un roman où tout est bien qui finit bien, j'ai adoré cette histoire où tout n'est pas franchement tout est bien qui finit bien. Bon, il faut le dire, dès la quatrième de couverture, nous le savons alors on ne peut pas dire que nous n'avons pas été prévenus.

Les enfants Baudelaire, Violette 14 ans (inventrice hors-pair), Klaus 12 ans (grand lecteur) et Prunille (Sunny en VO) leur petite soeur encore bébé (équipée de dents très tranchantes et utilisant un vocabulaire singulier) vivent dans la ville de Malamer.

Le jour où commencent l'histoire, les trois enfants sont à la plage et le banquier de la famille, Mr Poe vient à leur rencontre pour leur apprendre une terrible nouvelle. Leurs parents sont décédés dans l'incendie de leur maison familiale. Ils deviennent alors les orphelins Baudelaire, héritiers d'une grande fortune qu'ils ne pourront toucher que lors de la majorité de Violette. Mr Poe leur cherche un tuteur et les confie alors au Comte Olaf, un acteur de théâtre vivant dans une maison miteuse et crasseuse de la ville. le Comte les traite plutôt mal et il apparait bien vite que son seul but est de récupérer la fortune Baudelaire le plus vite possible. Et par tous les moyens.



Les personnages des trois orphelins sont très attachants. Ils viennent tout juste de perdre leurs parents et doivent se faire à cette idée. Malgré leur jeune âge, ils sont très intelligents, s'expriment avec beaucoup de facilité (les ainés) et ont beaucoup de culture général. Prunille, la plus jeune, parle avec son vocabulaire à elle, celui des tous-petits mais il est fréquent que ces ainés arrivent à la comprendre sans problème. Des orphelins, j'ai préféré Klaus dans ce tome. Un lecteur aussi passionnant à seulement 12 ans, ce garçon ne pouvait que me plaire.

Les autres personnages sont largement moins attachants. La voisine, La juge Abbot (Strauss en VO) est fort sympathique mais on la voit assez peu. Mr Poe, le banquier de la famille, a l'air très gentil comme ça. Oh, il l'est sûrement mais il est surtout intéressé par les gros sous et par les intêrets de sa banque (le comptoir d'escompte Paladsu ^^) mais c'est un incapable qui ne sert qu'à tousser dans son grand mouchoir.

Le Comte Olaf, le principal antagoniste, est un horrible bonhomme très facile à reconnaitre car il a ses sourcils soudés, des petits yeux fourbes et qu'il porte un tatouage en forme d'oeil à la cheville droite. Cet oeil est d'ailleurs d'une importance capital pour la série et recouvre même les murs de sa maison. Il ne veut que la fortune Baudelaire. Et pour cela, il est aidé par sa troupe, tout aussi odieux que lui. Il y a un homme chauve au long nez, un homme avec des crochets à la place des mains, une créature très grosse dont on ne sait pas si c'est un homme ou une femme et deux femmes poudrées en blanc.



La première fois que j'ai lu ce roman (je devais avoir 13 ans), j'ai été tout de suite conquise par le style d'écriture de Lemony Snicket (Daniel Handler donc). Et 9 ans plus tard, c'est toujours le cas. Régulièrement, Lemony Snicket dit au lecteur que s'il le souhaite, il peut abandonner la lecture (et faire subir mille supplices au roman) car nous ne sommes pas obligés de subir tant de vilenies. Même si cela peut déplaire, j'ai trouvé ça très drôle. Surtout qu'en lisant le roman, on se rend compte que les enfants utilisent beaucoup les livres et les bibliothèques pour se sortir d'affaires.

Mais ce que je préfère, ce sont ces interventions où il nous dit ce qu'il est en train de faire alors qu'il écrit tel ou tel passage, tout en parlant de sa vie. Et c'est rarement quelque chose d'agréable.

J'aime aussi beaucoup quand l'auteur explique des mots en disant "mot signifiant ici...". Quand j'étais petite, je ne connaissais pas tous les mots qu'il expliquait alors j'en ai appris des nouveaux.


C'est le premier tome d'une excellente série jeunesse que je conseille de lire ou de redécouvrir.
Lien : http://lemondedarlavor.blogs..
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Ceci est une longue critique portant sur l'ensemble de cette saga que j'ai voulu relire avant de découvrir la nouvelle adaptation en série. J'ai voulu cette chronique sans spoiler, donc normalement, il n'y en a pas. Je parle des treize tomes, mais je ne révèle rien du dénouement des différentes intrigues, ni de la fin des divers personnages. J'espère que je n'ai rien laissé passer.

A travers 13 livres comprenant chacun 13 chapitres (plus un quatorzième à la fin de la Fin), nous suivons les mésaventures des orphelins Baudelaire – Violette, 14 ans, grande inventrice, Klaus, 12 ans, grand lecteur, et Prunille, moins de trente-six mois, grande mordeuse – qui ont vu leur vie basculer le jour où un incendie les a privé de leur maison et de leurs parents. Placés chez un nouveau tuteur, le comte Olaf, ils découvrent rapidement que celui-ci n'a qu'un seul objectif : s'accaparer l'immense fortune familiale.

D'innombrables mystères entourent les enfants Baudelaire : des centaines de questions sans réponse les assaillent chaque nuit lorsqu'ils tentent désespérément de trouver le sommeil et, au moment où ils touchent du doigt un élément de réponse, de nouvelles questions surgissent. Et nous lecteurs ne devons pas espérer avoir rapidement la clé des énigmes qui nous taraudent. En effet, l'intrigue est extrêmement étalée. Si, dans chaque chapitre, l'action ne manque pas car le trio a fort à faire pour se débarrasser d'Olaf et de ses complices, il faut du temps avant de démêler un peu l'intrigue globale. En effet, les nouveaux personnages sont sans cesse interrompus lorsqu'ils s'apprêtent à révéler quelque chose d'essentiel aux orphelins (c'est le cas des Beauxdraps dans le tome 5 ou de Jacques Snicket dans le tome 7), les enfants ne découvrent que des fragments de papier, bref, on avance à pas de fourmi. Ça change – et c'est agréable – des romans où il y a pléthore de révélations tous les trois chapitres.
Une énigme supplémentaire ne tarde pas à se glisser parmi les autres : celle liée à la mystérieuse Beatrice à qui sont dédiés les treize tomes. Quel est son lien avec Lemony Snicket, Olaf et les Baudelaire ? Des bribes échappées ici ou là ont souvent titillé ma curiosité vis-à-vis de ce mystère qui ne sera éclairci qu'à la dernière ligne du dernier chapitre du dernier livre.

Ce que je redoutais le plus avec cette relecture, c'est l'effet de répétition. Il y a un schéma qui se reproduit dans plus de la moitié des romans. Après, la trame change. Un peu. le scénario est le suivant :
- Les orphelins arrivent chez un nouveau tuteur ou dans un nouveau lieu ;
- Ils espèrent que tout s'arrangera et qu'Olaf ne les retrouvera peut-être pas ;
- Olaf, ridiculement déguisé, les retrouve ;
- le tuteur est complice et/ou ne fait rien et/ou ne croit pas les Baudelaire et/ou disparaît ;
- Les enfants fuient grâce aux inventions de Violette, aux lectures de Klaus et aux dents de Prunille ;
- Olaf est démasqué, Mr Poe (le banquier responsable de la fortune Baudelaire et de ses héritiers) crie « Au nom de la loi, je vous arrête ! » (il est seulement banquier, mais pourquoi pas après tout).
- Olaf s'échappe et les orphelins n'ont plus qu'à tenter de trouver un nouveau foyer.
Je craignais que cela soit potentiellement lassant au fil des tomes et je me suis d'ailleurs demandée : les aurais-je lus si je ne les avais pas justement déjà lus il y a plus de dix ans ? Là, il y avait ce petit côté nostalgique de la relecture – ça me rappelle des souvenirs, des lieux, etc. – qui joue en leur faveur.
Mais finalement, ça ne m'a pas dérangée tant que ça. C'est un parti pris volontaire de l'auteur, Lemony Snicket s'en amuse d'ailleurs dans l'un des derniers tomes. du coup, je ne me suis pas ennuyée du tout. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié cette utilisation d'un narrateur qui serait le véritable auteur de ces romans qui raconteraient une véritable histoire (auteur qui est d'ailleurs de plus en plus souvent évoqué dans l'histoire). Ce narrateur joue avec le lecteur en anticipant, en digressant, en lui conseillant de reposer le livre (bon ça, ça m'a un peu saoulée au bout d'un moment)… Et il y tout de même un humour plutôt noir assez plaisant. Je me souvenais également d'une fin qui m'avait un peu laissé sur ma faim, mais finalement, je l'ai trouvée tout à fait satisfaisante et surtout dans l'esprit de toute la série. Sauf que – et c'est le seul reproche que je lui ferais – on nous a bassiné avec un certain objet pendant la moitié de la saga et on ne saura jamais – JAMAIS ! – pourquoi. Ça, c'est frustrant. Mais elle est parfaite, cette fin.

En relisant cette saga avec mes yeux d'« adulte » (même si, en vrai, je n'ai que l'âge et la nécessité d'avoir un travail en commun avec les adultes), j'ai découvert une série véritablement initiatique doublée d'une critique sur le monde qui nous entoure. Les enfants Baudelaire, un peu naïfs au début, sont livrés à eux-mêmes à cause de l'incompétence des adultes qui font preuve soit d'une incroyable bêtise, soit d'une malveillance sans fond. Face au deuil, à la maltraitance et à la peur, ils se prennent en main, se soutiennent les uns et les autres. Et en grandissant, leur regard sur le monde évolue. Et leur regard sur leurs parents également. Si, pendant une bonne partie de la saga, ils se souviennent de leur intelligence, de leur humour et des bons moments passés en famille, ils découvrent peu à peu des aspects moins lumineux de leur vie, ils se rappellent des disputes : le mythe s'effondre un peu et les enfants s'affranchissent, passant à l'âge adulte. (Espérons pour Prunille, qui n'est encore pas plus grosse qu'une aubergine à la fin, qu'elle aura encore un peu d'enfance, même si ça semble mal barré).
C'est aussi une critique du monde des adultes avec tous ses défauts : l'avidité, la méchanceté, la paresse, l'indifférence aux autres, la passivité parce que c'est plus facile comme ça. Certes, les personnages sont poussés à l'extrême et sont parfois clichés, mais quand même, il y a une part de vérité (et « la triste vérité est que la vérité est triste »). le caractère répétitif des épisodes nous dit aussi que rien ne changera.
Je disais que les Baudelaire se soutenaient et il y a vraiment un beau message délivré au fil de la saga sur l'amour entre frères et soeurs, entre amis. On pense aux Beauxdraps évidemment, mais aussi à tous ceux qui les ont aidés un jour ou l'autre, qui n'étaient pas obligés mais qui ont aidé parce que c'est ce qu'ils voulaient, et tant pis pour le danger. On se serre les coudes, on s'entraide pour tenter de rendre le monde un peu plus beau. L'histoire est sombre et tout va de mal en pis pour les Baudelaire, mais heureusement, il y a quelques moments où on se dit que tout n'est pas perdu.

Les enfants sont sympathiques, chacun ayant leur domaine de prédilection. On notera toutefois le comportement tout à fait extraordinaire de Prunille, notamment dans Ascenseur pour la peur où elle commence par descendre une cage d'ascenseur en rappel, dans le noir, avec une corde faite de rallonges électriques, de cordes à rideaux et de cravates… en tenant un tisonnier chauffé à blanc avant de remonter en plantant ses dents dans la paroi en métal. Flippant… Je suis curieuse de découvrir comment ils adapteront ce passage dans la série.
Un point que j'ai beaucoup apprécié au sujet d'Olaf, c'est sa transformation dans les derniers livres, et notamment dans l'ultime épisode où, isolé, affaibli, il perd de sa superbe. Cela nous permet d'apprendre deux-trois détails sur son passé et même de le rendre plus humain. Pas moins nuisible toutefois.
Mr Poe, en revanche, reste l'un des personnages le plus frustrant jamais rencontré : aveugle, sourd, borné, on a envie de le claquer. Mais c'est le cas de beaucoup d'adultes dans la saga.

Toutefois, ce dont je me souvenais comme l'un des points forts de ces romans, c'était le vocabulaire. Petite, j'y avais appris de nombreux mots comme pénultième par exemple. Et je n'ai pas été déçue. La langue est riche et ni Lemony Snicket, ni Klaus Baudelaire ne se privent de nous donner des définitions, des synonymes, etc. Précisons que les explications du narrateur sont parfois insolites, assez humoristiques et souvent toutes personnelles. Dans ces livres, les souliers ne sont pas usés, mas éculés. Olaf est « une espèce d'arsouille sinistre et féroce » tandis que ses associés sont madrés. Les enfants se rappellent d'un pique-nique comme « un véritable délice de Capoue », expression que je ne connaissais toujours pas. Car j'ai, encore aujourd'hui, appris des mots : par exemple, j'ai découvert que le pluriel de leitmotiv était leitmotive. Je trouve cela à la fois enrichissant et agréable à lire, notamment dans des romans pour la jeunesse auxquels on peut parfois reprocher un vocabulaire un peu simple. Lemony Snicket prend ses lecteurs au sérieux et ça fait bien plaisir !
Le langage de Prunille est également passionnant. Si, à première vue, ce ne sont que des babillages que ses aînés ou le narrateur doivent expliquer, les mots qu'elle utilise sont généralement suffisamment bien choisis pour traduire son idée. Seulement, il faut un peu d'imagination pour interpréter ce qu'elle veut dire : elle peut procéder par image (« Promété » veut par exemple dire qu'elle a besoin de feu), ou emprunter des mots aux langues étrangères (« denada », « arigato »…).
Pour quelqu'un qui maîtrise bien l'anglais, il doit être encore plus intéressant de les lire dans cette langue. Rien que les titres donnent le ton (et donnent envie) : The Bad Beginning, The Reptile Room, The Wide Window, The Miserable Mill, The Austere Academy, The Ersatz Elevator, The Vile Village, The Hostile Hospital, The Carnivorous Carnival, The Slippery Slope, The Grim Grotto, The Penultimate Peril, The End. La traductrice a d'ailleurs tenté de conserver cette idée d'allitération, d'assonance et de rimes dans une bonne partie des titres. Il paraît également que la version française a été un peu édulcorée et assagie, ce que je trouve particulièrement rageant. Ce qui me retient avec l'anglais, c'est la peur de manquer un peu de vocabulaire. Toutefois, cette relecture m'a donné envie de découvrir les autres livres parus autour de la série et je crois que certains n'ont pas été traduits, ce sera donc l'occasion de mettre mon anglais à l'épreuve.

Outre un vocabulaire soigné et varié, je me suis beaucoup amusée à rechercher les nombreux clins d'oeil littéraires et culturels. Outre les Baudelaire et Mr Poe (références évidentes), on trouve une ophtalmologiste et hypnotiseuse dans Cauchemar à la scierie nommée Georgina Orwell, un monstre bossu du nom de Féval (Le Bossu, Paul Féval) dans La Bête Féroce et deux des triplés Beauxdraps sont nommés en référence à Isadora Duncan. Dans Panique à la clinique, les patients s'appellent Jonah Mapple (référence à un sermon du Père Mapple à propos de Jonah dans Moby Dick, Herman Melville), Clarissa Dalloway (Mrs Dalloway, Virginia Woolf), Bernard Rieux (La Peste, Albert Camus) ou Emma Bovary (Madame Bovary, Flaubert). Les îliens dans La Fin sont, entre autres, Ishmael (narrateur de Moby Dick, Herman Melville), Vendredi (Robinson Crusoe, Daniel Defoe), Mrs Caliban (La Tempête, William Shakespeare). Esmé et Jérôme d'Eschemizerre font référence à une nouvelle de Jerome David Salinger, « Pour Esmé, avec amour et abjection ». Et ce n'est qu'un échantillon. C'est un petit jeu assez plaisant, je pense, pour tous lecteurs et lectrices.

Soulignons, pour terminer, que les illustrations sont jolies et donnent parfois des indices sur la suite des événements.

Conclusion ? Passez outre la construction répétitive des treize tomes qui, effectivement, peut sans doute lasser. Littérairement parlant, Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire sont insolites, riches et très bien écrites. A déguster pour : une plume et une narration vraiment originales, une grande richesse lexicale et culturelle et une connivence particulière établie entre le narrateur et le lecteur. Bref, malgré quelques défauts, j'ai éprouvé un immense plaisir à relire ces Désastreuses aventures.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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La plume est incroyable : les romans aussi bien écrits sont rares à vrai dire. On se laisse emporter par cette histoire incroyable, où l'intrigue frôle le fantastique par son ingéniosité. On veut absolument connaître le dénouement de cette intrigue complexe et captivante : accrochez-vous pour treize tomes de malheurs, où une fin heureuse semble s'éloigner un peu plus à chaque page…
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What ??? pourquoi sur Babelio c'est marqué que l'auteur de ce roman est Daniel Handler ??? c'est LEMONY SNICKET !! Bref j'ai relu ce tome avec plaisir (car j'ai lu à peu près 7 tomes de la série quand j'étais jeune), les 3 orphelins ont leurs caractéristiques propres, ou leur talent pourrait-on dire, je ne me souvenais plus des retournements donc j'ai été de nouveau surpris, la 4 e de couverture on ne peut pas l'oublier, et je trouve que l'originalité de cette série, est que l'auteur s'adresse à nous au cours de la lecture. Lecture très courte (je l'ai fini en 2 jours), je compte lire les autres très bientôt, et dès que j'aurai fini le 3, revoir le film. Un très bon début donc
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