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Bestiaire (Maurice Genevoix) tome 1 sur 4
EAN : 9782070363445
181 pages
Gallimard (01/03/1993)
3.76/5   23 notes
Résumé :

Quatrième de couverture :

De même que chacun a droit à « son jardin secret » il nous faut ce petit coin de verdure protégé, bien à nous, où l’on puisse poser les pieds sur terre, s’enraciner, se protéger et se convaincre que la vie est belle. Pour nous aider, il faut lire - ou relire - ce Tendre Bestiaire, qui parle d’hommes autant que d’animaux, ou un écrivain qui, bien avant les autres, avait tout compris, nous tend la main pour nous aide ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La nature avec ses petits animaux, dont certains aujourd'hui ont disparu de nos campagnes à notre plus vif regret, est ici magnifiquement magnifiée et ressuscitée grâce à la plume sensible et à affectueuse de Maurice Genevoix.
A l'heure où la plupart d'entre nous a déserté les lieux sacrés pour se réfugier dans la matérialité décadente, ce petit recueil nous remettra les pieds sur une Terre qui ne souhaitait que produire des merveilles, et fera revivre le rêve et la nostalgie d''une faune fragile, rare, extraordinaire aussi, dont la survie est chaque jour de plus en plus menacée.
Je ne vois plus, et j'insiste, dans nos campagnes et nos bois, de lucioles, de hérissons, d'araignées, de musaraignes, et bien d'autres petits animaux et insectes, alors qu'il y a seulement dix ans, j'avais le bonheur de les croiser autant dans les rues des villages que dans les bois.
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Troisième livre de Maurice Genevoix que je lis et c'est encore une très belle découverte : cette fois, l'auteur s'adonne aux chroniques radio - retravaillées pour en faire un livre, et cette forme fait vraiment toute la force de Tendre bestiaire. On a droit à chaque fois à quatre pages, six tout au plus, dédiées à un animal, mammifère, oiseau, insecte ou un poisson. On comprend toutefois assez rapidement, et l'auteur en a bien conscience, que le vrai sujet de toutes ces petites chroniques, c'est Maurice Genevoix lui-même, et plus particulièrement ses souvenirs, son enfance, son adolescence, parfois simplement des anecdotes de rencontres avec l'animal en question.

J'ai utilisé l'adjectif "tendre" pour décrire les deux livres que j'ai lu de lui avant celui-là - je ne sais pas si c'était avant ou après que je prenne connaissance de Tendre bestiaire, mais c'est vraiment l'impression qui se dégage pour l'instant le plus des trois oeuvres que j'ai lues jusqu'à présent : Genevoix fait preuve de tendresse envers tout et tout le monde et c'est ce qui est le plus inspirant quand on le lit.

La forme de la chronique radio l'autorise à être plus drôle, plus incisif, le contraint à être plus concis et donc plus direct, elle permet aussi une lecture plus libre - je lisais par exemple pour ma part un ou deux textes au petit matin avec un café et c'était idéal !

C'était à la fin des années 1960 il me semble et c'est toujours aussi percutant, Genevoix abordant ponctuellement des thématiques graves en empruntant un ton vraiment sombre - je pense notamment aux passages sur les produits phytosanitaires ("Le lapin") ou encore aux textes sur la mise à mort ("Le cerf", "L'abattoir", "Le chevreau").

Évidemment, certains textes sont moins marquants que d'autres - celui sur le vairon et Chaïm Soutine par exemple, mais il y en a aussi qui laissent vraiment une forte impression, "L'abattoir", "Le castor", "Le hérisson", "Le sanglier", "Le lapin", "Le héron", "Le lièvre", "Le merle", "Le lézard", "Le cygne", "Le cerf" et le dernier, "La tormenta", pour en citer quelques uns.

Il y a de belles descriptions qui sont réellement de la poésie en prose ("La girafe", "Le castor", "Le cygne" ...) et puis, tout à coup, un petit conte, puis une chanson ; le ton général est empreint d'oralité, les noms de lieux et les termes techniques de chasse et de pêche se succèdent, se mêlent à des souvenirs et des commentaires plus généraux ; en ressort la très agréable impression d'écouter un vieil homme parler comme certains ont pu par exemple écouter les histoires de leur grand-père.

Enfin, la présentation de Denis Miannay m'a permis de bien situer ces textes, elle donne toutes les informations préalables à la lecture et ouvre les perspectives quant au rapport de Genevoix avec la langue française, les dialectes, les rapports entre les mots jargonneux et l'enfance, le souvenir, la mémoire …

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Si je m'attendais à un roman sur la nature et les hommes avec un début, des développements et une fin heureuse ou pas un peu comme les romans du terroir de Christian Signol, c'est que je n'avais pas prêté attention au titre de l'ouvrage "Tendre BESTIAIRE".
Il s'agit là de courts chapitres, chacun sur un animal différent des autres. Il passe sans transition par exemple du chevreuil au sanglier, puis, du sanglier au lapin etc.
Quant au style, il est bon, précis. Cependant, Genevoix utilise beaucoup de vocabulaire très spécifique, ce qui m'a empêchée de saisir le sens exact. Là, évidemment, il s'agit de mon ignorance et je ne lui en tiens pas rigueur, bien-sûr, mais cela m'a écartée d'une compréhension totale du texte. Cela dit,ses écrits d'une grande exactitude nous emmènent dans de véritables poèmes en prose dont je reconnais la beauté. Cette poésie à la fois simple et complexe le place comme l'un des écrivains animaliers les plus accomplis.
Enfin, je voudrais ajouter que cette belle écriture riche est parfois prétexte à quelques moments d'une grande sagesse, ce qui n'est pas pour me déplaire.
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"Cerf Rouge, de la Dernière Harde, Grand cerf de la Forêt perdue, c'est à eux que je devrais dédier ce Bestiaire où s'aventurent mes pas. Par gratitude."
Ainsi commence le dernier texte de ce Tendre bestiaire où l'auteur brode des histoires autour de bêtes diverses: l'ablette, le castor, le hérisson, le chevreuil, le héron, le merle, le vanneau, le cerf .....

29 histoires et autant de fragments des souvenirs d'une vie. Des récits animaliers où l'écrivain "cède [...] au besoin de parler de soi". Il est donc, pour chaque récit, question d'un épisode de la vie de Maurice Genevoix où la nature est mise en scène pour servir le propos.
Tendre bestiaire a été écrit en 1969, au soir de la vie de l'écrivain qui décèdera en 1980. Genevoix est expérimenté, cela se perçoit aisément, il manie avec facilité le vocabulaire de la faune et de la flore européenne et nord-américaine (continent où il a voyagé). L'oeuvre d'un auteur âgé qui se retourne sur sa vie passée dans un ouvrage tout empreint d'amour pour la nature et de contemplation de l'Homme.
Une belle leçon de vie ... et de langue française !
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Plusieurs courtes histoires sur différents animaux.
Avec ces récits, le lecteur découvre la vie et la manière de vie visible de certains animaux.
Chaque histoire a juste comme titre le nom de l'animal dont il va parler. C'est un livre très descriptif.

Je pensais que c'était un livre pour la sauvegarde de la faune qui nous entoure, d'ouvrir les yeux sur les méfaits de la chasse et des abattoirs. Je me suis trompée. Il s'agit d'un livre de description.
J'ai apprécié certaines histoires, d'autres étaient ennuyeuses. J'ai quand même lu le livre en entier.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je vis alors, assise sur une chaise basse devant le seuil de sa cuisine, notre bonne. Elle tenait le chevreau blanc dans son bras gauche arrondi en corbeille, comme un bébé, et elle hui donnait le biberon. Lui tetait, goulûment, béatement. On sentait que le lait coulait à travers tout son corps, tiède et doux, affectueusement nourricier. C'était un chevreau bien heureux... Et tout à coup, comme un voile se déchire, un sentiment horrible m'envahit. Je dus crier, hurler, bouleversé par un désespoir que je ne pouvais, que je ne pourrais pas supporter. Aux questions, aux adjurations ne répondaient que mes plaintes et mes cris.
Impossible de me calmer. Je m'élançai vers la fenêtre. Je répétais : "Assez ! Assez !" Un jet froid me flagella les joues, me glaça odieusement le cou, les épaules, le cœur même.
( ... ) Tous ces gens de l'autre côté, qui acceptent, qui sont complices. Ils vont le tuer, le tuer ici, à la maison! Comment les aimerai-je désormais, eux que j'aime? Et moi, et moi, devrai-je donc accepter un jour?

Le chevreau
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Un cerf qui tombe, que le piqueux emperche sur ses bois, sa noble tête à la renverse, ses yeux ouverts sur le néant bleuâtre, sa langue exsangue qui pend sur l'herbe, c'est vous-même qu'ils prennent à témoin, vous qui, regardant cela, avez encore des yeux pour voir. Tout ce qui meurt en cet instant, c'est beaucoup plus que cette bête massacrée. La tache de sang qu'elle laissera sur la mousse, elle a coulé, elle ne s'effacera plus.
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« Se mettre en boule » , tous les les piquants dehors, ce n’est pas braver son prochain, c’est refuser d’être écharpé, bouilli, mangé. Du moins pour le hérisson.
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Au moment précis où ma voiture abordait la courbe, à très petite allure car le virage était serré, une chose étrange tombée d'un arbre s'abattit froidement sur la route, roula, tourna, tourbillonna. J'avais freiné, sauté à terre. Cela soubresautait, retentissait de claquements d'ailes et de cris deux oiseaux agrippés l'un à l'autre, du vert, du rouge, du blanc, du fauves et toujours cette violence sans bornes, cette âpreté à lacérer, cette fureur à défendre sa vie... Un pic, un épervier, je les distinguais à présent. Le rapace, plus petit, les serres crispées, cherchait le crâne à la pointe du bec ; le pic, lui, se débattait, mais avec une telle frénésie que l'épervier désarçonné ne se maintenait qu'à force de battements d'ailes, et parfois, détaché d'une secousse, revenait à la charge en dardant ses griffes d'acier bleu.
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[…] poltron comme un lièvre […]. Encore une fois, ce n’est pas vrai. Nous ramenons tout à nous et nous jugeons sur l’apparence. Plus il fuit, et plus vite, plus volontiers concluons-nous à sa couardise, alors que nous devrions au contraire admirer, avec son sang-froid, sa rapidité de décision, le brio de ses réflexes et l’énergie qu’il montre dans la lutte. 
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Videos de Maurice Genevoix (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurice Genevoix
Quelle place pour notre humanité en temps de guerre ? François Lecointre, ancien chef d'état-major des armées, revient sur sa carrière de militaire et s'interroge notamment sur la question de l'honneur, lorsqu'on est confronté au pire dans son livre "Entre guerre". Dans son récit autobiographique, l'ancien soldat y retrace ses dilemmes, ses doutes, ses peurs à travers ses expériences de guerre en Arabie Saoudite, en Irak, en Somalie, au Rwanda, à Djibouti ou à Sarajevo. Commentant l'expression de Maurice Genevoix, "l'expérience incommunicable de la guerre", l'ancien chef d'état-major revient sur le statut de soldats et la vision qu'à la population de ces derniers, paraissant surprise qu'ils puissent éprouver les mêmes émotions et peurs qu'elle. Pourtant, comme il le souligne, des efforts sont faits aujourd'hui et on s'intéresse aux conséquences de la guerre sur la santé mentale des soldats, notamment à travers les troubles post-traumatiques. C'est avant tout cette expérience humaine que François Lecointre a souhaité coucher sur papier dans son autobiographie.  "Je m'arrête sur cette expérience très intense de jeune officiel, qui au milieu de ses soldats, vit ce condensé d'humanité", a-t-il expliqué sur le plateau faisant par exemple référence aux questionnements sur les objectifs de la mission, une interrogation qui revient régulièrement dans la tête des soldats qui doivent faire face à la mort.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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