La Bretagne cette fois qui, avec la Corse, semble être la seule région à bénéficier d'un ouvrage spécifique dans cette collection si bien faite.
Cours d'histoire accéléré : de Pornic au sud de l'Écosse chez les Romains, la frontière nord est ramenée à Paimpol ensuite avant que la frontière sud ne remonte à Redon - durant ce temps, l'Armorique, qui s'étendait au Cotentin ne désigne aujourd'hui plus que la péninsule bretonne : quand la région Bretagne est créée en 1955, sa superficie n'aura cessé de se réduire !
Mais comme pendant ce temps, la diaspora n'aura cessé de croître (plus d'un million d'émigrés depuis 1830), on est en droit d'imaginer qu'il y a aujourd'hui infiniment plus de Bretons hors de la Bretagne - et l'on conclut que ses frontières, finalement, conjoignent celles du monde...
D'autant qu'en plus d'être infinie, elle est éternelle : telle le phénix, la Bretagne n'aura cessé de renaître : en 851 sous Erispoé qui tient le roi de France à distance, au XIVe sous la centralisation des Montfort, qui entend s'y opposer, sous l'action des Chouans durant la Révolution... et depuis les années 70, qui obtient la réintroduction des prénoms bretons et de la langue bretonne qu'avait interdits la troisième République... Pour un peu, on oublierait que du sang capétien a infiltré la lignée ducale depuis le XIIIe siècle...
Rien n'y fait, la désunion ne concerne que les autres, et depuis toujours, de Rennes à Brest, avec le pays nantais qui s'égosille à l'unisson, pays gallo et pays breton, avec des trémolos dans la gorge, chantent le Bro Gozh ma Zadoù : "O Breizh, ma Bro, me 'gar ma Bro", en breton et "O Bertaigne, j'eme sitant mon païz" en gallo - que prosaïquement les Français traduisent par "Bretagne, mon pays, que j'aime mon pays"...
Y'a pas à dire, en français, c'est plus fade...
Plus loin que
L Histoire, la généalogie est toujours l'occasion de ressusciter, d'une famille, d'une région, d'un pays... une identité... Là, on aura du mal à le faire comprendre mieux... :-)